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Critiques de Dimitri Nasrallah (20)
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Hotline

Traduit de l'anglais par Daniel Grenier



Je n'aurais pas de moi-même choisi cette lecture. Mais elle m'a été chaudement recommandée par une lectrice du comité de lecture. Alors, je me suis laissée faire.

Et je ne le regrette pas.

Muna a quitté le Liban en guerre, accompagnée uniquement de son fils, Omar, et du fantôme de son mari, Halim. Un fantôme, car elle ne sait s'il est mort ou vivant.

La vie qui l'attend à Montréal n'est pas du tout , mais alors pas du tout ce qu'ils avaient imaginé. Tout d'abord, elle s'aperçoit que elle, "l'étrangère", est loin d'être bien accueillie. Les gens s'écartent d'elle, à cause de la couleur de sa peau. Impossible de trouver un emploi correspondant à sa qualification. Elle était enseignante, mais ses diplômes ne sont évidemment pas reconnus , elle est donc obligée d'accepter un poste de vente par téléphone de Nutri-Fort, un programme pour maigrir. Impossible de trouver un logement décent, elle habite un meublé minuscule. Difficile de mener de front une vie de travail et une vie de famille. Son enfant, souvent seul et livré à lui-même, a des difficultés d'intégration à l'école, ce qui la désespère.

Dans ce livre, de nombreux thèmes sont abordés : l'immigration et son lot de souffrances, la monoparentalité et ses inconvénients, le courage d'une femme déracinée qui se bat pour gagner une place au sein d'une société qui la rejette, la solidarité des immigrés entre eux, l'espoir qui jamais ne la quitte.

Un livre prenant.
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Hotline

Un roman humain : le parcours d’une immigrée libanaise à Montréal qui cherche à se faire une place dans la société.



Muna était enseignante dans son pays, mais son accent ne lui permet pas de se faire embaucher et ses diplômes ne sont pas tout à fait reconnus. (il faut dire que ça se passe dans les années 80, pas dans la pénurie de main-d’œuvre actuelle…)



Elle se trouvera un emploi dans une entreprise qui utilise le téléphone pour vendre des menus « diététiques » à des clients en quête de perte de poids. Sceptique au départ, sa grande capacité d’écoute lui donnera du succès auprès de la clientèle.



On assistera aussi à ses souvenirs, sa vie avant le départ, la guerre, les bombardements, son mari disparu, puis l’espoir d’offrir une vie meilleure à son fils.



Un roman qui donne un aperçu crédible de ce que c’est que d’arriver dans un nouveau pays où on ne connait personne, où le climat est bien différent et où on ne parle pas tout à fait la même langue.

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Les Bleed

Tout d'abord, merci aux éditions La Peuplade et à Babelio pour l'envoi de cette Masse Critique. Je dois saluer la qualité de l'objet livre ! Ici, nous entrons dans un thriller psychologique dans un pays imaginaire, ou presque. C’est une totale découverte pour moi et ce fut une escapade intéressante.



Le roman est avant tout une histoire de fin de règne. La dynastie Bleed est à bout de souffle après 3 générations de domination sans partage. Vadim, le nouveau président, ne s'intéresse pas vraiment à la politique et préfère les bolides, les fêtes et les rails de coke. C'est son père, Mustafa, qui tient tant bien que mal les rennes à 82 ans passés. D'autant plus que le pays affronte de nombreux désordres : l'ombre du colonialisme flotte toujours comme un vieux fantôme. L'uranium, seule ressource valable, est la proie des plus grosses puissances mondiales. Deux ethnies se déchirent au sein du pays, l'une étant régulièrement brutalisée par l'état. Dimitri Nasrallah présente un pays qui connaît toutes les crises possibles et imaginables. On sent qu’il s’est inspiré de son Liban natal et qu’il a bien étudié son sujet.



L’auteur a fait le choix d’une narration à plusieurs voix. Nous faisons face aux pensées de Mustafa d’un côté et de Vadim de l’autre. Entre ces parties, nous avons régulièrement des articles du journal national et des billets de blog se rebellant contre le pouvoir en place. Grâce à cette alternance de points de vue, nous avons une vision panoramique des événements. Le procédé est intéressant, notamment car ce qui se passe dans les journaux est à peine évoqué par les deux dirigeants. De plus, les parties articles, rédigées bien sûr dans un style très journalistique, m’ont ennuyées et cassaient sérieusement le rythme de l’histoire. Autrement, les parties consacrées à Vadim et à Mustafa sont rédigées de manière efficace et acérée, ce qui rend la lecture fluide.



Le roman traite également de la difficulté des relations père-fils, notamment lors des héritages encombrants. C’est cette dimension du récit qui est très bien traitée. A vrai dire, on sent rapidement venir l’ampleur d’une tragédie grecque. La situation est ironique. Vadim a toujours eu un confort matériel absolu mais son destin de chef d’état lui pèse plus comme une malédiction. Mustafa est toujours avide de pouvoir mais c’est son corps qui lui faut défaut. Curieusement, la nature exacte de leur relation n’est jamais directement évoquée. Ils n’entrent jamais en contact. Comme s’il y avait une distance entre eux, malgré les quelques moments de protestation juvénile de Vadim.



En conclusion, une lecture dépaysante qui nous emporte dans un univers impitoyable. Lutte de pouvoir, relation père-fils, crise politique… Le style efficace nous emmène sans problème dans cette histoire brute. Dommage que quelques passages cassent le rythme, ce qui rendait la lecture moins accrocheuse. Un peu plus de suspense dans l’écriture aurait permis à ce thriller politique de devenir plus addictif.


Lien : https://lageekosophe.com/
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Les Bleed

C'est le côté politique de ce livre qui m'a amené à le choisir lors de la masse critique roman. On retrouve dans l'histoire et les personnages de Dimitri Nasrallah des situations actuelles. La Libye de Kadhafi, la Syrie, l'Irak, le Liban d'où l'auteur est originaire. On suit la destitution d'un dictateur, qui à la différence de son père qui aurait aimé s'il avait pu physiquement rester au pouvoir, se retrouve étouffé par une fonction où il ne trouve pas sa place. La rue se révolte après des élections truquées, et l'on va vivre la chute.

Mais à côté de l'aspect politique, il y a aussi le lien qui unit, ou qui désunit, un père et son fils. Et même s'il est question de pouvoir, d'un pays, d'un peuple, il y a l'idée forte d'une transmission et de la difficulté à accepter que le fils ne soit pas à la hauteur, ou que le père ne laisse pas sa place.

J'ai aimé ce texte mais j'ai plus aimé le contenu que le style, que je trouve très froid, très blanc. Ce qui m'a un peu ralenti dans ma lecture. Et c'est pourquoi je n'utiliserai pas le terme de thriller politique, car pour un thriller le livre manque de tension et d'une écriture plus expressive.

En passant, je salue le travail éditorial des éditions La Peuplade que j'ai découvert. La couverture est vraiment très belle, très énigmatique, très repérable en librairie. Heureuse que cette maison d'édition s'implante en France !

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Hotline

« Hotline » lorsque la réalité dépasse la fiction. Une ligne directe et la contribution à la vie. Un plaidoyer à la persévérance, aux endurances altières. Un roman vertueux, intense, l'exemplarité-même. Une histoire fusionnelle. Un socle de sensibilité.

« Hotline » dans une contemporanéité criante, juste et implacable, une jeune femme, Muna, symbole des migrations, mère et veuve, sur le seuil, un pas, puis un autre, et tout changera peut-être.

Il est dit : « Ce que nous avons chassé du monde cherche aujourd'hui en chacun de nous, son refuge. »

C'est cela, un peu, beaucoup, formidablement « Hotline ». Un récit vif, qui nous donne de l'espoir, pour nous, sans rien dire, en silence. Tant son modèle marque et son halo est une lumière dans la nuit noire.

Muna est d'ubiquité. Halim, son mari a disparu. Dans un Beyrouth à feu et à sang en 1984. En proie aux bombes, aux enlèvements, aux faux-frères, filatures et effondrements. Jeune mariée, ivre d'amour pour Halim, les projets, chimères devenues. le vide abyssal et un père qui lâche la main de son jeune enfant de 6 ans, Omar, sans penser un seul instant à un non-retour.

Muna est démunie. Une belle-famille simulacre et odieuse. Muna, devenue en un seul instant, une jeune mère monoparentale, quasi une paria pour sa belle-famille.

Partir, poursuivre l'idéal façonné avec Halim, juste avant sa disparition. Montréal, le Graal. Enseignante en langue française, le sésame en main, les bagages lourds d'un méconnu. L'incertitude aux abois est aussi une noria en plein vol et l'ombre de Muna.

Le Canada a ses propres codes migratoires. Muna a un accent, Muna et sa pauvreté, un caillou dans sa chaussure. Muna et sa vulnérabilité, le radeau de Géricault. Comment réagir dans un pays où les portes se ferment les unes après les autres ? Enseigner le français, vous ? Muna ? Mais ce n'est pas possible, voyons. Elle reçoit les diktats sociétaux en plein visage. Compte son argent dans un même élan qu'elle apprend les habitus d'un pays où déambulent tant d'étranges (ers). Elle habite dans un logement spartiate, un meublé, dort dans le canapé. La télévision allumée sans fin, opérative et salvatrice. Briser les carcans de la solitude coûte que coûte. Elle trouve enfin du travail. Dans une société « Nutri-Fort » qui confectionne des coffrets repas à des fins de régimes alimentaires. Elle doit conseiller, proposer, et apprivoiser l'interlocuteur (trice). Elle, dont la langue chante et résonne. Elle, dont la voix aurait pu être un obstacle. Elle, si son visage était vue, aurait de suite la communication coupée. Car oui, le racisme est latent, le rejet de la différence est loi. Quid du Canada et de tous les pays du monde.

Mais dans cette entreprise où Lise Carbonneau tient les rênes en équité et fraternité, il y a aussi les collègues, immigrées comme elle, siamoises dans l'adversité, toutes de concorde et de camaraderie. Muna est intelligente, intuitive, brillante et maline. Elle connaît les verbes salvateurs, écoute et console. Son charme langagier, son pouvoir de transmutation dans la douleur de l'autre, font que son score explose. L'argent advient, unanime dans la loyauté de Muna. Enfin, acheter des vêtements chauds. le froid est mordant, la neige rebelle et intense. Omar aura des moufles chaudes.

« Notre première veillée de Noël sans personne. Pas de famille à appeler, pas de voisins chez qui arriver à l'improviste. Qu'est-ce-qu'on va faire ? Je devrais acheter un cadeau à Omar. »

Ce huis-clos est un kaléidoscope sur les migrations, les mères battantes. « Hotline » la ligne qui résiste aux tempêtes. Celle qui relie le vivre-ensemble.

Ce livre sociétal, politique, sociologique, tremblant de tant de sentiments, de force, de regards, est un hymne au courage. Réaliste, engagé, il pointe du doigt là où ça fait mal. Mais chaque crépitement est un requiem pour Muna, Omar et tous ces humanistes qui gravitent aussi dans les lignes. « Hotline » est un livre-monde, humble et patient, inouië.

« -Vous avez raison, Mona. Vous avez tellement raison. Je vais essayer.

-Vous pouvez le faire, quand vous serez prête. Vous êtes capable. »

Ce livre universel est une ode à la femme immigrée. Le pouvoir d'une ligne cosmopolite. Une renaissance allouée.

Traduit de l'anglais (Canada) par Daniel Grenier. Ce grand livre de Dimitri Nasrallah a reçu de nombreux prix. Publié par les majeures Éditions La Peuplade. Une chance éditoriale cruciale.
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Hotline

À travers ce portrait, Dimitri Nasrallah nous mets face aux difficultés rencontrées par Muna, cette jeune femme, apatride, réfugiée dans un pays loin du sien en guerre, qui peine à s’adapter, mais loin de baisser les bras, ce boulot alimentaire à plus d’un titre qu’elle décroche va lui permettre de tenir bon et d’espérer un avenir meilleur.



C’est l’histoire d’une immigrée, qui reflète exactement ce que toutes les femmes réfugiées subissent au quotidien, une fois projetées dans un pays étranger.



Une écriture sobre, où il est question de reconstruction, de deuil, de quête d’identité, de famille, de guerre et de solitude, mais aussi d’entraide , de persévérance de courage et d’amour.



Hotline est un véritable chant d’amour, d’une mère à son fils qui n’en oublie pas pour autant son mari, le père absent malgré lui. Un cri du cœur d’une mère courage arrachée brutalement à sa terre natale qui espère trouver sa place au Canada, cette nouvelle terre d’accueil parfois si difficile à conquérir.



C’est publié à La Peuplade, une maison d’éditions qui traverse les frontières pour nous offrir des errances littéraires d’un territoire à un autre, toujours éclairées, vivantes, nécessaires.



Chronique complète en suivant le lien ➡➡ https://madosedencre.over-blog.com/2023/03/hotline.html
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Les Bleed

La Peuplade est une maison d’édition Québécoise qui commence à faire parler d’elle en France.

J’ai choisi de découvrir cette maison avec Les Bleed de Dimitri Nasrallah, traduit par Daniel Grenier.

Ce roman, annoncé comme un thriller politique, n’est pas forcément ce à quoi l’on s’attend avec une telle étiquette… et c’est tant mieux parce que Les Bleed, c’est bien plus intelligent que ça.

C’est d’abord, et en surface, les relations souvent très compliquées entre un père et son fils surtout quand ledit fils est un champion de course automobile, placé à la présidence du pays mais peu impliqué dans la vie politique et quand une guerre de pouvoir vient s’appuyer sur des rivalités et des rancœurs anciennes.

Ce roman est construit sur les points de vue et les actions de Mustafa Bleed, le père, d’un côté, et de Vadim Bleed, le fils, de l’autre côté. L’action se déroule dans un pays imaginaire mais que l’on pourrait situer soit en Jordanie, soit vers l’Ouzbékistan ou le Kazakhstan parce qu’il est question aussi d’argent, de beaucoup d’argent, que rapportent aux Bleed les mines d’Uranium du pays cachées dans les montagnes Allégoriques.

Et ce texte peut en cacher certaines, d’allégories.

La première est le nom de ce pays, Mahbad, qui peut être dérivé de l’expression Mah Bad, ou « my bad », utilisée outre Atlantique, et qu’on peut traduire par « désolé » ou « je n’ai pas fait exprès, c’est ma faute ». En effet, toute la série d’événements se déroulant dans ce roman peut être et va être imputée à Vadim, parfois à l’insu de lui-même.

Autre (possible) clin d’œil, le nom même de cette famille de dictateurs de père en fils, Bleed, qui veut dire « saigner ». Effectivement, les Bleed sont arrivés au pouvoir après l’extermination massive des Lezers, un des peuples de cette région imaginaire, un peu à l’image de la guerre fratricide entre Serbes et Croates, à peu près à la même époque que ce déroule l’histoire.

Sans parler d’une Place de Révolution au cœur d’une dictature…

Ce texte extrêmement subtil traite donc d’une dictature et de tout ce qui peut caractériser un tel régime, d’où il naît, comment et par qui il est nourri et comment il peut se terminer.

Il peut bien sûr se lire comme une fiction distrayante mais il serait dommage de s’arrêter à cet aspect car ce roman mérite qu’on découvre toutes ses facettes.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Hotline

Muna, maintenant veuve, arrive à Montréal, en plein automne 1987, avec son fils Omar. Son mari, Halim, a disparu pendant la guerre trois ans auparavant. Professeure de français à Beyrouth, on lui donne de meilleures chances de s'intégrer à cause de sa connaissance de la langue. Malheureusement, elle ne trouve pas d'emploi avant de se faire engagé comme vendeuse téléphonique chez Nutri-fort, compagnie de boites-repas santé. Pendant ses heures, elle devient Mona et est grandement appréciée des clients. Le soir, Halim lui rend visite et la nostalgie de son pays d'origine refait surface.



Une année dans la vie d'une immigrante libanaise au Québec à la fin des années 1980. Roman sur l'adaptation, sur l'acceptance et sur la persévérance. Une très belle écriture, poétique et puissante dans les propos. J'ai adoré ma lecture, une belle traduction!
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Hotline

Un roman juste et délicat qui m’a véritablement prise par surprise.

Je l’ai ouvert, intriguée par la couverture et j’ai lu le premier chapitre par curiosité.

J’ai reposé le livre quelques heures plus tard. Je ne m’attendais pas à le lire d’une traite mais j’ai rencontré Muna et Omar et soudain il était impossible d’interrompre cette découverte.



Le thème est dur et on vit avec Muna cet arrachement à sa terre, à sa vie au Liban. Au Canada elle trouve la solitude, vaste et effrayante, les désillusions (être professeur de français au Liban ne l’aidera pas à trouver l’équivalent ici), les difficultés de chaque jour. Il semble ne plus y avoir d’horizon, de rêve ou d’envie. Tout est survie. Pour elle, pour son fils.



L’histoire c’est celle d’une mère et son fils, avant même d’être celle de l’immigration.

Ils se sentent seuls, lui à l’école où il ne s’intègre pas, à la maison où sa mère est rarement ; elle dans sa vie, sans son mari disparu. Elle trouve un travail et se donne entièrement pour assurer un quotidien décent à son fils.

Téléphoniste pour une société de diététique, elle devient Mona. Ses échanges avec ces gens qu’elle ne rencontre pas lorsqu’elle est Muna sont remplis de bienveillance et de sensibilité.



Bienveillance et sensibilité, c’est là toute la force de ce roman. Dimitri Nasrallah donne vie à des personnages qui nous touchent en plein cœur. On tremble et on vibre avec eux sans jamais tomber dans le pathos.



Quel magnifique hommage aux mères migrantes, et probablement à la sienne. La vie palpite dans chacune de ces pages, l’expérience de l’exil et de la solidarité.
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Niko

Niko et son père Antoine doivent quitter le Liban en pleine guerre civile. Après plusieurs mois d'errance, Antoine doit se résoudre à envoyer Niko, encore enfant, à Montréal chez un oncle et une tante. Ce roman n'est pas seulement l'histoire d'un exil et d'une reconstruction c'est aussi une formidable histoire d'amour entre un fils et son père. A la fois juste et émouvant, ce livre fait écho à notre actualité et nous montre la destinée de milliers d'exilés.


Lien : http://www.conseilslittéraires..
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Hotline

Hotline, c'est le livre proposé par l'initiative "Un livrel Canada" en 2024. Et ce fut une belle découverte! Une description vraiment très juste de peines et des joies de l'immigration à Montréal, la monoparentalité, l'isolement, les doutes... Un roman touchant à mettre entre toutes les mains.
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Hotline

1986, Beyrouth, après plusieurs années de guerre et la disparition de son mari, Mouna n'a d'autre choix que de partir vivre à Montréal avec son fils Omar. Après plusieurs mois difficiles, elle trouve enfin un emploi dans une hotline qui vend des boîtes-repas diététiques. Confrontée chaque jour à la solitude et aux problèmes personnels de ses interlocuteurs, Mouna doit trouver la force d'avancer et de réussir pour son fils. Portrait splendide d'une mère courage. Encore un roman de Dimitri Nasrallah qui vibre d'humanité et qui dépeint des personnages forts, persévérants et surtout vivants !

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Hotline

Dimitri Nasrallah rend hommage à la persévérance des mères migrantes.
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Les Bleed

Il s'agit d'un thriller politique. Les Bleed occupe le pouvoir depuis trois générations. Leur légitimité est de plus en plus contestée par la population du Mahbad. Les résultats des dernières élections se font attendre, Vadim Bleed, le président sortant est en mauvaise posture, les citoyens s'impatientent. Les affrontements contre les forces de l'ordre font des morts et des blessés.



Mégalomanie, déconnexion, autoritarisme sont les principales caractéristiques de Vadim et son père, ex-président Mustafa.



J'ai adoré ce livre. Je l'ai dévoré. La construction est originale, elle alterne le point de vue de Vadim et celui de Mustafa. Le lecteur vit les choses à travers leurs regards. Leur psychologie est très bien travaillée. Le cynisme et les sarcasmes de la narration sont excellents. Les jeux de pouvoir entre les personnages et dans le contexte géopolitique sont plus que réalistes. Je me suis demandée de quel pays il pouvait bien s'agir ! Suspens, trahison, jeux d'influences, prise de conscience et déception sont au rdv.

Même si je m'attendais un peu à la façon dont cette histoire se termine, l'auteur a su me surprendre dans sa narration. La chute est une véritable leçon de vie.
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Niko

L'abandon. La pire des trahisons, les sentiments persistent mais la personne, le pilier, la colonne vertébrale de votre monde, disparue. En temps de guerre rien ne prépare à ce sentiment. Tout part et semble s'arrêter. Le temps brisé, déchire tout notre être, nous voilà seul Atlas de notre monde. Frêle sur deux jambes, l'abandon envahit.



Avec énormément de pudeur Dimitri Nasrallah dépeint l'histoire de Niko, jeune libanais victime de la guerre. Son parcours torturé et tortueux va l'amener grâce à son père, à être recueilli par de la famille exilée au Canada. Sans mère, avec un père volontairement resté sur place, Niko doit évoluer dans le monde occidental, apprendre une nouvelle langue, un nouveau comportement. S'adapter à un pays qui semble l'accueillir non par envie mais par devoir.



On suit donc l'évolution du père et du fils, l'intrigue bien construite nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Odyssée moderne, Niko propose une vision de l'immigration en plaçant les difficultés au centre du récit. Le style poétique et très moderne de Dimitri confèrent au récit un modernisme glaçant. Pourtant les moments fugaces, poétiques, existent et il s'agit de les intercepter. Tout n'est pas abandon, calcul et froideur. La chaleur humaine réside dans ce récit et l'insouciance poétique sont des échappatoires nécessaires.



Nos deux protagonistes vont évoluer à leur rythme, au rythme du monde, pas toujours bienveillant, mais nécessaire à leur construction en tant qu'être. Niko c'est la promesse que même si le monde va mal, même si tout est fichu, certains sentiments perdurent. Une lueur au loin, un simple grésillement lumineux semblent être une nouvelle porte à ouvrir. Une nouvelle étape dans la construction de ces sans pays, sans patrie.



L' abandon comme occasion de tout recommencer, préférer la douleur et l'échec pour mieux recommencer que l'abandon de soi.

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Les Bleed

Depuis que j'ai vu le titre je veux lire ce livre. Les Bleed. Sans m'attendre à quoi que ce soit, je fonce, je rentre dans l'histoire et je déroule. Une semaine plus tard je le finis. Rassasié. Ça faisait longtemps que je n'avais plus lu un thriller politique aussi bien mené.



Subtilité première, la narration. On suit quatre mécaniques narratives différentes. Deux narrateurs principaux, père Bleed (Mustapha) et Vadim (fils Bleed), des articles du journal La Nation, mis en place suite à la première prise de pouvoir de grand-papa Bleed et les articles d'un blog, farouchement opposé au pouvoir Bleed. L'histoire se passe durant les élections présidentielles, les scrutins penchent vers l'opposition et les Bleed ne veulent pas lâcher le pouvoir. Après plus de 50 ans de dictature.



Vadim parti s'exiler se morfond dans la drogue et les prostituées, Mustapha ex-président veut reprendre la main sur son fils, l'éduquer. Le pays s'effondre, la guerre civile gronde. Les gisements d'Uranium crèvent le plafond en bourse. Le pays brûle.



Thriller politique qui a tout pour se faire adapter au cinéma par Fincher, porté par une écriture sobre mais pertinente, on continue de suivre la lente extinction d'une famille qui ne comprend pas son peuple, persuadée d'avoir été bonne et juste, malgré les années de terreur et de règne sans partage. Les deux dernières pages, criantes de vérités résonnent avec certaines situations géopolitiques actuelles.



Dimitri Nasrallah promet un thriller noir politique mené par une plume efficace. À l'aide d'un scénario bien huilé, toutes les pièces s'emboîtent facilement. L'auteur pose un regard froid sur une famille née de la violence nationaliste, qui ne doit son ascension qu'à un concours de circonstances, une relative immobilité des forces internationales et beaucoup de corruption.



Un livre intelligent, intéressant qui ne s'embourbe pas dans dans la morale ou la bien-pensance ; ni analytique, il raconte seulement une histoire et en tirera les leçons celui qui veut.
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Les Bleed

Les Bleed est un brillant thriller politique qui nous emmène dans les arcanes d'une dynastie despotique en fin de course.



Chez les Bleed on se transmet le flambeau de la dictature de père en fils. Depuis Blanco, qui a unifié différentes tribus et ethnies pour constituer une nation, à Mustapha qui a régné d'une main de fer pendant plus de 30 ans, c'est aujourd'hui Vadim Bleed qui est chargé de perpétuer la gestion totalitaire de cet état en briguant un second mandat.



Laissez moi vous dire que c'est un récit captivant qui vous plonge en immersion au cœur de l'appareil politique d’un État totalitaire. Où le peuple n'a pas vraiment son mot à dire. Où la gestion à l'ancienne est toujours de mise, comprenez bien que la répression sanglante n'est pas un problème ici.



La force de ce roman tient dans la capacité de Dimitri Nazrallah à nous plonger grâce à des monologues intérieur dans les pensées des différents protagonistes du roman. Vous saurez ce que pense un ancien président âgé de 82 ans, éminence grise à la fois bourreau et protecteur de la nation.

Vous comprendrez le décalage avec cet ancien Monde pour la nouvelle génération représentée par Vadim Bleed, qui doit apprendre à gérer un État intriqué dans des enjeux géopolitiques nouveaux. Une découverte passionnante !
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Les Bleed

A la lecture de "les Bleed", on ne peut pas s’empêcher de mettre en perspective quelques événements politiques qui ont émaillé ou qui émaillent le quotidien de notre planète...

Tout d'abord, j'ai particulièrement apprécié l'écriture de Dimitri Nasrallah : rapide, enlevé, il ne se perd dans aucun détail surperflu, ce qui donne à la lecture que l'on suit en direct les événements de Vladimir Bleed.

Le choix du thriller politique est excellent, et son exercice difficile : l'auteur aurait très bien pu tomber dans le piège dans la description de cette dynastie, sans réaliser ce travail d'analyse et de projection qui donne ce ton si actuel au livre.

Enfin, une fois encore, le sujet est particulièrement d'actualité, et le sera, c'est mon humble d'avis, de plus en plus

Merci cette belle découverte !

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Les Bleed

Un thriller politique superbement écrit et traduit. À l'aide d'un scalpel qui tranche et dissèque à froid, Dimitri Nasrallah comprend, analyse et expose tous les travers des hommes de pouvoir, ceux qui ont la dictature dans le sang.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Les Bleed

Malgré la justesse de ses constats sur les dominations colonialistes que rejoue le capitalisme mondialisé, Les Bleed brille moins par son discours (prévisible) sur l’arrière-boutique d’un régime violent que parce qu’il emploie la passation d’un pouvoir dictatorial comme miroir grossissant du complexe processus de transmission entre un père et un fils.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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