Rien n’étonne ceux pour qui le monde est à découvrir.
Il avait pris quelques notes sur son carnet, la phrase en espagnol développait des hernies lexicales... « J'aime assez ça, quand pour expliquer un mot, du français à l'espagnol, tu te vois obligé d'énumérer des sens, là entre parenthèses, juste après le mot, comme un cortège de vocables, une traînée, une protubérance solaire qui nous ramènent dans le nébuleux, le mot n'est plus cette petite chose fermée… «et ça tu le traduis comment?» et là, il n'y a plus de correspondances claires, pas un mot, un mot unique pour un seul autre, la langue s’est évadée, loin du mécanique, de l'informatique, du mot à mot, isolé... c'est un village, une petite communauté, «words, words, words»
La marche était lente. Ponctuée d’arrêts, de tentatives, pour apposer
“poésie”dans le paysage. Un rythme propre, à la marche de porteurs,
rencontrant paysage.
Nullement une course.
La platitude des flandres est un livre à ciel ouvert
que beaucoup prirent pour page blanche.
Sans angoisse.
Aucune.
Pourquoi pas ?
“Moi”?
Pourquoi ne pas écrire “Moi” sur ce paysage, en lettres écarlates?
Pourquoi ne pas m’écrire, m’inscrire dans le paysage?
Pourquoi ce droit limité, du néon, posant un oriflamme, pavillon de
marque, pourquoi ce droit resterait la chasse gardée d’un jargon
référencé?
Ne reste que ce qui reste. A l’écran. Oublieux.
Oubliés
les mots biffés.
Oubliés...