Une poésie extrême, foudroyante, hypnotique. Elle possède un rythme inouï, fait de répétitions, d'absence de virgules, de syncopes, de tensions sans résolutions. Sa lecture ne laisse pas indemne.
Poèmes choisis, présentés et traduits de l'italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi.
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Dino Campana (1885-1932), citoyen italien. Sa vie n'a pas été un chemin des plus tranquille. Sa famille l'a fait interné à plusieurs reprises. D'ailleurs, il est mort avant 50 ans dans un "asile de fous". C'est un poète apparenté au mouvement Novecento créé en 1922. Ce mouvement artistique exalte un retour au source de la tradition esthétique antique.
C'est une poésie mythique, mystique et sauvage. La couleur rouge lutte, résiste à la couleur blanche. Le rouge s'associe à la femme et à une vielle cité décrépite. La magie du soir apporte une douceur à un monde immoral et stérile. L'auteur oppose par un jeu de miroirs la société italienne moderne à celle disparue d'une romanité hellénisée. L'auteur utilise une prose généreuse et riche où passent les heures. J'ai adoré le texte poétique "Faenza". Il évoque un passé qui semble révolu. Un passé qui n'est pas triste mais doux à mon cœur.
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Plonger dans son monde est merveilleux, c’est plonger dans des rues sinueuses du Sud pour entrer à l’ombre des bougies d’un bordel, une description dans le sublime (oui, c’est le mot qui convient à ce recueil) et la lueur rouge tendre qui éclaire les profils des femmes. Un ode à l’âme lascive et dangereuse du Sud méditerranéen. Son écriture est en refrein, des répétitions divines qui cherche le mot idéal : une litanie qui nous immerge plus en avant encore !
cette écriture m’enivre, vraiment. Et, je sais que certains se diront qu’il faut le lire plusieurs fois pour tout saisir du sens, et c’est vrai, c’est le jeu aussi ! Mais cela ne vous fait-il donc pas l’impression d’un onirisme fiévreux ? Des rêves éveillés un peu ivres ?
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