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EAN : 9782757858431
320 pages
Points (12/05/2016)
3.94/5   9 notes
Résumé :
Tout en s'inscrivant dans la grande tradition italienne, Dino Campana (1885-1932) ouvre la modernité littéraire en Italie. Son unique recueil, Canti Orfici (1914), retrace de manière fulgurante un parcours existentiel et poétique dans lequel les époques, les lieux, les perceptions sensorielles, les expériences de lecture et de vie se mêlent, s'entr'appellent et se confondent.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une poésie extrême, foudroyante, hypnotique. Elle possède un rythme inouï, fait de répétitions, d'absence de virgules, de syncopes, de tensions sans résolutions. Sa lecture ne laisse pas indemne.

Poèmes choisis, présentés et traduits de l'italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi.
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Dino Campana (1885-1932), citoyen italien. Sa vie n'a pas été un chemin des plus tranquille. Sa famille l'a fait interné à plusieurs reprises. D'ailleurs, il est mort avant 50 ans dans un "asile de fous". C'est un poète apparenté au mouvement Novecento créé en 1922. Ce mouvement artistique exalte un retour au source de la tradition esthétique antique.
C'est une poésie mythique, mystique et sauvage. La couleur rouge lutte, résiste à la couleur blanche. le rouge s'associe à la femme et à une vielle cité décrépite. La magie du soir apporte une douceur à un monde immoral et stérile. L'auteur oppose par un jeu de miroirs la société italienne moderne à celle disparue d'une romanité hellénisée. L'auteur utilise une prose généreuse et riche où passent les heures. J'ai adoré le texte poétique "Faenza". Il évoque un passé qui semble révolu. Un passé qui n'est pas triste mais doux à mon coeur.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je me rappelle une vieille cité, rouge de murs et tours dressées, brûlée sur la plaine vaste dévastée dans l'Août torride, avec la lointaine fraîcheur de collines vertes et molles sur le fond. Arcs énormément vides de ponts sur le fleuve emmarécagé en maigres stagnations plombées : silhouettes noires de gitans mobiles et silencieuses sur la rive : parmi l'éblouissement lointain d'une cannaie lointaines formes nues d'adolescents et le profil et la barbe judaïque d'un vieillard : et tout à coup du milieu de l'eau morte les gitanes et un chant, du marécage aphone une nénie primordiale monotone et irritante : et du temps fut suspendu le cours.
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Le chant de la ténèbre



La lumière du crépuscule s’atténue :
Esprits inquiets douce soit la ténèbre
Au cœur qui n’aime plus !
Des sources des sources avons à écouter,
Sources, sources qui savent
Sources qui savent que des esprits sont là
Que des esprits sont là à écouter...
Ecoute : la lumière du crépuscule atténue
Et aux esprits inquiets est douce la ténèbre :
Ecoute : tu es vaincu par le Sort :
Mais pour les cœurs légers une autre vie est à la porte :
Il n’est point de douceur qui puisse équivaloir la Mort
Plus Plus Plus
Entends qui encore te berce :
Entends la douce enfant
Qui dit à l’oreille : Plus Plus
Et voilà se lève et disparaît
Le vent : voilà il revient de la mer
Et voilà entendons panteler
Le cœur qui nous aima le plus !
Regardons : déjà le paysage
Des arbres et des eaux est nocturne
Le fleuve s’en va taciturne...
Poum ! maman le bonhomme là-haut !


/ Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Bâtiment en voyage
(anciennement : Fragment)



Le mât oscille par touches dans le silence.
Une lumière ténue blanche et verte tombe du mât.
Le ciel limpide à l’horizon, chargé vert et doré après la bourrasque.
Le cadre blanc de la lanterne en haut
Illumine le secret nocturne ; depuis la fenêtre
Les cordages d’en haut à triangle d’or
Et un globe blanc de fumée
qui n’existe pas comme musique
Au-dessus du cercle avec les touches de l’eau en sourdine.


/Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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L’espérance (sur le torrent nocturne)



Pour l’amour des poètes
Princesse des rêves secrets
Dans les ailes des vives pensées répète répète
Ô princesse tes chants :
Toi chevelue de chants muets
Pâle amour des errants
Etouffe les pleurs inéteints
Donne trêve aux amours secrètes :
Qui les taciturnes portes
Veille que la Nuit
A ouvertes sur l’infini ?
Penchent les heures : avec le rêve évanoui
Penche le pâle Sort.....................................
.................................................................................
Par l’amour des poètes, portes
Ouvertes de la mort
Sur l’infini !
Pour l’amour des poètes
Princesse mon rêve évanoui
Dans les gouffres du Sort !


/ Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Gênes


Extrait 7

Ô Sicilienne altière opulente matrone
Aux fenêtres venteuses de la ruelle marinière
Dans le sein de la cité percutée de sons de navires et de
  chariots
Classique méditerranéenne femme des ports :
Par les gris rosés de la cité d’ardoise
Sonnaient les clameurs vespérales
Et puis plus calmes les rumeurs dedans la nuit sereine :
Je voyais aux fenêtres étincelantes comme les étoiles
Passer les ombres des familles marines : et des chants
J’entendais lents et ambigus dans les veines de la cité
  méditerranéenne :
Car c’était la nuit profonde.
Tandis que toi Sicilienne, depuis les creux
Des vitres en un jeu tortueux
L’ombre creuse et la lumière vacillante
Ô Sicilienne, aux mamelons
L’ombre renfermée tu étais
La Pieuvre des nuits méditerranéennes.
Grinçait grinçait grinçait de chaînes
La grue sur le port dans le creux de la nuit sereine :
Et dedans le creux de la nuit sereine
Et dans les bras de fer
Le faible cœur battait une plus haute palpitation : tu
La fenêtre avais éteinte :
Nue mystique en haut creuse
Infiniment d’yeux trouée dévastation était la nuit
  tyrrhénienne.


//Traduction de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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