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Citations de Diodore de Sicile (14)


Au chant XIV de l’Enfer, dont la date dramatique est la nuit du jeudi au vendredi saint de l’année jubilaire 1300, mais qui fut publié en 1314, Dante, « scribe de Dieu », donne une fois de plus la parole à son maître Virgile alors que tous les deux se trouvent au bord d’un fleuve de sang. C’est la présence de ce fleuve qu’il s’agit d’expliquer, mais le propos de Virgile va bien au-delà de cette question mineure.

Mais voici le texte des vers 94-118, dans la traduction récente et belle de Jacqueline Risset :

Au milieu de la mer est un pays détruit,
dit-il alors, qui s’appelle la Crète,
et sous son roi le monde jadis fut innocent.
Une montagne s’y trouve, autrefois riante
d’eaux et de plantes, qui avait nom Ida.
Déserte à présent, comme chose passée,
Rhéa la choisit autrefois pour berceau
de son enfant, et pour mieux le cacher
quand il pleurait, elle y faisait pousser des cris.
Debout dans la montagne est un grand Vieillard
qui tourne le dos à Damiette
et regarde Rome, comme son miroir,
Sa tête est façonnée d’or fin,
ses bras et sa poitrine sont en pur argent,
puis il est de bronze jusqu’à la fourche ;
de là jusqu’en bas il est de fer trempé,
sinon que son pied droit est de terre cuite ;
et il s’appuie sur celui-là plus que sur l’autre.
Chaque partie, à part l’or, est percée
d’une blessure par où coulent des larmes,
lesquelles, en s’amassant, trouent cette grotte :
leur cours descend de roche en roche dans la vallée,
elles forment l’Achéron, le Styx, le Phlégéton ;
puis elles s’en vont en bas par un étroit canal,
jusqu’à ce point d’où l’on ne descend plus,
et forment le Cocyte… »

Ainsi naissent donc les quatre fleuves de l’Enfer, pendant des quatre fleuves du Paradis évoqués dans la Genèse (2, 10-14).
Mais s’agit-il seulement des quatre fleuves ? C’est un schéma de l’histoire universelle qui nous est ainsi proposé.
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[Origine divine des lois.]
Il nous faut parler aussi des législateurs qui ont vécu en Egypte, et qui ont établi des coutumes si étranges et si surprenantes. Eh bien donc, après la plus ancienne organisation de la vie en Egypte qui, selon les récits mythiques, remonte au temps des dieux et des héros, le premier, disent-ils, qui persuada le peuple d'utiliser des lois écrites fut Ménas, un homme qui non seulement avait l'âme élevée, mais qui, dans ses actes, fut le plus dévoué au bien public parmi tous ceux dont la mémoire est conservée. Il prétendit que ses lois lui avaient été données par Hermès, avec l'assurance qu'elles seraient cause de très grands avantages. C'est d'ailleurs de la même façon qu'ont agi, dit-on, chez les Grecs Minos en Crète et Lycurgue chez les Lacédémoniens, l'un affirmant qu'il avait reçu ses lois de Zeus, l'autre d'Apollon. Et chez nombre d'autres peuples, on raconte que ce genre de subterfuge a existé et s'est révélé cause de grands avantages pour ceux qui y ont cru. Ainsi chez les Ariens Zathraustès, selon la tradition, prétendit que le "Bon génie" lui donnait ses lois. Chez ceux qu'on appelle les Gètes qui se croient immortels, Zalmoxis déclara de même tenir les siennes d'Hestia, qui lui était associée ; et chez les Juifs, Moïse attribua ses lois au dieu qu'ils nomment Iao. C'est ou bien qu'ils jugeaient qu'une conception destinée à être utile à la communauté humaine était merveilleuse et vraiment divine, ou encore qu'ils estimaient que la foule, considérant la majesté et la puissance de ceux que l'on prétendait inventeurs des lois, serait davantage portée à leur obéir. [94-1/3]

XCIV Ῥητέον δ´ ἡμῖν καὶ περὶ τῶν γενομένων νομοθετῶν κατ´ Αἴγυπτον τῶν οὕτως ἐξηλλαγμένα καὶ παράδοξα νόμιμα καταδειξάντων. Μετὰ γὰρ τὴν παλαιὰν τοῦ κατ´ Αἴγυπτον βίου κατάστασιν, τὴν μυθολογουμένην γεγονέναι ἐπί τε τῶν θεῶν καὶ τῶν ἡρώων, πεῖσαί φασι πρῶτον ἐγγράπτοις νόμοις χρήσασθαι τὰ πλήθη τὸν Μνεύην, ἄνδρα καὶ τῇ ψυχῇ μέγαν καὶ τῷ βίῳ κοινότατον τῶν μνημονευομένων. Προσποιηθῆναι δ´ αὐτῷ τὸν Ἑρμῆν δεδωκέναι τούτους, ὡς μεγάλων ἀγαθῶν αἰτίους ἐσομένους, καθάπερ παρ´ Ἕλλησι ποιῆσαί φασιν ἐν μὲν τῇ Κρήτῃ Μίνωα, παρὰ δὲ Λακεδαιμονίοις Λυκοῦργον, τὸν μὲν παρὰ Διός, τὸν δὲ παρ´ Ἀπόλλωνος φήσαντα τούτους παρειληφέναι. Καὶ παρ´ ἑτέροις δὲ πλείοσιν ἔθνεσι παραδέδοται τοῦτο τὸ γένος τῆς ἐπινοίας ὑπάρξαι καὶ πολλῶν ἀγαθῶν αἴτιον γενέσθαι τοῖς πεισθεῖσι· παρὰ μὲν γὰρ τοῖς Ἀριανοῖς Ζαθραύστην ἱστοροῦσι τὸν ἀγαθὸν δαίμονα προσποιήσασθαι τοὺς νόμους αὐτῷ διδόναι, παρὰ δὲ τοῖς ὀνομαζομένοις Γέταις τοῖς ἀπαθανατίζουσι Ζάλμοξιν ὡσαύτως τὴν κοινὴν Ἑστίαν, παρὰ δὲ τοῖς Ἰουδαίοις Μωυσῆν τὸν Ἰαὼ ἐπικαλούμενον θεόν, εἴτε θαυμαστὴν καὶ θείαν ὅλως ἔννοιαν εἶναι κρίναντας τὴν μέλλουσαν ὠφελήσειν ἀνθρώπων πλῆθος, εἴτε καὶ πρὸς τὴν ὑπεροχὴν καὶ δύναμιν τῶν εὑρεῖν λεγομένων τοὺς νόμους ἀποβλέψαντα τὸν ὄχλον μᾶλλον ὑπακούσεσθαι διαλαβόντας.
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Ainsi, parmi les historiens qui se sont succédé, les plus réputés ont renoncé à la mythologie ancienne vu sa difficulté et ils ont, au contraire, entrepris de relater des faits plus récents.[...]
Quant à nous, nous faisons un choix opposé au leur et, assumant la difficulté de ce récit, nous avons mis tout notre soin à l’étude de l’Antiquité. En effet, de très grands et très nombreux exploits ont été réalisés par les héros, les demi-dieux et beaucoup d’autres hommes de mérite. En tant que bienfaiteurs publics, certains d’entre eux ont été honorés, par la postérité, de cultes héroïques, d’autres de cultes divins, et tous, la voix de l’Histoire les a célébrés pour la suite des âges par des louanges à leur mesure.
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Or, sur la première origine des hommes, il y a deux sortes de réponses fournies par les physiologues et les historiens les plus estimés : les uns, qui soutiennent que l’univers est incréé et indestructible, ont déclaré que l’espèce humaine existe aussi de toute éternité, puisque l’enfantement n’a jamais eu de commencement ; les autres, qui pensent que l’univers est créé et destructible, ont dit que les hommes, tout comme lui, ont eu leur première origine en des temps définis.
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Les Amazones, livre II, 45.
Le long du fleuve Thermodon, dit-on, le pouvoir appartenait à un peuple gouverné par des femmes, et les femmes remplissaient comme les hommes les fonctions militaires. L'une d'elles, dit-on, qui détenait l'autorité royale, se montra d'une vaillance et d'une force exceptionnelles ; elle constitua une armée de femmes, la soumit à un entraînement et combattit victorieusement quelques-uns de ses voisins... comme la fortune suivait un cours favorable, elle était remplie d'orgueil ; elle se donna le nom de fille d'Arès et assigna en revanche aux hommes les traitements de la laine et les travaux domestiques des femmes. C'est qu'elle avait introduit des lois lui permettant ... de confiner les hommes dans l'humiliation et la servitude. Chez les nouveau-nés les garçons étaient mutilés des bras et des jambes, donc rendus inaptes aux fonctions militaires, tandis qu'aux filles on brûlait le sein droit afin que cette proéminence physique ne les gênât pas au cours des combats ; et voilà en fait la raison pour laquelle le peuple des Amazones reçut son nom.*
Note : a-- mazos = privé de seins.

[45] παρὰ τὸν Θερμώδοντα τοίνυν ποταμὸν ἔθνους κρατοῦντος γυναικοκρατουμένου, καὶ τῶν γυναικῶν ὁμοίως τοῖς ἀνδράσι τὰς πολεμικὰς χρείας μεταχειριζομένων, φασὶ μίαν ἐξ αὐτῶν βασιλικὴν ἐξουσίαν ἔχουσαν ἀλκῇ καὶ ῥώμῃ διενεγκεῖν· συστησαμένην δὲ γυναικῶν στρατόπεδον γυμνάσαι τε τοῦτο καί τινας τῶν ὁμόρων καταπολεμῆσαι. ... καὶ τῆς τύχης εὐροούσης φρονήματος ἐμπίμπλασθαι, καὶ θυγατέρα μὲν Ἄρεος αὑτὴν προσαγορεῦσαι, τοῖς δ´ ἀνδράσι προσνεῖμαι τὰς ταλασιουργίας καὶ τὰς τῶν γυναικῶν κατ´ οἴκους ἐργασίας. Νόμους τε καταδεῖξαι, δι´ ὧν... τοῖς δ´ ἀνδράσι ταπείνωσιν καὶ δουλείαν περιάπτειν. Τῶν δὲ γεννωμένων τοὺς μὲν ἄρρενας ἐπήρουν τά τε σκέλη καὶ τοὺς βραχίονας, ἀχρήστους κατασκευάζοντες πρὸς τὰς πολεμικὰς χρείας, τῶν δὲ θηλυτερῶν τὸν δεξιὸν μαστὸν ἐπέκαον, ἵνα μὴ κατὰ τὰς ἀκμὰς τῶν σωμάτων ἐπαιρόμενος ἐνοχλῇ· ἀφ´ ἧς αἰτίας συμβῆναι τὸ ἔθνος τῶν Ἀμαζόνων ταύτης τυχεῖν τῆς προσηγορίας.
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[ I-11 : les premiers hommes, apparus en Egypte, inventent les dieux]
Quoi qu'il en soit les hommes nés en Egypte dans les temps anciens, ayant levé les yeux vers le monde céleste et frappés à la fois de stupeur et d'admiration devant la nature de l'univers, reconnurent qu'il existait deux divinités éternelles et primordiales, le soleil et la lune. Au premier ils donnèrent le nom d'Osiris, à l'autre celui d'Isis, chacune de ces appellations ayant une justification étymologique. [...]

XI. Τοὺς δ´ οὖν κατ´ Αἴγυπτον ἀνθρώπους τὸ παλαιὸν γενομένους, ἀναβλέψαντας εἰς τὸν κόσμον καὶ τὴν τῶν ὅλων φύσιν καταπλαγέντας τε καὶ θαυμάσαντας, ὑπολαβεῖν εἶναι δύο θεοὺς ἀιδίους τε καὶ πρώτους, τόν τε ἥλιον καὶ τὴν σελήνην, ὧν τὸν μὲν Ὄσιριν, τὴν δὲ Ἶσιν ὀνομάσαι, ἀπό τινος ἐτύμου τεθείσης ἑκατέρας τῆς προσηγορίας ταύτης.

13. Mais, à côté de ces dieux, il en est d'autres, disent-ils, terrestres ceux-là, qui ont été mortels, mais qui, du fait de leur intelligence et des services rendus au genre humain, ont acquis l'immortalité. Plusieurs d'entre eux ont aussi régné sur l'Egypte. Tantôt leurs noms, une fois traduits, sont identiques à ceux des dieux célestes, tantôt ils portent des appellations qui leur sont propres : tels sont Hélios, Cronos, Rhéa, et même Zeus, que certains nomment Ammon, en outre Héra et Héphaïstos, et aussi Hestis et finalement Hermès. Le premier à régner sur l'Egypte aurait été Hélios, qui portait le même nom que l'astre du ciel.

XIII. Ἄλλους δ´ ἐκ τούτων ἐπιγείους γενέσθαι φασίν, ὑπάρξαντας μὲν θνητούς, διὰ δὲ σύνεσιν καὶ κοινὴν ἀνθρώπων εὐεργεσίαν τετευχότας τῆς ἀθανασίας, ὧν ἐνίους καὶ βασιλεῖς γεγονέναι κατὰ τὴν Αἴγυπτον. Μεθερμηνευομένων δ´ αὐτῶν τινὰς μὲν ὁμωνύμους ὑπάρχειν τοῖς οὐρανίοις, τινὰς δ´ ἰδίαν ἐσχηκέναι προσηγορίαν, Ἥλιόν τε καὶ Κρόνον καὶ Ῥέαν, ἔτι δὲ Δία τὸν ὑπό τινων Ἄμμωνα προσαγορευόμενον, πρὸς δὲ τούτοις Ἥραν καὶ Ἥφαιστον, ἔτι δ´ Ἑστίαν καὶ τελευταῖον Ἑρμῆν. Καὶ πρῶτον μὲν Ἥλιον βασιλεῦσαι τῶν κατ´ Αἴγυπτον, ὁμώνυμον ὄντα τῷ κατ´ οὐρανὸν ἄστρῳ.
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(Babylone)
Il se trouve aussi, à côté de l'acropole, ce qu'on appelle le jardin suspendu ; ce n'est pas Sémiramis, mais quelque roi syrien postérieur qui l'aménagea pour plaire à une concubine ; car celle-ci, dit-on, d'origine perse et rêvant des prés au flanc des montagnes, avait prié le roi de reproduire par un jardin botanique artificiel les particularités du paysage perse.
II, 10-1.

Ὑπῆρχε δὲ καὶ ὁ κρεμαστὸς καλούμενος κῆπος παρὰ τὴν ἀκρόπολιν, οὐ Σεμιράμιδος, ἀλλά τινος ὕστερον Σύρου βασιλέως κατασκευάσαντος χάριν γυναικὸς παλλακῆς· ταύτην γάρ φασιν οὖσαν τὸ γένος Περσίδα καὶ τοὺς ἐν τοῖς ὄρεσι λειμῶνας ἐπιζητοῦσαν ἀξιῶσαι τὸν βασιλέα μιμήσασθαι διὰ τῆς τοῦ φυτουργείου φιλοτεχνίας τὴν τῆς Περσίδος χώρας ἰδιότητα
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[A la mémoire de Sarah Halimi, n.d.l.]
En ce qui concerne les procès, ils [les anciens Egyptiens] n'y attachaient pas seulement un intérêt de circonstance, car ils pensaient que les décisions des tribunaux influent fortement sur la vie sociale, dans un sens ou dans l'autre. Il était évident en effet que le châtiment des coupables et l'appui apporté aux victimes seraient la meilleure façon de réparer les crimes. Si, en revanche, la crainte que les coupables éprouvent envers les jugements des tribunaux pouvait être dissipée par de l'argent ou des faveurs, ils voyaient bien que ce serait la ruine de la société. (I-75)

LXXV. Περὶ δὲ τὰς κρίσεις οὐ τὴν τυχοῦσαν ἐποιοῦντο σπουδήν, ἡγούμενοι τὰς ἐν τοῖς δικαστηρίοις ἀποφάσεις μεγίστην ῥοπὴν τῷ κοινῷ βίῳ φέρειν πρὸς ἀμφότερα. Δῆλον γὰρ ἦν ὅτι τῶν μὲν παρανομούντων κολαζομένων, τῶν δ´ ἀδικουμένων βοηθείας τυγχανόντων, ἀρίστη διόρθωσις ἔσται τῶν ἁμαρτημάτων· εἰ δ´ ὁ φόβος ὁ γινόμενος ἐκ τῶν κρίσεων τοῖς παρανομοῦσιν ἀνατρέποιτο χρήμασιν ἢ χάρισιν, ἐσομένην ἑώρων τοῦ κοινοῦ βίου σύγχυσιν.

[En mémoire de Sarah Halimi, n.d.l.]
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Il imagina la lyre à trois cordes, par allusion aux trois saisons de l'année.
Ces trois cordes rendent trois sons, l'aigu, le grave et le moyen.
L'aigu répond à l'été, le grave à l'hiver et le moyen au printemps.
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De tout être la terre est mère et bienfaitrice.
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L'homme passe et le temps reste.
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Tous les hommes doivent de la reconnaissance à ceux qui approfondissent l'histoire universelle et s'efforcent de contribuer, par leurs travaux, au bien général de la société.
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L'histoire qui nous procure l'enseignement de tant de siècles, n'est elle pas encore bien au dessus de l'expérience individuelle?
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Il est bon de profiter de l'exemple d'autrui pour redresser ses propres erreurs.
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