AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782251005133
392 pages
Les Belles Lettres (01/01/2003)
5/5   1 notes
Résumé :
Au Ier s. av. J.-C., Diodore de Sicile, dont nous ne savons presque rien, a rédigé une Bibliothèque historique qui se veut la somme de l’histoire de l’humanité depuis l’origine du monde jusqu’aux conquêtes de son contemporain Jules César. Composant à partir des connaissances acquises lors de ses voyages et par la consultation en bibliothèque des ouvrages de ses prédécesseurs, il a consacré trente ans à construire un ouvrage propre à remplacer tous les autres – une b... >Voir plus
Que lire après Bibliothèque historique. Tome II: Livre II: (Babylonie, Inde, Scythie)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Même si, en vérité, à propos de l'Arabie et de ce que la nature y produit, nous nous sommes longuement étendus, nous avons toutefois rapporté beaucoup de choses pour satisfaire la curiosité des amateurs de lecture" (II-54-7 Περὶ μὲν οὖν τῆς Ἀραβίας καὶ τῶν ἐν αὐτῇ φυομένων εἰ καὶ πεπλεονάκαμεν, ἀλλ' οὖν πολλὰ τοῖς φιλαναγνωστοῦσι πρὸς φιληκοΐαν ἀπηγγέλκαμεν.)

Le mot est dit : curiosité. La curiosité (φιληκοΐα, philêkoia, le plaisir que l'on prend à écouter raconter des histoires) est à la fois la plus grande qualité des Grecs, et la tournure d'esprit qu'ils nous ont léguée, consistant à aimer savoir, fouiller, enquêter, et observer la façon de vivre des autres cultures et civilisations (qui s'intéressent beaucoup moins aux autres, semble-t-il). Certes, Diodore appelle ces non-Grecs, selon l'usage, "Barbares", mais dans le second volume de son ouvrage on ne trouvera nul jugement de valeur ni aucune dépréciation des réalités et des peuples qu'il évoque. le premier volume était un éloge extasié de l'Egypte, qui est pour lui la mère de toute civilisation. Platon le pensait déjà, dans ses écrits sur l'Atlantide. Ici, Diodore consacre son second livre à l'Asie. On distinguera deux tendances dans son exposé mi-historique, mi-géographique : quand il reprend et réécrit les historiens qui l'ont précédé, il nous donne accès à l'histoire ancienne de la Mésopotamie et de l'Inde telle que les Grecs ont pu la connaître depuis l'époque d'Hérodote. Mais plus les distances s'accroissent, plus la poésie s'empare du texte : les passages sur les Amazones, sur l'île bienheureuse de Ceylan (ou Sumatra ?) ou encore sur les Hyperboréens, recyclent mythes et légendes en circulation à cette époque. Ces passages font bien sentir la parenté entre l'écriture de l'histoire visant l'instruction et l'écriture littéraire vouée au plaisir. Même les chapitres plus historiques consacrés à Sémiramis ou aux rois indiens baignent dans une atmosphère de légende et d'épopée. Nul doute que les auteurs disparus que Diodore reprend et sauve de l'oubli (Ctésias, Mégasthène, et d'autres compagnons d'Alexandre ou de Séleucos qui prirent la plume) portaient sur cet Orient le même regard ébloui.

On peut lire Diodore dans une autre édition des Belles-Lettres entièrement en français. Celle que j'ai lue, bilingue, présente le double avantage de donner aussi le texte grec, et d'être très abondamment annotée, expliquée et justifiée. Elle prend le lecteur par la main pour le guider dans cet univers mental qui lui est fort étranger, et l'initier aux débats modernes que le texte de Diodore a suscités. J'ajoute que ces notes abondantes ne nuisent en rien au plaisir de la lecture. Au contraire, elles l'accroissent, et donnent au livre une profondeur historique que nous risquerions d'ignorer : en particulier, je pense aux effets de la conquête d'Alexandre, qui élargit brusquement au monde entier les perspectives des Grecs, et donc leur pensée et leur littérature (déjà affectées par la présence perse à l'époque classique). Cela ne va pas de soi et une édition savante est nécessaire.
Commenter  J’apprécie          132

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les Amazones, livre II, 45.
Le long du fleuve Thermodon, dit-on, le pouvoir appartenait à un peuple gouverné par des femmes, et les femmes remplissaient comme les hommes les fonctions militaires. L'une d'elles, dit-on, qui détenait l'autorité royale, se montra d'une vaillance et d'une force exceptionnelles ; elle constitua une armée de femmes, la soumit à un entraînement et combattit victorieusement quelques-uns de ses voisins... comme la fortune suivait un cours favorable, elle était remplie d'orgueil ; elle se donna le nom de fille d'Arès et assigna en revanche aux hommes les traitements de la laine et les travaux domestiques des femmes. C'est qu'elle avait introduit des lois lui permettant ... de confiner les hommes dans l'humiliation et la servitude. Chez les nouveau-nés les garçons étaient mutilés des bras et des jambes, donc rendus inaptes aux fonctions militaires, tandis qu'aux filles on brûlait le sein droit afin que cette proéminence physique ne les gênât pas au cours des combats ; et voilà en fait la raison pour laquelle le peuple des Amazones reçut son nom.*
Note : a-- mazos = privé de seins.

[45] παρὰ τὸν Θερμώδοντα τοίνυν ποταμὸν ἔθνους κρατοῦντος γυναικοκρατουμένου, καὶ τῶν γυναικῶν ὁμοίως τοῖς ἀνδράσι τὰς πολεμικὰς χρείας μεταχειριζομένων, φασὶ μίαν ἐξ αὐτῶν βασιλικὴν ἐξουσίαν ἔχουσαν ἀλκῇ καὶ ῥώμῃ διενεγκεῖν· συστησαμένην δὲ γυναικῶν στρατόπεδον γυμνάσαι τε τοῦτο καί τινας τῶν ὁμόρων καταπολεμῆσαι. ... καὶ τῆς τύχης εὐροούσης φρονήματος ἐμπίμπλασθαι, καὶ θυγατέρα μὲν Ἄρεος αὑτὴν προσαγορεῦσαι, τοῖς δ´ ἀνδράσι προσνεῖμαι τὰς ταλασιουργίας καὶ τὰς τῶν γυναικῶν κατ´ οἴκους ἐργασίας. Νόμους τε καταδεῖξαι, δι´ ὧν... τοῖς δ´ ἀνδράσι ταπείνωσιν καὶ δουλείαν περιάπτειν. Τῶν δὲ γεννωμένων τοὺς μὲν ἄρρενας ἐπήρουν τά τε σκέλη καὶ τοὺς βραχίονας, ἀχρήστους κατασκευάζοντες πρὸς τὰς πολεμικὰς χρείας, τῶν δὲ θηλυτερῶν τὸν δεξιὸν μαστὸν ἐπέκαον, ἵνα μὴ κατὰ τὰς ἀκμὰς τῶν σωμάτων ἐπαιρόμενος ἐνοχλῇ· ἀφ´ ἧς αἰτίας συμβῆναι τὸ ἔθνος τῶν Ἀμαζόνων ταύτης τυχεῖν τῆς προσηγορίας.
Commenter  J’apprécie          40
(Babylone)
Il se trouve aussi, à côté de l'acropole, ce qu'on appelle le jardin suspendu ; ce n'est pas Sémiramis, mais quelque roi syrien postérieur qui l'aménagea pour plaire à une concubine ; car celle-ci, dit-on, d'origine perse et rêvant des prés au flanc des montagnes, avait prié le roi de reproduire par un jardin botanique artificiel les particularités du paysage perse.
II, 10-1.

Ὑπῆρχε δὲ καὶ ὁ κρεμαστὸς καλούμενος κῆπος παρὰ τὴν ἀκρόπολιν, οὐ Σεμιράμιδος, ἀλλά τινος ὕστερον Σύρου βασιλέως κατασκευάσαντος χάριν γυναικὸς παλλακῆς· ταύτην γάρ φασιν οὖσαν τὸ γένος Περσίδα καὶ τοὺς ἐν τοῖς ὄρεσι λειμῶνας ἐπιζητοῦσαν ἀξιῶσαι τὸν βασιλέα μιμήσασθαι διὰ τῆς τοῦ φυτουργείου φιλοτεχνίας τὴν τῆς Περσίδος χώρας ἰδιότητα
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : antiquitéVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Devenez très fort en citations latines en 10 questions

Que signifie Vox populi, vox Dei ?

Il y a des embouteillages partout.
Pourquoi ne viendrais-tu pas au cinéma ?
J'ai un compte à la Banque Populaire.
Voix du peuple, voix de Dieu.

10 questions
543 lecteurs ont répondu
Thèmes : latin , Citations latines , antiquitéCréer un quiz sur ce livre

{* *}