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Michel Casevitz (Traducteur)
EAN : 9782251911557
242 pages
Les Belles Lettres (27/04/2020)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Dans l'ouverture de son Histoire universelle, qui fut la première du genre, le Sicilien Diodore emmène le lecteur dans un voyage merveilleux vers les terres des origines, l'Égypte, matrice de toute vie, l’Assyrie, l’Inde. Sur cette toile de fond prodigieuse, l’historien mythologue évoque la création du monde, la naissance des dieux et des hommes, les premiers conflits entre immortels et mortels, qui fournissent la matière d’une mythologie dont le monde entier, les G... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nous voilà prévenus dès l'introduction : "C'est peu dire que Diodore de Sicile a mauvaise presse, encore faut-il qu'on ne l'ignore pas, comme on fait souvent. Certes il n'atteint pas la grandeur ni la profondeur de ses prédécesseurs, Hérodote, Thucydide ou Polybe, ni celles de ses contemporains ou successeurs, comme Tite-Live,Tacite ou Plutarque. Pourtant, l'auteur que l'on traite de compilateur pour le dénigrer méritequ'on le lise, qu'on le suive, fût-ce avec l'esprit critique qu'il a parfois manqué d'exercer. L'entreprise de réhabilitation n'est pas vaine et les travaux des érudits modernes rendent peu à peu justice au mythographe curieux et insatiable, à l'historien irremplaçable qui à l'aube de l'ère chrétienne a collecté, dans les archives, les bibliothèques et auprès de divers informateurs, des renseignements dont une bonne part serait, ans lui, perdue."

Il décida de composer une oeuvre dont l'ambition avérée n'est pas mince : la Bibliothèque Historique (le titre signifiant compilation d'ouvrages historiques) et comprenait quarante livres dont la prétention était de couvrir l'histoire universelle, depuis les origines jusqu'à l'expédition de César en Bretagne, en 54 av. J.-C.
Cette Histoire est en fait une encyclopédie du savoir, un état présent des connaissances tel qu'on pouvait le dresser au Ier siècle avant notre ère. "Si l'oeuvre était parvenue dans son intégralité, peut-être aurait-on plus de matière pour en admirer l'auteur."

Car de ses textes il ne reste, malheureusement, que 16 livres "complets" sur les 42 initiaux et certains autres qui ne sont que fragmentaires.

Dans cet ouvrage il s'agit des livres I et II qui sont consacrés l'un, à la naissance du monde, des dieux et des hommes, en commençant par la mythologie et l'histoire ancienne de l'Egypte, puisque c'est en ce pays qu'on pouvait situer les origines, l'autre à la mythologie et à l'histoire ancienne de l'Assyrie, de l'Inde, de la Scythie et de l'Arabie, pour finir par les îles aux confins de l'Orient.
Le livre I aborde pêle-mêle la naissance du monde selon les Egyptiens, le dieux qui ont fondé les villes en Égypte, sur les honneurs accordés aux immortels et la construction des temples, une grande partie et consacré au Nil (qui a fasciné, fascine et fascinera les auteurs de tous temps), la construction des pyramides, inscrites au nombre des Sept Merveilles, les lois et les tribunaux ou les usages funéraires chez les Égyptiens. Pour s'achever sur les Grecs admirés pour leur culture qui ont abordé en Egypte et qui, instruits de beaucoup de connaissances utiles, les ont transportées en Egypte.
Quant au livre II, il y est question de Sémiramis (la légendaire reine assyrienne), de Babylone et ses jardins suspendus, pour se terminer sur ce que Diodore nomme lui-même les îles découvertes dans l'Océan au midi que ni la géographie ni l'ethnographie ne permettent d'identifier ; c'est plus le récit d'un « voyage fantastique », un roman qui devait combler le goût du lecteur de l'époque pour l'exotisme, le merveilleux, les péripéties et les bons sauvages.

A la lecture de ces 2 livres, Diodore dépasse ce rôle de simple compilateur en apportant de nouvelles réflexions au travers de questions morales, didactiques, historiographiques voire philosophiques, remettant les évènements rapportés en perspective avec les problématiques de son époque, des réflexions sur un passé, cela a toujours été une évidence, dont on finit par ce rendre compte que ses lueurs éclairent notre présent... Voire notre futur, qui sait...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au chant XIV de l’Enfer, dont la date dramatique est la nuit du jeudi au vendredi saint de l’année jubilaire 1300, mais qui fut publié en 1314, Dante, « scribe de Dieu », donne une fois de plus la parole à son maître Virgile alors que tous les deux se trouvent au bord d’un fleuve de sang. C’est la présence de ce fleuve qu’il s’agit d’expliquer, mais le propos de Virgile va bien au-delà de cette question mineure.

Mais voici le texte des vers 94-118, dans la traduction récente et belle de Jacqueline Risset :

Au milieu de la mer est un pays détruit,
dit-il alors, qui s’appelle la Crète,
et sous son roi le monde jadis fut innocent.
Une montagne s’y trouve, autrefois riante
d’eaux et de plantes, qui avait nom Ida.
Déserte à présent, comme chose passée,
Rhéa la choisit autrefois pour berceau
de son enfant, et pour mieux le cacher
quand il pleurait, elle y faisait pousser des cris.
Debout dans la montagne est un grand Vieillard
qui tourne le dos à Damiette
et regarde Rome, comme son miroir,
Sa tête est façonnée d’or fin,
ses bras et sa poitrine sont en pur argent,
puis il est de bronze jusqu’à la fourche ;
de là jusqu’en bas il est de fer trempé,
sinon que son pied droit est de terre cuite ;
et il s’appuie sur celui-là plus que sur l’autre.
Chaque partie, à part l’or, est percée
d’une blessure par où coulent des larmes,
lesquelles, en s’amassant, trouent cette grotte :
leur cours descend de roche en roche dans la vallée,
elles forment l’Achéron, le Styx, le Phlégéton ;
puis elles s’en vont en bas par un étroit canal,
jusqu’à ce point d’où l’on ne descend plus,
et forment le Cocyte… »

Ainsi naissent donc les quatre fleuves de l’Enfer, pendant des quatre fleuves du Paradis évoqués dans la Genèse (2, 10-14).
Mais s’agit-il seulement des quatre fleuves ? C’est un schéma de l’histoire universelle qui nous est ainsi proposé.
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Or, sur la première origine des hommes, il y a deux sortes de réponses fournies par les physiologues et les historiens les plus estimés : les uns, qui soutiennent que l’univers est incréé et indestructible, ont déclaré que l’espèce humaine existe aussi de toute éternité, puisque l’enfantement n’a jamais eu de commencement ; les autres, qui pensent que l’univers est créé et destructible, ont dit que les hommes, tout comme lui, ont eu leur première origine en des temps définis.
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