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Critiques de Dominique Chipot (31)
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Je ne peux le croire

Recueil de poésie japonaise (principalement des haïkus mais pas que) écrite par les témoins des deux plus grandes catastrophes du Japon moderne, à savoir les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki et le tremblement de terre du 11 mars 2011…



On y retrouve l’horreur :



« Quelqu’un

Devait être ici

Son ombre est restée

Fixée sur la pierre

Par le feu des rayons »



Mais aussi de l’indifférence de la nature, « un chœur de cigale/invisibles aux yeux humains/les radiations » et de la ridicule tentative des hommes à continuer à vivre malgré tout, « ces chercheurs [qui] cherchent du riz/ Résistant au césium/ Pour toute réponse », dans ce monde de « centrale nucléaire/comme un château fort en ruines/sous la lune trouble ».



On y lit aussi les poèmes de Mastuo Atsuyuki , un rescapé des explosions de 1945 qui a perdu les siens à l’exception de sa fille ainée :



« Sous le clair de lune

Ma propre voix qui appelle

En vain mes enfants »



« Elle savait déjà rire

Ma fille souriant au sein-

Au sein de la mort »



« Le vent j’allume

Le bûcher de mes enfants

Puis une cigarette »



« Libellules au ciel

Dans ma tête les enfants

Qui ne vieilliront jamais »



« Seule chose au monde

En quoi je puis croire

Cette pierre que je caresse »



C’est un témoignage douloureux auquel s’ajoute un regard cynique sur le Japon moderne. Ainsi, en 1970, lors de la commémoration des 25 ans de l’explosion, il écrira



« Au nom du Ministre

Un suppléant parle aux atomisés

Qui ne furent pas suppléés. »



Et chez nous, cela aurait-il été différent ?



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Du rouge aux lèvres, Haïkus : Anthologie

Ce livre est une belle anthologie qui rend hommage aux artistes japonaises auteures de haïkus. Si les femmes ont très tôt dominé la littérature nippone dans les formes du roman et de la poésie classique de style waka tanka (dès le Xème siècle, voir les Murasaki Shikibu (Le Dit du Genji) ou Sei Shonagôn, elles ont investi plus tardivement l'art du haïku, écrasé par le talent des 4 fantastiques masculins, Buson, Issa, Bashô, Shiki.



Pourtant, les femmes se sont frayé un chemin peu à peu, surtout depuis le début du XXème siècle, et particulièrement après la seconde guerre mondiale. Elles expriment avec sensibilité l'amour, la nature, mais aussi la souffrance de la maladie par exemple, en respectant les principes de saisonnalité, avec le fameux mot de saison. Tout en restant donc pour l'essentiel de facture classique, ces haïkus apportent leur pierre renouvelant l'ancestral édifice de ce type de poésie japonaise.



Ce recueil témoigne généreusement de la richesse de ces talents, à raison de 3 haïkus par page, exposés sur plus de 240 pages. Pour des raisons pratiques, et pour découvrir chacune de ses artistes, la présentation se fait par auteure et pas selon les quatre saisons, comme il est de tradition. Les plus célèbres sont mises en avant par un plus grand nombre de haïkus. Les auteures sont présentées en trois, quatre lignes, c'est appréciable même si c'est un peu le service minimum.



D'une manière générale, les co-auteurs, qui avaient déjà commis l'excellente anthologie de haïkus d'aujourd'hui La lune et moi, font dans la simplicité, la concision et l'humilité. Leur introduction est courte, et assume de ne pas rappeler ce qu'est le haïku et d'avoir un peu adapté la traduction de certains d'entre eux, qui littéralement n'aurait pas été très compréhensible en français. Mais évidemment, comme dans l'ouvrage précité, le gros point fort est l'édition bilingue +, puisqu'on a l'original en langue japonaise, sa conversion dans notre alphabet (rômaji), et la traduction française. C'est donc aussi un outil pour apprendre quelques mots et tournures japonaises. Et puis j'aime à dire que cette langue est particulièrement belle à l'oreille, avec ses voyelles dominantes à l'italienne. J'ai donc tenu dans mes nombreuses citations à reprendre le rômaji, ce qui peut permettre de se le déclamer en japonais. Les auteurs reprennent en outre à leur compte dans leur introduction la formule d'un anthologiste de haïkus japonais : « la langue japonaise est comme un croquis à l'encre de Chine, alors que les langues européennes, qui sont plus exactes dans leur façon d'exprimer les choses, ressemblent à une peinture détaillée à l'aquarelle ou à l'huile. »



Encore un de ces livres qu'on pourra toujours ouvrir avec plaisir de temps en temps, à n'importe quelle page, pour un petit moment de méditation, pour suspendre un instant la folle course du temps...

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La Lune et moi : Haïkus d'aujourd'hui

" Sauver l'instant de grâce, l'accord parfait, forcément furtif, instable, insaisissable, l'isoler et lui donner l'éclat du diamant: c'est l'horizon proposé par nombre de poèmes ici réunis ". Voilà ce qu'écrit Olivier Adam dans la préface, et je trouve que c'est une belle définition du haïku...



Makoto Kemmoku , membre d'Ashibi ,revue d'haïkus contemporains, s'est associé à Dominique Chipot , spécialiste du haiku francophone, pour présenter une sélection bilingue de poèmes de cette publication japonaise.



La tradition du haïku est respectée, le recueil suit le fil des saisons. Et tout récents qu'ils soient, les poèmes m'ont paru intemporels. Dédiés à la célébration de la nature, à l'observation du vivant, ils dépassent le cadre social, moderne, pour cerner et transcrire la sensation liée à l'instant.



" Le bleu de l'azur

et le rouge des fleurs de prunier

me suffisent"....



Belle humilité , délicate osmose avec la nature...





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La Lune et moi : Haïkus d'aujourd'hui

Agréable surprise que la redécouverte de ce recueil de haïkus, qui se trouvait bien caché au fond de ma précieuse et très fournie bibliothèque asiatique ! Délaissé aussi sur babelio au vu du peu de notes et de l'absence de critique depuis sa publication en 2011 !

Et cela s'avère très injuste. Voici quelques arguments pour lire cet intéressant recueil :

- Les haïkus présentés sont tirés d'une revue japonaise spécialisée et renommée, Ashibi fondée en 1928. Valeur sûre.

- Ils émanent d'auteurs contemporains. Tout en s'inspirant des grands maîtres anciens dont ils ont assimilé l'art, ils renouvellent le genre.

- Ils sont tout simplement beaux et évocateurs.

- Ils sont présentés selon les quatre saisons, ce qui respecte l'esprit du haïku, par essence relié à la saisonnalité.

- L'édition est bilingue, le texte est donc en caractères hiragana-kanjis, rômajis (conversion dans notre alphabet de ces caractères japonais), et bien sûr traduction française.

- Olivier Adam et sa sensibilité pour le Japon nous fait l'honneur de préfacer ce recueil.



Tout cela n'est-il pas convaincant ? Un bon tour d'horizon du haïku moderne et néanmoins classique, avec peut-être un seul et léger regret, ne pas avoir de réel commentaire hormis la sérieuse préface et une introduction trop courte.

Pour les exemples, j'en ai déposés bon nombre en citations, à portée de clic (sourire).



A lire pour découvrir cet art si japonais, qu'il convient naturellement d'associer avec des recueils des plus grands maîtres classiques comme Issa, Bashô, Ryôkan, Buson, Shiki, Soseki.

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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

En pleine figure, titre bien choisi, extrait d’un des haïkus du recueil, et qui suggère bien l’impression que laisse cette lecture : on se prend une claque. Loin des manuels d’histoire, des documentaires, des romans même réalistes. Là se sont des textes courts, percutants, écrits sur le vif, sur le terrain. Et quel terrain ! Les tranchées de 14-18 ! En quelques lignes, quelques syllabes ces haïkus suggèrent toute l’horreur et toute l’absurdité de la guerre. Les auteurs sont des inconnus, même s’ils ont pour la plupart publié ici ou là, parfois avant la guerre, parfois après (car tous, sauf un, ont survécu). Ils sont plus oubliés que totalement inconnus : Maurice Betz est le traducteur de Thomas Mann, de Nietzsche et de Rainer Maria Rilke, Jean Breton s’appelle en fait Célestin Bouglé et a orienté la carrière de Claude Levi-Strauss, Marc Adolphe Guégan, surnommé le poète de l’île d’Yeu, tout comme René Maublant, a vulgarisé en France les haïkus, Julien Vocance est le seul qui a publié des recueils de poésie (que l’on retrouve intégralement dans cet ouvrage) avant même la fin de la guerre. Ils jouent avec les codes de la poésie, tant ceux du haïku que ceux de la poésie occidentale, et le résultat, ce sont de fascinants instantanés de la vie au front. Quelle excellente idée que l’édition de ce recueil, presque cent ans après la guerre de 14 !
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Du rouge aux lèvres, Haïkus : Anthologie

Je bois à la source

oubliant que je porte

du rouge aux lèvres



Chiyo-ni





Une très belle anthologie bilingue de haïkus japonais écrits exclusivement par des femmes du XVII ème siècle à nos jours. L'introduction insiste sur les racines du haïku , la place des poétesses à chaque époque et les choix des auteurs Dominique Chipot et Makoto Kemmoku. Quarante haïjins japonaises sont présentées dans l'ordre chronologique de leur naissance. La petite notice biographique permet de comprendre certains haïkus très personnels.



J'ôte mon kimono

après la visite aux fleurs de cerisier

que de liens !



Hisajo Sugita



Trois haïkus sont disposés par page avec leur idéogramme dans le sens horizontal, leur transcription en écriture romane et leur traduction en français. Une partie du recueil est consacré aux poèmes de la bombe atomique ( 12 haïkus ).



Je remercie les amis Babélionautes de m'avoir fait découvrir cette anthologie, vraiment très riche.



Souhaitant être amoureuse

je fourre une fraise

dans ma bouche



Masajo Susuki
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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

On trouve dans ce recueil beaucoup de poèmes torturés emplis de canons, d'obus, de shrapnells, de mitraille ; des poèmes épouvantés où les morts innombrables sont évoqués par les corbeaux, par les ruines, par l'immobilité.

La forme du haïku restitue parfaitement cette urgence de dire avant de mourir.

Mais brillent dans le sang et la boue des poèmes pacifistes sur l'inanité de la guerre, et aussi de petites lueurs de vie dans l'oiseau qui chante, l'arbre qui fleurit, l'aurore qui nait.

Puissant.



Challenge Poévie

LC thématique de février 2022 : ''Les petits livres”
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Je ne peux le croire

Ce recueil poétique en dehors de ses qualités intrinsèques, nous amène à une profonde réflexion sur le nucléaire et les menaces qu'il fait toujours peser sur le monde actuel. Car quand Oppenheimer et ses équipes se lancèrent dans le projet Manhattan, afin de construire une bombe A avant les nazis et les Japonais, avaient-ils vraiment conscience où ils emmenaient l'humanité ? A priori oui et non, on peut leur laisser le bénéfice du doute. Cependant, dès 1943, les alliés savaient que la guerre était gagnée avec les moyens conventionnels, alors pourquoi continuer ce coûteux objectif ?

Mais si, j'oubliais, le danger futur avait changé de nature, les vilains communistes avaient remplacé les méchants nazis et nippons fanatiques, donc il fallait montrer les muscles face au péril rouge.

Conséquence de tout cela, les Japonais trinquèrent pour tout le monde et deux fois, histoire de dire, ça fonctionne bien vous avez vu !

Une fois la boite de Pandore ouverte, plus rien ne pouvait la refermer. Revanche de l'histoire, tout le monde fut victime de la folie nucléaire : les Américains subirent le très grave incident de Three Miles Island en 1979, les Russes le désastre de Tchernobyl en 1986 et comme l'histoire aime parfois se répéter, les malheureux Japonais en reprirent pour leur grade avec la catastrophe de Fukushima en 2011.

Ce recueil rend hommage aux souffrances subies par le peuple japonais et son injuste persécution de par l'atome. Au travers de courts poèmes, les poètes nippons écrivent leurs ressentis face à la malédiction nucléaire qui les poursuit sans relâche, génération après génération. Avec leurs mots, leurs émotions, leurs imaginations, ils illustrent sans haine ce destin tragique, professant malgré l'adversité, l'espoir d'un monde futur rempli de sagesse.

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Du rouge aux lèvres, Haïkus : Anthologie

Anthologie de femmes autrices de haïkus. J'aimais beaucoup l'idée mais la réalisation n'a pas fonctionné pour moi.



J'ai apprécié:

- La bonne quantité de haïkus, on n'est pas sur une édition où on a un haïku pour deux pages, c'est appréciable.

- Le livre présente plusieurs autrices au fil du temps.



J'ai trouvé dommage:

- Qu'il n'y ait aucune explication, aucun contexte. On ne sait pas dans quelles circonstances ces poèmes ont été écrits et cette lacune est perceptible, du coup j'ai senti que je passais à côté de la plupart des poèmes.

La différence avec "En village de miséreux" et ses nombreuses explications (bien que le fait de les trouver en fin de livre ait été très désagréable) est flagrante!

- La présentation des hajins est lacunaire, presque d'état-civile, elle est froide, on ne les rencontre pas.



Pour moi il a manqué un travail de lien de ces autrices à nous qui les découvrons aujourd'hui. Les livres sont un lien, lorsqu'on réalise une anthologie, il faut veiller, soigner ce lien qui est plus fragile que lorsqu'on noue avec un·e auteur·rice unique d'un livre; à moins d'être dans un livre technique (et encore). Sinon, quel intérêt par rapport à une recherche sur Internet? Pour moi le travail d'édition n'est pas fait, dommage, vraiment dommage, c'était un livre prometteur. Peut-être lors d'une révision?
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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

Jusqu’à présent, la première guerre mondiale était restée pour moi une notion d’histoire un peu lointaine et floue. Je suis une empathique, et, pour moi, les documentaires ou articles faisant le décompte des morts, des bombes et des villes détruites, malheureusement, ne me donnaient que des notions numéraires et donc abstraites pour la sensible à l’humain que je suis. J’en ai éprouvé longtemps une honte tenace face à l’utilité du devoir de mémoire dont j’ai cependant toujours bien eu conscience.



Comment décrire la peur, vertige profond ? Comment conter la perte de soi et de son humanité ? Comment évoquer l’absurdité de la mort, le choc ressentit, provoquant une froide anesthésie des émotions ou une envie de rire irrépressible quand les nerfs lâchent ? Comment parler des hurlements inhumains poussés tels des vagissements de nourrissons dans la nuit par les survivants ?



Ces haïkus, bien qu’écrits par des Haijins français, sont pénétrés de cette mise en valeur de l’ineffable. Au-delà des chiffres, des calibres, des potentiels de destructions, ces haïkus collectés par Dominique Chipot disent plus la guerre que tous les rapports rationnels. A chaque haïku lut, c’est un morceau du vécu de la guerre qui est évoqué ; qui est suggéré à notre cerveau reptilien, cet infime morceau de notre moi profond qui, par l’entremise des neurones miroirs forme un patchwork de nos expériences vécues pour émettre une sensation-émotion approchant au mieux le vécu de l’autre.



Le travail de mémoire, dans cette logique-là, est donc une survivance du vécu et de l’expérience dans le temps et l’espace. Mémoire de l’horreur, de la perte et des limites de l’humanité en place d’une mémoire contrite d’une faute protéiforme et devenant abstraite avec le passage du temps, qu'évoquent, malheureusement, si pauvrement nos livres d’histoire.
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

Une anthologie qui nous remet les pieds sur terre.



La figure du soldat de la première guerre mondiale me paraît lointaine, temporellement mais aussi culturellement dans un sens : je ne suis pas amatrice de ce thème d'une part, d'autre part, les figures de Poilus que j'ai pu rencontrer au cours de mes lectures prenaient les traits de pauvres quidam.

Mais là, il s'agit de passionnés de littérature, d'instituteurs, d'agrégés de philosophie, de poètes - mon univers. Oui, dans les tranchées se battaient aussi des hommes aux penchants artistes et intellectuels. Bien sûr, je n'ai pas oublié Cendrars ni Apollinaire, mais je ne sais pourquoi, dans ma tête, ils faisaient figure d'exception, or nous rencontrons ici 16 auteurs, présentés dans de courtes notices biographiques. Je n'en connaissais aucun. Certains ont pourtant une place dans l'histoire littéraire. Par exemple, Maurice Betz a été le traducteur de Thomas Mann, de Nietzsche et de son ami Rainer Maria Rilke ; René Maublanc est le vulgarisateur du haïku en France, Julien Vocance en est le précurseur.



La préface et la postface permettent une mise en perspective de ces écrits, l’appropriation du genre du haïku (importé du Japon par Paul-Louis Couchoud autour de 1904) tant dans le style que dans la thématique. Autant sa forme brève se prête aux conditions précaires des soldats pendant la guerre, autant la tradition est loin de cette thématique porteuse de mort.



Chacun des auteurs se joue des codes des poésies japonaise et occidentale. Certains mélangent allègrement les deux, produisant un format original aux effets parfois déstabilisants.

Surtout, la brièveté produit des instantanés de la vie au front, des soldats et des civils, des combats, des morts, des blessés, des estropiés, hommes et paysages, ainsi que de l’après.



J’ai particulièrement apprécié les poèmes de Marc-Adolphe Guégan, empreint d’humour et d’ironie. Les recueils de Julien Vocance, « Cent visions de guerre », paru en 1916, et « Fantômes d’hier et d’aujourd’hui », paru en 1917, qui sont reproduits intégralement, me paraissent tout à fait essentiels, le deuxième étant, à mon sens plus abouti sur le plan de la forme (jeu important sur les sonorités, règles du haïku davantage appliquées, ensemble de haïkus se faisant écho comme s’il s’agissait des strophes d’un même poème), et de ce fait plus intense.



Un témoignage original et précieux, tant pour l’histoire que pour la littérature.
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Seulement l'écho

Genre d'anthologie dont on ne se lasse pas.



Outre des haïkus de belle qualité écrits par une centaine d’auteurs contemporains à découvrir, l’intérêt du livre réside aussi dans le fait que D. Chipot souligne par ses remarques l’évolution du haïku et celle de la société en s’appuyant sur les thèmes abordés dans l’anthologie du haïku français publiée en 1923.



De plus, chaque thème est joliment illustré par Manda, spécialiste de l’art du Haïga (peinture à l’encre noire et calligraphie japonaise)
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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

En pleine figure, c'est une anthologie de Haïkus de la guerre de 14-18. Tous ces courts poèmes ont été écrit par des poilus.



C'est très émouvant de penser que de l'horreur que fut cette guerre il a pu en sortir des poèmes aussi forts.



C'est un bel hommage rendu à tous ces hommes que d'autres hommes ont essayé de transformer en bêtes ou en machine à tuer.
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Chat ba da ba da

Un très joli collectif coordonné par Dominique Chipot qui comblera les amateurs de haïku et de chats.

Le recueil est superbement illustré par Pauline Vaubrun.

A recommander.



Nuit froide -

Je rajoute un chat

à ma couverture



Pascale Dehoux

*



le soir tombe

minou cavale après

un grain de raisin



Nane Couzier

*



tombé

dans l'écuelle du chat

un morceau de lune



Natacha Karl





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Le haiku en 17 clés

« le haïku en 17 clés » est sorti à l'occasion du 15e anniversaire des Editions Pippa.

Etant donné la réputation de Dominique Chipot qui est un des grands spécialistes du haïku, la sortie de ce nouveau livre représentait un petit événement très attendu par ses lecteurs.

J'avais lu dernièrement « Haiku Do : la Voie du Haiku » qui m'avait littéralement emballée et pour lequel j'avais également publié un petit billet.

En effet, l'auteur exposait avec beaucoup de fraicheur et de simplicité les principes de base de l'écriture de ces poèmes brefs.

J'en avais ressenti un formidable encouragement à persévérer et une relative liberté d'écriture alors que le haïku est extrêmement codifié.

Mais venons-en à ce nouveau livre qui n'est pas aisé à résumer, à moins de divulguer ce qui en fait son intérêt.

La première partie est consacrée à l'évolution historique du haïku ainsi qu'aux différents courants qui l'ont traversée. Les chapitres suivants sont consacrés aux autres clés annoncées par l'auteur. Suit un chapitre sur l'esthétique japonaise qui introduit certains concepts (Fûryû, Iki, Wabi-sabi,...). Un dernier chapitre donne des conseils aux auteurs qui souhaitent se faire publier.

Tous ces éléments pris séparément construisent progressivement la toile des concepts importants à connaitre sur le haïku.

Au fur et à mesure des chapitres se révèlent en effet la simplicité mais aussi la complexité d'un haïku réussi.

Bien entendu, il est question des deux images, de faits concrets, de l'intemporel et temporel, de la brièveté, de la sobriété… Bref, Dominique Chipot évoque toutes ces caractéristiques dont on parle souvent mais de bien d'autres encore.

Pour ma part, je retiens surtout l'importance de l'émotion que doit dégager un haïku, émotion qui doit être suggérée. La nécessité de retravailler chaque haïku plusieurs fois, de peser chaque mot, de ne pas publier trop rapidement est aussi soulignée.

Chacun trouvera des pistes d'amélioration dans cet ouvrage qui, lui aussi, est destiné à devenir un livre de chevet pour le haijin débutant ou confirmé.

Je terminerais en conseillant aux débutants de lire en premier lieu « Haiku Do » afin de pouvoir apprécier à sa juste valeur « le haïku en 17 clés ».





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Haiku Do : la Voie du Haiku

Quel beau livre !

C'est assez difficile de résumer Haïku Dô et je crains de ne pouvoir rendre totalement tangibles les qualités de ce livre.

Dominique Chipot, expert reconnu, auteur de nombreux livres, conférencier et animateur d'ateliers, nous ouvre la voie du haïku.

Chaque chapitre est consacré à une facette ou une qualité essentielle de cette forme d'écriture.

C'est écrit avec beaucoup de délicatesse et la progression des chapitres est une vraie réussite.

Si l'auteur insiste sur des principes, il n'en fait pas un carcan mais plutôt un cadre afin de ne pas s'égarer.

Dans ses mots, il souffle en effet un vent de créativité et de liberté.

Je ne suis pas certaine que ce soit le livre que je conseillerais à quelqu'un qui n'a jamais écrit un haïku et qui veut s'initier, mais cela lui permettrait de prendre un bon départ.

Pour toute personne qui écrit modestement, l'intérêt de Haïku Dô est évident.

Tous les concepts souvent évoqués par les adaptes du haïku mais qui restent souvent très flous pour un novice, sont ici expliqués et documentés avec clarté.

Si Dominique Chipot est un expert reconnu, c'est avec humilité qu'il transmet ce qu'il entrevoit de la voie du haïku.

C'est vraiment un très beau livre et je ne peux que le recommander. A lire et à relire.

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Paroles dhommes : Collectif de haïkus

J’ai lu ce recueil collectif de haïkus écrit entièrement par des hommes - d’où le titre- et illustré par une dessinatrice. Les haïkus sont écrits dans l’ensemble avec une grande simplicité et une économie de mots très notable. Ils n’en sont pas moins forts et saisissants pour certains. Plusieurs aspects de la vie sont abordés, parmi lesquels la paternité, l’enfance, l’amour et la maladie. Un livre que je recommande.
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En pleine figure : Haïkus de la guerre de 14-18

Ce livre présenté par les éditions Bruno Doucey fait partie des petits bijoux qu'il faut avoir dans sa bibliothèque. Parce que c'est un recueil de haïkus, parce que ces poèmes ont été écrits par des poilus de 14/18, parce que toutes leurs émotions ici sont présentes, pudiques, violentes, désespérées ou pleines d'espérance. Parce qu'en quelques mots, tout y est dit avec un talent rare. Parce que Bruno Doucey en a fait un très bel objet. Et parce que certains de ces haïkus coupent littéralement le souffle... Au-delà de 14/18, ce recueil est celui de toutes les guerres, un trop plein de misères.
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Chat ba da ba da

Un recueil collectif de haïkus dédié à notre petit félin préféré, comme mille petits éclats d’instants de vie partagés, où chaque amoureux des chats pourra retrouver son vécu, son regard, son expérience. On ressent à cette lecture infiniment de tendresse. C’est très doux comme les illustrations de Pauline Vaubrun qui ponctuent le livre d’une part enfantine. Un livre à s’offrir et à offrir.
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Du rouge aux lèvres, Haïkus : Anthologie

Au cœur de la vie…





Des haïkistes japonnais, on connaît surtout des hommes et des classiques : Bashô, Buson, Issa et Shiki. Dans ce recueil, Dominique Chipot, spécialiste français du haïku, et Makoto Kemmoku présentent et traduisent des haïkus écrits par des femmes, depuis le 17ème siècle jusqu’à aujourd’hui. Les textes sont classés par ordre chronologique de la naissance des auteures et une courte biographie situe chacune d’entre elles dans le contexte historique, culturel et littéraire.



Cette anthologie bilingue nous permet donc de découvrir quarante haïjins japonaises à travers ces miniatures où transparaissent la richesse du genre et la sensibilité proprement féminine : les auteures parlent de leur quotidien, de leurs émotions et de leurs sentiments, de la maternité,… Un chapitre entier est également consacré aux émouvants haïkus de la bombe atomique.



Un recueil qui ravira les amateurs de haïkus et de culture japonaise.
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