Juriste et professeur de droit constitutionnel, Dominique Rousseau démontre dès les premières pages que la démocratie n’est plus une évidence et propose un état des lieux de nos sociétés, tout en faisant l’éloge des contestations.
Vitales les contestations sont à l’origines des droits. Droit des femmes, droit du respect de la biodiversité, droit de grève, droit de vote…
En faisant appel au texte historique de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, l’auteur remet au centre le citoyen plus que le politique « qui déroule chiffres, statistiques, comparaisons avec d’autres pays, capacités d’emprunt ». A juste titre, l’auteur pointe le décalage entre les contestataires et les politiques, dans le langage et dans les objectifs. Alors que le vote rend muet (les citoyens donnent leurs voix), la contestation rend la parole. Et c’est bien là l’essence d’une démocratie saine. A l’inverse, « La politique n’est pas saisie par le droit, mais par des intérêts économiques ; les lois ne trouvent pas leur source dans le droit, mais les calculs économiques. »
« Les contestations » est un court texte qui amène à réfléchir sur notre statut de citoyen, sur nos contestations que nous ne devons pas taire. Il met en lumière, avec une argumentation limpide la place indéniable des révoltes, des lanceurs-ses d’alerte, face à l’État gouvernant. « Gouverner c’est calculer » et c’est aussi disqualifier les mouvements de contestation, les annihiler. Le livre est une réflexion brillante sur les institutions et les voix des contestations. Contester c’est ne pas rester muet, c’est « dire oui à un autre monde pour tous. »
C’est un texte qui mérite d’être partagé, d’être lu et relu tout en invitant à la contestation. « Contester, c’est comprendre le monde et le faire vivre. Le monde ne serait pas ce qu’il est sans les contestations qui l’on fait. »
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