Qu’elle soit damnée avec lui et ceux qu’elle avait toujours maudits. Elle préférait valser à ses côtés dans la noirceur de son âme que continuer de voler seule.
Il lui rendait ses ailes, pour elle.
Elle les coupait, pour lui.
Mais quand ton héros t’aurait sacrifiée pour sauver le peu de lumière de ce monde, Neysa, moi, c’est le monde que j’aurais noyé dans les ténèbres pour te sauver.
Il ne serait jamais doux, ne serait jamais celui qui lui offre des fleurs ou la couvre de bijoux.
Non, il tuerait pour elle, il déchirerait le monde et le mettrait à ses pieds. Il la couvrirait du sang de ses ennemis, la parant telle la reine mortelle qu’elle devenait à ses côtés.
J’ai devant moi trois fruits défendus et au lieu de fuir je n’ai qu’une seule pensée, les croquer.
il était la mort incarnée, incapable d’aimer, seulement bon à tuer ou jouer avec l’âme des gens. Il ne tenait pas son surnom de n’importe où, Servus Mortis, le serviteur de la mort.
Sois forte et tais-toi.
Tiens ta langue et ça passera.
Subis et tu te vengeras.
Mon bourreau s’avance, son couteau à la main, et je comprends à quel jeu il veut jouer. Tout à coup, toute ma détermination disparaît en devinant ce qui va arriver. Je recule, les fesses au sol, mais je ne les supplie pas. Pas encore.
Je ne peux aller nulle part, il le sait, et lorsqu’il s’approche de moi, ça le fait sourire de me voir tenter de fuir.
J'en sais donc beaucoup sur les femmes.
Une encyclopédie.
Mais je veux plus que son nom.
Je veux connaître son entière définition. Je veux essayer à foison l'intégralité de ses déclinaisons. Je veux apprendre ses différentes terminaisons et conjuguer ses déclarations dans toutes les positions. Je veux découvrir la façon dont ses exclamations s'accordent avec passion et observer en action la totalité de ses expressions.
Dans un monde où tout brille, elle est la lumière qui fait danser les reflets.
Dans un lieu où règnent les secrets, elle est notre seule vérité.
Ils me voient, et ils aiment ça.
Ils me voient, et j’aime ça.
J’aime leur façon de me détailler.
J’aime la façon dont ma respiration s’arrête.
J’aime leur façon de me déshabiller sans me toucher.
J’aime que ma tenue leur montre que je halète.
J’aime leurs bouches qui tombent et la façon dont ils sont figés.
J’aime l’effet que je leur fais à tous les trois.
J’aime ça.
Ils sont si différents.
Ils sont comme des points cardinaux, ils pointent vers des directions opposées, pourtant, sans l'un, les autres n'existeraient pas. Ils forment un ensemble, telle une boussole, mais je ne sais quel chemin suivre quand mon cœur me dicte de tous les choisir. L'aiguille tourne sans arrêt, indiquant parfois l'est, l'ouest ou encore le sud.