AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Elisa Beiram (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le premier jour de paix

Août 2023, la canicule qui accable toute la France s'arrête aux portes de la Bretagne, précisément, rue des Vielles Douves où j'achète ce livre "à la ferme" un peu avant sa sortie nationale (merci L'Atalante).

De retour dans mon sud, c'est volets fermés que je lis ce qui deviendra mon vademecum de la rentrée.

Le livre intrigue au-delà de son titre. Le fil narratif nous accompagne dans la découverte d'un monde qui pourrait bien s'appeler avenir.

On y oscille entre pessimisme lucide et optimisme inquiet

Bien des champs de réflexion s'ouvrent à travers le livre. Il y a bien un compte à rebours qui nous mène à l'inéluctable apocalypse pourtant "le temps est une notion relative, mais vous devez déjà être au courant".

Les frontières et les territoires, l'action individuelle dans un monde connecté, la fonction macabre de nos décomptes publics, les responsabilités qu'on pourrait se renvoyer, le rapport complexe des générations.



Je garde surtout l'enthousiasmante envie de résoudre tous les conflits, ce qui constitue d'ailleurs la moitié de mon métier. Alors que les slogans de paix ont souvent un parfum un peu niais, ce n'est jamais le cas dans ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Rêveur zéro

Un premier roman parfaitement maitrisé, un thème original : une épidémie de rêves, des rebondissements bien maitrisés et, au final, l’auteur sait brouiller les pistes, on ne sait plus très bien ce qui est encore réel et ce qui est rêvé dans le vécu de certains personnages tant la frontière s’estompe au fil des pages…

Je déplore quelques longueurs, mais le tout se lit bien, l’écriture est plaisante et entraînante.

Commenter  J’apprécie          20
Rêveur zéro

Dès les premières lignes, l’ambiance est posée. Le lecteur sait qu’il s’embarque dans une épopée étrange, un peu décalée, un peu folle mais qui pourtant sonne vraie. C’est parce qu’Elisa Beiram, pour les premières lignes de son premier roman, a choisi d’ouvrir par un rêve. Le premier d’une longue, mais pourtant si courte, série de songes qui vont se matérialiser tout autour du monde.

Cette épidémie de rêves va rassembler plusieurs personnages qui vont chacun aborder un dilemme presque existentiel. La scientifique tirée par son étude sur les rêves (tiens tiens !) et ses problèmes personnels. Le policier tiraillé entre son devoir d’éclaircir ce dossier et sa conscience personnelle. L’analyste confronté aux obligations capitalistes de son métier et sa volonté d’accélérer les recherches sur l’épidémie. Et bien sûr des rêveurs qui au réveil vont devoir faire face aux répercussions bien réelles de leurs activités oniriques.

Sans oublier en toile de fond la captivante voix de la radio qui raconte les créations rêvées les plus folles. On l’entend peu, mais pour moi, c’est cette voix qui a su matérialiser l’univers de Rêveur Zéro.



J’ai été complètement séduit par l’histoire et le style, très affirmé et mature pour un premier livre. Certains passages semblent vrillés, avec des envolées parfois dures à suivre. Mais c’est aussi comme ça dans nos rêves.

Quand j’ai refermé ce roman, deux questions ont tourné en rond dans mon esprit. Si nos rêves pouvaient véritablement se matérialiser, est-ce que nous continuerions de rêver nos vies les plus folles, quitte à affronter les peurs de certains ? Et à un niveau plus personnel : quelle est la meilleure méthode pour m’exercer à avoir moi aussi des rêves lucides et apporter mon rayon de soleil ? Une chose est sûre : si Elisa Beiram continue de matérialiser sur le papier des histoires rêvées aussi prenantes, je serai un lecteur assidu.
Commenter  J’apprécie          20
Rêveur zéro

Rêveur Zéro est un roman de science-fiction qui se déroule dans un futur proche, un peu partout en Europe. Il s’agit du premier texte de l’autrice et celle-ci place la barre assez haut en proposant un roman chorale ambitieux sous-tendu par une question cruciale : comment l’humanité réagirait-elle face à une épidémie mondiale ? Texte hélas tristement d’actualité bien que l’épidémie dont il s’agit ici soit celle de rêves qui se manifestent dans la réalité. Une découverte intéressante qui pousse à réfléchir.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
Commenter  J’apprécie          20
Le premier jour de paix

Après la déconvenue que fut Le Ministère du futur j'ai tout de même voulu finir l'année sur une anticipation climatique, plutôt utopique.



C'est mon libraire qui m'a orienté vers le premier jour de paix et je l'en remercie car ce fut une bonne lecture, dans le sens où elle combla parfaitement la frustration laissée par la précédente.

Ce fut une lecture rapide, bien écrite, plus subtile dans les thématiques abordées (pas complètement feel good mais pleine d'espérance, utopique mais pas naïve) et, surtout, j'ai eu le sentiment que l'autrice a fait confiance aux lecteurs pour combler les trous et laisser travailler notre imagination.



Bien que ce fut une lecture plaisante, je ne pense cependant pas qu'elle me restera longtemps en mémoire : j'aurais souhaité que certains pans de l'univers soient plus élaborés et passer plus de temps avec certains personnages. Certains choix de l'autrice concernant l'orientation de l'histoire n'ont aussi pas du tout résonné en moi comme, sans trop en dire, la partie concernant Xa~Ög ()
Commenter  J’apprécie          10
Le premier jour de paix

Pas facile de construire une utopie après l’apocalypse. Si Becky Chambers avait choisi de placer la sienne (Histoires de moine et de robot) bien après et bien loin du désastre, Elisa Beiram choisit de décrire le processus, et les questionnements qui le traversent. Étonnamment, c’est un roman apaisant. La preuve, s’il en fallait, que l’on peut aborder ces questions sans panique ni angoisse. Parce que finalement, les solutions envisagées dans le livre sont déjà entre nos mains. Nul besoin d’attendre que la Terre soit un désert aride pour envisager de les appliquer. Ce roman très réussi est un bol d’air frais au milieu du désespoir caniculaire, un appel à l’action, formulé en cette devise des émissaires de paix : "Qu’un million d’entre nous essaiment pour qu’un milliard de plus apprennent."

La suite sur sodomeetgomorrhe.com
Lien : https://www.sodomeetgomorrhe..
Commenter  J’apprécie          10
Le premier jour de paix

Lorsque la fin est proche, que l'apocalypse gronde, est-il nécessaire de plonger afin de ressortir la tête de l'eau et de renaître de ses cendres ?



Le premier jour de paix est cette lumière dans l'obscurité. Après avoir vécu la famine, la guerre, le nucléaire, l'écoulement des ressources, comment l'humanité peut espérer s'en sortir ?



Quand il est question d'espoir pour l'humanité, il faut savoir différencier l'espoir individuel de l'espoir collectif. Or, quand je lis un livre utopique, j'ai besoin de savoir que le monde peut s'en sortir... moi avec. Malheureusement, ici j'ai eu l'impression qu'il fallait aller au plus bas pour pouvoir ressortir la tête de l'eau. Décalé de mes attentes, j'ai eu du mal à apprécier ce livre à sa juste valeur. Ce roman mériterait clairement une relecture de ma part !



Plongée dans une intrigue à trois point de vue, le lecteur suivra différents profils oeuvrant pour l'humanité. Un "chef de clan", une médiatrice et une négociatrice mettront donc tout en oeuvre pour espérer voir naître ce premier jour de paix. Et si j'ai adoré suivre cette dernière pour ses questionnements internes, ses émotions et ressentis, j'ai néanmoins eu plus de recul vis à vis des autres. Ceci étant sûrement dû à cause de cette impression de distance que j'ai eu avec l'histoire.



En effet, il me manquait un élément accrocheur pour que je sois à fond. Cette "quête" était certes intéressante mais certains brodages autour ne m'ont pas convaincus... En fait j'aurais clairement préféré ne suivre que la négociatrice. Pourtant, sans le chef nous n'aurions pu suivre la misère et la rudesse de ce monde en déclin. Alors oui objectivement, les personnages sont bien choisis pour desservir de forts messages mais subjectivement, j'avais envie de sauter des passages.



En revanche, Elisa Beiram évoque énormément de points intéressants pouvant nous mener à l'utopie. L'environnement est au centre du roman mais il y a également le capitalisme, la géopolitique et l'individualisme qui sont remis en cause. L'autrice requestionne le lecteur, sa position sur certains sujets et c’est ce que j'ai préféré ! C'est en refermant ce roman que j'ai compris que j'étais partie du mauvais point de vue et que je me suis rendue compte que ce récit était percutant non en terme d'intrigue mais de remise en question.



Pour conclure, c'est un livre qu'il faut faire mûrir. Pour preuve j'avais écrit mon avis après avoir fermé le livre et deux semaines après je suis en train de le réécrire. Ce n'est pas un livre à refermer et enchaîner directement avec le suivant. À travers une intrigue tournant autour de ce premier jour de paix qui n'est pas un objectif mais une solution, se cache un gros potentiel. Elisa Beiram ne vient pas nous conter la vie de Aureliano, Esfir et América mais nous questionner sur notre manière de penser à travers divers sujets tels l'environnement, l'individualisme etc. Alors oui, j'ai eu du mal à être dedans mais pour un roman de 200 pages qui apporte autant de réflexions, je suis au final ravie de ma lecture. Un grand merci à éditions l'atalante pour cette lecture !
Commenter  J’apprécie          10
Rêveur zéro

Démarré il y a quelques semaines, je peine, je peine à avancer...

Pourtant, tout est là pour m'intriguer ; un thème des plus original (une épidémie de rêves... qui se matérialisent dans la réalité !), une écriture maîtrisée, pour ne pas dire académique, une sensation que l'auteure maîtrise son sujet sans avoir encore atteint la fin... hélas, j'ai un mal fou à m'accrocher aux personnages... la faute à des longueurs permanentes ? Je ne parviens pas à m'intéresser à eux, aucun d'entre eux, et ce malgré le souci de l'auteure pour bien les distinguer et créer les connexions entre eux.

Notons aussi dans les points positifs ; une couverture absolument magnifique.

Commenter  J’apprécie          10
Rêveur zéro

Imaginez un futur pas si lointain quelques peu chaotique, un futur dans lequel l’intelligence artificielle a pris une place importante, un futur entre onirisme, cyberpunk et big data, un futur où se déclare une pandémie, un futur qui laisse entrer le rêve dans la réalité provoquant des morts inexpliquées et des comas étranges. Bienvenue dans le roman d’Elisa Beiram. Pendant 18 jours vous allez rêver, tenter de comprendre qui est le rêveur zéro et mesurer l’impact des rêves sur notre inconscient. Un premier roman captivant, à la plume fluide, parfois je me suis un peu perdue entre rêves et réalité, le mal qui se développe n’est pas toujours facile à saisir, mais j’ai passé un très bon moment à la lecture de ce premier roman ambitieux et prometteur avec un petit coup de cœur pour les passages concernant les rêves !
Commenter  J’apprécie          10
Rêveur zéro

Rêver est plus beau que d’être rêvé…



Des rêves se matérialisent dans la réalité de manière si tangible que même si toute trace de ces apparitions disparait, leurs conséquences psychiques sur les témoins et physiques sur les « victimes collatérales » (quand bien même ces séquelles n’ont aucune réalité mais sont uniquement somatisées par ceux qui croient les avoir subies) subsistent. Une personne ayant été « amputée » d’un membre par l’effet d’un rêve ressentira l’amputation dans sa chair et dans son esprit alors que le dit membre est intact. Si tu crois mourir dans une apparition de rêve, tu meurs vraiment !



Petit à petit, les rêves matérialisés commencent à s’inscrire dans la durée…



Au début du récit, c’est l’inconscient des rêveurs qui s’immisce dans la réalité, s’y matérialise de manière éphémère. Les conséquences sont parfois violentes et importantes, mais elles restent des épiphénomènes. Jusqu’à ce que les autorités prennent conscience que des rêveurs tentent et parviennent à manipuler leurs rêves en toute conscience pour modifier de façon durable la réalité, que ce soit dans un but louable ou criminel.



Au fil de l’histoire, Elisa Beiram parvient à faire douter le lecteur de la réalité. En effet, celle-ci peut être contaminée par les rêves qui semblent bien réels. Ils sont tangibles, comme si l’esprit du témoin était trompé ou faussé à tel point qu’il participe à à ce que le rêve devienne la réalité au détriment de celle-ci.



On ne peut qu’adhérer à l’idée que le rêve surgisse dans la réalité afin d’y amener du mieux, à tout le moins du différent. Mais comment réagir si le rêve devait supplanter la réalité ? Si les rêveurs ne devaient pas des réveiller et continuer à hanter la réalité à travers un avatar qui n’aurait plus conscience de n’être que cela, un avatar errant, une enveloppe vide ? Que se passerait-il si on les laissait libres de se liguer entre eux, de se livrer à des affrontements de rêves ?



Elisa Beiram traite cette épidémie de rêves comme une épidémie classique : pour trouver la cure, il faut trouver le patient zéro, le patient initial à l’origine de l’épidémie… le rêveur zéro. Cette recherche se fait à travers le récit de quatre personnages centraux.



Il y a tout d’abord Zahid, un parisien qui participe à une étude sur les rêves. Il a fui le centre de recherche pour rentrer chez sa sœur, centre duquel tous les autres participants et le personnel scientifique ont mystérieusement disparu. Il y a Alma, une des scientifiques du centre de recherche sur les rêves, absentes du centre au moment des disparitions, dont l’appartement à brûlé et qui part à la recherche de Zahid pour tenter de comprendre ce qui s’est passé.



Il y a Janis, le frère d’Alma, qui travaille dans une start-up développant des bases de données pouvant permettre de comprendre voire d’anticiper le phénomène des rêves, et qui s’interroge sur ce qu’il doit faire de ses connaissances informatiques.



Il y a Philipp, un policier en charge de l’enquête sur les disparitions, forcément en lien avec l’épidémie de rêves, qui se retrouve enrôlé dans la recherche du rêveur zéro et qui se lance sur la piste de Zahid, avec Alma.



Vous avez donc les quatre typologies de personnages nécessaires à la compréhension du phénomène : le policier pour y remettre de l’ordre, le data-scientist et la scientifique pour étudier sa propagation, le rêveur pour le symboliser. Les personnages d’Elisa Beiram remontent la piste du rêveur zéro à travers le récit de 18 jours et 18 nuits, à partir de l’apparition du premier rêve et de la disparition du rêveur zéro.



Par petites touches, elle plonge le lecteur dans un monde qui n’a rien de post-apocalyptique, qui ressemble férocement au nôtre, comme si ce qui manquait dans notre monde moderne c’était la « Beiram’s touch » : l’immixtion des rêves. Elisa Beiram propose une idée simple : laisser libre cours à nos rêves. Mais, Elisa Beiram n’étant pas Dieu, elle est contrainte de laisser l’être humain s’emparer de son idée pour en faire ce qu’il veut et non pas ce qu’il faudrait… et c’est bien là que le bât blesse.



Elisa Beiram utilise le concept de rêveur lucide pour qualifier ces personnes qui maitrisent leur cycle de sommeil pour générer les rêves de leur choix dans la réalité. Mais s’ils sont effectivement lucides dans le sens de conscients de ce qu’ils font, ils n’ont pas la lucidité de saisir les enjeux de leurs actes. Ceux-ci se résument finalement à tenter de faire prendre conscience à l’humanité de ses propres perversions, de ses limites, de ses erreurs. Et c’est finalement déjà énorme. A travers les interactions de leurs rêves sur la réalité, ils ne cherchent pas tant à modifier cette réalité qu’à inciter l’humanité à prendre conscience de son action sur l’environnement et donc sur elle-même.



Le message n’est pas essentiellement environnemental mais il est éminemment humain. Et plein d’espoir.


Lien : https://garoupe.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          10
Rêveur zéro

Lorsque j’ai demandé ce roman en service de presse à la community manager des éditions l’Atalante, je lui avais aussi demandé quelque chose de différent de Kra de John Crowley, parce que j’avais mis un temps infini à le lire. Sa réponse avait été assez laconique me disant que c’était « assez différent ». Pourtant, à bien y réfléchir, Kra et Rêveur Zéro se ressemblent curieusement dans ce qu’ils ont d’étrange, de lent, et d’onirique. Qu’à cela ne tienne, le pitch ne pouvait que me parler, moi qui note, depuis toujours, les rêves les plus bizarres qui me traversent. De la présence discordante d’une bouée crocodile dans un champ de paille, de cette tour infernale dont je n’arrive pas à trouver l’entrée en faisant son contour indéfiniment, de cette vague monstrueuse et rose qui nous submerge ma mère et moi alors que nous observons le balai de l’océan, sans bouger, sans parler. Des rêves étonnants, sans queue ni tête, des rêves flippants de réalisme, de ces chutes, de ces adieux, de toutes ces choses irréelles qui nous ont tiré de notre sommeil, le cœur battant à tout rompre, ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’ils se passeraient s’ils traversaient notre réalité ? J'ai particulièrement apprécié que les rêves ne soient pas des rêves tangibles mais globalement du domaine de l'absurde, sautant du coq à l'âne, d'un endroit à un autre, sans qu'il n'y ait d'interruptions. Comme dans un rêve donc.



C’est au cœur de cette interrogation, parmi beaucoup d’autres, que nous entraîne Elisa Beiram dans ce roman rempli d’onirisme et de nouvelles technologies. Dans un futur proche, mais assez éloigné pour qu’on parle de 2020 en disant « vingt vingt », d’internet en mentionnant « réseau », pour que les prises électriques soient obsolètes et pour que chacun puisse « se connecter », « récolter des données », etc. Pour que certaines choses nous semblent familières (saturation des hôpitaux, laissés pour compte, migrants refoulés aux frontières) et d’autres lointaines (réalité virtuelle partout, des lieux proche du cyberpunk avec des lumières et des gadgets). L’univers de l’autrice se déploie avec subtilité, construisant sous nos yeux un monde pas si lointain couche par couche, nous parlant de pollution de l’air, d’absence du soleil sous le fog dans certaines régions, des robots qui prennent le travail des hommes, des pays qui ont engagé une répression drastique de la migration, de la Grèce que l’on a lâché, des monuments brisés que l’on cache derrière des illusions. Dans ce monde, les sociétés privées se font gentiment taper la main quand elles utilisent les données des utilisateurs à leur insu, mais les médias se nourrissent du résultat de leurs recherches. Est-ce vraiment si éloigné du nôtre ?



Malgré un pitch très intéressant, un univers remarquablement bien construit, tangible, crédible, une épidémie étrange qui nous éloigne suffisamment de la nôtre pour ne se sente pas oppressés, le roman ne plaira pas à tout le monde et cela tient en sa construction. La narration choisie rend l’ensemble extrêmement lent, avec l’impression que rien avance. En alternant une période de nuit, donc de rêve, ayant des conséquences plus ou moins grave sur le monde, et une période de jour où nos protagonistes se débattent à grand renfort d’idée plus que d’actions, tout semble rester au même stade pendant un temps infini. Mais quels sont nos protagonistes ? Nous avons, au cœur de l’intrigue : Zahid, un rêveur zéro, un des premiers à avoir fait transiter son rêve dans la réalité et à s’être enfermé dans sa conscience ; Alma, une chercheuse spécialisée dans le rêve qui travaillait justement avec Zahid en tant que patient. Ces deux personnages sont curieusement effacés, comme si travailler sur le rêve, être un rêveur lucide, ou une chercheuse passionnée par le sujet, les avait vidés de leur substance réelle. Alma est d’ailleurs tellement effacée au départ que je me suis interrogée sur sa propre existence en tant qu’être. Parce qu’évidemment le roman nous pousse à nous interroger, au détour de conversations, de réunions, d’informations, on se pose des questions. Jusqu’où s’étend notre réalité et où commence le rêve ? Sont-ils désormais indissociables ? Tout cela a bien entendu des allures de Matrix ou d’Inception. Les autres qui gravitent autour d’eux, Janis, le frère d’Alma, travaille pour une des sociétés privées agrégeant des données ; Victoire, la sœur de Zahid, se tue à la tâche à l’hôpital pour convaincre des milliers de patients que, non, ils ne sont pas en train de mourir dans les flammes, que tout ceci n’est qu’un rêve et que leurs sensations ne sont qu’illusions ; Philippe, un policier chevronné, bien décidé à ne pas se laisser prendre au jeu des services gouvernementaux et des cloisonnements entre eux pour l’empêcher de mener sa mission à bien ; et beaucoup d’autres qu’on voit par intermittence, qui apparaissent pour disparaître, tous ceux qui rêvent, etc.



Sans doute que si les protagonistes m’avaient davantage touchée, si j’avais ressenti de l’angoisse, de la nervosité, de la peur pour eux, peut-être cela m’aurait rendu Rêveur Zéro plus addictif. Au lieu de cela j’ai mis beaucoup de temps à le lire, non pas par désintérêt parce que l’histoire m’intriguait réellement, mais par manque d’entrain. Mon rythme de lecture est très impacté par ce que je ressens pour les personnages, allez savoir pourquoi ! Deuxième point qui m’a déstabilisée c’est l’absence de réponses. Bien sûr on finit par comprendre d’où vient l’épidémie, son facteur de propagation, voire même pourquoi cette épidémie existe. Mais il m’a manqué des « comment », et des « que va t-il se passer ensuite ». J’aime les fins énigmatiques ou ouvertes mais je trouvais que cela ne collait pas forcément avec ce roman. Après, bien sûr, la suite appartient aux rêveurs !



En résumé



Rêveur Zéro a ce goût étrange du « presque ». C’est presque notre monde, presque notre époque, presque nos pays. On s’y sent presque chez soi. Et ce fut presque un coup de cœur. Malgré une intrigue curieuse et sensible, emprunte d’onirisme et de poésie, autant que de technologie et de rêverie, il m’a manqué un chouïa de sensible pour que je m’y attache complètement. Malgré tout, Rêveur Zéro est une découverte envoûtante, à la frontière des genres entre science fiction et fantastique, un petit OVNI parmi la littérature de l’imaginaire.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
Commenter  J’apprécie          10
Le premier jour de paix

Trois étoiles car le roman est plein de bonnes idées et d'inspiration. En revanche il reste un peu décousu et c'est assez dommage, on aurait apprécié rester plus longtemps avec certains personnages, comprendre l'adaptation d'Aureliano par exemple. Mais la sentence que "la paix est la solution" restera gravée dans mon esprit.
Commenter  J’apprécie          00
Le premier jour de paix

À l’aube du XXIIe siècle, les êtres humains ne sont plus si nombreux. Crises écologiques, guerres, famines… si l’humanité veut survivre, il faut repenser nos modes de fonctionnement dans leur ensemble. Mais comment combattre, sans arme, ce qui mine la moindre de nos avancées, soit l’agressivité qui nous envahit si facilement, dès qu’il y a frustration et ce pour enfin mettre en place une paix durable et reconstruire ce qui a été perdu ?



Ce roman avait de nombreux atouts pour être un coup de cœur : SF positive (j’aime beaucoup la dystopie, mais comme ça rejoint un peu trop la réalité, ça finit par miner. C’est sympa de nous dire qu’on va tous disparaître, mais je suis plutôt preneuse de possibles solutions pour éviter cela), une biographie pertinente sur laquelle l’autrice s’est appuyée pour écrire son roman (dont un essai de Harald Welzer « Les guerres du climat : pourquoi on tue au XXIe siècle ? », que j’ai lu à sa sortie et qui fut une lecture coup de poing !), une écriture très agréable et un personnage, Esnir (émissaire de son état, sorte de médiateur en cas de conflit au sein des communautés) que j’ai littéralement adoré, mais… malheureusement, une partie du roman m’a désarçonnée.

Du fait que ce soit un roman court (187 pages), il aurait sans doute été plus intéressant de ne suivre qu’un seul perso (vous devinerez sans mal lequel j’aurais choisi !), à la rigueur deux puisque l’un est sur le terrain quand l’autre évolue dans les hautes sphères (celles des « décideurs », et je mets des guillemets à dessein), mais j’ai été déstabilisée par un 3e personnage qui, en soi, ne m’aurait pas dérangée si je m’étais attendue à sa présence (et dont je ne peux rien dire sans spoiler !!!).

Cela n’en reste pas moins un livre que j’ai beaucoup aimé et qui va me trotter longtemps dans la tête…



PS: et il n'y a pas à dire, j'aime de plus en plus le pronom personnel "iel" dans mes lectures 🥰
Commenter  J’apprécie          00
Le premier jour de paix

j'ai beaucoup aimé, l'histoire permet de rêver d'un monde meilleur . Même si a l'heure actuelle je n'ai toujours pas reçu de réponse a mon " Comment ils vont ? "
Commenter  J’apprécie          00
Le premier jour de paix

Le deuxième roman d’Elisa Beiram a tout, derrière sa noirceur initiale, pour surprendre et enchanter.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          00
Le premier jour de paix

Quelle étonnante lecture que ce roman « Le premier jour de paix ». Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en me lançant dans ce court récit (moins de 200 pages), mais le moins que l’on puisse dire est que j’ai été ravi de pouvoir me laisser porter par les chapitres.



Loin des récits habituels de SFFF, Elisa Beiram nous emmène dans les pas de différents protagonistes qui cherchent à établir la paix sur Terre à l’aube du 22e siècle.



Et là où j’ai trouvé le texte extrêmement fort, c’est que malgré son nombre de pages réduit, j’ai eu l’impression de parcourir un univers extrêmement vaste grâce à l’habileté avec laquelle l’autrice nous expose l’histoire.



Plus qu’un récit de SFFF, « Le premier jour de paix » nous offre une réflexion très intéressante sur notre monde, ses dérives et la notion de paix. Nul doute que cette lecture restera dans un petit coin de ma tête pour de nombreuses années à venir.
Commenter  J’apprécie          00
Rêveur zéro

Rêveur zéro nous offre un univers maîtrisé et détaillé. J'ai été bluffée, sachant qu'il s'agit du premier roman publié de l'autrice.



Dans ce monde où les rêves prennent de plus en plus de réalité, rien n'est laissé au hasard. Les différents personnages nous permettent de nous attarder sur les divers aspects (enquête sur la cause, aspect scientifique, aspect sociologique...). Le récit ne souffre d'aucune longueur, le rythme reste égal du début à la fin.



J'ai adoré découvrir les rêves et leurs conséquences sur le réel. Ils apportent une dose de fantastique à ce roman de science-fiction. Toutefois j'ai regretté l'absence d'une touche de folie. Tout est resté peut-être un peu trop maîtrisé.
Commenter  J’apprécie          00
Rêveur zéro

Eh bien, qu'est-ce qu'on a là ? Franchement on lit pas ça tous les jours. Je dois avouer que j'ai eu un bon feeling direct avec la couv + le titre de ce bouquin, et c'est encore autre chose qui m'a été donné à lire. Il y a une masse de trucs, dans ce roman, et très honnêtement, je suis quasiment sûre d'être passée à côté de plein de choses. Pourtant, je peux quand même vous dire que ça vaut le détour.



Dans un monde futuriste, une épidémie de rêves se répand dans les villes et fait de sacrés dégâts. On suit plusieurs protagonistes qui cherchent à comprendre d'où ça vient, comment faire cesser ce désastre si c'est possible, et alors là, on plonge dans un monde où des tas de trucs et d'idées s'entremêlent.



Je vais pas vous mentir, l'histoire d'épidémie mondial à comme un goût d'actualité. Toutefois, ce n'est qu'en arrivant sur la fin du roman que j'ai fait le lien avec notre situation actuelle (bizarrement). Il y a un truc spécial et définitivement doux dans la notion d'épidémie onirique. J'ai vraiment vraiiiiiment adoré l'idée. Je regrette néanmoins qu'il n'y ait pas de passages plus poétiques, et également qu'une sorte de voile m'aie sans cesse séparée des personnages, ce qui ne m'a pas encouragée à m'attacher à eux. Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Entre intrigue politique, et scénario rocambolesque entre deux situations insolites, il y a déjà de quoi faire dans ce bouquin !



C'est super original, vous trouverez pas deux trucs comme ça dans le monde du livre, et ne serait-ce que pour cette raison, je vous encourage grandement à tenter l'expérience.
Commenter  J’apprécie          00
Rêveur zéro

"Rêveur Zéro", le premier roman d'Elisa Beiram est un récit d'anticipation soulignant l'importance du rêve dans une société où l'intelligence artificielle tend à s'imposer.

Ce livre a été présenté au club de lecture de la bibliothèque de Tubize le vendredi 6 mai par Christiane.
Commenter  J’apprécie          00
Rêveur zéro

Super bien , mais dommage l'absence de pirate





























































































Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elisa Beiram (137)Voir plus

Quiz Voir plus

Istanbul

Istanbul est situé près d’un détroit. Lequel ?

près du détroit de Gibraltar
près du détroit du Bosphore
près du détroit des Dardanelles

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}