Et ils s'envoyèrent en l'air -
Elizabeth Maxwell
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Son domaine d’expertise à elle, c’étaient les romans de Jane Austen. J’ai ainsi été nourrie dès mon plus jeune âge à une vision du monde où l’amour, initialement contrarié, triomphe par miracle dans les derniers chapitres pour assurer in extremis l’indispensable happy end.
Après tout, elle avait quarante-deux ans lorsqu’elle a rencontré son Walter, et depuis, elle nage dans le bonheur. Le fait qu’au contraire de ses héroïnes Jane Austen elle-même n’ait aucunement trouvé l’amour dans le dernier quart de sa vie ne troublait pas ma mère le moins du monde. Pas une fois elle n’a mentionné le fait que cette immense romancière est morte prématurément, seule et inconnue du public, à l’âge de quarante et un ans.
Quand on a vécu des années durant en la compagnie perpétuelle d’un enfant, faire les courses en solo peut s’avérer une expérience profondément déprimante.
Toute célibataire méritait des fleurs et des diamants et un amant entièrement dévoué à la cause de son bonheur, comme Walter l’était à celui de Marguerite. Le champagne, les nuits étoilées, les baisers ébouriffants et les papillons dans le ventre, tel était notre dû à toutes.
Quand un vagabond sans proches ni maison et qui a oublié jusqu’à son propre nom se met à vous parler d’amour, tous à vos filets ! Il a des papillons dans le compteur. Je n’ai rien contre les lépidoptères, mais vous voyez le topo.
Le corps humain a besoin de plus de quatre cents calories par jour pour survive. Moi, j’en avale autant d’un trait chaque fois que je passe chez Starbucks. Mais bon, tout le monde n’a pas mes aptitudes naturelles.
Quand je décris un personnage, je me contente en effet d’esquisser certains de ses attributs et c’est à vous, lecteurs, de combler les lacunes.
Seulement, les voitures sont comme des femmes. Il faut les choyer, les respecter. Toutes sont belles !
Ce n’est pas la vie à laquelle j’aspirais. Personne ne rêve de devenir un jour mère célibataire, divorcée, la quarantaine bedonnante, le sourcil négligé, en manque flagrant d’un stage de fitness intensif. Personne ne nourrit le fantasme de conduire un jour un monospace Toyota bleu constellé de miettes d’aliments divers et non identifiés, ni d’être l’heureuse propriétaire d’un canapé en cuir aux accoudoirs criblés de taches de café. Hélas ! Qu’on en rêve ou non, ces choses-là ont le don de vous tomber dessus sans vous demander votre avis. Et il faut bien s’en accommoder.
...dans la vraie vie, le sexe est bien plus ridicule que dans les films ou dans les romans. Le plus souvent, il faut composer avec un éclairage peu flatteur, des bourrelets, de la transpiration et de la gêne. Pourtant, au fond de moi, j’espérais que l’expérience s’avérerait transcendante. Ou du moins divertissante.