Les gens de moins de 30 ans semblent propager le virus de la rage autour d'eux et ça commence à faire des dégâts car, ça y est, la contestation devient internationale. (p 87)
J'aime bien les morts, ils sont souvent moins cons que nos contemporains. (p 34)
« 20 mai 1968. Dix millions de grévistes aujourd’hui. C’est phénoménal. Les postes, les banques, les usines sont toujours en grève. Les nostalgiques de 1936 sont heureux, tellement heureux. Les éboueurs s’y mettent aussi! « Ça pue, dans (notre) gueux de Paris ! », comme dirait madame François dans Le ventre de Paris – j’aime beaucoup ce roman de Zola. Les poubelles s’amoncellent, l’odeur est repoussante. Quelle « chienlit », hein, Charles? Il s’était pourtant dit qu’avec le mot magique « réforme », ça allait nous calmer et endormir le mouvement. Raté! « Réformes, chloroforme. »
Le problème c'est que j'ai l'impression que quand les gens ont de l'argent, ils veulent le protéger en soumettant les autres.
« Le cortège est passé devant la maison de la Santé puis pas loin de l’ORTF (que certains surnomment Odile Ramasse Tes Fesses!). Vers 20 heures étudiants, lycéens, enseignants, tous coude à coude, on s’est dirigés vers le boulevard Saint-Germain puis le boulevard Saint-Michel. Jean était à la tête du défilé avec tous ses copains du 22 Mars, coiffé d’un casque de mobylette. La consigne était d’occuper le Quartier latin (« On ne revendiquera rien, on ne demandera rien. On prendra. On occupera. »). Des grands gaillards ont commencé à dépaver les rues. On a fait une immense chaîne pour faire passer les pavetons à l’équipe « chantier en cours ». D’ailleurs sous les pavés y a du sable ! Les barricades ont été construites à l’arrache avec des grilles, des panneaux de signalisation et même des voitures qu’il faut toujours renverser du côté du réservoir pour éviter une explosion (j’ai appris ça le jour même). »
Nous, les moins de 21 ans, nous ne pouvons pas faire entendre notre voix via le suffrage universel. Comment pouvons-nous alors montrer que nous avons des idées pour changer la société ? Réponse : grâce à notre imagination !
Elle a ce truc en plus (qu'ils n'ont pas): Une joie de vivre dévorante.
J'aime exagérer, ça rend la vie plus belle...