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Critiques de Emmanuel Temps (9)
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Gabriel

Gabriel Temps était un artiste-peintre talentueux mais atteint de schizophrénie et/ou autres maladies psychiques.

Son frère, Emmanuel, a ainsi souhaité raconter la vie de Gabriel avec le quotidien qu’il a subi, le combat qu’il a mené et le courage qu’il a eu, ainsi que ses proches, pour vivre avec ce terrible handicap.

Le sujet est poignant et touchant surtout raconté par les yeux du petit frère.



On imagine ainsi toutes les émotions que l’auteur a dû avoir en écrivant et en dessinant son œuvre et en se remémorant et revivant tous les instants de bonheur ou à contrario les moments difficiles vécus.

Gabriel était donc atteint de cette maladie psychique dévastatrice aux multiples symptômes forts et éprouvants (hallucinations, délires, trouble de la pensée, du langage, démotivation, apathie, retrait social etc…).

L’histoire commence sur un jeune homme paraissant « normal » aimant faire la fête, mais goutant à la drogue…

Puis une dispute conjugale…

Jusque-là tout parait presque banal, mais Emmanuel Temps illustre rapidement un délire de persécution de son frère, et l’on comprend dès lors que quelque chose de grave arrive.

C’est bien réfléchi, l’entrée en matière sur le sujet est finalement très rapide, et la scène de la drogue est très suggestive comme étant un élément déclencheur.



Le dessin de l’auteur est propre, structuré, stylisé et sans fioritures superflues d’arrière-plans, focalisant essentiellement sur les personnages pour accentuer le côté social et psychologique de l’histoire. Le travail sur les visages, les regards expressifs et emplis de non-dit, est remarquable. Il permet de ressentir les sentiments et les émotions que son frère a probablement vécus.

On éprouve régulièrement un malaise, une sorte de torture, qui survient toujours après un moment de répit et d’apaisement…

Le trait de l’auteur est épais, presque grossier mais à la fois précis et bien délimité, en contraste parfait avec les magnifiques toiles de son frère, détaillées, vivantes et réconfortantes.

La rigidité des lignes d’Emmanuel Temps permet d’évoquer les opinions particulièrement soutenues de son frère en regard des contraintes des traitements médicaux prescrits semblant complètement inefficaces, mais aussi et surtout d’illustrer la rudesse des crises et de la folie.

Les couleurs ne sont évidemment pas choisies non plus au hasard. Les teintes grises deviennent obsessionnelles. Elles évoquent une lassitude, une morosité totalement cohérente avec les symptômes de la schizophrénie (Démotivation, retrait, persécution etc…)

De plus les nuances, probablement effectuées informatiquement semblent tellement parfaites, régulières et uniformes qu’elles en ajoutent presque à l’inquiétude ambiante, contrastant avec le mal de Gabriel.

Ces tons ont aussi un autre effet évident et immédiat : ils mettent en avant la force des réelles peintures de Gabriel. Ces dernières sont juste splendides, colorées et respirent la joie de vivre ce qui est tellement en antagonie avec les pulsions suicidaires qu’a pu vivre ce malade.

Coté découpage et cadrage, on admirera aussi l’expérience de story-boarder d’animation de l’auteur. Les mises en scène et les alternances de plans sont fluides, efficaces et réfléchies.



Tout en suggérant et en conservant la pudeur de son frère disparu, Emmanuel Temps nous témoigne de la complexité d’une telle maladie, et de tout le mal que ce trouble apporte à la victime et sa famille, et cela hélas jusqu’à l’irrévocable.

Il réalise un superbe hommage pour son frère avec cette BD qu'il ne vous faudra pas manquer de lire.

J’ai beaucoup aimé.


Lien : https://www.7bd.fr/2022/02/g..
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Gabriel

Cet album porte le nom d'un ange. Pourtant il raconte une descente aux enfers, celle de Gabriel, le grand frère de l'auteur, artiste peintre prometteur qui mit fin à ses jours en 2012 après avoir combattu en vain sa schizophrénie. Emmanuel Temps signe chez Des ronds dans L’O une première bande dessinée bouleversante qui est à la fois un hommage poignant et une sensibilisation à une maladie mentale dont on ignore souvent tout.



L’histoire commence donc alors que Gabriel part faire la fête avec sa copine et ses amis. Mais il fait un « bad trip » après avoir consommé de la drogue dans cette rave- party. Et c’est le début de beaucoup d’autres … En effet, cet incident se double d’autres manifestations perturbantes pour le protagoniste comme pour le lecteur : il raconte à son père que des silhouettes semblent le surveiller, qu’il entend des bribes de conversations à son propos sans qu’il puisse distinguer d’où elles émanent. Gabriel a des délires de persécution, des hallucinations. Il souffre de schizophrénie…



Cette entrée « in medias res » fait ressentir abruptement au lecteur le choc qui a dû être celui de l’entourage du héros. Le désarroi devant la soudaine « transformation » d’un être qu’on pensait connaître et qu’on est impuissant à aider, à soulager. La narration est cependant effectuée par le biais de Gabriel pour qu’on puisse se mettre dans la peau du patient et des errances médicales subies. Emmanuel Temps évoque en effet les traitements qui assomment ou soulagent, les protocoles novateurs parfois abandonnés, alors qu’ils fonctionnent, au profit de traitements « éprouvés » internement et camisole chimique éprouvants pour le patient et ses proches. Il égratigne au passage le mythe de l’artiste génial et maudit car lorsqu’il est en crise, Gabriel ne peint plus, Gabriel n’a plus d’inspiration et son désespoir est immense…



Le scénariste qui est aussi storyboarder au cinéma utilise un découpage immersif. Son dessin est quasi clinique : sans fioritures, sans arrières plans souvent, se focalisant sur les personnages et souvent sur les expressions en gros plans et le jeu de regards et de non-dits. Il est remarquable dans sa pudeur : structuré et épuré dans des nuances de gris qui permettent de transmettre les changements d’humeur du héros et suggèrent la morosité, la décoloration progressive du quotidien au fur et à mesure de l’évolution de la maladie.



Masi cette monochromie sert aussi d’écrin aux œuvres de Gabriel : Emmanuel Temps les insère dans le récit et on y perçoit la joie de vivre, la maitrise et la talent du jeune artiste qui en émanent. Le contraste avec le reste du récit en devient parlant sans être démonstratif. En effet, ce n’est pas un ouvrage militant. L’auteur ne condamne ni les uns ni les autres ; il réalise un portrait de ce frère disparu trop tôt qui lui manque terriblement depuis dix ans. Ce récit personnel est extrêmement lucide et empathique à la fois. Il permet au lecteur de comprendre et partager la détresse du patient et de ses proches. Il combat dignement les préjugés en rappelant que la schizophrénie (dont souffrent 23 millions de personnes dans le monde) est avant tout dangereuse pour le patient lui-même et pas pour les autres comme on a tendance à le croire. La maladie mentale reste un sujet extrêmement délicat à aborder. Il ne souffre ni complaisance, ni édulcoration. Trouver le juste équilibre est complexe. Or, il semble que pour sa première œuvre Emmanuel Temps y soit parvenu. Ce livre, vous vous en doutez, m’a bouleversée et je le conseille à tous à partir de 14 ans. Je remercie les éditions Des ronds dans l’O et le site lecteurs.com de m’avoir permis de le découvrir.

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Gabriel

Un roman graphique sur la maladie de Gabriel. Un jeune artiste passionné de peinture étudiant l'art et souffrant de Schizophrénie.

C'est Emmanuel, son petit frère qui nous raconte son combat, ses doutes, sa colère, ses symptômes destructeurs, son désespoir face aux difficultés engendrées par ce handicap.

J'ai beaucoup pensé à une amie dont son fils vit ce même calvaire. Cette maladie invisible qui détruit insidieusement l'Elan de vie des membres de la famille par la violence avec laquelle elle s'exprime.

Avec pudeur, Emmanuel Temps dessine, colore, et nous plonge dans la psychologie et le contexte de son vécu avec fluidité et sans fioriture. Peu de mot, les images parlent d'elles-même. C'est fort. C'est une BD qui vous touche, vous mets une boule au ventre, des noeuds dans la gorge....

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LowReader, tome 4

Contrairement au précédent, cet opus n’a pas de thème général. Il doit toutefois être pensé dans la continuité de ce que propose Lowreader depuis sa création et dans celle de Doggybags avant lui. Les trois BD jouissent de styles graphiques très variés bien qu’elles reprennent les standards du Label 619. Ce quatrième Lowreader revient aux sources, sans surprendre, et offre une expérience de lecture qui répond aux attentes d’un public averti.
Lien : https://www.actuabd.com/Lowr..
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Gabriel

Très beau livre qui aborde un sujet lourd et tabou, la maladie psychiatrique à travers le parcours d'un jeune homme, Gabriel, sa lutte, ses moments de détresse et ceux où il perd pied. Le style, le choix du peu de mots, le récit par l'image touche le lecteur en plein cœur.

A lire et à faire lire pour sensibiliser à l'acceptation de ceux qui sont différents et qui luttent contre eux-mêmes pour s'en sortir.
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Gabriel

Gabriel souffre de schizophrénie. Sans traitement, impossible de vivre. Avec traitement, impossible de peindre. Or, Gabriel est un artiste. Pour lui, vivre sans peindre n’est pas vivre. Un psychiatre semble avoir trouvé un remède idéal, mais le miracle est de courte durée. Le fardeau est alors devenu trop lourd à porter. Dans ce très bel album, Emmanuel Temps, le frère de Gabriel, nous retrace son histoire avec une grande pudeur et sans tabous, et lui rend un très bel hommage. Le livre refermé, on aimerait découvrir l’œuvre de Gabriel (qui a été exposée à l’école des Beaux-Arts de Tours en 2014).
Lien : https://www.rebelle-sante.co..
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Gabriel

Emmanuel Temps nous raconte l'histoire de son grand frère atteint de schizophrénie. Sujet délicat à aborder, complexe à comprendre quand on n'y est pas directement confronté.

Un jeune homme d'apparence "normal" mais qui est pris de délire de persécution essayant de se stabiliser par un traitement...

Le dessin est sobre à la fois dans les couleurs et dans les détails entourant les personnages.



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Gabriel

Le propos est pudique, digne et utile parce qu'il rappelle que, contrairement aux idées reçues, le plus grand danger n'est pas pour les autres, mais bien pour la personne souffrant de ce trouble.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Gabriel

Un magnifique témoignage sur la difficulté aujourd'hui de vivre avec une maladie aussi complexe que la Schizophrénie, sur les ravages internes qu'elle provoque, mais aussi sur l'impact social qui s'ensuit. Un très bel album, très touchant !




Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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