La dépression peut parfois prendre des formes très sévères, qui touchent même les enfants très jeunes et qui durent pendant des décennies.
L’auteure nous raconte cette dépression dont elle a longtemps souffert avant de finalement voir le bout du tunnel.
Elle nous raconte le vide et la noirceur qui l’envahissaient et la tétanisaient, au point de parfois devoir restée couchée durant plusieurs jours sans bouger, et l’empêchaient de mener une vie normale.
J’ai beaucoup aimé le style graphique, très coloré, très cru par moment, mais surtout très explicite concernant le mal-être profond de cette jeune femme.
Un témoignage très visuel, qui explique bien cette forme sévère de la maladie et qui m’a captivé du début à la fin.
Commenter  J’apprécie         312
A dire vrai, la couverture me rebutait, clairement. Me passant même l'envie de lire la quatrième.
C'est en vérifiant son état au retour d'un prêt que j'ai eu l'occasion de l'ouvrir ; et là, surprise , les illustrations - sans être à mille lieux de ce que l'on nous présente - sont beaucoup plus accessibles. L'avis ici-même de LePamplemousse, a fini de me convaincre.
A l'image de "Simone et moi" que j'avais adoré, nous partageons ici le quotidien de l'autrice sur plusieurs années. Celle-ci est rongée par une douleur insondable, sans nom et presque sans explications. Car la dépression est une maladie qui se loge là, sans raison et se repaît de tous les petits malheurs qui passent, elle est sans début ni fin, au point de devenir partie intégrante de la personnalité de celui ou celle qui l'héberge.
Le quotidien de l'autrice donc, c'est de survivre, chaque jour un jour de plus. Se battre contre des démons invisibles qui la torturent, avec des armes dérisoires. C'est aussi tout faire pour se lever, quand elle le peut. Quand elle ne le peut pas, accepter d'être sans vie et sans espoir.
Les addictions quand à elles, semblent le seul refuge, la seule échappatoire au tourbillon de noirceur qui l'emporte. Et puis quand une lumière s'allume au loin cette question, sans tout cela, qu'est-on encore ?
Emmi Valve ne prétend pas comprendre son mal, même si elle va mieux. Ce qu'elle nous propose c'est de reprendre le cour de sa vie, son enfer - étape par étape - pour disséquer ses obsessions et tenter de donner un sens à tout cela (ou au contraire accepter que ça n'en n'ai aucun).
C'est un texte dur aux images torturées mais donne à voir ce que l'on ne peut deviner, imaginer.
Un ouvrage indispensable pour ceux qui se questionneraient sur les troubles mentaux où qui ne parviennent pas à la comprendre. Ici, pas besoin d'une grande empathie pour hurler de rage ou de désespoir, auprès d'Emmi.
Commenter  J’apprécie         30
Bon, ça ne va pas être facile de parler de ça.
Déjà, dès la couverture, ça interpelle. On ne sait pas trop à quoi s'attendre, j'ai pris le risque ..
Dès le début, on ressent ce mal-être permanent. Autobiographie de l'autrice, qui a traversé de grosses dépressions, et des problèmes de sociabilisation assez importants. Y a qu'à lire le résumé pour avoir un aperçu.
C'est puissant, utile pour tenter de comprendre ce type de vie. On se demande "comment on fait pour en arriver là". Probablement que personne ne sait vraiment. Que c'est un état de fait et qu'il faut faire avec. Oui mais comment ? Y a-t-il une solution ? Y a-t-il un moyen d'échapper à "ça" ?
C'est fort, c'est parfois un peu brouillon, on voudrait en savoir plus. Comprendre mieux, plus en profondeur, mais y a-t-il vraiment quelque chose à savoir ?
Il faut s'accrocher. Et on remercie l'autrice de son honnêteté à livrer une telle part de sa vie. Ca ne doit clairement pas être simple. Pas simple tous les jours pour elle non plus. Bref, ça perturbe, ça fait son effet, et graphiquement ça a son style avec de belles couleurs.
J'avoue ne pas savoir qu'en penser, mais là n'est finalement pas trop la question face à cette maladie.
Bravo.
Commenter  J’apprécie         10
"La grâce", d'Emmi Valve est un récit autobiographique en bandes dessinées ou elle raconte sa dépression existentielle, dont elle est victime depuis l’enfance. Cette forme de dépression est un trouble sévère bouleversant le quotidien, rongeant inlassablement l’estime de soi et la vision du monde, entrainant les gens qui en souffre dans un maelstrom interminable rendant la vie dénué de sens. Son état psychique s’aggrave à l'adolescence et vat la conduire petit à petit à un internement en hôpital psychiatrique. Aucun de tous les professionnels qu'elle croise, n'arrive à diagnostiquer les véritables causes de sa souffrance, son rétablissement progressif, passera par cet ouvrage entre autre, car c'est par la création qu’elle vat prendre de la distance avec la maladie.
A travers ce récit crue et brutale Emmi Valve nous raconte sans fausse pudeur et honnêteté, une vie imprégné par la souffrance mentale, elle narre méthodiquement sans détours l'enchaînement des événements du mal qui la dévore. Mettant des mots sur ses carnets ou elle consigne ses sentiments, et des images nous montrant la dégradation de son état physique et mental, elle nous décrit les nuits d'angoisse passées avec ses petites voix et les créatures qui la hante, les difficultés à vivre normalement.
Le dessin expressionniste d’Emmi Valve surprend avant tout, elle met en images une décomposition mentale progressive, se représentant en train de se consumer, sa peau dégoulinante se repend sur le sol jusqu'à disparaître, ces crises de dépression aux formes de tâches noires envahissent les planches. Excellente aquarelliste Emmi Valve maîtrise les couleurs, pour finalement laisser apparaitre un corps en pleine reconstitution bien plus apaisée.
Si la noirceur liée à son sujet n'a put être éviter le récit est d'abord celui d'une jeune femme apprenant à accepter sa condition et à combattre la maladie en refusant sa domination. Un livre à l’issue positive percutant et une touche d’optimisme bienvenu font de la Grâce une très bonne surprise...
Commenter  J’apprécie         00