J’aimerais, pour commencer, m’arrêter de manière tout à fait superficielle sur la beauté de la couverture. Elle est signée Diglee et résume parfaitement, je trouve, l’atmosphère du roman, notamment par ses touches de noir, car non, tout n’est pas rose dans cette romance. C’est au départ cette couverture qui m’a attirée vers cette romance, genre qui n’est pas forcément ma tasse de thé. Je ne me suis pas vraiment renseignée sur le sujet, avant de commencer ma lecture.
Je n’avais notamment pas percuté, par le biais de la couverture qui reste ambiguë, sur le fait que ce livre est une romance entre deux jeunes femmes. J’ai trouvé ça à la fois audacieux de la part de l’éditeur, mais en même temps logique. Oui, je sais, c’est bizarre, ce que je dis. Mais si tous les êtres humains devraient pouvoir être représentés dans leur diversité dans les livres, et notamment les romances, force est de constater que c’est rarement le cas, en particulier dans la littérature jeunesse et ado. Les choses évoluent doucement, et merci aux éditeurs d’oser et d’avancer vers plus de diversité. Hormis cette réflexion, je ne rentrerai pas plus en détails dans les considérations de genre et de choix amoureux, car je ne me sens pas compétente sur le sujet. Tout ce que je peux vous dire, du haut de mon grand âge, c’est qu’il est bien difficile de trouver le bonheur, et que je ne vois pas pourquoi on devrait restreindre sa recherche et ses choix à une vision binaire. Voir des gens heureux ensemble, est l’essentiel de mon point de vue.
Sortons de ces considérations, certes importantes, pour parler plus précisément du roman du jour. Nous avons ici une très jolie romance pour adolescents, racontée du point de vue de Lili, jeune femme pleine de peps et de paillettes, qui se rend en vacances chez sa tante, pour s’éloigner du déferlement de haine dont elle a été victime sur internet, parce qu’elle s’assumait. Le seul qui ne lui a pas tourné le dos, son meilleur ami, Rayane, reste en région parisienne, et lui manque beaucoup, surtout ses excellents conseils ! Elle emmène avec elle Renfield, son chat caractériel, dont elle pense qu’il sera son seul soutien pendant ces semaines dans un coin paumé de la Charente. Mais bien évidemment, les vacances ne vont pas se passer comme elle l’imaginait, sinon, il n’y aurait pas d’histoire à raconter…
J’ai été touchée par les personnages, empathie facilitée par la narration du point de vue de Lili. On voit Lili et Cris confrontées à de nombreuses difficultés, différentes pour l’une et l’autre, dues à leurs différences, pas seulement leur homosexualité d’ailleurs. On les découvre parfois fragiles, mais souvent fortes, et c’est très intéressant pour de jeunes lecteurs (le roman est destiné aux 13 ans et plus) de voir que malgré les difficultés, chacun(e) peut trouver en lui/elle des ressources, même si l’entourage n’est pas très présent, voire hostile.
La plume d’Erin Mosta est à la fois très douce et très forte. Elle utilise les mots justes, sans éviter les sujets plus sensibles, notamment le harcèlement et le handicap. Ça donne au bout du compte un roman équilibré, doux et fort, malgré un fond (la vie) parfois violent. C’est un livre plein d’espoir pour les jeunes qui pourraient souffrir de certaines des problématiques évoquées. J’ai lu une jolie romance, pas gnan-gnan, qui va au-delà de la simple histoire d’amour. J’ai passé un très bon moment, et je recommande cette lecture à tous les ados, filles ou garçons, mais aussi aux adultes qui, souvent, manquent de repères sur ce que peut être la vie quotidienne des jeunes...
Lien :
https://leslecturesdesophieb..