J’ignorais totalement qu’une des deux moitié des frères Coen s’étaient lancés dans une œuvre littéraire, et je l’ai appris en recevant J’ia tué Phil Shapiro un recueil de nouvelles d’Ethan, qui visiblement est celui des deux le plus interessé par l’écriture écrit il y a maintenant une dizaine d’années.
Un détective privé mordu par un de ses clients, un boxeur incapable de se défendre, un tueur à gages malchanceux, un mafioso inoffensif : les personnages d’Ethan Coen semblent atteints d’une étrange infirmité, comme un vice de forme qui les rendrait inaptes à la vie normale. Victimes de leur sens du devoir et de leur incompétence, ils sont les héros de ces histoires tour à tour féroces, hilarantes et dérisoires auxquelles les films des frères Coen nous ont habitués.
La vraie surprise est ailleurs, dans les récits autobiographiques que nous livre aujourd’hui l’auteur de Fargo. Ce sont des contes magnifiques où l’humiliation, la peur et la solitude jouent un grand rôle. On y découvre un monde inconnu, avec des juifs perdus dans une Middle America recouverte par la neige, l’hiver, quand l’autocar jaune ramène les enfants du Talmud Torah et que la nuit tombe, menaçante.
Et l’on comprend alors en parcourant ce recueil que l’univers à la fois macabre et enchanté d’Ethan Coen est celui d’un écrivain qui envers et contre tous n'a rien oublié des visions de sa jeunesse.
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