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Critiques de Eva de Vitray-Meyerovitch (16)
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Rûmi et le soufisme

Longtemps j'ai cru que Rûmî avait fondé le soufisme ; il a "juste" fondé la confrérie des derviches tourneurs (cette danse-transe giratoire (sama') permettant d'accéder à un autre niveau de conscience). Ce courant mystique, qui recherche Dieu (ou Allah) en chaque chose et surtout en soi, serait né peu après l'Islam, dont il tire sa source.

Rûmî s'inscrit dans une tradition, avec des textes et des maîtres dont il a suivi les enseignements. Mais sa rencontre avec Shams de Tabriz sera déterminante. Elle va lui permettre de fonder sa propre confrérie, avec ses règles, ses textes. Et surtout de l'ouvrir réellement à la connaissance de Dieu et de l'Amour (divin). Il mettra cette expérience mystique en vers, dans ses Odes mystiques dédiés à Shams ou encore dans le Masnavî, composé de 25618 distiques, formant son traité sur le soufisme (cela fera également de lui un très grand poète de l'Islam). Il aura passé sa vie dans l'amour de Dieu, celui des musulmans et celui des autres religions, car il prônait la tolérance et le partage entre confessions.

Puis l'auteur nous présente les différentes étapes jalonnant la vie du chercheur soufi. Le plus important : s'oublier soi pour aller à la rencontre des autres sans préjugés et avec humilité. Cela prépare à la Rencontre, celle du Divin, de l'Amour. Il y a des étapes, des états à franchir ; mais le disciple n'est jamais seul, un maître l'accompagne sur la Voie. Il est très important aussi que le disciple suive les prescriptions de la religion : prières, jeûne, pèlerinage,... Le disciple suit la Loi (Sharia) et la Voie. Tout cela dans un esprit de tolérance et d'apprentissage. Ils sont parfois considérés comme hérétiques par les tenants d'un Islam dur : tolérance à l'égard des autres religions, interprétation du Texte (recherche d'un sens profond sous le sens littéral) entre autre.

Un petit livre dense, bien écrit bien expliqué (et cela ne devait pas être simple à réaliser !), émaillé de citations de Rûmî. Il nécessite quelques petites connaissances préalables, mais reste tout de accessibles au lecteur commençant à s'intéresser au sujet et ayant lu des textes sur le sujet. Un ouvrage qui m'a apporté beaucoup. Merci à Nadejda pour le nom de l'auteur et les titres.
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Rubâi'yât

* Théologien soufi comme son père, RÛMÎ est un mystique accompli. Au XIIIe s, il écrit en langue persane une oeuvre exceptionnelle, en partie inspirée par Shams de Tabriz, son maître spirituel. A Konya, il fonde l'ordre des "derviches tourneurs".

Certains poèmes évoquent l'oratorio spirituel des derviches, qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil. Par la danse, les soufis se mettent au diapason du cosmos :

" ô jour, lève-toi ! Des atomes dansent.

Les atomes, éperdus d'extase, dansent.

La voûte céleste, à cause de cet être, danse,

à l'oreille je te dirai où l'entraîne cette danse."



* Ce concert spirituel (le sama) est aussi recherche du Soi. Dans l'ivresse musicale de la flûte et du tambour, les soufis dansent comme autant d'atomes autour du noyau, expérimentent l'union avec le divin :

"Quand cette perle était avec moi, j'étais rempli de joie.

Agité comme la vague par le souffle de mon propre être,

Bouleversé comme le tonnerre, j'ai dit le secret de la mer

Et pareil au nuage assoiffé, j'ai dormi sur le rivage."



* Au XIIIe s, il ne manquait pas d'athées, si l'on en croit ce quatrain :

"Qui a dit que ce vivant éternel est mort ?

Qui a dit que le soleil de l'espoir est mort ?

Cet ennemi du soleil est monté sur la terrasse

il a fermé les deux yeux et dit : "Le soleil est mort."



* La nostalgie pousse tout esprit, descendu dans l’existence, à revenir vers Dieu dans un mouvement ascendant :

"Autrefois, nous étions des enfants, puis nous fûmes maîtres

Autrefois nous étions heureux de voir des visages amis.

Écoute la fin de notre aventure :

Nous sommes devenus pareils aux nuages, pareils au vent."
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Rûmi et le soufisme

Eva de Vitray-Meyerovitch expose dans cet essai le soufisme, mysticisme propre à l’Islam, et notamment Rûmi le fondateur de la confrérie des derviches tourneurs.

Sans être focalisé sur Rûmi, ce texte explique le soufisme en mettant en exergue le cas exemplaire de Rûmî, nommé le Maître ou Mevlâna en turc.

Un premier chapitre se consacre à retracer la vie de Rûmî, son ordre et ses œuvres. Il nait en 1207 au nord de l’Afghanistan mais fuit devant l’avancée mongole jusqu’en terre turque sous domination seldjoukide à Konya dans où il se marie, s’instruit et crée ce qui deviendra une des confréries « tariqa » les plus connues et les plus influentes : les derviches tourneurs.

Un deuxième chapitre explicite la voie spirituelle qu’est le soufisme par son commencement, l’expérience, l’Amour et la fin de la voie.

Le troisième chapitre met en avant la dialectique platonicienne à l’œuvre dans l’enseignement : la maïeutique.

Un dernier chapitre donne quelques pistes pour comprendre la diversité du soufisme en évoquant ses confréries les plus représentatives.

Dans cet essai, tout n’est pas limpide et cela serait même étrange si on garde en mémoire qu’on traite ici de mysticisme.

Eva de Vitray-Meyerovitch, islamologue au CNRS et adepte du soufisme, a écrit ce livre dans le courant des années 70. Et une simple réaction me vient à la suite de cette lecture qui pourrait être, au choix, une critique ou un éloge : point on ne parle de radicalisme musulman, d’opposition entre l’Islam et l’occident. En effet, lors de sa rédaction, Al Qaida n’avait pas inventé un nouveau jeu de quille obscène avec des gratte-ciels, Téhéran pavoisait encore sous les ors de la dynastie Pahlavi. A l’époque, l’Islam était perçu bien autrement … Sans rechercher d’opposition bloc à bloc (ce qui d’ailleurs n’aurait eu aucun sens à l’époque), l’auteur apporte par touche simple des éléments constitutifs dont la complexité ne provient pas du fait que cette religion soit différente de celle qu’on pourrait pratiquer, cohabiter ou connaître mais devant la quasi-impossibilité à transmettre au monde profane l’expérience du mysticisme. Et encore, par ce court essai structuré par des éléments relativement simples, l’auteur parvient à surmonter la gageure !

Petits points anecdotiques : dans l’empire ottoman, le maître des derviches tourneurs remettait l’épée de commandeur au sultan. On ne s’étonne donc pas qu’Atatürk ait interdit cette confrérie après la proclamation de la république. Pour les autorités religieuses, notamment celles demandant le respect de la sunna et de la charia, le soufisme a toujours été vu avec suspicion et souvent combattu notamment pour sa propension au cosmopolitisme et ouverture au monde. Dans certaines confréries soufies, la participation est ouverte à tous, membres de la confrérie, musulmans ou non. Ainsi l’empire moghol créé par Babur, musulman strictement sunnite, a su s’implanter, se faire apprécier et durer près de 300 ans dans une Inde hindouiste en encourageant notamment le soufisme, vecteur de tolérance et d’ouverture.

En général, le soufisme est en totale opposition avec le radicalisme et je regrette que cette voie ne soit pas plus connue en Occident et souvent rangée sans discernement avec leurs pires adversaires et opposants. Dans la distinction et le discernement réside la valeur.



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Rubâi'yât

Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme "notre maître" (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au XIIIème siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs. La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que "réveiller les mystères du coeur".

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La Roseraie du mystère : Suivi du Commentaire..

Ce frêle livre poétique - moins d'un milliers de vers - est une ravissante introduction à la doctrine du "wahdât al-wujûd" (unicité de l'Existence), pierre angulaire de toute la métaphysique du tassawûf.



Avec des métaphores et images aussi colorées qu'ingénieuses, l'auteur - un soufi du quatorzième siècle, disciple spirituel d'Ibn Arabî, le "grand maître" (al shaykh al akbâr) - nous trace dans un langage aisé la théorie qui a tant fait polémique.



On bénéficie aussi du commentaire partiel (car excédant quelques milliers de pages dans l'édition complète) de Hazin Lāhiji, un autre soufi d'Iran, mort au dix-huitième siècle en Inde, qui traduit cette poésie dans un langage plus "philosophique" ou, du moins, "technique" (mais sans être, bien évidemment, particulièrement difficile.)
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Universalité de l'Islam

Challenge ABC, 2016-2017

24/26



Oui, c'est un titre plutôt provocateur en ces temps parfois un peu troubles/troublés.

Et pourtant. il s'agit ici de trouver ce que l'islam et plus particulièrement le soufisme peut dire à dire à chacun d'entre nous. Il s'agit de spiritualité plus que de religion. La formation philosophique de l'auteur lui permet de créer des liens, de trouver des correspondances avec la philosophie grecque (et notamment Aristote), avec certains théologiens chrétiens du Moyen-Age. Mais aussi avec les philosophes et théologiens arabes et persans de la même époque (vous savez, ceux qui nous ont permis de retrouver la pensée grecque...) Aucune violence : il s'agit d'un voyage intérieur, d'une humilité à avoir face au Livre, qui a un sens extérieur et un sens intérieur (que lui dénie les fous de Dieu actuels) ; c'est à chacun de le chercher et de le trouver. Nous sommes ici bien loin d'une pensée figée et close sur elle-même.

C'est elle qui a fait connaître en France cette branche de l'Islam. Elle fait preuve d'une grande pédagogie pour expliquer cette voie un peu particulière, peu facile à saisir pour qui ne suis pas cet enseignement. Ce n'est pas toujours facile d'en comprendre toutes les subtilités, mais elle ouvre des perspectives, quelque soit la religion (ou la non-religion du lecteur) : réfléchir sur soi, sa pratique, le Livre que l'on respecte et reconnait.

C'est une passerelle entre les religions et les spiritualités. Tendant toutes au même but, c'est dans leur déploiement mystique qu'elles peuvent communiquer, rarement sur des questions de détails. Et c'est bien ce que nous montre/apprend de Vitray-Meyerovitch.
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Universalité de l'Islam

Ce livre, qui est en réalité un florilège de onze textes (articles de journaux ou revue, conférences, ...), dépeint la quête d'Amour authentique qu'Eva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999) a poursuivi tout long de sa prolifique existence ; née dans un milieu catholique - réfractaire à la spiritualité - elle entreprit des études de droit avec succès - fait rare pour une femme, à l'époque - et décida de s'orienter vers la philosophie, en particulier Platon (qui aura une importance décisive dans sa "carrière" postérieure à la conversion - ou plutôt, "retour" - à l'Islam.)



Mais la Deuxième Guerre mondiale bouscula sa paisible traversée académique (elle avait un enfant et, comme son mari, membre de la résistance, et donc dû trouver un emploi), et l'étape prochaine qui marquera sa vie (mais cette fois ci, en bien!) et sa "rencontre" (ou "confluence", pour reprendre un terme coranique ?) avec Muhammad Iqbal : poète-philosophe né au Pakistan actuel, sa "Reconstruire la pensée religieuse de l'Islam" (qu'Eva traduit et commenta, précédé d'un texte de Louis Massignon) va profondément marquer Eva, qui trouvera dans ces mots des échos de sa propre pensée intime, et, par lui - puisque Iqbal citait avec gloutonnerie Rumi - elle découvrira aussi celle qu'elle va appeler "le plus grand poète mystique de langue persane" (il en existe tellement!) - et l'introduira en France, avec la traduction de plusieurs de ses ouvrages, dont le Masnavi ("théodicée", comme elle le décrit).



Comme précisé, ce n'est pas un "livre" stricto sensu, puisque émaillé de textes à la temporalité discontinue (de 1956 à 1989), mais, réellement, si nous devions citer un dénominateur commun entre tous, une grammaire qui soude et les unifie (sa définition du "tawhid", aussi important dans sa pensée), c'est la figure de Rumî : son universalisme est, tout entier, la sève d'où Eva sculpte ses différents textes.



Les textes en eux-mêmes brassent donc les différents thémes propres à l'Islam, celui de l'humilité (ou faqr, pauvreté ontologique), de la notion d'amour, du symbolisme, ... un chapitre qui m'a marqué est celui sur le temps : Eva nous dit que, contrairement aux religions indiennes où le temps est cyclique ou judaïsme et christianisme où le temps est linéaire, l'Islam propose l'idée d'un temps "vertical" ; il existe un "saut" (tafra) entre "deux" moments, qui en réalité ne sont qu'un puisque participent à la durée pure, et c'est Allah qui, par Son potentiel créateur, les renouvelle à tout instant - à la suite de Rumî (et autres maîtres du tassawûf, dont Ibn Arabi, etc) c'est donc la souveraineté de l'acte créateur du Rabb (non pas seulement "saigner" - comme une relation "matérielle" de contingence -, mais "éducateur", "ciseleur à la perfection", ...) qu'elle souligne, et donc Dieu - et Son artisanat renouvelé - a un rôle "cosmique" aux accents "poétiques".

Bien sûr, de temps en temps, elle ne manque pas à mettre en rapports ces théories du tassawûf avec les données de la science moderne (mécanique quantique, ...)



Une bien belle introduction à ce qui en effet découle des différents chapitres : "l'universalité de l'Islam", abolition des races, nations, ... mais aussi (et, peut-être, surtout) le temps et l'espace, au nom de l'Un, qui seul possède l'Être et dont notre âme doit se remémorer (l'anamnésis platonicien ou le dhîkr des soufs) !
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Islam, l'autre visage : Entretiens avec Rac..

Belle lecture.



Nous découvrons avec plaisir cet échange, cet part de l'islam que le soufisme et surtout nous découvrons comment Eva a su allier Islam et sa vie de tous les jours, Islam et sa quête de sens, Islam et sa soif de science.



Ce livre reste un partage de la vision que Eva avait de l'Islam et n'englobe pas l'Islam dans toutes ces facettes et ses spécificités. Donc sa lecture ne doit pas avoir pour objectif de connaitre l'islam.
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Rubâi'yât

à lire
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Rûmi et le soufisme

Une excellente introduction à l'un des plus grands mystiques et poètes de l'histoire de l'humanité.
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La Roseraie du mystère : Suivi du Commentaire..

La Roseraie du mystère est un ouvrage du très respecté shaykh perse Sa'd ud-Dîn Mahmûd Shabestarî, qui vécut vers la fin du XIVe siècle. Cet écrit, rédigé sous la forme d'un poème relativement court, fournit dans un style lyrique et envoûtant un chemin vers l'Unicité absolue, vers ce qu'il appelle dans une de ces multiples métaphores la Roseraie du mystère.



Plus que les références à la doctrine soufie, c'est surtout la subtilité et la délicatesse de la plume de Shabestari qui m'auront séduite.



Le poème est suivi d'un commentaire plus long de Lahîjî, plus laborieux à aborder puisque tentant d'expliquer très consciencieusement chacun des vers de la Roseraie.
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Universalité de l'Islam

Florilège de onze textes, "Universalité de l'islam" est un ouvrage d'Eva de Vitray. Femme en quête d’absolu, convertie à l'islam après avoir eu le scrupule d'étudier la théologie chrétienne, Eva nous a livré une œuvre magistrale.



L’immense travail de traduction qu'elle a réalisé nous introduit à l’œuvre de Rumi et au courant quintessentiel de la spiritualité islamique qu'est le soufisme.

Chaque sujet abordé est l’occasion pour l’auteure de revisiter les idées reçues, d’approfondir les images symboliques, de redonner du sens à une religion pourtant depuis beaucoup instrumentalisée par des idéologies réductrices.



Jean-Louis Girotto qui a composé ce recueil, prend pour chaque texte exhumé le soin de resituer la publication d'origine dans son contexte historique. Ce recueil offre au lecteur le soin de constater à quel point l’inlassable chercheuse a contribué à ce qui pourrait apparaître dans les années à venir comme la vision renouvelée de la profondeur de l’islam ; car comme le dirait Eric Geoffroy "l'islam sera spirituel ou ne sera pas".

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Le chant du soleil

Ce livre permet de contempler la lune par le dévoilement des lumières du cœur. L'auteur qui présente ce texte de Rûmî n'est autre qu' Eva De Vitray Mayerovitch, la plus grande spécialiste de la poésie mystique, en l'occurrence, du plus grand poète de l'amour "Rûmî".
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Rûmi et le soufisme

Un livre qui nous plonge dans l'univers du grand poète mystique Mevlâna Rûmî. Cet ouvrage, à l'apparence petit, recèle quantité d'information sur sa vie, ses oeuvres, sur le soufisme qui est ce chemin emprunté par la maître de Konya. Sa vie changea lorsqu'il recontra Shams de Tabriz, en qui la théophanie divine se déploie.

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Universalité de l'Islam

Belle introduction au soufisme à travers une expérience personnelle.
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Islam, l'autre visage : Entretiens avec Rac..

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