Histoires croisées pendant la guerre 14-18 : une institutrice marraine de guerre, pacifiste et activiste surveillée par un gendarme. Un député qui trompe sa femme, et son frère acteur qui veut éviter la remobilisation. Un soldat plutôt fluet mais avec une force meurtrière insoupçonnable. Un journaliste qui enquête, car des photos en sa possession semblent raconter une autre histoire que la version officielle d'une compagnie française tuée par les gaz allemands. Une narration poignante, troublante qui interroge sur la possible véracité des faits relatés. Très occasionnellement, lorsque de case en case on superpose le récit de chacun des protagonistes, on doit en reprendre la lecture pour pas se perdre, mais le dessin aux larges aplats de couleurs sombres, est impressionnant.
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J'ai beaucoup aimé cette entame d'histoire complexe, qui met en scène habilement une brassée de personnages bien campés. La construction est habile, passant d'une scène à l'autre, sans transition, cela rend le récit dynamique et rythmé, le propos est lourd, c'est un récit de guerre, avec ce que cela comporte comme trahisons, bravoure, héroïsme de l'ombre. De l'ombre il y en a beaucoup dans le graphisme, c'est judicieux. Bref, j'ai hâte de lire la suite.
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Nos deux aventuriers débarquent au Maroc, naïfs et ne connaissant pas les us et coutumes locales, ni les guerres de clans et alliances. Mais de pigeons, ils vont se rebeller et saisir des opportunités. Leur vie va progressivement devenir une rébellion permanente.
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Oui, j'aime les bd historiques , ça m'évite de me taper des pavés écrits dans un langage savant ennuyant .
Et celui ci trainait sur mon étagère depuis un certain temps déjà , suite à un article de Case d'Histoire (chroniques de bd historiques. Si tu connais pas, fonce ). J'ai beaucoup aimé la couverture car finalement , elle dit tout : le gris des temps sombres de la seconde guerre mondiale, le noir du costume des SS et d'Himmler, reflet de son âme, un oeil aveuglé métaphore de l'idéologie nazie, le rouge sang des victimes et dans l'ombre froide d'Himmler, un homme, son médecin qui tenta d'influencer le cours de l'histoire écrite de la main furieuse d'Hitler.
Peu de dialogue, pas de paroles inutiles, comme recroquevillé face au rouleau compresseur du nazisme. L'action est au présent et oscille entre la guerre et 1946. Du passé du médecin, nous ne saurons rien, de ses idées, ses relations, c'est avare de détails , les couleurs sont graves et la grille est classique.
Je reste sur ma faim ne trouvant pas le densité d'informations nécessaire à une telle histoire . Mais quand même, l'histoire d'un homme discret qui sauva d'autres hommes au péril de sa vie.
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Nous sommes en 1943. Joseph Darnand, à la tête de laMilice dont il est le créateur, sème la terreur dans le pays.
Son frère d'armes depuis la Première guerre mondiale, Ange, rejoint la Résistance.
Ce deuxième volume est fort, très fort : répression, violence, chasse aux Juifs.
Et encore une fois, tout l'aspect sombre de cette période infernale est bien rendu par un dessin sans concession.
Bravo !
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Un grand combattant, un héros de la Première guerre mondiale qui s'est fourvoyé lors de l'Occupation.
La biographie de Joseph Darnand nous permet de constater comment de héros un individu devient un "salaud"...
Les années trente, avec ce mirage fasciste, va conduire certains aux pires excès idéologiques qui les pousseront aux côtés de l'occupant allemand vers la haine de la démocratie et des Juifs.
Toute la violence de l'époque transparaît dans le dessin.
Une réussite.
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Stockholm, 1945. Au ministère des affaires étrangères, un employé reçoit le docteur Félix Kersten avec ces mots, pour le moins peu encourageants : « Je suis au regret de vous annoncer que votre demande de permis de travail a été rejetée. (…) Par ailleurs, je vous informe que votre demande de naturalisation a également été rejetée. »
Un nouveau ministre est entré en fonction. Il n'a pas de termes assez durs envers ce médecin qu'il méprise. Il l'accuse de collaboration, parle de peine de mort et enjoint à son secrétaire de faire disparaître cet encombrant dossier. Pourquoi tant de haine ?
Quelques années plus tôt, à Berlin, en 1939, Kersten est mandé auprès du Reichsfürer Himmler. Taraudé par d'insupportables maux d'estomac, le chef des SS fait appel à ce praticien dont on lui a vanté les mérites. En acceptant de pénétrer dans l'antre du diable, Kersten aura l'occasion de rendre de grands services à son pays.
Dès l'adolescence, je me suis passionnée pour Joseph Kessel, dont j'ai lu l’œuvre intégralement et auquel j'ai consacré mon mémoire universitaire. J'avais donc découvert avec intérêt Félix Kersten dans « Les mains du miracle ». Mais, à ma grande surprise, quand j'en parlais autour de moi, personne n'avait eu vent des actes héroïques de cet homme étonnant. J'ai lu, il y a peu, « La cuisinière d'Himmler » de Franz-Olivier Giesbert. Dans ce roman, l'auteur évoque brièvement la figure du praticien. Et voilà qu'une bande dessinée lui est consacrée . Il va donc sortir de l'ombre injuste dans laquelle on l'avait relégué.
Il s'agit du premier tome d'une histoire en deux volets. Inévitablement, on est donc frustré à la fin du volume, car le récit n'est pas terminé.
Patrice Perna situe cette biographie à deux époques : à la fin des conflits, des ronds-de-cuir incompétents se laissent abuser par les apparences et ne se donnent pas la peine de chercher la vérité. Pendant la guerre, Kersten est pris entre deux feux. D'une part, comment désobéir à l'homme le plus puissant de l'époque ? Mais, tout omnipotent qu'il soit, il a un talon d'Achille. Les souffrances atroces qui le minent le mettent à la merci de la seule personne à même de les soulager. Kersten n'hésite pas : ses honoraires, ce seront des vies humaines qu'il demandera au bourreau d'épargner. D'un autre côté, l'ascendant qu'il a pris sur le Reichsfürer ne plaît pas à l'entourage de celui-ci. Kersten est surveillé, suivi, épié par Heydrich et ses sbires. Il avance sur un fil, des deux côtés, un précipice le guette.
La majeure partie du récit se déroule à huis clos : ici, on et enfermé dans le bureau d'Himmler, là, on roule dans le train qui le convoie avec son état-major à travers l'Europe en flammes. La plupart des cases présentent des gros plans ou des plans américains. Peu de décors, peu de vues extérieures. Presque toujours, le dessin se focalise sur des visages, des regards, ou même, de temps en temps, des jambes, des bottes. Ici et là, des images en noir et blanc donnent l'impression de photos d'archives. Quant à la palette, elle est très sombre, cantonnée aux gris, bruns, vert-de-gris, avec, de temps en temps, la tache rouge d'un drapeau à croix gammée.
Je n'ai pas trop aimé le dessin, mais j'ai trouvé le récit intéressant et fidèle à la vérité historique. J'attends avec impatience la parution du deuxième volet, parce que, rester debout sur un pied, c'est toujours une position inconfortable !
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Un aristocrate et un bandit corse nouent une amitié indéfectible sur les champs de bataille de la première guerre mondiale. Démobilisés, ils se lancent dans la contrebande d’armes à destination des rebelles marocains de la guerre du Rif.
Tous les ingrédients sont réunis pour nous proposer une BD d’aventure de très bonne facture, à l’ancienne, comme il s’en publie de plus en plus rarement, qui plus est, en évoquant un évènement historique rarement abordé en bande dessinée.
Le récit se concentre en effet exclusivement sur nos deux protagonistes, ce qui procure un réel dynamisme à l’album, très éloigné des standards de la production actuelle et de ses sempiternelles actions parallèles qui saccadent la narration.
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Je lis très peu de BD en ce moment, bien qu'ayant une sacrée pile sur la table de chevet, mais j'entends lire chaque tome précieusement et gouter toute la saveur de chaque volume. Et je me suis plongé dans L'or et le Sang sans rien en savoir, juste enthousiaste à l'idée de lire une nouvelle BD qui me semblait fameuse.
Eh bé ... Ça valait le coup de le faire, en tout cas !
Ces quatre volumes m'ont happé sans aucune difficulté, pour me plonger avec délice dans les aventures de ces deux compagnons de fortune, aristo et prolo, corse et bourgeois, enhardis par l'appât de l'aventure et du gain, se plongeant dans les méandres d'un Maroc connaissant la république du Rif. Une aventure haute en couleur, romancée mais prenante, qui m'a laissé ressortir doucement au bout de quatre tomes, ravi d'avoir participé à une telle entreprise.
La première chose que j'ai apprécié, c'est le dessin et sa façon expressive de représenter les personnages. C'est dans l'action que je note le plus clairement la lisibilité, mais les décors sont magnifiques, discrets lorsqu'il le faut, et le rendu des pages est superbe. C'est un plaisir de lire et regarder, simplement se plonger dans le décor et la façon dont c'est fait. Les couleurs peu criardes, les expressions surtout, m'ont vraiment plu. C'est assez rare que le dessin soit la première chose que je note dans une série, mais pour le coup c'était réellement le premier truc qui m'a accroché.
L'histoire n'est pas en reste, les deux compères idéalistes et matérialistes, mélangeant les faits de l'Histoire avec les aspirations personnelles et les volontés privées. J'ai beaucoup aimé l'apparition de certaines têtes bien connues, en Espagne ou en France, qui parsèment le récit. Ils nous rappellent que parfois ça s'est joué à un rien ... Calixte devient un personnage à la Lawrence d'Arabie, se trouvant un idéal dans la libération de ces peuples opprimés, Léon satisfaisant ses envies basses et matérielles, mais sans jamais se départir de certaines idées bien à lui. Un Corse dans toute sa splendeur, dirait-on !
Le ton est très sérieux, aventure et avec un côté historique, n'étant pas pour me déplaire. J'aime beaucoup la façon dont le pays se découvre, entre les tiraillements des clans, les luttes de pouvoir et d'enjeux, mais aussi la connaissance du terrain et les velléités d'émancipation de Abdelkrim el-Khattabi. Il y a une force romanesque dans ce récit, principalement porté par Calixte, mais également un message dur envers ceux qui voulaient simplement vivre libre. En ce sens, le rappel qui est fait de Il était une fois la révolution me semble pertinent. C'est dans le même ordre d'idée que ce qui est développé dans le film de Sergio Leone, et tout ne finira pas bien pour chacun.
C'est un récit dont je n'attendais rien (enfin, si, sinon je ne l'aurais jamais acheté) mais qui m'a plu, réellement plu. C'était une lecture formidable, dépaysante et entrainante, dans le genre qui laisse émerveillé lorsqu'on revient au monde réel. Et, très franchement, ça fait du bien de lire ce genre de récit de temps en temps, malgré quelques détails qui pourraient faire tiquer, je suis passé outre. C'est un plaisir de lecture avant tout, et un gros plaisir, même.
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Dernier volet sur le bourreau français Darnand de Pat Perna et de Fabien Bedouel. Ce tome retrace la fin de la seconde guerre mondiale et l'arrestation de Joseph Darnand. Le scénario est toujours aussi bon et la mise en page de cette est toujours très juste sous les traits de Fabien Bedouel. Ce duo marche très bien et l'histoire de cet homme ambivalent est tellement intéressante.
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Dans ce second tome consacré à Darnand, nous retrouvons le héros de la première guerre mondiale après le coup de force de l'armée allemande, lors de la seconde guerre mondiale. Darnand est devenu chef de la milice et il a l impression de combattre pour le bien de la France. Son ami Ange continue lui a détesté les allemands mais il est infiltré dans la milice avec un but,descendre Darnand. L'histoire est toujours aussi bien sceranisee par Pat perna qui s'est lourdement informé sur ce personnage à plusieurs facettes.
Graphiquement, il n y a qu'à regarder la couverture pour se rendre compte de qui on a affaire: le grand Fabien Bedouel. Son trait est toujours très juste avec des plongées, contre plongées, gros plans absolument somptueux. Le découpage est lui aussi super intéressant avec des successions de cases panoramiques super étroites formant une planche. Vraiment une très belle série.
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Avec ce troisième volet, nous assistons aux derniers mois de la vie de Joseph Darnand, sa chute entre mars 1944 et son exécution le 10 octobre 1945.
Joseph Darnand et ses miliciens participent à l'attaque du maquis des Glières dans le Vercors, aux côtés de l'armée allemande.
Ange, frère d'armes de Darnand depuis la Première guerre mondiale, qui est du côté des Alliés, est blessé à la tête. Emotion et violence.
C'est toute la dureté du dernier acte de l'Occupation.
Cette évocation est très bien servie par un dessin talentueux.
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Vraiment dans la lignée du premier tome, toujours aussi noir et montrant les points faibles des hommes que ce soit le pouvoir, la souveraineté. L'homme est prêt à tout pour obtenir ce qu'il désire.
Avec ce deuxième tome nous concluons cette histoire relativement sombre, très bien décrite par de Bollee. En ce qui concerne l'aspect graphique , le trait et les aplats de noir de Fabien Bedouel apportent beaucoup à ce récit. La couverture montre tout l'art du dessinateur avec des effets de drapée renforcés par ces aplats de noir. A lire absolument par la richesse du scénario de Bollee et la beauté graphique de Bedouel.
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