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Citations de Florence Meney (30)


Avis au Cercle des femmes fortes et fières: je résilie sur-le-champ mon inscription à votre organisation. Sur ma pierre tombale, il sera écrit: Elle était indépendante, jusqu’à ce qu’il la fasse rougir par en dedans.
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LE DJIHAD FÉLIN DU PETIT CHAMPLAIN

Ma défunte mère, jamais à court de conseils aussi pertinents que futiles, m’a un jour suggéré de ne jamais m’approcher des hommes qui n’aimaient pas les animaux, preuve selon elle d’un gène manquant pour éprouver de l’empathie. Je n’ai jamais su à quel point je pouvais me fier à sa théorie, mais si elle était encore de ce monde, je lui ferais certainement part de la mienne: n’acceptez jamais – sous aucun prétexte! – un rendez-vous galant avec un propriétaire d’animaux si vous souffrez d’allergies. Vous risqueriez d’y laisser une partie de votre amour-propre et de votre foi en l’autre (insérez ici une musique dramatique).

Je ne sais pas ce qui m’a poussée à accepter son invitation.

Je ne pouvais probablement pas me résoudre à inventer une nouvelle raison pour répondre à la question la plus souvent posée à une femme de trente-deux ans, esthétiquement regardable, éduquée, joviale, dotée d’un sens de l’humour au coefficient de réussite relativement élevé et n’ayant reçu aucun diagnostic de problème de santé mentale au cours des cinq dernières années: «Pourquoi t’es encore célibataire?»

Gros, gros soupir.

L’interrogation venait avec une variété d’options: visage d’effroi, œil scrutateur, main sur l’épaule, sourire de compassion. Comme si mon indépendance était un prix à payer, plutôt qu’un objet à chérir.

Voyez-vous, bien que j’use parfois de mon imagination pour inventer quelques mensonges pieux, je ne fais pas partie de celles qui frôlent la crise existentielle dès qu’elles passent plus de six mois célibataires. J’ai assez peu en commun avec les héroïnes de comédies romantiques. Je ne ressens pas le besoin de noyer ma solitude dans l’alcool (j’ai amplement de bonnes raisons pour me verser un petit verre). La situation matrimoniale de mes amies n’est que l’un des nombreux sujets qui peuplent nos conversations depuis que nous avons choisi de ne pas résumer notre existence à la recherche d’un homme assez doué en travaux manuels pour que cesse le bruit infernal de notre horloge biologique, comme celles que nous surnommons affectueusement «les chasseuses de pénis». Je n’imagine pas mourir à quatre-vingt-trois ans, socialement recluse et passionnée par mes enregistrements de Virginie. Je ne comble pas un manque d’affection en enchaînant les prétendants au même rythme que j’achète de nouveaux vêtements (en tant que styliste personnelle, la fréquence de mes achats ferait de moi la pire traînée de Montréal!). Je ne fais pas non plus partie d’un groupe Facebook où les femmes s’encouragent à croire que les hommes sont tous des salauds, en partageant une fois par semaine un article sur les signes à surveiller pour éviter les pervers narcissiques… Je crois plutôt être de celles qui refusent que l’adjectif «pathétique» accompagne leur célibat et qui assument pleinement l’étiquette de «fille difficile».

Allez donc savoir pourquoi j’ai donné mon adresse à cet homme rencontré sur Tinder, alors qu’il avait trois caractéristiques susceptibles de me repousser instantanément: il fume, il vit à deux cent soixante-quinze kilomètres de chez moi et il possède deux créatures capables de mettre à néant tout mon capital de séduction et toute mon énergie: des chats.

Peut-être ai-je senti mes ovaires remuer en découvrant son allure: une barbe savamment entretenue, des cheveux en broussaille, des tatouages sur l’avant-bras droit et l’omoplate gauche, qui lui conféraient des airs de chat de ruelle apprivoisé, un regard profond et masculin, ainsi qu’un sourire d’une candeur irrésistible. Après dix secondes à observer les photos de son profil, j’ai swipé à droite en espérant qu’il ferait de même, afin que le système nous permette de discuter. Comme j’avais téléchargé l’application sur mon cellulaire plus tôt en matinée et que mes expériences passées m’avaient appris que les vingt-quatre premières heures étaient généralement les plus prometteuses – résultat d’un alignement karmique et d’un effet de «viande fraîche» incontestablement attirant –, mon petit doigt me disait qu’un être bien spécial allait être placé sur ma route.

Au bout d’une semaine de textos suffisamment emballants pour que nous nous avertissions de faire attention aux attentes qui pourraient ruiner l’aspect «moment présent and stuff» de notre première rencontre, il a consacré cent cinquante minutes de sa vie à rouler sur la 20 et à se stationner en parallèle devant chez moi.

Ouf.
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Comme chiens et chats:
une passion qui nous encre

La créativité humaine, il me semble, est intimement liée au fait de savoir vivre en harmonie avec la nature et toutes ses créatures. La présence animale est dans mon cas presque aussi essentielle à l’équilibre que l’air l’est à la vie et joue un rôle fondamental dans ma capacité de coucher des lignes sur papier, ou plus précisément sur écran de PC. Longtemps je me suis sentie comme une bibitte étrange parce que je ne pouvais concevoir une vie sans chien ou chat. Puis, à force de fréquenter des auteurs et des salons du livre, à force d’échanger et de relever les statuts et photos sur Facebook, où pullulaient des chatons tous plus mignons les uns que les autres et des chiots au regard tendre, il m’est apparu que cette façon de voir, cette façon de vivre, disons plutôt, est également celle de nombre d’écrivains qui choisissent de peupler leur quotidien de compagnons à poil.

C’est de ce constat et de l’envie de partager ma passion et celle d’une poignée de mes amis auteurs qu’est né ce projet de recueil de nouvelles intitulé Comme chiens et chats. À ma grande joie, l’idée a emballé mon éditrice Johanne Guay, du Groupe Librex, avec qui j’avais eu beaucoup de plaisir à travailler sur un premier projet (Pourquoi cours-tu comme ça?). Cette fois, cinq auteurs, en plus de moi-même, ont accepté de se prêter au jeu de créer une nouvelle de fiction en plaçant qui le chat, qui le chien au cœur de leur prose. Cet exercice très libre et purement ludique visait avant tout à combiner deux passions vivantes chez les participants: celle de l’écriture et celle des animaux. Il était primordial pour moi d’imposer le moins de contraintes possible dans l’écriture à mes compagnons d’aventure, afin que leur créativité puisse se déchaîner. Et mon Dieu que je n’ai pas été déçue! Que ce soit l’univers sombre de Michel Jean ou celui, nostalgique de l’enfance, de Marie Josée Turgeon, ou encore la folie douce de Samuel Larochelle et la force d’introspection de Johanne Seymour, sans oublier la délicatesse sensible d’Alain Labonté, tous ont produit une nouvelle de grande qualité, concentré de leur talent.

C’est ainsi que je vous présente cette collection de récits, qui sont, vous le verrez, très différents les uns des autres et tous fort originaux.

Bonne lecture!

Florence Meney
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La décence, le sens de l’humanité aurait voulu qu’il rassemble toute l’équipe autour d’un café ou même quelque chose de plus costaud pour partager le choc et la peine de l’événement. Ou peut-être pas. Quelle était la marche à suivre dans de telles circonstances, après tout ? Qui était-elle pour s’ériger en censeure, en experte ès deuil ? Peut-être Laura se montrait-elle trop dure envers ce jeune type surgi un jour dans la maison et qu’elle ne parvenait pas à comprendre. Mais déjà celui-ci, avec un signe de la main, marmonnait un vague au revoir et tournait les talons.
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À quoi bon s’échiner à décrypter la scène politique pour les lecteurs, les électeurs, à exposer jour après jour, année après année, les enjeux fondamentaux, et, comme dans ce cas, les magouilles des gouvernants, si c’était pour voir les plus malhonnêtes reprendre leur place après quelques mois seulement d’un vague purgatoire ?
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Beaucoup de nos détracteurs, à nous, les psychiatres et aussi les psychologues, nous reprochent de ne pas servir des vérités absolues. Tout récidiviste qui fait mentir notre diagnostic nous est brandi sous le nez avec un esprit de vengeance : vous avez erré, vous avez mis en danger la sécurité du public, vous êtes des irresponsables !
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Les types de ton espèce aiment le concret, les faits tangibles, les contours bien délimités, bien contrastés. Et c’est ton droit, cela ne me dérange pas un brin. J’aime bien les hommes simples, ajouta-t-elle en riant.
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Tout en la regardant, Philippe se disait que cette hardiesse ne faisait qu’ajouter à son charme complexe. Il trouvait intrigant et attachant le subtil mélange, chez elle, de détermination et de fragilité qu’il percevait clairement ce soir encore. Elle l’avait impressionné, aussi, par son aplomb lorsqu’elle avait témoignéau tribunal, surtout au cours de contre-interrogatoire, face à l’avocat du tueur.
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Mais, jeune homme, Antoine était quelqu’un de très… disons, entier. Il venait d’une famille modeste, à la limite de la pauvreté, mais surtout peu aimante, attachée à une conception vieillotte de la religion. Il souffrait d’un manque de liberté, peutêtre d’un manque d’amour, je ne sais pas. C’était un homme imposant, très dominateur. Nous étions à l’université ensemble. En ce temps-là, les filles n’étaient pas nombreuses. Ce n’était pas facile, je peux vous le dire…
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Il est vrai qu’un juge influe souvent sur le déroulement des débats, surtout quand il a un caractère aussi trempé que le juge Larivière, mais, dans ce cas-ci, c’est le jury qui va trancher. Avec les rebondissements des dernières semaines, les jurés, autant que nous, sont tenus en haleine. Et en effet, Larivière ne s’en laisse pas imposer. C’est tout un bonhomme !
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Elle aimait ces si rares moments où Jules, Bernard et elle se retrouvaient ensemble, suspendus quelque part dans le temps entre leurs activités frénétiques respectives, captifs du présent. Elle jeta un regard attendri au grand garçon avachi sur la banquette arrière, les yeux à demi clos, puis sur le profil de Bernard, en contre-jour flou sur l’horizon où déclinait le soleil.
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Les lignes maléfiques du juge renfermaient un poison insidieux, ce même mal que l’homme avait savamment distillé en elle. Il avait dû sentir sa fragilité, se renseigner sur sa situation professionnelle, ses craintes, sa haine pour Jean-Sébastien Laflèche. Ce n’était pas bien compliqué, d’autant qu’il était un ami proche de la famille. Un ami proche ?
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C’était chercher les problèmes, courir à la catastrophe, murmureraient les agents entre eux en coulant des regards de biais. Si peu de questions seraient posées. Il n’était pas inquiet. Mais avant, il voulait prendre son temps. Le soleil ne disparaîtrait de la ligne d’horizon que dans plusieurs heures. Rien ne pressait.
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"On a beau être au régime, on a quand même le droit de regarder un menu ", pensa-t-elle en ricanant.
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« Certains médicaments peuvent interagir dangereusement avec les agrumes. Si les médicaments ingérés doivent traverser l’intestin avant de pénétrer le sang, il existe des enzymes qui limitent leur absorption. Cependant, plusieurs agrumes, entre autres les pamplemousses, possèdent des molécules qui bloquent l’action de ces enzymes. »
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Pour se libérer de son angoisse, un peu comme l’aurait fait un enfant grondé qui invente un complot contre un parent sévère, elle avait joué sans y croire avec des scénarios. Il suffisait parfois de conforter quelqu’un dans ses travers, avait dit le juge. Jean-Seb, malgré sa personnalité détestable, menait une vie plutôt rangée.
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C’est quand même un très bel homme, pour son âge, avec ce regard vif, cette stature impressionnante… Bon, trêve de plaisanteries, tu ne crois pas qu’on pourrait penser à s’éclipser sans avoir l’air de rustres ? Je suis claqué, I am bushed, ma belle…
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Une femme de tête, un peu plus jeune que lui et encore assez séduisante. Très volontaire. Tu sais, cette race de femmes performantes qui s’assument, avec les côtés un peu agressifs que cela peut comprendre.
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Avec ses jambes minces, son port de tête élégant, ses yeux sombres et vifs, on eût dit une jeune fille. Elle sera encore belle à soixante ans, pensa-t-il. Laura se laissa tomber à ses côtés sur le petit divan, poussant un soupir de soulagement.
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Elle n’avait pas la mémoire des visages. Celui-là devait appartenir à un notable, peut-être fin soixantaine ou un peu plus. Il se tenait droit comme un grand pin et tout aussi élancé. Son visage en lame de couteau, au nez parfait, était surmonté d’un front immense. L’homme passa une main aux doigts exceptionnellement longs dans des cheveux courts presque blancs. Laura, Jules et Bernard avaient atteint la sortie. Oublieuse de ses compagnons, l’éditrice reportait ses yeux sur l’inconnu
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