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3.68/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 02/03/1937
Biographie :

Francesca Yvonne Caroutch (née en 1937) est une romancière, essayiste et poète française, née à Paris, membre de l'Académie européenne des Sciences, des Arts et des Lettres.

Soifs, publié en 1954 (Nouvelles éditions Debresse), premier recueil de Francesca Yvonne Caroutch, alors encore lycéenne, fut salué entre autres par Pierre Reverdy, Gaston Bachelard, Jean Paulhan, André Pieyre de Mandiargues, et Jean Grosjean, dans La Nouvelle Revue française ; il fut suivi par une trentaine d’autres. Caroutch fut longtemps membre du jury du Prix Louise-Labé et de celui du prix Guillaume Apollinaire. Elle figure dans maintes anthologies. Ses recueils de poèmes comportent souvent une édition originale illustrée (Jacques Hérold, Ljuba, Grégory Masurovsky, Frédéric Benrath, Julius Baltazar, Martin Dieterle, Vittorio Basaglia, etc.)
Une dizaine de ses recueils illustrés parurent à tirage très limité, dont La visitation de l’éclair ; La fête hermétique ; Être une île et Fournaise vacante ; Feu secret ; Contre-feu et Coulée d’or vivant.
En 1988, elle ajouta son prénom usuel, Francesca, à la demande d'André Pieyre de Mandiargues qui préfaça Voyages du double (Rougerie).
Proche, dans sa jeunesse, de François Augiéras, elle écrivit à ses côtés dans la revue Structure de son père, Pierre Renaud (1957-1958). Elle publia récemment sur cet auteur et peintre dans des revues, des catalogues et des ouvrages collectifs (comme Europe, fin 2006). Elle collabore à de nombreuses revues. Elle a traduit des poètes italiens, dont Dino Campana et Giuseppe Ungaretti. Elle a beaucoup voyagé, surtout en Extrême-Orient. Elle est traduite, entre autres, en italien, japonais, anglais et portugais.
Francesca Yvonne Caroutch a rencontré le 16e Karmapa en 1975. Poursuivant ses recherches sur l'origine orientale de la licorne, elle se rendit au Sikkim pour assister à la cérémonie de crémation après sa mort, fin 1981. A ce sujet, elle publia plusieurs articles et un ouvrage illustré, Renaissance Tibétaine (Éditions Friant, 1982). Comme l'avaient fait beaucoup de grands maîtres du bouddhisme tibétain, le 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje, s'enfuit du Tibet à la veille de l'an 2000, pour se fixer en Inde. Francesca Yvonne Caroutch publia La fulgurante épopée des Karmapas, Les enfants de l’éveil décrivant notamment la périlleuse évasion du Karmapa de quatorze ans à travers l'Himalay. Cet ouvrage, préfacé par Jacques Lacarrière, comporte de nombreuses photographies (Éditions Dervy, 2000).


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Bibliographie de Francesca-Yvonne Caroutch   (11)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
III



extrait 2

Grande écritoire silencieuse
grande ardoise stérile des nuits
regard de pierre que scrute l’éternité vacante
et qu’efface un seul frisson des châteaux de sang
voici le pouls très lent de la ville glacée
après la fièvre des rêves
voici le cri des cornes de brume
― vers qui vers quoi ? ―
L’impitoyable mélodie des souterrains
vous console de n’être pas seuls au monde

p.13
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Extrait : CONSTELLATIONS DE NOMADES


Nul accroc dans la soie des voyages
Mendiants d’amour
lorsque vous percez nos nuits fragiles
saisissez-vous
l’or volatil de nos poèmes
qui dorment tout habillés
comme les nomades
Pourtant, notre peuple intérieur
chevauche monts et merveilles
entre la douleur et les astres
L’extase du vide
vous guérira
de la maladie du temps
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II



À l’envers des toiles peintes
la ville est la mosaïque défaite
d’un grand corps aux membres épars sur les eaux
théâtre vide où rôde le cri des animaux nocturnes
Sous l’astre malfaisant
voici l’arche où le sphinx s’enchevêtre à sa proie
Le silence la mort lustrale
libèrent des essaims de cantharides
Vivant de cette approche
quelle croyance dénouée
divinisa ce lieu perdu
retrouvé reperdu reconquis
la joie qui ruisselle en pluie chaude
le souffle apaisé de ton sommeil

p.11
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Toi mon sosie dans l'art d'aimer
Indécence de contempler ton sommeil
Sous les résineux hébétés de bonheur
Tu m'enveloppes comme un voile de chaleur
Volupté de l'absence poignante
Fièvre de rencontre
Dans les aromates de la passion

Nous dévorer l'un l'autre
Comme quartiers de lune
Sous le grand artificier en transe

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I



LENTE CIGÜE
extrait 1

Comme un voyageur qui marche dans la campagne
tombe au fonds d’un puits et rêve qu’il perpétue sa
marche tandis que son corps s’éprend d’une carcasse
de bête, ainsi tu me poursuis. Au loin de grands trou-
peaux de pierre se repaissent de tes passions. Le
temps stupéfié creuse davantage ses reins de succube.
L’éclair des caresses troue les parois de la nuit tapissées
d’allégories jamais décryptées.
Écoute, une autre voûte s’écroule.
Le plaisir t’assaille par vaguelettes innombrables,
libère en toi des essaims de fougères.
En quelle imposture prépares-tu tes messes, tes ors,
tes latrines ?
Explosions chaudes, fleuries, forages dans l’épaisse
surdité du cocon.
S’éveiller s’il se pouvait. Ou s’engager en ses viscères,
accepter le poison des renaissances ; polluer l’enfant
interminable en ces soutes, molles cathédrales englou-
ties à mille lieues sous le sang.
...

p.9
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I



LENTE CIGÜE
extrait 2

Orgasmes à cent pétales fleur de fumée plus dure que
silex, ô le festin de la mort dédorée. Les doigts en sont
comme fripées par l’eau de mer. L’envol d’un oiseau
blanc parfois éclabousse nos draps.
Brûlure du recommencement en cet abîme qui nous
digère. Quelle jalousie bougeait dans la muraille, quel
animal altéré se perdait dans le dédale ombreux de ses
sensations ?
Ne cesse jamais de fouiller l’espace de mes rêves de
perdition.
Chaque trahison me rapproche de toi, jusqu’à la syn-
cope de l’archange trop charnellement vénéré.
Au-dessus de nous, la nuit trompe les cristaux de
neige.
Mais demain que choisiras-tu ? sur la berge l’éveil de
la louve, l’épée qui engloutit la blessure ou le coucher
d’un soleil noir ?
Sans espoir fait naître la légende.

p.10
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III



extrait 1

Le museau de la tanche amoureuse s’entrouvre
Dehors la double vue des canaux mêlés
attise le retour de flamme des spectres
Dans la brume rose et tiède, c’est l’approche
lente et silencieuse des barques
le hululement des sirènes
l’appel obsédant des cloches
le gémissement des bêtes invisibles au loin sur les eaux
Luxures de phénix vibrations lunaires
ô mes colombes de bois
hâtez la marche des fantômes
prêts à rejoindre leurs tombeaux
des automates qui défilent
esclaves du Deus ex-machina de la ville
Désormais vous voici liés à une mort
sans fin ni commencement


p.12
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Dans le soir sans fissure…



Dans le soir sans fissure
l’extrême ― plaisir ou souffrance ― vient sans bruit

C’est un paysage sans lointain
c’est un cri sans passion de bête
cri jeté dans la nuit
comme on se jette d’une falaise

Entre les tambours du vide
et l’idée fixe des brasiers
flamboie l’inexplicable deuil de la soif
Les mains s’égarent dans les bois de l’ignorance
jusqu’à l’heure très incertaine
où l’espace se déploie
dans l’eau forte de midi
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Écoute couler le temps
le martèlement des jours à venir
le silence déjà de possibles adieux

De loin je t'imagine entouré de ces papiers noirs
qui volent autour des incendies.
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   Il se promène…



   Il se promène au bord du vent. Le cœur battant
des pluies hâte sa chute sans fin au fond des choses.
Il ignore la tristesse hors les murs, les herbes silen-
cieuses de la peur qui se croisent ainsi que carpes
des viviers, et la rumeur têtue au manteau des forêts.
Son cri est déjà blessure au silex ouvert. Son sang bat
à la mesure de l’ombre, pesante comme un fruit.
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