Un outil mal utilisé peut faire des dégâts. Qu'on s'imagine le scalpel dans la main d'un chirurgien paranoïaque, le transfert chez le psychanalyste pervers, l'ordonnance du médecin dépressif, le trente-huit tonnes dans les mains d'un routier ivre, tout comme la paire de tenailles entre les mains du tortionnaire, ou le sucre d'orge dans le pardessus du pédophile. Tous les outils peuvent être dangereux, excessivement dangereux même.
En sciences humaines la réflexion prime sur la mesure. "Il faut réfléchir pour mesurer, et non pas mesurer pour réfléchir", disait Gaston Bachelard.
L'évaluation est un processus qui produit un jugement de valeur relativisé, à partir d'un ensemble d'informations factuelles, en fonction d'un ensemble de critères étalonnés et sous l'influence du système de valeurs des évaluateurs.
Le jugement strictement normatif entrave la dynamique de changement.
En bien comme en mal, jusqu'à l'ampleur des transgressions, on évalue et on est évalué à tout moment. On est tous des évaluateurs.