La CIA a été créée dans le sillage de Pearl Harbor pour centraliser et collecter le renseignement à l’étranger. Mais la guerre froide l’a très vite façonnée, et même transformée par le biais des actions clandestines dont la responsabilité lui échoit dès les premières semaines de son existence.
La théorie du déni plausible implique l’existence d’un ordre de mission un peu particulier et d’une chaîne de commandement adaptée : étendue, imprécise et qui souvent ne laisse aucune trace écrite des ordres donnés par le Président. Pour les opérations les plus sensibles, ce dernier ferait simplement savoir quels sont ses grands objectifs, ses souhaits. Munie de ce chèque en blanc, la chaîne de commandement interpréterait alors ses implications sur le plan pratique. Toujours, le gouvernement devra garder la possibilité de se défendre en disant que les maîtres d’œuvres d’une action clandestine ont agi de manière indépendante. Tant et si bien qu’au milieu des années 1970, lorsque le Congrès enquêtera sur les assassinats politiques orchestrés par la CIA, il lui sera impossible d’impliquer directement la Maison Blanche.