AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de François Miville-Deschênes (100)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Zaroff

Lue rapidement.

Le sujet est tandancieux, un peu facile mais plaisant. Il surfe sur nos pulsions animales, notre face sombre: la chasse à l'homme. Le héros est séduisant, charimatique et délicieux malsain. C'est d'ailleurs, à mes yeux, l'unique raison de lire ce livre.

Parce que les autres personnages sont beaucoup moins intéressants et plus caricaturaux... On retrouve des clichés lus et revus dans nombre de BD, c'est un peu dommage.

Pour le dessin, le job est bien fait, il est sérieux et appliqué.

Au final, un moment divertissant.

Commenter  J’apprécie          60
Reconquêtes, tome 1 : La horde des vivants

Voilà un premier tome assez original. Il aborde en effet une région durant l'époque antique relativement méconnue : celle de l'empire Hittite confronté aux invasions scythiques d'un côté et des pueples de la mer de l'autre (qui n'est qu'effleurée). Le dessin est de qualité mais il est réhaussé par une mise en couleur qui fait plus que lui rendre hommage. Le coloriste a su transcender son sujet par des couleurs chatoyantes.



Que dire d'autre du graphisme. Il alterne l'excellence (détail des bijoux de l'orfèvrerie scythe, détail des parures et notamment des coiffes des peuples de la mer qui sont des représentations très fidèles de celles que l'on peut trouver sur des bas reliefs Egyptiens) et le moins bon (les dysproprotions entre les éléphants et les chevaux sont trop marquées. De même, les sangliers de combat des hittites ont des tailles cyclopéennes. Que dire des animaux qui paissent sur le chemin de la horde des vivants qui ont des allures de dinosaures ?)



Le fantastique est un peu trop présent à mon goût : les sorciers atlantes sont un autre détail un peu hors contexte. J'ai l'impression que l'auteur n'a pas su vraiment trancher entre ce côté fantastique et le côté mythologique et historique.



Le scénario laisse en effet la part belle à quelques sacrifices, mais c'est moins sanglant que ce à quoi je m'attendais en lisant les critiques. En tout cas, je n'ai pas eu le sentiment d'une violence gratuite. Cette dernière vient appuyer les différences de culture relevées, y compris à travers l'alliance des peuples qui fondent la horde des vivants. Cette distinction est sans doute nécessaire au tome suivant qui devrait nous montrer quelques dissensions dans l'alliance.



Au delà de l'affrontement à venir avec les hittites, le supens est maintenu par la place que jouera certainement l'envoyée de Babylone qui n'a sans doute pas que des prétentions ethnographiques dans l'affaire. A suivre...
Commenter  J’apprécie          60
Millénaire, Tome 4 : Les Evangiles empoisonnés

Un parchemin en araméen découvert par hasard avant de quitter la côte danoise... un ami juif accusé de complot par le comte Dagbert... un prêtre capable de lire l'araméen...les sylphes et les changelins responsables de la passion du christ... Raedwald a du pain sur la planche dans ce tome!
Commenter  J’apprécie          60
La Vengeance de Zaroff

Contrairement à mon habitude, je me suis lancée dans la lecture de ce tome 2, sans avoir d'abord "réviser" le tome 1.

Il m'a fallut quelques pages pour me remémorer le type de personnage qu'est ce fameux Zaroff. Mais je n'ai pas le sentiment que la lecture du premier tome soit vraiment nécessaire pour apprécier celui ci.

C'est une histoire de survie en territoire ennemi avec pour guide un psychopathe... Tout un programme, et je ne me suis pas ennuyée. J'étais peut être un peu gênée parfois d'éprouver un peu de sympathie pour ce personnage.

Et je ne doute pas qu'il y aura une suite, je suis déjà impatiente de la découvrir
Commenter  J’apprécie          50
Zaroff

Je n'ai pas vu le film "Les Chasses du Comte Zaroff" de Pichel et Schoedsack et je n'ai pas lu la nouvelle de Donnell qui l'a inspiré. Mais, sincèrement, ça ne m'a pas vraiment manqué. On déduit très vite, à la lecture des premières pages de cette BD, la teneur du récit, sa finalité et on en déduit que la fin était restée ouverte, permettant une suite que nous servent ici Runberg et Miville-Deschênes. Et c'est vraiment très bon.

Alors, c'est glauque, c'est sanglant, c'est amoral mais c'est très bien fait.

Les personnages sont absolument odieux pour la plupart et même ceux qui arrivent plein d'innocence repartent avec l'étincelle du chasseur dans leur âme...en tout cas on peut le supposer.

La narration est fluide, bien rythmée et très prenante.

Le dessin est grandiose, avec des paysages magnifiques et des personnages bien typés.

Un petit chef d'oeuvre du genre, et on me souffle dans l'oreillette qu'une suite sera bientôt dans les bacs.
Commenter  J’apprécie          50
Zaroff

Depuis son affrontement avec Sanger Rainsford, le général Zaroff a perdu l’envie de chasser. Un jour, on lui apporte un message. Celui-ci indique que sa sœur cadette et ses enfants ont été amenés sur l’île par la fille d’une ancienne proie, Fiona Flanagan. Celle-ci lui propose un marché : soit elle retrouve la famille Zaroff et elle les abat, soit c’est le général qui les trouve et il devra les défendre, contre le clan Flanagan. Que la chasse commence !







Qu’on ait vu le film ou lu le livre, le personnage de Zaroff reste un personnage particulier, fascinant. Parce que les deux médias laissent une fin ouverte à l’œuvre, Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes ont imaginé une suite. Un pari risqué que les deux auteurs ont remporté de main de maître.

Pour arriver à ce résultat, il fallait remanier l’univers créé par Richard Connell. On rajoute une famille au général et on lui invente un prénom : Nikolaï. On renforce son côté russe en montrant l’architecture byzantine de ses quartiers généraux (les coupoles dans le brouillard sont du plus bel effet). L’aspect historique est présent avec la référence à la grande famine de Russie (1931-1933). L’album est rempli de détails qui permettent de densifier l’œuvre, que ça ne devienne pas une « simple chasse à l’homme ». Le scénario des deux auteurs est solide. Le récit est une traque où s’impose un inversement des rôles chasseur/chassé. Une grande partie de la pagination fonctionne sur le parallélisme Flanagan/Zaroff : que font les deux clans ? Qui chasse qui ? Pour faire fonctionner ce jeu scénaristique, il faut des personnages crédibles. D’un côté nous avons la famille Zaroff, avec la mère de famille et ses trois enfants. Peu à peu, le cliché de la mère de famille va s’effacer pour révéler combien il ne faut pas s’attaquer à la portée d’un animal. Quant aux enfants, ils craignent leur oncle Zaroff, avant de prendre parti pour lui, voire de l’aider. Il est intéressant de noter le comportement des femmes dans cet album. Elles commandent, elles ne subissent pas. A contrario, la plupart des hommes font des actions stupides, parce qu’ils se croient supérieurs. On pourrait se dire alors que ces victimes font références à « la lie de la société » évoqué dans l’œuvre originale !

On ne peut évoquer les personnages sans parler de l’évolution de Zaroff. Au début de l’aventure, on le découvre apathique, presque ridicule quand il s’énerve, puis le côté chasseur renaît en lui. Tout au long de la traque, il va rester maître de lui, même quand il est blessé. S’il est montré comme le plus innommable des hommes, le récit fait qu’on s’attache peu à peu à lui, qu’on est presque à le glorifier.

Si le scénario et les personnages sont posés, il ne faut pas oublier ceux qui avaient lu ou lu les œuvres précédentes. Là aussi, les références sont nombreuses : le prologue, les jaguars, la tête du buffle du Cap et un gorille qui rappelle King-Kong. La temporalité se déroule sur trois jours, comme l’œuvre originale.

Le lieu du récit à toute son importance. Nous avons des plages paradisiaques, des chutes d’eaux magnifiques, mais à côté, il y a des marécages putrides, une jungle luxuriante et millénaire. Cette jungle, omniprésente va devenir de plus en plus touffue, oppressante. Si la référence fait penser au Skull Island de King Kong, le graphisme de cette flore envahissante et majestueuse fait aussi penser au dessin de Burne Hogarth dans Tarzan. Cette retranscription, nous la devons à François Miville-Deschênes. Les lecteurs l’avaient découverts dans Millénaire, avant de voir tout son potentiel s’exprimer dans Reconquêtes. Dans Zaroff, son graphisme est mis à rude épreuve. Il y a des décors très différents, la nature est omniprésente. Si les dialogues sont importants, ils doivent y rester lisibles autant dans la case que dans l’ensemble de la page. Si l’auteur reste classique dans sa composition, on regarde certaines cases avec déférence : Zaroff et son serviteur dans la jungle, l’ouragan qui s’annonce, l’attaque des sauriens ou celle des jaguars. Il y a peu ou pas de paroles et l’auteur propose des poses iconiques qui fonctionnent. Quant à la couleur, elle va restituer complètement l’ambiance. Le vert n’est jamais tout à fait le même, l’ocre est très présent aussi. Chaque case est un œuvre en soi. Pour preuve, il suffit de voir la couverture au milieu des étalages des libraires. Que ce soit le graphisme ou les couleurs, tout l’ensemble ressort. La curiosité fait ouvrir le livre, le talent des auteurs fait le reste.

Zaroff est un album qui mélange références à la nouvelle de Richard Connell, comme à son adaptation cinématographique par Irving Pichell et Ernest B. Schoedsack. A côté de ces références, c’est un vrai récit de survival où les caractères se révèlent totalement. Les auteurs ont su trouver le juste milieu pour que le livre soit une œuvre « signé » et non pas un décalque de l’original. Le tandem Runberg-Miville-Deschênes fonctionne à merveille. on en redemande !
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
Commenter  J’apprécie          50
Reconquêtes, tome 1 : La horde des vivants

Les auteurs occupent un créneau non occupé en BD. Les guerres entre Hittites et Scythes, avec quelques mages Atlantes, etc. Ils mélangent Histoire et fiction, fantastique et réalité. Dans quelles proportions les différents éléments sont-ils mélangés? Mystère et boule de gomme.



Et cela m'a dérangé. J'aurais aimé plus de clarté et de transparence sur les apports respectifs de l'Histoire (un rappel et une bonne carte géographique ne seraient pas de trop) et du fantastique... Privé de ce contenu, le pauvre lecteur que je suis assiste de manière très passive à un déchaînement de violence et de scènes crues et très poussées. Meurtres rituels, éviscérations, sacrifices, massacres d'innocents... on ne nous passe rien. Reflet d'une époque historique, dira-t-on... et cela justifierait toute cette débauche. Eh bien justement, on n'en sait rien. Et donc, cette violence débridée pourrait être gratuite, ce qui est moins drôle.



Mettons les choses au point, je ne suis pas prude et sexe et violence ne me dérangent pas, à condition que cela fasse sens.



Le dessin est impressionnant. J'ai eu l'impression d'un rendu photographique à plusieurs reprises. C'est d'une finition incroyable, d'une finesse, d'une précision et d'un réalisme à toute épreuve. Mais cela n'a pas sauvé la BD d'un ennui bien palpable dans mon chef.
Commenter  J’apprécie          52
Reconquêtes, tome 1 : La horde des vivants

Reconquêtes nous livre une histoire entre la fantasy et un contexte pseudo-historique. En tout cas sur des peuples peu connus et surtout oubliés des livres. Des peuples, des coutumes, une histoire à inventer autant qu'à relater.

L'asie mineure donc. Des grandes plaines, des peuples nomades en guerre.

J'ai adoré découvrir ses peuples dotés par les auteur de grands cotés fantastiques. Ses guerriers montant des animaux de combats pouvant être des éléphants comme des sangliers ou plus imaginaires encore...



Dans cette Bd j'y ai retrouvé l'âme des Vaé Victis ou des Zoulouland de Mitton. Tant sur le plan du dessin, des scènes crues, et du scénario.

Les femmes aiment exiber leur poitrine généreuse et les guerriers se faire éventrer, décapiter, ou pire... attention aux ames sensibles.
Commenter  J’apprécie          50
La Vengeance de Zaroff

Dans ce second tome Zaroff est chargé de retrouver une physicienne dans sa Russie natale afin de devancé les nazis dans la course à l'arme nucléaire ! Pourquoi le Comte travaillerait-il pour les Américains ? Qu'ont t'ils pour l'appâter ? Un simple terrain de chasse est séduisant mais ils ont surtout l'adresse où se terre sa mère qui était supposée disparue. 



Un second tome était-il nécessaire après un excellent one-shot ? Oui et non. Oui car la fin envisageait un beau terrain de chasse à New-York. Non car ce terrain n'est pas exploité et du coup cela part sur autre chose qui n'est pas mauvais loin de là mais pas nécessaire non plus. La première partie pose les bases de l'intrigue pour ensuite aller dans le vif du sujet. C'est donc un peu moins rythmé mais tout de même plaisant sans atteindre la cheville du premier tome. Néanmoins, j'ai envie d'un T3 au vu de ce qui se passe dans les dernières cases. 



Graphiquement rien à redire Melville c'est le best!



Commenter  J’apprécie          40
La Vengeance de Zaroff

Suite à une traque sans merci sur l’île privée où Zaroff est passé de chasseur à « chassé », nous retrouvons le comte aux États-Unis 10 ans après.



Alors qu’une certaine lassitude commence à le gagner, ses proies n’étant plus à la hauteur de sa monstruosité sans limite, il ne va avoir d’autre choix que de devenir membre d’un commando envoyé en Russie pour aider l’oncle Sam à prendre de vitesse l’Allemagne d’Adolf Hitler.



Ce n’est qu’à l’issue de cette nouvelle chasse, qui n’a qu’une seule chance sur cent de réussir, que Zaroff pourra se voir remettre l’information qu’il cherche depuis des années : le lieu où sa mère s’est enfuie…



Tiré d’une adaptation d'une nouvelle de Richard Connell, The Most Dangerous Game (1924) ou en français La Chasse du comte Zaroff, cet album, comme le T1, nous propose un chef d’œuvre que le lecteur aura beaucoup de mal à refermer.



Tout comme dans le premier opus l’atmosphère est lourde, angoissante parfois.

Suspens, intrigues dans l’intrigue, perfection du dessin, beauté des couleurs… tout y est, avec en plus par rapport au T1, un marché entre Zaroff et le gouvernement américain venant donner une dimension supplémentaire à l’histoire.



A découvrir !!! et pourquoi pas la sortie d’un T3 à surveiller…

Commenter  J’apprécie          40
La Vengeance de Zaroff

Zaroff s'est réfugié aux USA où il poursuit ses chasses illégales et meurtrières. C'est à cela qu'il se fait repérer par l'armée qui le recherchait pour lui proposer une amnistie et l'endroit où loge sa mère contre une mission en URSS. Il doit aller récupérer une physicienne qui travaille sur le nucléaire et la ramener aux USA. Il connait la jeune femme et la région. Ce sera une mission menée avec quelques militaires, habitués à ce genre de périple, mais qui ici vont se heurter au sadisme de Zaroff, à sa volonté d'indépendance et à la peur qu'il engendre, peur de sa cruauté et peur qu'il les laisse seuls dans un pays ravagé par la guerre, et aussi à une poignée de nazis qui vont les repérer et les poursuivre.

Un titre à la Tarantino allié à un graphisme élégant et des personnages amoraux, cette fois ci l'histoire est inspirée plus par les 12 salopards que par les chasses du comte Zaroff...

Dans le style, c'est particulierement bien fait.
Commenter  J’apprécie          40
La Vengeance de Zaroff

1941, échange de bon procédé, c'est au tour de Sanger Rainsford de vouloir mettre la main sur le Conte Zaroff. Objectif: l'emmener en mission en Russie pour y chercher son ancien amour, une scientifique en pleine recherche sur la bombe atomique.

Après un premier tome très "survival" autour du chasseur Zaroff, violent et sanguinaire, Runberg place son anti-héros au cœur de l'Histoire, franc-tireur en mission contre les nazis. Une mission commando liée aussi à son intimité, un récit qui permet de découvrir le passé de Zaroff.

Librement inspirée du personnage créé par Richard Connell en 1924, cette suite prend à revers un tome 1 chaud et tropical. Sur le front russe, le froid et la neige règnent. Qu'à cela ne tienne, François Minville-Deschênes impressionne !

Tout en couleur directe, il offre des planches d'un réalisme bluffant. La neige, la nuit, le feu, les explosions... C'est du grand spectacle autour d'un Zaroff en affreux charismatique.

Si tu découvres le chasseur Zaroff, ce récit complet peut se lire seul,.. et tu reviendras peut-être au tome 1 après. Attention quand même, faut pas avoir peur de l'hémoglobine...
Commenter  J’apprécie          43
La Vengeance de Zaroff

Disclaimer : J'ai reçu ce tome gratuitement lors de l'opération Masse Critique.



Lorsque j'ai reçu le mail m'indiquant que j'allais recevoir ce tome, j'ai eu la surprise de découvrir que c'était le tome 2 d'une série déjà commencée en 2019.

Néanmoins, aucune mention du numéro de tome sur la couverture et pour cause : rien n'empêche de démarrer cette série via ce tome.



Le comte Zaroff est un psychopathe obsédé par la chasse, tant que le gibier est un autre être humain.

Les Etats-Unis, rejoignant officieusement la seconde guerre mondiale, cherche à extraire les scientifiques soviétiques afin de mener à bien les recherches sur la bombe atomique.

Quoi de mieux qu'un traqueur connaissant la Russie pour mener à bien cette mission ?



Un récit d'action, mené par un personnage qu'on ne peut s'empêcher d'admirer malgré ses exactions, grâce à son intelligence et son charisme. Une histoire sans morale, de par ses personnages mais aussi sa conclusion.



Une excellente BD de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          41
Zaroff

L'album de Runberg et Miville-Deschênes est une suite d'une nouvelle de Richard Connell et non du film adapté qui lui a valu la gloire. Il a été proposé par le dessinateur à son scénariste de Reconquêtes, avec l'envie de traduire graphiquement les impressions ressenties à la lecture du texte. Le lien avec le texte d'origine est à la fois très fort (l'album comporte une longue introduction rappelant les événements précédents) et étiré notamment par la fin qui annonce une probable extension (j'y reviens). Comme d'habitude chez Signé, nous avons un très bel album (je ne suis pourtant pas super fan de l'illustration de couverture qui semble pourtant avoir été envisagée très vite) agrémenté d'un joli cahier final avec découpage du scénario, commentaires du dessinateur sur ses croquis préparatoires et explications de développement du scénariste. Du tout bon au niveau éditorial.



L'échec de Zaroff sur sa précédente chasse à l'homme l'a laissé dépressif. Réfugié avec ses hommes sur une nouvelle île, il découvre un jour une caméra devant le portail de son fort: la fille d'une de ses victimes a décidé de se venger et lance une chasse dont la proie n'est autre que la sœur et les neveux du comte. La situation chasseur/chassé semble s'inverser. Mais une fois sur le terrain, qui sera le prédateur le plus féroce?



François Miville-Deschêne fait partie de ces dessinateurs qui teasent beaucoup sur les réseaux sociaux et cette peinture de couverture, étrange avec ce vert et le look du comte circule depuis plusieurs mois, créant une envie certaine. Surtout depuis que j'ai découvert l'auteur en feuilletant en librairie l'intégrale de la saga d'antic-fantasy Reconquêtes, album qui m'a conquis autant par son scénario que par son graphisme quasi parfait. Car le dessinateur québécois est probablement l'un des plus techniques de la BD franco-belge. Juste pour vous prévenir: la lecture des pages de Zaroff ne souffrent d'aucun défaut esthétique! Concernant Sylvain Runberg je l'ai découvert sur la formidable série SF Warship Jolly Roger et je retiens deux choses: d'une part sa capacité à s'adjoindre la collaboration d'excellents dessinateurs, d'autre part l'imprévisibilité de ses scénarios, ce qui les rend très intéressants.



N'ayant ni lu ni vu La chasse du Comte Zaroff le projet n'avait aucune raison de m'attirer. Pourtant il se justifie par lui-même dans cet étonnant équilibre que les auteurs parviennent à insuffler à leur album, qui jouit de la mythologie du personnage avec la liberté d'une intrigue originale. Ou plutôt une revisitation. Un peu comme ce qu'a fait Abrams sur StarWars7 en remakant Un nouvel espoir. Du coup on passe les premières pages à se concentrer pour comprendre la chronologie des évènements précédents et le who is who. Je vous épargnerais une recherche internet inutile: hormis Zaroff et les personnages présents dans l'introduction tout ce que vous verrez dans l'album est original. Pourtant il s'insère avec fluidité et l'on a vraiment l'impression que tout cela est issu de l'ouvrage original. Cela s'appelle un background et Runberg est très doué pour développer ce hors champ qui donne une consistance à toute bonne histoire.



Mais le cœur de l'ouvrage est l'aventure, avec une recette simple: un méchant (très) charismatique, une bande de bandits très armés avec à leur tête une héritière contestée par ces machos irlandais, un environnement naturel plein de pièges, d'animaux sauvages et de décors grandioses,... Soyons clairs, le vrai héros de l'histoire est Zaroff et les auteurs se cachent à peine de leur envie de nous narrer ses prouesses. Il est un monstre mais est chassé par des bras cassés pas forcément plus vertueux. Fiona (la chasseuse) est également réussie avec son guide brésilien, sorte de crocodile Dundee. Mais la donzelle au caractère bien trempé reste dans l'ombre de ce que cherchent à nous narrer Runberg et Miville-Deschênes: ce génie du mal est invincible pour peu qu'aucun tiers ne vienne fausser ses plans. On réalise ainsi progressivement que l'enjeu n'est pas de savoir si Zaroff va s'en sortir mais plutôt combien d'irlandais survivront...



L’île est un décors improbable mais grandiose, avec des formations géologiques incroyables et des panoramas qui semblent presque issus de mondes Fantasy. Surtout, le dessinateur se régale dans ses palettes de couleurs, ses décors de jungle, ses falaises, ses arrières plans aussi détaillés que les personnages, il semble à l'aise partout. Du fait de l'histoire on peut ressentir une légère monotonie d'environnement mais l'action et la qualité du trait font que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Disons pour chipoter que la partie graphique est légèrement moins impressionnante que sur ses derniers albums, mais cela reste techniquement parfait, notamment dans ces visages et expressions, tous spécifiques et totalement crédibles. Un sacré artiste.



Zaroff est typiquement le genre d'album au sujet minimaliste mais que la seule réalisation (sans faute) propulse au rang de blockbuster de la BD. Quand un album vous permet de découvrir deux grands artistes, vous donne envie de lire le texte d'inspiration et vous régale les yeux, il est difficile de résister. Si vous aimez l'aventure et les beaux dessins de style classique, courez, Zaroff est peut-être déjà derrière vous...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          40
La Vengeance de Zaroff

BD piochée à la médiathèque, je ne connaissais pas la nouvelle, ni son adaptation cinématographique.

Très belle découverte, le dessin est réussi, et l’histoire est originale.

En effet, pour une BD dont l’action se déroule pendant la seconde guerre mondiale, le déroulé est différent de ce que j’avais déjà pu lire.

Un bon album, je vais chercher la nouvelle pour avoir la genèse de l’histoire
Commenter  J’apprécie          30
La Vengeance de Zaroff

Où l'on retrouve l'innénarrable comte.



Runberg, le scénariste, n'a manifestement pas résisté à allonger encore la saga du comte Zaroff, en le mettant cette fois en scène dans sa Russie natale en pleine seconde guerre mondiale. Sorte de super-héros maléfique -- il ne craint pas le froid, ne dort presque jamais, ne laisse pas de trace dans la neige et peut bricoler des pièges mortels avec deux morceaux de bois mort... -- Zaroff travaille pour les alliés pour des raisons qui lui sont propres, et avant tout parce que cela lui procure l'occasion d'une bonne partie de chasse. Le dessin encore une fois sert parfaitement le propos, et le visage de Zaroff, ses yeux surtout, en font une sorte de prédateur, un loup solitaire simultanément dangereux et fascinant, presque séduisant. J'ai assez rapidement renoncé à compter ses victimes, dans un camp comme dans l'autre. L'un des protagonistes ne s'exclame-t-il pas "Ce dingue tue comme il respire !". On ne saurait mieux dire, et, sans être indispensable, cet album nous permet de suivre le chasseur dans un décor et une ambiance bien différents du précédent, et tout aussi bien rendus.

Commenter  J’apprécie          30
La Vengeance de Zaroff

Deuxième tome de la série avec, comme personnage principal, le général Zaroff. Ont apprend encore plus sur lui, sur les raisons qui l'ont poussés à devenir cet homme froid et pragmatique. Dans cet opus, il se retrouveras dans sa Russie natale pour y retrouver une jolie physicienne qui nous ramène dans leur passé commun.

Je dois avouer que j'ai préférée La vengeance de Zaroff au premier tome. Plus sauvage, plus sombre. Peut être parce que nous connaissons déjà ce dont le général est capable et présageons le pire. Et que dire des scènes dans les congères russes!
Commenter  J’apprécie          30
Zaroff

Des "héros" cinglés avec un sérieux pet au casque, que ce soit au cinéma où en bd, on en croise beaucoup. Énormément même. Mais alors ce Zaroff il est au sommet ! Un vrai furieux !



Un gang mafieux nord américain débarque en Amérique du Sud sur une île où notre "chasseur" Zaroff se cache. Les mecs arrivent en costard cravate avec leur gros flingues pour se venger. Une grosse et sauvage chasse à l'homme s'engage.

Du sang partout, des corps démembrés en nombres, etc...

Rien de crédible dans cette bd, pleine de rebondissements et d'action...

Et pourtant ça fonctionne ! On jubile devant les morts toutes plus violente les unes que les autres.



Je lirais le tome 2 qui vient de sortir !
Commenter  J’apprécie          30
Zaroff

Un mauvais comte fait de bons ennemis



Un aristocrate russe, le comte Zaroff, a pour passion, la chasse, qu'il pratique sur son île privée, au large du Brésil. Jusque là, rien à dire, c'est quand même plus classe que d'aller piéger des ortolans ou dégommer des palombes entouré de brutes avin...de défenseurs de la Nature.

Mais le politiquement correct qui s'insinue partout, tiquera sans doute à l'idée que Zaroff ne chasse à titre exclusif, que l'être humain.



Toujours est-il que notre aristocrate pratique tranquillement son art en ce mois d'avril 1932, quand le destin va mettre sur son chemin, Sanger Rainsford, un américain, chasseur émérite lui aussi, qui passant aux abords de l'île en bateau, tombe accidentellement à l'eau (une tradition US qui se perpétue depuis, de Natalie Wood en Dennis Wilson). Rainsford parvient à gagner le rivage de l'île maudite et se retrouve évidemment, traqué par le comte chasseur. Mais, déjouant les pièges, il finit par s'échapper, non sans avoir enfermé Zaroff, dans la propre cage où il gardait ses chiens nourris à la salade depuis 15 jours.

De retour en Amérique, Rainsford raconte sa mésaventure. Son récit alerte la fille d'une des victimes de Zaroff, chef de la mafia bostonienne qui a son tour, va déclencher une chasse à l'homme, Zaroff étant bien entendu, toujours vivant..



Il y a souvent de bonnes surprises dans la collection "Signé" du Lombard et en voici une.



L'histoire à base de "survivalisme"pervers est directement issue du roman de Richard Connell et le prolonge de manière plutôt habile, même si à un moment, j'ai eu un doute par rapport à la temporalité du récit.



Mais le choc est surtout dû au dessin. Je ne connaissais pas François Miville-Deschênes, mais cré vin diou, le bonhomme sait dessiner hommes, animaux et jungle comme peu en sont capables, et de surcroit, mettre en couleurs.

C'est remarquable !



Le comte n'est pas bon mais c'est très bien quand même.
Commenter  J’apprécie          30
Zaroff

•CONTEMPLATION•

🦊 Mais quelle merveille de bande dessinée ! Oui contemplation car la beauté de ces dessins sont assez exceptionnels. le scénario de Sylvain Runberg m'a rendu extrêmement enthousiaste. En 1932, un général russe raffiné, assez smart, dandy sur les bords qui vit en pleine jungle citant Marc Aurèle. le décor est planté. Sauf que la chasse est son activité principale, la chasse ? Quoi d'original la dedans ? C'est une chasse à l'Homme en réalité qui le réjouit. Au large du Vénézuela, les navires qui s'aventurent sur cette ile n'en ressortent en principe jamais vivants. En s'attaquant à l'un des chefs de la mafia irlandaise à Boston, le cercle vicieux va débuter. Sa fille va ainsi vouloir se venger pour se rendre sur cette ile. Ce qui donnera une vision absolument détonnante d'un chassé croisé qui prend tout son sens•••

🦊 Adapté du roman « le jeu le plus dangereux » de Richard Connell et du film « les chasses du comte Zaroff » dont je ne connais nullement l'existence, cet album m'a envouté. le genre d'album que tu aimerais qu'il ne se termine jamais, qu'il y ait une suite éternelle. Tous les personnages deviennent tour à tour des chasseurs et des proies. François Miville-Deschênes est un artiste du dessin réaliste, je n'avais encore que bien peu connu un style aussi poignant et incisif. La jungle, les costumes et l'ambiance pesante notamment, éclatent tant par leur beauté visuelle que par l'atmosphère qui y règne. Puis ces couleurs, criardes, à la fois pastel, à la fois éclatantes dans un univers sombre et ombragé. L'album est direct, efficace, condensé en 76 pages de pur bonheur, c'est simple il est passé déjà trois fois sous mes yeux. La parallélisme des deux actions menées par Flanagan et Zaroff sont menées avec délectation et finesse. L'évolution du personnage phare qu'est Zaroff, s'effectue tout au long de l'album, assez froid et au flegme intransigeant, il en devient submergé par l'émotion et l'excitation que lui procure cette chasse•••



Intégralité des chroniques sur Instagram et Blog (adresse sur profil)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de François Miville-Deschênes (328)Voir plus

Quiz Voir plus

QUESTIONNAIRE LE CID

Qui aime secrètement Rodrigue?(Acte 1)

Chimène
L'infante
Elvire
Leonor

16 questions
536 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cid de Pierre CorneilleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}