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3.63/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ancien directeur juridique de la Banque postale, docteur en droit et économie des entreprises, co-auteur de La Propriété à la lumière de la doctrine sociale de l’Église (Téqui, 2022).

François Schewerer est l’arrière-petit-fils de l’amiral Schwerer, auquel il a consacré une biographie : Antoine Schwerer. De la royauté à la monarchie. (2021).

Source : aleteia
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Ce qu il faut aussi retenir c'est que, pour Courbet, si l’obéissance est primordiale, elle n’est pas sans limite. Tant qu’elle met en jeu une connaissance technique, une préférence personnelle ou même un simple sentiment, elle est indiscutable et doit être indiscutée. Mais, dès lors qu’elle touche à la conscience alors l’objection n’est pas seulement légitime, elle est un devoir, car, de ce fait, le chef sort de son domaine d’autorité. Cependant, on ne doit jamais mettre son chef devant un fait accompli ; il faut l'informer au plus tôt de ce qui est pour soi inacceptable. C’est bien aussi pourquoi il faut anticiper les situations possibles et, pour cela, être attentif à ce qui pourrait conduire son chef à exiger quelque chose à quoi on ne pourrait consentir.
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Pour autant, et même s'il est des domaines dans lesquels il se complait plus que dans d’autres, il ne laisse aucune discipline à l’abandon. C'est que « pour lui, le chef ne mérite ce nom que s'il est capable de diriger les services de tous les hommes qu'il a sous ses ordres » ; et pour les bien diriger, il doit les comprendre intimement et s’en faire comprendre complètement.

(…)

Officier de la Légion d’Honneur en janvier 1870, Courbet est nommé commandant de l’aviso à vapeur de 1ère classe Talisman le 1er mars. Ce bâtiment très moderne pour l’époque, est armé de six canons dont deux en barbette et un en chasse.

En prenant possession de son bateau, pour son premier commandement, il se fixe une ligne de conduite qu'il suivra par la suite tout au long de sa carrière. « II voulait, puisqu'il avait l'honneur d'être chef inspirer la confiance à ses hommes par ses talents et son expérience, s’en faire respecter par la droiture de son caractère et sa justice et s’en faire aimer par son dévouement et sa bienveillance ». Cette ligne de conduite est complétée par l’exigence d'une obéissance totale de la part de ceux dont il est le chef.
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Anatole Courbet est rapidement appelé à l’état-major de l'amiral Bouēt-Willaumez, qui le notera quelques temps plus tard : « excellent marin, quoique provenant de l'École polytechnique ».

Cette appréciation révèle aussi la grande admiration que l'amiral Bouēt-Willaumez porte au jeune Courbet, car, à cette époque, les marins considèrent que les polytechniciens qui font carrière dans la Royale sont peut-être de brillants ingénieurs, mais qu'ils se montrent de piètres navigateurs ; ils connaissent mieux les mathématiques que la mer. Courbet est donc complètement « adopté » par les marins et, pour ceux qu'il a sous ses ordres, nul ne se préoccupe de savoir ce qu'il a fait comme étude.
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Un autre aspect du personnage transparaît encore largement à cette époque au point que ses biographes ne manquent pas de le souligner une nouvelle fois.

Exigeant dans le travail, il est « à sa table ou dans son salon, un maître de maison accompli, aimable sans banalité et s’entendant à merveille à mettre à l’aise les plus timides, tout en maintenant les distances. Professeurs et élèves ont gardé le souvenir du tact parfait avec lequel il savait, dans la causerie du soir, continuer incidemment les leçons de la journée, donnant à chacun la facilité d exposer ses idées, ses appréciations sur les travaux ou les expériences journalières, s’assurant ainsi que tout était bien compris, que tout serait bien mené, car la préoccupation du service ne le quittait guère. Lui, si sévère dans le commandement, était alors d'une extrême bienveillance, ménageant tous les amours-propres avec une délicatesse presque féminine. Auditeur attentif, il prévoyait l erreur avant qu’elle n'arriva sur les lèvres du causeur, et l'arrêtait aussitôt par cette phrase devenue légendaire : « Mon ami, mon ami, distinguons, ne confondons pas ». Puis simplement, en quelques mots, il éclaircissait la question douteuse et remettait l’officier dans le bon chemin ».
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Son capitaine de pavillon, le commandant Parrayon, ramène en France la dépouille du chef à bord du Bayard, Ies vergues apiquées en pantenne. Le 24 juillet 1885,le navire mouille aux Seychelles et le 13 août à Port-Said. Partout où le bâtiment passe lors de ce retour, tous Ies gouvernements, de quelque bord qu'ils soient et à quelque religion qu'ils appartiennent, font rendre les honneurs militaires. A Mahé, l’évêque célèbre un office religieux public où la foule se presse autour du cercueil. La Cour impériale de Chine aussi rend un hommage public à ce grand et noble adversaire.
(…)
À son arrivée sur la terre de France, il est officiellement attendu par l'amiral Krantz, accompagné des amiraux Baux et de Boisoudy ainsi que du général de Lonclas. Tous les marins auraient voulu qu’il fût accueilli à Toulon où l’archevêque d’Aix, Monseigneur Forcade, avait préparé la cérémonie. Mais il n’en est pas ainsi, ce qui conduit le prélat à écrire au préfet maritime : « En choisissant pour le débarquement la plage des Salins, la plus triste de toute la Provence, les hommes politiques pouvaient avoir leur dessein ; mais Dieu avait le sien. On eût dit qu'en évitant aux restes mortels de Courbet l’éclat banal des pompes humaines, il leur réservait, en ce lieu retiré, une compensation plus durable : celle des souvenirs. Courbet mort était débarqué aux Salins d'Hyères, le 25 août 1885, au même point de la côte où, six cent trente et un ans auparavant — le 12 juillet 1254 —, le roi saint Louis, venant de Saint-Jean d’Acre, débarquait avec ses deux fils et Marguerite de Provence. Cette date de l’arrivée des restes mortels de Courbet est celle du départ de saint Louis d’Aigues-Mortes pour la première croisade — 25 août 1218 —; la date de sa mort devant Tunis, à Carthage - 25 août 1270 —, au milieu de son armée en pleurs. À cette même date, dans les mêmes lieux, au sommet de l'antique Birza, le 25 août 1864, Courbet, aide de camp de l’amiral Bouët-Willaumez, fut chargé des préparatifs du service solennel célébré en l’honneur du saint roi par la flotte française, mouillée à la goulette. Enfin, le 25 août 1884, après le bombardement des forts de Thuan-an, Courbet obtient du roi de Hué la signature du traité qui nous livre le Tonkin et l'Annam »
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Le chef que les marins arrivés sur le Rigault de Genouilly venu rejoindre l’escadre de l'amiral Courbet, découvrent après le combat de Fou-Tchéou ne ressemble quasiment à aucun de ceux qu’ils avaient connu jusque-là. « Personne ne cherchait moins que lui la popularité. Son extrême froideur, son masque impassible, la façon toujours courtoise, mais jamais familière, dont il parlait aux hommes, semblaient de nature à élever un mur entre lui et ses subordonnés. Cependant, je crois que jamais un chef n’a été respecté, admiré et aimé autant que l'Amiral Courbet l’a été par ceux qui ont eu l’honneur de servir sous ses ordres, et je suis certain que jamais chef n’a été plus digne de l’absolue confiance que nous avions en lui (...) Nous savions tous que sa froideur n’était qu’apparente que son cœur était chaud, qu'il souffrait de nos fatigues, de la dure existence que nous menions. Et puis il y avait chez lui autre chose qui avait je crois contribué à sa grande popularité. C'était son admirable bravoure. Il n’admettait pas qu'un chef après avoir préparé minutieusement une opération de guerre pût se séparer de ceux qui allaient l’exécuter ».
(…)
L’exemple qu'il donne à tous porte d’autant plus que chacun sait qu'il n’approuve pas toujours les mesures que son Gouvernement lui prescrit de prendre. Il n’est pas nécessaire d’approuver pour obéir, tant que cela ne heurte pas la conscience. «Jamais son entourage militaire ne surprit un murmure sur ses lèvres. Il obéissait toujours, mettant la France au-dessus de ses préférences particulières et s’efforçant constamment de servir la patrie, d'être utile à son pays ». Cette obéissance scrupuleuse et silencieuse ne l’empêche pas de confier à ses intimes ses états d'âme. C'est que, pour lui, « la hiérarchie a ses lois, la disciplines ses règles ; mais la conscience a ses droits et ses devoirs : nul n’a le pouvoir d'y toucher ».
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« Courbet eut une inspiration audacieuse. Où les navires ne pouvaient se risquer au hasard, des canots avaient chance d'être plus heureux. Où le canon ne pouvait s’employer, la torpille devait réussir. Courbet, n’avait pas de torpilleurs. Mais les canots à moteurs du Bayard pouvaient être équipés en porte-torpilles... ».

Ces «porte-torpilles» étaient, même pour l’époque, des engins rudimentaires : « Au bout d'une hampe de 8 mètres est fixé l’engin, marmite à antennes contenant 13 kilogrammes de fulmi-coton. Pour attaquer, on pousse la hampe en dehors. Elle s'incline, la torpille s'immerge et explose électriquement dès qu'une des antennes touche la coque de l’ennemi. Le canot n’a plus alors qu'à s’en aller, si le tir de l’adversaire ne la pas envoyé par le fond »....

Au moment décisif il fallait inverser le moteur afin que « le canot conserve juste assez d'élan pour arriver jusqu’au navire sans s’écraser contre lui ».
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Pierre Loti a laissé un témoignage émouvant de la façon dont fut ressentie la mort de cet homme de cœur : « Les gens qui sont en France ne peuvent guère comprendre ces choses — ni la consternation jetée par cette nouvelle, ni le prestige qu'il avait, cet amiral, sur son escadre —. Dans les journaux, on lira des éloges de lui plus ou moins bien faits : on lui élèvera quelque part une statue ; on en parlera huit jours dans notre France oublieuse ; — mais assurément on ne comprendra jamais tout ce que nous perdons en lui, nous, les marins. —Je crois d'ailleurs que, pour sa mémoire, rien ne sera si glorieux que ce silence spontané et cet abattement de ses équipages».

(…)

Claude Farrère ajoutera en 1952 : « Courbet était adoré, à cause de sa sévérité même, de sa rigueur, de sa justice stricte et de son cœur admirable, qu'il ne laissait jamais apercevoir sauf aux mourants». Quant aux membres des équipages qui ont servi sous ses ordres, ils disaient simplement : « Celui-là qu’est un matelot ».
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Comment ne pas songer, en méditant sur ce succès, au portrait que le jeune lieutenant de vaisseau qui servait sur la Triomphante, Julien Viaud, alias Pierre Loti, a donné de son chef ?
« II se montrait très avare de ce sang français. Ses batailles étaient combinées, travaillées d’avance avec une si rare precision que le résultat souvent foudroyant, s’obtenait toujours en perdant très peu des nôtres ; et ensuite, après l’action qu'il avait durement menée avec son absolutisme sans réplique, il redevenait un autre homme, très doux, s’en allant faire le tour des ambulances, avec un bon sourire triste ».

Avare du sang français, il l’a toujours été aussi de celui de ses adversaires. Jamais il ne poursuit un ennemi en déroute : « Cessez le feu, commande-t-il alors, ce n'est plus qu’un troupeau inoffensif».
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Ce qui est le moteur de toute sa vie est son idéal de servir : servir sa patrie, servir sa famille et servir sa religion, même si, comme il l'avouera lui-même en 1876, à l'école Polytechnique il avait « jeté par-dessus bord » sa pratique de la religion. Uniquement sa pratique, car ajoutera-t-il, il n'en gardait pas moins entière sa foi : le feu a toujours couvé sous la cendre et la braise n'a jamais été étouffée.
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