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EAN : 9782373000825
Temporis (02/02/2023)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Figure emblématique de la Royale, l’amiral Courbet (1883-1885) devint célèbre par ses campagnes victorieuses au Tonkin et dans les mers de Chine pendant la guerre franco chinoise de 1883-1885. Grâce à elles la France récupéra le Tonkin et l’Annam pour constituer avec la Cochinchine, le Cambodge et le Laos, l’Indochine Française. Les Français occupèrent alors, sur ordre de Jules Ferry, Formose et les iles Pescadores, – aujourd’hui revendiquées par la Chine- pour disp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Arrière petit fils de l'Amiral Antoine Schwerer (1862-1936), l'auteur explore ses archives familiales et nous propose de se mettre « à l'école de l'Amiral Courbet ».

Né en 1827, Amédée Courbet est admis à l'école polytechnique en 1847, participe à la révolution de 1848 et rejoint la Marine. Instructeur à l'école de canonnage en 1860, il perfectionne les matériels d'artillerie et les méthodes de tir. Commandant en 1874 l'école des torpilles dans l'Ile d'Oléron il se passionne pour cette innovation. En 1880 il est nommé gouverneur de la Nouvelle-Calédonie et promu contre-amiral. En 1883 à la tête de l'escadre des mers de Chine, il conquiert la citadelle de Hué, oblige l'empereur d'Annam à la paix (Traité de Hué, août 1883), bat les Pavillons Noirs et occupe Son-Tay et une partie du delta du Tonkin. Promu vice-amiral en 1884, il attaque les forts de Fou-Tchéou, force les passes de la rivière Min et torpille une partie de la flotte chinoise, puis débarque à Formose et s'empare des îles Pescadores. Il meurt à bord de son navire-amiral, le Bayard, en rade de Makung, le 11 juin 1885, épuisé par la crise du Tonkin et la chute de Jules Ferry le 30 mars 1885.

Sous ses ordres ont servi Antoine Schwerer, Julien Viaud (Pierre Loti) et de nombreux officiers qui s'illustrèrent durant la première guerre mondiale.

Plusieurs biographes ont déjà immortalisé l'Amiral :
- Paul Chack (commandant l'artillerie du croiseur Courbet en 1914) : « Courbet, le vainqueur de Fou-Tchéou »,
- Georges-Gustave Toudouze : «La vie héroïque de l'Amiral Courbet »
- Claude Farrère : « L'amiral Courbet, vainqueur des mers de Chine »

L'essai de François Schwerer se distingue en se focalisant sur les principes, les valeurs et les règles de vie qui animaient Amédée Courbet et qui peuvent inspirer aujourd'hui tout responsable ayant charge d'âmes, qu'il soit officier, chef d'entreprise, animateur de club sportif ou président d'association 1901. En relisant les témoignages des marins qui ont servi sous ses ordres, des élèves qu'il a formé ou les fiches de notation de ses supérieurs, l'auteur analyse la méthode de celui qui fut ingénieur, officier, gouverneur, commandant d'une division navale et chef de guerre. Il montre en quoi une saine autorité élève une équipe. Il rappelle que le respect de la discipline n'est pas la servilité et que Courbet, homme de foi, officier dans un contexte assez conflictuel entre l'église et la république, sut, comme gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, placer le sabre et le goupillon dans une saine laïcité. La « méthode Courbet » mena son escadre à la victoire, sans trop de pertes humaines.

Intéressant et original, cet ouvrage lu dans le cadre d'une opération Masse Critique (merci aux Editions Temporis et à Babelio), est à la fois une biographie et une réflexion sur « le management ». Au lecteur curieux d'en savoir plus sur la colonisation et le Vietnam je suggère le maitre livre de Philippe Héduy «  Histoire de l'Indochine. La perle de l'Empire, 1624-1954 ».

PS : ma lecture de Vaincre en mer au XXIe siècle
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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cette biographie se révèle être plutôt une agiographie. En effet, l'auteur nous fait l'éloge de l'amiral Courbet a presque toutes les pages. Ce qui devient au final assez ennuyeux. Heureusement aux derniers chapitres l'auteur se décide enfin à nous décrire les opérations en Extrême-Orient.
Même ces chapitres restent décevants, l'auteur survole les opérations et retombe dans son travers, descriptions repétitives des qualités de ce grand marin qui a sacrifié sa santé pour servir son pays.
L'ouvrage reste décevant.
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Merci au éditions Temporis pour ce livre reçu dans le cadre de la #massecritiquebabelio non fiction de @babelio_
Je connaissais l'Amiral Courbet. Pour avoir servi de nombreuses années dans la Marine Nationale, j'ai navigué sur quelques bâtiments dont certains avaient le nom d'illustres marins, Surcouf, Courbet ou bien Duquesne.
L'ouvrage est très bien documenté et s'appuie sur des références pertinentes. Pour les amoureux de l'histoire et des hommes qui en furent les porteurs, ce livre est essentiel. Il permet de découvrir le marin qu'était Courbet mais également, l'ingénieur, l'artificier et l'homme droit et intègre. le seul but qui l'anima tout au long de son existence fut de servir la France.
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Je m'étais inscrite sur masse critique par curiosité sur cet amiral que je ne connaissais pas. J'espérais aussi en apprendre un peu plus sur ce qui s'est passé dans les mers de Chine au XIXe siècle. C'est un épisode de l'histoire de France qui m'est plutôt inconnue.
On sent que l'auteur admire énormément le personnage, sa rectitude, son attitude d'homme de mer et de commandement. A aucun moment, on ne sent la moindre petite critique. C'est presque trop. Mais l'ouvrage se lit aisément, les chapitres sont assez courts. Les illustrations par contre ne sont pas très expliquées, c'est dommage.
En résumé, c'est un livre agréable, même s'il manque un peu de profondeur et d'analyse sur la situation géopolitique.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Son capitaine de pavillon, le commandant Parrayon, ramène en France la dépouille du chef à bord du Bayard, Ies vergues apiquées en pantenne. Le 24 juillet 1885,le navire mouille aux Seychelles et le 13 août à Port-Said. Partout où le bâtiment passe lors de ce retour, tous Ies gouvernements, de quelque bord qu'ils soient et à quelque religion qu'ils appartiennent, font rendre les honneurs militaires. A Mahé, l’évêque célèbre un office religieux public où la foule se presse autour du cercueil. La Cour impériale de Chine aussi rend un hommage public à ce grand et noble adversaire.
(…)
À son arrivée sur la terre de France, il est officiellement attendu par l'amiral Krantz, accompagné des amiraux Baux et de Boisoudy ainsi que du général de Lonclas. Tous les marins auraient voulu qu’il fût accueilli à Toulon où l’archevêque d’Aix, Monseigneur Forcade, avait préparé la cérémonie. Mais il n’en est pas ainsi, ce qui conduit le prélat à écrire au préfet maritime : « En choisissant pour le débarquement la plage des Salins, la plus triste de toute la Provence, les hommes politiques pouvaient avoir leur dessein ; mais Dieu avait le sien. On eût dit qu'en évitant aux restes mortels de Courbet l’éclat banal des pompes humaines, il leur réservait, en ce lieu retiré, une compensation plus durable : celle des souvenirs. Courbet mort était débarqué aux Salins d'Hyères, le 25 août 1885, au même point de la côte où, six cent trente et un ans auparavant — le 12 juillet 1254 —, le roi saint Louis, venant de Saint-Jean d’Acre, débarquait avec ses deux fils et Marguerite de Provence. Cette date de l’arrivée des restes mortels de Courbet est celle du départ de saint Louis d’Aigues-Mortes pour la première croisade — 25 août 1218 —; la date de sa mort devant Tunis, à Carthage - 25 août 1270 —, au milieu de son armée en pleurs. À cette même date, dans les mêmes lieux, au sommet de l'antique Birza, le 25 août 1864, Courbet, aide de camp de l’amiral Bouët-Willaumez, fut chargé des préparatifs du service solennel célébré en l’honneur du saint roi par la flotte française, mouillée à la goulette. Enfin, le 25 août 1884, après le bombardement des forts de Thuan-an, Courbet obtient du roi de Hué la signature du traité qui nous livre le Tonkin et l'Annam »
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Le chef que les marins arrivés sur le Rigault de Genouilly venu rejoindre l’escadre de l'amiral Courbet, découvrent après le combat de Fou-Tchéou ne ressemble quasiment à aucun de ceux qu’ils avaient connu jusque-là. « Personne ne cherchait moins que lui la popularité. Son extrême froideur, son masque impassible, la façon toujours courtoise, mais jamais familière, dont il parlait aux hommes, semblaient de nature à élever un mur entre lui et ses subordonnés. Cependant, je crois que jamais un chef n’a été respecté, admiré et aimé autant que l'Amiral Courbet l’a été par ceux qui ont eu l’honneur de servir sous ses ordres, et je suis certain que jamais chef n’a été plus digne de l’absolue confiance que nous avions en lui (...) Nous savions tous que sa froideur n’était qu’apparente que son cœur était chaud, qu'il souffrait de nos fatigues, de la dure existence que nous menions. Et puis il y avait chez lui autre chose qui avait je crois contribué à sa grande popularité. C'était son admirable bravoure. Il n’admettait pas qu'un chef après avoir préparé minutieusement une opération de guerre pût se séparer de ceux qui allaient l’exécuter ».
(…)
L’exemple qu'il donne à tous porte d’autant plus que chacun sait qu'il n’approuve pas toujours les mesures que son Gouvernement lui prescrit de prendre. Il n’est pas nécessaire d’approuver pour obéir, tant que cela ne heurte pas la conscience. «Jamais son entourage militaire ne surprit un murmure sur ses lèvres. Il obéissait toujours, mettant la France au-dessus de ses préférences particulières et s’efforçant constamment de servir la patrie, d'être utile à son pays ». Cette obéissance scrupuleuse et silencieuse ne l’empêche pas de confier à ses intimes ses états d'âme. C'est que, pour lui, « la hiérarchie a ses lois, la disciplines ses règles ; mais la conscience a ses droits et ses devoirs : nul n’a le pouvoir d'y toucher ».
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Pour autant, et même s'il est des domaines dans lesquels il se complait plus que dans d’autres, il ne laisse aucune discipline à l’abandon. C'est que « pour lui, le chef ne mérite ce nom que s'il est capable de diriger les services de tous les hommes qu'il a sous ses ordres » ; et pour les bien diriger, il doit les comprendre intimement et s’en faire comprendre complètement.

(…)

Officier de la Légion d’Honneur en janvier 1870, Courbet est nommé commandant de l’aviso à vapeur de 1ère classe Talisman le 1er mars. Ce bâtiment très moderne pour l’époque, est armé de six canons dont deux en barbette et un en chasse.

En prenant possession de son bateau, pour son premier commandement, il se fixe une ligne de conduite qu'il suivra par la suite tout au long de sa carrière. « II voulait, puisqu'il avait l'honneur d'être chef inspirer la confiance à ses hommes par ses talents et son expérience, s’en faire respecter par la droiture de son caractère et sa justice et s’en faire aimer par son dévouement et sa bienveillance ». Cette ligne de conduite est complétée par l’exigence d'une obéissance totale de la part de ceux dont il est le chef.
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Un autre aspect du personnage transparaît encore largement à cette époque au point que ses biographes ne manquent pas de le souligner une nouvelle fois.

Exigeant dans le travail, il est « à sa table ou dans son salon, un maître de maison accompli, aimable sans banalité et s’entendant à merveille à mettre à l’aise les plus timides, tout en maintenant les distances. Professeurs et élèves ont gardé le souvenir du tact parfait avec lequel il savait, dans la causerie du soir, continuer incidemment les leçons de la journée, donnant à chacun la facilité d exposer ses idées, ses appréciations sur les travaux ou les expériences journalières, s’assurant ainsi que tout était bien compris, que tout serait bien mené, car la préoccupation du service ne le quittait guère. Lui, si sévère dans le commandement, était alors d'une extrême bienveillance, ménageant tous les amours-propres avec une délicatesse presque féminine. Auditeur attentif, il prévoyait l erreur avant qu’elle n'arriva sur les lèvres du causeur, et l'arrêtait aussitôt par cette phrase devenue légendaire : « Mon ami, mon ami, distinguons, ne confondons pas ». Puis simplement, en quelques mots, il éclaircissait la question douteuse et remettait l’officier dans le bon chemin ».
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Ce qu il faut aussi retenir c'est que, pour Courbet, si l’obéissance est primordiale, elle n’est pas sans limite. Tant qu’elle met en jeu une connaissance technique, une préférence personnelle ou même un simple sentiment, elle est indiscutable et doit être indiscutée. Mais, dès lors qu’elle touche à la conscience alors l’objection n’est pas seulement légitime, elle est un devoir, car, de ce fait, le chef sort de son domaine d’autorité. Cependant, on ne doit jamais mettre son chef devant un fait accompli ; il faut l'informer au plus tôt de ce qui est pour soi inacceptable. C’est bien aussi pourquoi il faut anticiper les situations possibles et, pour cela, être attentif à ce qui pourrait conduire son chef à exiger quelque chose à quoi on ne pourrait consentir.
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