Françoise Grandhomme

Quand il fait jour, on aperçoit Henri le saule rieur raconter des blagues au baobab qui se tord de rire et c'est pour cela qu'il finit, vous le savez bien, la tête à l'envers.

L'impossible peut surgir, p.91

Petite ombre se faufile
entre les gouttes du temps

Elle plane, elle plane
aile d'azur
au fil du vent

Dessine encore
Funambule les couleurs
Avec ton crayon papier
Sans perdre la note

C'est beau

Comme un grelot
D'enfance oubliée
Sur une plage en été

Ou...

Un attrape-rêve coquillages
Dans la cabane suspendue

Ça vibre
Ça ruisselle
Jusqu'au fond
De Moi

Comme une corde
Ou...
Des galets de velours

Dans la mare du ciel
un pinceau goutte
la couleur éclot
Le soleil
un water-lily

La forêt craque, baille, siffle, grommelle ou chuchote d'une voix d'écorce, des mots qui font battre son âme.

Une épée de silence tranche l'instant, le blessant d'une larme coquelicot.

Même la gomme ça laisse des traces.

Lire la beauté d'un espoir en éveil, sans larmes de sang, fait pâlir le tyran.

Être lent ne veut pas dire être paresseux.

La vie ne sera pas plus longue si tu vas plus vite.

Alors Sylvestre, conte les légendes d'antan quand il n'était encore que gland.

Trois ricochets de rire cascadent dans ma tête
comme des galets soleil crevant la nappe du ciel
Trois souvenirs éclatent
cisaillent ma grisaille.

.

Il me faudra m'habituer à ce mode de transport ultra coloré. Voyager sur une portée de musique tout en chevauchant les notes est, comment dire ...

Máhtto ne t’avait peut-être pas conseillé de chevaucher les rondes, voire les soupirs et les pauses, plutôt que les double- croches ? s’informe Octave d’un ton automne

Où l ' l'utopie d ' hier devient la réalité d ' aujourd'hui .

Tout ce qui a été créé, un jour a été rêvé, imaginé. Ou l'utopie d'hier devient la réalité d'aujourd'hui

Sophie lance une bouée de mots dans la houle, espérant y repêcher discrètement quelques indices.

- En plus ils font plein de bidules qui ne servent à rien. Comme pour combler un vide avec du vide ou jeter du silence dans le silence.

Mais les hommes, c'est simple, je crois qu'ils ne croient plus en la magie.

-Ce n'est pas étonnant, avec le progrès elle s'efface.

Les oiseaux pépient l'aube. Encore emmaillotée d'étoiles, Sophie voyage…