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Citations de Frantz Delplanque (51)


Il donnait rarement des informations sur le mobile du crime ou sur ses commanditaires. C’était à prendre comme un signe de confiance. On peut en déduire que Burger était à sa façon un bon professionnel, Marconi n’étant pas du genre à se tromper. Il y a eu un silence que le gamin et moi avons occupé à sourire.

– Ça ne m’intéresse pas de savoir, a dit Burger.

– Détendez-vous, Burger, on peut être un bon tueur sans devenir pompeux et funèbre.
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Un type à qui on commande un crime parfait et qui laisse son sang sur une serviette, trempe le pyjama de la victime et s’apprête à la noyer… c’est ce que j’appelle un mauvais.

Finalement, la mise en scène était assez réussie.

Le sèche-cheveux avait fait son travail avant de définitivement rendre l’âme. J’ai mis la serviette dans le sèche-linge avec le pyjama après l’avoir passée à l’eau écarlate. On n’avait plus qu’à attendre la fin du programme en regardant la nuit étoilée.
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– Les enquêteurs de la criminelle ne sont pas mobilisés sur les accidents domestiques impliquant des vieux – trop de personnes âgées dans cette région, ai-je ajouté.

J’ai transporté l’ancêtre dans la salle de bains. Il s’est à peine réveillé quand j’ai fait glisser son pyjama sur le carrelage.

– Mais enfin, monsieur, qu’est-ce que vous faites ?

– Je suis votre nouvelle infirmière, vous avez besoin d’un bain pour faire chuter la fièvre.

Burger avait eu plus de mal avec la vieille. Elle lui avait mordu l’oreille. C’était si douloureux qu’il en pleurait.

– Putain de vieille, a-t-il maugréé en s’épongeant l’oreille.

Après quoi, il l’avait jetée à l’eau toute habillée et s’apprêtait à la noyer.

– Pas d’eau dans les poumons ! Merde !
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– On va entrer par la porte. Leur chambre est au fond à gauche. Je vous rappelle que leur mort doit paraître naturelle.

Pas évident quand il s’agit du décès concomitant de deux individus, même très âgés. Mais la mort naturelle était ma spécialité, et Marconi m’avait confié la conduite des opérations.

Leur faire avaler une bonne dose de somnifère était trop aléatoire – il peut toujours y avoir vomissement –, j’avais opté pour l’électrocution.

– L’électrocution ?

– Ouais, l’électrocution.

Le coup du sèche-cheveux qui tombe dans l’eau de la baignoire. Un grand classique.

Burger faisait la moue. J’ai argumenté :

– Ils ont la réputation d’être aussi amoureux qu’au premier jour, personne ne trouvera rien à redire au fait qu’ils aient pris un bain à deux.

Restait à savoir si la baignoire était assez proche d’une prise électrique. La réponse fut oui, comme toujours.
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Une heure plus tard, nous étions garés devant une belle maison isolée. Une ferme landaise rénovée, au bout d’un long chemin sablonneux : piscine dans une ancienne grange, four à pain et puits traditionnels, poulailler perché, pelouses impeccables, arbres centenaires. Les premiers voisins devaient être à des kilomètres. Marconi nous avait fourni la clef, j’ai dit à Burger :

– On va entrer par la porte. Leur chambre est au fond à gauche. Je vous rappelle que leur mort doit paraître naturelle.

Pas évident quand il s’agit du décès concomitant de deux individus, même très âgés. Mais la mort naturelle était ma spécialité, et Marconi m’avait confié la conduite des opérations.
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Ce costard froissé avec des traces de sel.

Le mec revenait d’une mission et il s’y était pris comme un bourrin.

Rien de plus infâme qu’un mauvais burger,
à part peut-être des nuggets de poulet farineux.

Enquête de satisfaction auprès de la clientèle d’un fast-food français.
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J’ai longtemps cru que le fait de tuer vous plaçait automatiquement dans une situation de supériorité par rapport au commun des mortels.

Mon cul.
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Il avait pris un sacré coup de vieux. Est-ce que j’ai l’air moi aussi d’un vieillard désagréable et quadrangulaire ? Son costard était aussi froissé que sa face de tueur. Aucune classe. Juste de la bêtise et de la méchanceté. Purement ringard, comme dirait ma coiffeuse.
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Je l’ai quand même regardé, juste une fois, à la dérobée, pendant qu’il remuait le sucre dans son café. De toute évidence, il n’avait pas encore raccroché. Il avait l’air de ce qu’il est : un tueur à gage, brutal et sans scrupule. À se demander comment les gens font pour ne s’apercevoir de rien. Apprenez à les reconnaître, ceux qui gagnent leur vie en abrégeant celle des autres !
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Après ça, on a fait bien attention de ne pas s’observer. Je me suis plongé dans la lecture du journal. Une vieille actrice célèbre portait plainte contre un chirurgien qui lui avait raté son ravalement de façade. Par charité, je ne révélerai pas son nom.
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Mais il est bien là ! Il m’a salué sans l’ombre d’un sourire, en levant discrètement la main. Et j’ai fait de même. Les tueurs sont en général des gens solitaires, on ne leur connaît ni femme ni enfant et s’ils ont des amis, ils se gardent bien de les fréquenter. Je n’ai pas eu besoin de fouiller longtemps ma mémoire pour retrouver son nom.

Burger.

Moi qui voulais à tout prix saluer quelqu’un…
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Vraiment pas le bar louche. Je dirais même : un endroit pépère – et aussi mémère éventuellement. Les coupe-gorges sont plutôt du côté de Saint-Esprit, après la zone industrielle. Trop de va-et-vient, avec les paris mutuels urbains et le bureau de tabac, pour que des gens qui en ont gros sur la conscience puissent y établir leur repaire.
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Je ne m’attendais pas à croiser un jour un ancien collègue au PMU de Largos.
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Un jour, dans ma vie précédente, j’ai éprouvé ce qu’on appelle « un magnifique élan de fraternité ».

J’étais en train de dîner avec un collègue tueur, un sale type (il s’appelait Couture, comme le chanteur), à la terrasse d’une auberge dans un village de montagne, quand la terre s’est mise à trembler. Une secousse qui a duré à peine une poignée de secondes, mais si brutale qu’on s’est retrouvés par terre. Tombés de nos chaises, la table renversée. Un nuage de poussière s’était élevé dans la vallée. Quand il est retombé, on a pu mesurer l’étendue des dégâts : le village venait d’être l’épicentre d’un séisme de grande ampleur, tout s’était effondré, même l’église n’avait pas tenu le coup.

On a passé l’après-midi, mon collègue et moi, à porter secours aux blessés, à soulever des pierres et des poutres avec des villageois, pour dégager les rescapés des décombres. On entendait des cris atroces. On découvrait des gens dont la tête et le corps étaient fracassés. Mais on a sorti aussi des gens bien vivants qui nous remerciaient en pleurant, et j’ai aidé un petit garçon qui boitait à avancer en s’appuyant sur moi pour retrouver ses parents.

J’ai longtemps considéré que ça avait été le plus beau jour de ma vie.
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Un jour, dans ma vie précédente, j’ai éprouvé ce qu’on appelle « un magnifique élan de fraternité ».
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Ce matin, elle n’a pas ouvert et je reste les bras ballants, avec la frustration de ne pas avoir pu agiter la main. J’ai du retard à rattraper sur le plan affectif. Je ne suis plus aussi passionné par la solitude qu’autrefois. Lorsque j’étais tueur professionnel, je ne faisais jamais ce genre de choses : saluer une personne familière en agitant la main, guetter l’apparition d’un être cher.
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Dans le monde en péril où nous vivons – un monde apparemment sous contrôle et dans lequel il est difficile de faire un pas de côté –, un chemin de traverse est une aubaine, un fragment de paradis terrestre à conserver. Le monde est comme un vase brisé, à la valeur inestimable mais dont il ne reste que quelques morceaux, de rares connaisseurs s’y intéressent, on pourrait tout aussi bien les considérer comme des archéologues par anticipation. J’appartiens à cette catégorie d’illuminés.
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Elle s’est déplacée vers le Cap’tain. Les efforts qu’elle devait faire pour marcher dans le sable bandaient magnifiquement ses muscles fessiers. Elle était blonde, foutue comme une machine de guerre, la peau encore blanche mais ça n’allait pas tarder à dorer. Elle n’aurait pas déparé les armées de Poutine.

– T’es où ?

Le mec lui faisait signe depuis la dune.

– Ah, ouais, je te vois.

Ben oui, moi aussi, je le voyais. Il se trouvait à même pas cinquante mètres. Le téléphone portable, ça me dégoûte.

Cerveau trop sensible aux ondes…
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Malheureusement, ce genre d’embellie ne peut pas durer : la loi de l’emmerdement maximum, vous connaissez ? Ce n’est pas moi qui l’ai inventée. Une samba compressée comme si elle sortait d’une boîte de conserve est parvenue à mes oreilles encore à demi bouchées par l’eau de mer. La jeune femme s’est ruée sur son sac et en a extirpé un téléphone mobile.

– Allo ? Attends, je capte mal.
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Depuis que je suis à la retraite, je suis entré dans l’une des périodes les plus puériles de ma vie, j’ai presque retrouvé l’intelligence de mes quatorze ans, quand tout était instinctif et gai.
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