Comment ose-t-il s’en prendre à nous ? À toi le plus gentil des garçons et à moi qui tiens à peine debout. Ces gens qui polluent leurs âmes et qui détruisent leur chair alors que d’autres luttent pour les reconstruire me choquent.
Bizarrement, à cet instant, ce n'est pas pour moi que j'ai peur, mais pour toi. Je m'aperçois que c'est la première fois que tu vas te retrouver vraiment seul et sans moi. Qui va prendre soin de toi maintenant ?
J'ai entamé une course contre la maladie et compte tenu du contexte pandémique, mes chances de vaincre s'amoindrissent. Si j'en crois les statistiques, j'ai autant de probabilités de trouver un donneur que de gagner le gros lot au loto.
Je ne veux rien laisser paraître, mais j'ai peur. Je la connais cette angoisse, je l'ai déjà vécue et je me suis promis de ne pas y céder, car je sais qu'elle ronge autant que la maladie.
Ses mots sont choisis et son discours est rodé et clair. A aucun moment, elle ne traite de leucémie ou de cancer du sang. A dessein, elle n'utilise pas ces termes qui résonnent comme des sentences et qui font peur autant qu'ils enterrent.
Je ne sais pas si la route de l'excès mène aux portes de la sagesse, mais celle qui m'a conduit jusqu'à toi a été longue et tortueuse, et je ne suis pas prêt à t'abandonner au bord du chemin.