A force de fouiller la vie privée des suspects, d'examiner celles des victimes, de creuser jusqu'aux plus infimes détails du quotidien de nos contemporains, nous connaissons leurs secrets, exhumons leur intimité. Cette propension à aller chercher le coeur de l'homme, ses misères, ses manies, écaille le vernis des relations sociales ordinaires. Si nous apprenons beaucoup les uns des autres, c'est que nous vivons ensemble, avons faim ensemble, sommes épuisés ensemble et conscients de nos dépouillements.
Il n'y a pas d'horaire chez les flics. [...] Le temps qui file complique la tâche, il abîme les indices, brouille les mémoires, altère les scènes, c'est pourquoi aux premières heures d'une enquête criminelle, nous enfilons les journées sans pause et les nuits sans sommeil.
On ne naît pas habité par le mal, on le rencontre et on parvient ou non à s'en défaire.