Citations de Gabriel Audisio (11)
UNE LARME
Déposez une étoile
A la source des larmes,
Déposez une larme
Dans le ciel du regard,
Une larme, une étoile,
Et la beauté revient
Sur le printemps du monde,
Et le chant des bouvreuils
A la clarté des yeux.
(Poèmes du lustre noir)
Une erreur générale est parfois la somme des vérités particulières.
Les années 1530-1560 constituent un tournant capital dans l’histoire religieuse de la France avec la diffusion des idées réformées venues d’abord d’Allemagne, puis de Genève. Apparaît alors la première génération de protestants, celle des convertis. L'originalité des premiers protestants provençaux et comtadins a deux sources : les anciens Vaudois, paysans immigrés alpins dans le Luberon, passés en communauté entière à la Réforme et donc organisés ; les anciens catholiques, disséminés dans toute la province, plutôt dans les villes, et membres de ce que nous pourrions appeler la « classe moyenne ».
Les premières alarmes apparaissent au début des années 1530. Dès lors François Iᵉʳ, inquiet des troubles causés dans l’Empire par la « guerre des paysans » se réclamant de la Réforme, pousse le parlement de Provence et le clergé local, ses relais dans la province, à poursuivre les hérétiques. Le massacre des vaudois du Luberon en 1545 marque le point culminant de leur action, provoquant la ruine de cette zone et une importante émigration vers Genève. Pourtant, malgré la répression, les autorités ne parvinrent pas à éradiquer l’hérésie de la Provence qui, comme le reste du royaume, dans les années 1560 entre dans la période des guerres de religion, qui sont des guerres civiles.
Les peuples couronnés de lacs et de rivières
Sans avoir jamais su comment on meurt de soif
Ceux-là n'entreront pas dans le vrai paradis
Terrestre"
(Rapsodies de l'amour terrestre)
Laisser faire les choses, laisser l'Afrique vous prendre peu à peu, ou vous reprendre, qui est encore mieux quand elle vous a déjà possédé. Il ne faut rien exiger d'elle, comme il ne faut rien exiger de personne, rien exiger des enfants, des femmes, du bonheur. Tout ce que la vie nous donne est par surcroît , et le surcroît dépasse les plus fabuleuses richesses. Mais il faut savoir en profiter : ne rien exiger, prendre tout.
Ce qu'on trouve est toujours à côté de ce qu'on espère, sensiblement en décalage, comme la couleur d'une trichromie ratée. Si l'on cherche, il faut aussi chercher à côté : toujours faire son miel ailleurs, en butinant même les fleurs réputées les plus stériles.
PEAU NEUVE
Tous les ans la saison et toujours sa couleur
Sa forme son parfum,
Qui pourra nous guérir des matins similaires
Qui jamais ne font qu’un ?
Je voudrais pouvoir dire
Que le printemps est bleu de cristaux déposés
Sur l’herbe du corail qui rentre sous la terre.
Je voudrais que l’hiver suspende des lianes
Aux arbres, que les singes
S’y mordent échauffés par la rougeur des neiges.
Il faudrait que l’été presse l’eau des étoiles
Que tout jardin devînt non pas un nid de feuilles
Mais descente et cascade
Du jus noir expulsé par le ventre des poulpes.
Et surtout qu’à l’automne arrive un vent d’argent,
Un bain galvanisé par ce métal très blanc :
La scintillante aurore
Des armures de la jeunesse, au vol du temps
Perdues s’entrechoquant.
Si la saison faisait peau neuve tous les ans
Alors on guérirait de n’avoir pas changé.
Ma Mer! Je la connais et je l’ignore encore. Je l’ai cherchée passionnément, je la cherche toujours, et toujours elle me donne quelque chose de neuf,un sourire, un regard d’une autre couleur, un baiser dans un creux de chair soudain révélé à mon appétit…..
A quoi bon s'obstiner sur des "lotiers" hypothétiques, quand mon hôtesse a la poitrine fructifiante comme un verger et des jambes de perdition plus vertigineuses que tous les antres de Calypso ? C'est elle la belle Lotière; c'est elle qui est capable, d'un coup de reins, de casser aux maris vertueux le goût de rentrer à la maison. C'est elle qui fait manger aux marins d'Ulysse la datte, la jujube, la figue, ou tout, ce que vous voudrez : ses lèvres, les pointes de ses seins, le fruit de mer caché dans son coquillage intime. Et le moins affamé s'écrie : "Encore!" Et il n'a plus de patrie, et il n'a plus de femme. Et le roi d'Ithaque, une fois de plus, n'a pas envie de retourner dans son île.
Méditerranée, sixième partie du monde. Il ne fait pas de doute pour moi que la Méditerranée soit un continent, non pas un lac intérieur, mais une espèce de continent liquide aux contours solidifiés. Déja Duhamel dit qu'elle n'est pas une mer, mais un pays. Je vais plus loin, je dis : une patrie. Et je spécifie que, pour les peuples de cette mer, il n'y a qu'une vraie patrie, cette mer elle-même, la Méditerranée.
Si la France est ma nation, si Marseille est ma cité, — ma patrie, c'est la mer, la Méditerranée, de bout en bout.