Les hormones donne des résultats visibles, elles font pousser mes seins, un peu, rien de vraiment flagrant. Ça fait mal. Ça me fait sourire. Seconde adolescence, bordée cette fois avec les larmes du bon genre. P. 261
J’ai été une maison abandonnée et maintenant, je sens qu’elle peut être habitable.
Je leur dirai que les choses heureuses qui n’existent pas peuvent être plus douloureuses que les choses tristes qui existent.
Si je ris aussi fort, c'est que je pleure souvent. Si je ris aussi fort, c'est pour ne pas qu'on oublie que j'existe.
On ne demande jamais aux gens de décrire l'odeur de leurs parents. Je pourrais dire que mon père sent l'essence et qu'il respire la distance.
Nos larmes se mélangent dans un grand et savoureux soupir de soulagement. Je suis toujours vivante, et ce garçon mort dans mon ventre a fleuri, arrosé par ses propres larmes. Je suis debout, maman, malgré les vents contraires, malgré les disputes, malgré les rages et les furies. Maman, j’en ai assez d’errer dans les autres et pour les autres. J’ai percé la neige, maman, et je peux respirer.
seule dans les ronces
mes rires pour les jours de famine
non
ce n'est pas que je suis triste
je me demande seulement si tu sais
que ça ne fait pas de moi le bon jardin