Galina Kabakova

Naissance d'une terre mère, d'une rivière drainant ses espoirs et ses envies d'un conte à une légende de vie et de renaissance.

A découvrir dans son originalité.

Le livre est découpé en quatre parties : Univers, Hommes, Animaux, Plantes.



L'introduction (courte) précise que des conteurs donnaient des véritables représentations de contes, en changeant de voix pour faire parler les différents personnages, en accompagnant les contes de chants...Cela se traduit dans ces contes par une part relativement importante de dialogues entre les personnages.



Mais j'avoue avoir été un peu déçue par ces récits, peut être parce qu'il y avait toujours au final un côté pédagogique et explicatif, le but de l'histoire étant toujours de dire comment a été créé tel être ou plante, ou alors pourquoi tel et tel étaient ennemis. Un côté presque plus mythologique dans les premiers récits que vraiment conte, plutôt expliquer le monde et son fonctionnement que raconter une belle histoire merveilleuse.



Certains détails étonnants et qui reviennent : une femme qui donne naissance à des animaux, souvent par couple. Les animaux qui reviennent le plus souvent et qui semble les plus importants dans cette culture sont (toujours dans cet ordre) : le boeuf, le caïman, le sanglier et le chien. Ce qui est aussi surprenant, c'est que dans la création des être vivants deux créateurs semblent nécessaires, l'un qui crée les corps et l'autre qui donne la vie à ces corps inertes.



Un seul conte est plus long et correspond plus à ce que j'attendais d'un recueil de contes : "Origine des chiens domestiques". Il y là des éléments bien connus : deux frères au destin différent, l'ondine prise à la pêche et qui apporte la prospérité à condition de garder le secret, ce dernier est évidemment trahi, possibilité d'être favorisé des dieux à conditions de suivre des indications à priori absurdes....Même si la fin retrouve un côté didactique (le mauvais frère et ses compagnons transformés en chiens domestiques dont ils sont à l'origine) c'est très court et ne gâche pas le plaisir du conte.



Ce qui me fait penser que c'est peut être un parti pris du recueil et ne résume pas tous les contes de Madagascar.

Ce recueil illustré de contes et légendes russes en compile plus d'une centaine, tous de nature étiologique, c'est-à-dire qu'ils se veulent explicatifs de la création du monde, des hommes, des animaux et des plantes mais aussi du calendrier ("Pourquoi il y a des gelées en mai"), des objets ("D'où vient le miroir") et des coutumes ( "Combien de fois par jour il faut manger").

On y croise souvent Dieu, Satan et beaucoup de diables toujours aussi bêtes et se faisant duper par les hommes, mais il y manque le merveilleux qui me ravissait tant quand je dévorais les contes russes des éditions Gründ à l'âge de 10 ou 12 ans. Bon, je n'ai plus le même âge bien sûr...

J'ai quand même beaucoup aimé quelques contes comme "Pourquoi la mer est salée", "Le forgeron, le menuisier, le tailleur et la misère", "Le mari couleuvre" (superbe conte tragique expliquant l'origine des oiseaux), "Pourquoi le tremble a les feuilles qui tremblent", mais ce recueil s'adresse plutôt à ceux qui s'intéressent à la tradition orale russe.

Cet ouvrage ne trahit pas la qualité de cette édition. Jamais déçu. Ces contes et légendes Tziganes dressent un beau panorama de la culture Tzigane. On y trouve des légendes, des contes étiologiques, des diableries, des farces... Tout paraît disparate, éparpillé, comme les fragments de population. Les illustrations sont des collages mêlés à des dessins : très réussis. Ils recontextualisent ces légendes dans le monde d'aujourd'hui. Très beau livre.

Cette ouvrage, qui appartient à la série «Aux origines du monde», regroupe 172 contes "de France".



Au niveau du contenu, on retrouve les caractéristiques habituelles constituant les points forts de la série: un classement thématique (les animaux, les plantes, les astres, etc.) et la mention de la source pour chaque conte. Le texte est de bonne qualité, malgré quelques coupures inopportunes (je pense notamment à l’un des contes sur le vent, où l’éditeur a coupé une partie du texte original à la fin, ce qui en change le sens).



Mais ce qui me chagrine surtout, c’est le choix éditorial de rassembler des contes "de France", ce que je ne trouve pas particulièrement pertinent en matière de conte. En effet les contes sont liés à une culture avant de l’être un territoire national, or la France actuelle, et plus encore celle de l’époque où ces contes se sont élaborés, n’est pas culturellement homogène, mais comprend de manière très générale au moins quatre blocs culturels assez différents: oïl, oc, Bretagne et Alsace. Le fait que l’éditeur n’ait pas inclus de contes d’Alsace montre d’ailleurs bien qu’il était lui-même conscient des limites de son grand écart. Personnellement j’aurais donc préféré avoir un ouvrage pour chacun de ces groupes culturels, car ils ont une réalité, plutôt qu’un seul ouvrage se référant à une entité artificielle.