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Citations de Georges Daniel Rebillard (27)


Max, le labrador, gavé de petits fours par les invités, commençait à s'ennuyer. Il saisit le téléphone dans sa gueule et part batifoler dans la prairie. Laurent affolé abandonne son appareil photo et court derrière le chien qui ne demande que ça, et recommence une cavalcade effrénée.
― Laurent, revenez ! On vous attend pour les photos. Le chien reviendra. Il rapporte toujours ce qu'il a volé.
Le photographe semble inquiet et à, regret, reprend son job.

Max, essoufflé, s'est couché sous de grands arbres, à l'ombre de la Table de Diane, loin du château.
Cette table a toute une histoire ou toute une légende...
La table serait miraculeuse, mais évidemment le chien n'en a cure !
Il se trouve bien là.

Il mâchonne délicatement le portable, le tourne et le retourne dans sa gueule. Involontairement, il appuie avec ses crocs sur une touche d'appel d'urgence : la gendarmerie.
― Allo ! Gendarmerie de La Villeudieu. Parlez ! Identifiez-vous !
Le chien surpris d'entendre une voix, se met à gronder.
― Parlez ! Parlez ! Vous êtes blessé ? En danger ? Nous allons localiser votre portable. Nous arrivons.
Le chien apeuré par cet objet qui parle, se met à hurler à la mort, à émettre un grondement rauque et des gémissements.
― Chef ! Chef ! Il faut y aller, il y urgence, il y a un mec qui agonise, il ne peut plus parler, il râle. Je préviens aussi l'ambulance des pompiers
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Le jour de leur arrivée, tout est prêt pour les accueillir. Ce sont des gens « normaux » d'âge moyen, en survêtements, jeans, polos, vestes de sport, baskets,
Il y a 10 femmes et 11 hommes, vêtus banalement.
La 22éme personne est une femme... Elle est en noir, elle a le visage caché... pas par un niqab, ni une burqa... Ces clients n'ont pas l'air de musulmans intégristes, mais de braves bourgeois en goguette.
Elle a le visage caché par un foulard des plus banals, noir aussi.
Le responsable du groupe croit bon de s'expliquer :
—Nous lui faisons une surprise !
Jean se dit :
—ce doit être son anniversaire ou une occasion spéciale.
—Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que nous utilisions la Table de Diane pour une petite cérémonie, je suppose ?
Notre association s'appelle « Les amis de Diane » ! Nous nous sommes déjà réunis, il y a 5 ans au Château d'Anet, 5 ans avant à Chenonceau.
Dans les statuts de l'association, l'objet social est assez utopique « Recherche du plaisir absolu, de la plénitude de soi, par la jeunesse et l'amour ».
— Nous vouons un culte à Diane de Poitiers, la plus belle femme de l'histoire du Monde.
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“Tristan et Bérénice arrivent à Vérone !

La chambre d’hôtel ne sera prête qu’à 15 heures.

Ils ont le temps de déambuler sur la Piazza delle Erbe, de déjeuner dehors sur cette place, de se diriger, en flânant vers le 23 Via Cappello.

Un flot de touristes, souvent entraînés par un guide brandissant une ombrelle ou un drapeau, va dans le même sens. Devant le porche du 23, une queue interminable.

Cette légende à diffusion mondiale a fait transformer la maison en musée d’une importante attractivité touristique.

Roméo et Juliette, à Vérone, sont devenus l’emblème de la ville, l’emblème touristique de la cité.

Tristan commence à s’inquiéter de ne pas pouvoir pénétrer dans l’hôtel dont l’entrée est dans la cour.

« Chérie, je commence à être déçu : cette "Casa di Giulietta"

n’est faite que pour attirer des touristes. L’endroit a été

savamment choisi, situé en plein coeur des rues commerçantes. Pas fous les Italiens ! »

« Ne fais pas ta mauvaise tête ! C’est super drôle ! Tu te rends compte ! Des dizaines de milliers de touristes venant du monde entier. Regarde : des Japonais, des Chinois, des

Russes, des Américains...

Ils viennent du bout du Monde pour voir un faux balcon, la fausse maison de gens qui n’ont jamais existé... C’est fabuleux la puissance du mythe !

D’ailleurs nous, qui ne sommes pas trop "cons", nous y sommes aussi ! »
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Le site est grandiose, les arches se découpent sur le bleu de la mer. Une légère brume adoucit le paysage.
Une promenade sur les hauteurs des falaises leur permet de contempler des perspectives inoubliables : la Grande Arche, l'Aiguille Creuse...
Jean, à son habitude, devrait évoquer Arsène Lupin, Maurice Leblanc, voir, en superposition, les tableaux de Gustave Courbet, Eugène Boudin ou Claude Monet.
Il est silencieux, concentré.
Ils marchent côte à côte sans dire un mot, essoufflés par leur escalade.
Tôt le matin, pas un chat. Jean regarde bien à droite, à gauche, en bas. Pas âme qui vive.
Madison et lui ne se sont pas parlé.
― Viens voir Madison, là il y a une vue superbe... approche, n'aie pas peur !
Ils avancent sur le bord de la falaise. Il y a un à-pic impressionnant de 80 mètres !
Madison s'approche du bord.
Il n'y avait pas alors de protection de balustrade.
Le fameux principe de précaution est venu bien plus tard. À cette époque, on se suicide toujours du haut de la Tour Eiffel ou du haut des Falaises d'Etretat.
Jean, soudain, la pousse avec ses deux bras de toutes ses forces.
Elle tombe.
La chute paraît durer une éternité. "Au cinéma, si je réalise le film, je traiterai cette séquence au ralenti, comme l'accident de voiture dans les Choses de la Vie."
Jean se dédouble toujours en cinéaste, cinéaste raté à cause d'elle.
Mais là ce n'est pas du cinéma.
Elle s'écrase sur la plage après une chute vertigineuse.
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Pascal Berthomieux appelle le Président de la République:
« Gabriel, nous avons un gros problème... »

Palais de l’Élysée.
Bureau du Président : Conseil de Crise, restreint et secret.
Le Président. Le Premier Ministre. Le Ministre de l'Intérieur. Les Conseillers spéciaux.
Dans les discours officiels les "plumes" de ces messieurs utilisent un langage châtié, lyrique, parfait.
En privé, ils parlent comme vous et moi.

Le Président Mallet explose :
« Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour avoir des collaborateurs aussi nuls !
(Le Président de notoriété publique est mécréant !)
Ça ne va pas ! Bavure incroyable ! Vous êtes vraiment des crétins !
Pascal ! Tu me certifies que c'est un attentat djihadiste. Tu me le confirmes sur tous les tons et par dix fiches confidentielles...
Je fais un hommage National !
Une cérémonie à Notre-Dame !
Tu crois que ça m'amuse de passer une heure quinze aux Invalides et une heure trente à Notre-Dame... J'ai autre chose à faire, moi !
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Elle a fait dîner les enfants avant eux.
Ils sont bien élevés. Ils viennent faire la bise et dire bonsoir.
― Maman tu laisses la porte ouverte ! dit le garçon.
― et la petite lumière, ajoute la fille.
L'instant fatidique approche. Jean est un peu gêné de savoir les enfants dans la chambre d'à côté avec la porte entrouverte ! Quand il faisait l'amour à Madison, la petite Élodie était à l'autre bout de la maison ou de l'appartement !
Jean et Julie se déshabillent. Jolie surprise. Julie est bien roulée, alléchante, un peu trop pulpeuse au goût de Jean qui aime les femmes très minces avec peu de seins, mais telle qu'elle est, elle lui plaît. Il est très excité ! Ils réinventent toute une chorégraphie amoureuse.

Jean l'a pénétrée. Un délicieux plaisir les envahit... 
― Maman, je veux faire pipi ! pleurniche le petit garçon depuis sa chambre... 
― Tu sais faire tout seul !
― Je veux que tu viennes !  J'ai peur d'aller au cabinet... c'est noir!
Il se met à pleurer.
Julie lève les yeux au ciel, se retire du sexe de Jean, soupire.
― Excuse-moi ! 
La magie du moment est rompue. Ils reprennent où ils en étaient. Ce n'est plus pareil !
― Maman, je ne peux pas me rendormir... je peux venir dans ton lit ?
La nuit d'Amour est finie, gâchée.
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Extrait de "L'enfant de l'amour"
Une chambre mansardée, exiguë. Le plus banal des papiers à fleurs.
Une petite table. Une chaise d'enfant. Un lit. Une armoire. Quelques jouets en désordre sur le sol.
Une voix :
« Je m'appelle Pierre. Maman m'a dit que je m'appelle Pierre. Maman m'apprend tout. Je suis heureux avec Maman. Le Monde c'est bien.
Je le connais tout entier, tous les endroits. Il y a ce que Maman appelle "le lit". Sur le lit des draps et des couvertures. Il y a la table et puis la chaise.
Et les joujoux ! C'est formidable les joujoux. De toutes les choses de mon Monde, c'est ce que j'aime le plus ! ... à part ma Maman, bien sûr. »
La porte est close. La fenêtre condamnée laisse à peine filtrer le jour. Un rideau la masque en partie.
À cet instant la porte s'ouvre. Une femme encore jeune, assez jolie, entre.
Son visage, pourtant, est marqué par la vie. À son attitude et à ses vêtements, on devine sa condition modeste. C'est une femme qui travaille. Un métier dur.
Elle porte un gros ballon sous son bras. Elle le tend à l'enfant qu'elle regarde avec affection.
« C'est amusant les joujoux. Ma Maman, elle m'en apporte toujours d'autres.
Heureusement ! Car le Monde, il ne change pas beaucoup, et je m'ennuie. »
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