Georges Gaillard

Mais le Rouergue, bien qu'il puisse apparaître d'abord comme un prolongement de de l'Auvergne sur la pente Sud-Ouest du Massif Central, est davantage tourné vers le midi languedocien.

Située dans un faubourg d'Espalion, l'église de Perse, entourée d'un cimetière, frappe d'abord par l'harmonie rouge de ses murs sous l'ardoise bleue des toits.

L'unité historique de la région est remarquable : le département actuel de l'Aveyron a pris exactement la place de la province du Rouergue qui, sous l'ancien régime, coïncidait à peu près avec le diocèse de Rodez, ayant succédé à la civitas Ruthenensium de la Gaule romaine.

Le Rouergue roman, c'est d'abord et surtout Saint-Foy de Conques, dont l'importance dépasse de beaucoup les limites de la province et même du royaume.

Bessuéjouls et Perse, admirables dans leur modestie, leur simplicité, l'emportent sans doute sur Castelnau, avec ses deux églises, Nant et ses curieux chapiteaux. Mais, par ces deux ensembles, le sud du Rouergue a trouvé place auprès du Nord de la province.

Un monument domine le Rouergue roman, un monument insigne : Sainte-Foy de Conques.

Le portail de Conques et celui de Perse sont les deux seuls exemples de grande décoration sculptée que conserve le Rouergue de l'époque romane.

Le plateau schisteux du Lévézou sépare Rodez de Millau, deux pays bien différents. Resté inculte et presque désert jusqu'à une date récente, il a contribué à rendre presque étrangères l'une à l'autre ces deux moitiés de la province : le Nord bien arrosé et boisé, le Midi calcaire, sec, mais creusé par de fertiles vallées.

Un gros village pittoresque, établi dans un site caractéristique du Rouergue méridional, vaste et dégagé, tel est Castelnau-Pégayrolles.
Deux églises romanes sont la gloire de ce village.

L'église Saint-Pierre de Bessuéjouls, non loin d'Espalion, cache un trésor en son clocher.
Il faut monter un escalier étroit, aux coudes anguleux, pour y atteindre. La surprise est d'autant plus grande de trouver, à l'étage, une chapelle romane dont l'ambiance rosée, crée par la pierre, enchante déjà le regard.

Le Moyen Age a hérité du monde antique l'habitude d'accumuler les objets d'art somptuaires.