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Citations de Georges Haldas (73)


Nous partirons, une fois de plus, de la formule inépuisable de Baudelaire, évoquant les minutes heureuses de notre vie. Voici : vous sortez un matin de chez vous. Il a plu durant la nuit. Mais le ciel, à présent, est découvert. Vous faites, comme d'habitude, tout à fait comme d'habitude quelques pas dans la rue. Et soudain, sans raison apparente - c'est à dire : pour des raisons trop complexes à démêler - vous vous sentez investi d'un bonheur sans nom. Quasi absolu. Un bonheur où il entre, à la fois, de l'élan et du repos, de l'allégresse et de la sérénité, une pleine conscience en même temps que l'oubli de soi ; et qui vous donne, en cette minute, le sentiment d'être totalement présent et à vous-même et au monde. Non plus d'exister seulement, mais de vivre - enfin ! - comme cela n'arrive presque jamais dans le cours ordinaire des choses (bien que sortir, le matin, de chez soi, relève du régime le plus ordinaire). Soulevé en cet instant par une vague de fond, puissante et douce, on se sent plus attentif en effet et plus accueillant ; plus proche, plus fraternellement proche de la réalité ambiante ; plus relié à elle aussi, comme on l'est à la réalité au-dedans de soi-même. Les deux, en l'occurrence, n'en faisant plus qu'une. Avec ceci encore : qu'on découvre, au sein de cette double relation, une surprenante nouveauté dans les choses les plus familières, qui suscite un émerveillement : jamais vous n'auriez pensé qu'elles puissent être, ces choses, en leur banalité, leur monotonie, leur quotidienneté même si belles. Plus belles que les choses appelées communément belles ! Mais simultanément vous sentez que cette nouveauté vient d'une capacité exceptionnelle, en vous, à cette minute, de les trouver telles. Comme si, non le soleil seulement, mais un soleil intérieur, plus rayonnant, plus pénétrant et à la chaleur plus intime, les éclairait
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Georges Haldas
J'ai revêtu d'or sombre
les souvenirs anciens
J'ai peint les murs en blanc
La maison a passé
bien sûr à d'autres mains
D'autres voix ont chanté
tour à tour et pleuré
Et toujours infidèles
les morts nous ont quittés
Laissant la maison peinte
et les murs étonnés

("Estuaire de la mort")
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Important de constituer, par notre manière d'être au monde - de regarder le monde - des îlots, nous-mêmes, d'anti-meurtre. Si dérisoires puissent-ils paraître. Et raillés par les cyniques [qui ne sont que des gens qui souffrent encore plus que nous, même s'ils ne le savent pas.]
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La voix de Dieu s'est tue
Et seul dans le jardin
le soleil parle aux pauvres

Nous vivons tous
dans un désert sans fin
où notre coeur attend

Nous allumons des feux
Qui donc parmi les pierres
fait refleurir la vie ?

Qui nous parle de près ?

Restons dans le désert
Nous y serons un jour
visités en secret
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C'est maintenant pour moi
la musique lointaine
de ceux que j'ai aimés
dans ma vie incertaine
et qui sont désormais
toujours plus loin de moi.
(extrait de "Pertes")
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TESTAMENT


I
Je lègue à mes enfants
cette aube sans couleur
le pain triste les rues
où je fus dédoublé
Je lègue les fontaines
qui m’ont parlé la nuit
les wagons solitaires
et les ormes coupés
Tous les recoins obscurs
et les hangars déserts
Et mal interprétés
les rêves d’un bonheur
toujours décomposé
Je lègue avec les rails
la rouille des années
les trains sans voyageurs
la gare abandonnée
Je lègue après la joie
cette ville changée
Comme est changé celui
qui croyait tout aimer
À mes enfants je lègue
mon infidélité…
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Georges était un homme de l'aube, un homme qui aimait le Christ : le chant du merle, la naissance du jour et les nuances du ciel lui rappelaient la Résurrection. Le silence de la ville, un dimanche matin, les premiers rayons du soleil dans une petite cour, une vieille femme qui traversait la rue, le chant du coq dans un village, le murmure de la Petite Fontaine du Mont...
(dans la post-face de Catherine de Perrot-Challandes)
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RESURRECTION

Vraiment je ne peux croire
qu'arrivera le jour
maudit où nous serons
plus séparés encore
que la feuille de l'arbre
que l'eau de la fontaine
Le vent m'emportera
mais toi tu resteras
mon étoile et ma foi
et pour cela je sais
qu'à nouveau on vivra
reliés au même arbre
où de tout on rira
et surtout de la mort
qui sera balayée (…)
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Pendant de longues années, on contrôle sa vie. Du moins on le croit. Et puis vient le temps où on perd soudain tout contrôle. Sous la pression de puissances, en nous, dont on n'avait pas conscience. Et dont l'éruption ravage tout sur son passage. On est emporté, perdu, comme disloqué. Accepter aussi cela. Qui peut nous détruire où nous fertiliser.
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Ce grain de blé en moi
Qui naît de ton regard
Toute moisson remonte
A son point de départ
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MATINÉES

Un petit peu encore
Et la lumière encore
heureuse d'un matin
revêtue de rosée
avec un coq au loin
un oiseau sur la main
à l'heure du café
avant de travailler
Avant de devenir
chaque jour plus humain
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C'est aujourd'hui qu'il faut, non pas s'opposer à ce monde - absurde: tout est en ce domaine irréversible - mais travailler à l'écart, dans le retrait, pour maintenir des îlots d'humanité véritable.
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Georges Haldas
carnets "Paroles nuptiales"
Ecrire, c'est dire non à la mort tout en sachant qu'on sera vaincu
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ici et là les mots
que je transcris tout bas
en serviteur fidèle
de mon état de droit
Qui est comme il se doit
l’Etat de poésie
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MOTS SIMPLES

Je baptise les choses
avec des mots très simples
Je dis l'éternité
dans une vieille cour
(...)
Je baptise les choses
avec des mots très simples
que dans la violence
d'aujourd'hui nul n'entend
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JARDIN D’ENFANTS


Ici l’enfant regarde
un oiseau bien tranquille
dévorer dans les branches
un ver qui tremble encore
Un papillon s’en va
couvert d’or C’est dimanche
Sur un banc deux vieillards
bouche ouverte somnolent
À côté d’eux timides
les amants eux aussi
du regard se dévorent
Et la fanfare entonne
un morceau de bravoure
La mère a retrouvé
son enfant Et le ver
dans le corps de l’oiseau
devient une autre chair
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La vérité n'est ni dans les livres seulement, ni dans le seul vécu. Elle est dans la relation entre le livre et le vécu.
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Je suis la douce lampe
et je suis l'unité
La nuit dans les feuillages
et les difficultés
Qui me prend se déprend
Et qui m'use ressort
guéri à chaque instant
Ne laissez pas se perdre
ce feu toujours latent
Donnez-lui votre vie
à manger Que ce feu
soit pour tous un enfant
Qu'en retour il éclaire
la neige des parents
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Donnez-moi sur la branche
un oiseau à aimer …
Et l'arbre grandira
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La compassion pour la souffrance d'autrui dépasse sa connaissance psychologique.
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