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Critiques de Gil Ben Aych (41)
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Le livre d'Etoile

Étoile raconte, après qu’elle est arrivée à Champigny, comment elle a quitté Tlemcen pour Alger, puis Alger pour Marseille, Marseille pour Paris… Le grand voyage, l’exil, voilà l’immense douleur qui nous est narrée. L’histoire du départ sans retour, le récit de la séparation et du déchirement qu’elle a ressentis. Même en France, elle y revient toujours, en pensée ou en rêve : Nédroma, et Tlemcen, les arbres, la synagogue, les oliviers, et les morts qu’elle a laissés derrière elle, son mari, son père, son fils Paul, pour accompagner les vivants. Elle raconte sans jamais s’arrêter, dans un flot de paroles constant : le narrateur reprend le procédé littéraire du courant de conscience ou stream of consciousness, avec très peu de ponctuation, et des phrases qui sautent constamment d’une pensée à l’autre en virevoltant. Étoile est pensive, en effet : elle regarde par la fenêtre souvent, elle qui reste à la maison pour s’occuper des tâches ménagères et de la cuisine et qui ne peut que marcher, elle regarde par la fenêtre de chez sa fille Esther à Alger la Blanche pour y voir le bleu du ciel, et en France elle cherche au ciel un Dieu qui n’existe peut-être plus, comme les couleurs y sont si fades.

Le récit est empreint d’une grande poésie, qui naît de sa naïveté, de son ignorance d’un monde occidental qui « explore » tout le temps. Elle évoque souvent des images, ou procède par associations d’idées, comme le font les enfants. Par exemple, elle parle de « la dame qui a l’air de France sur son chapeau », pour l’hôtesse de l’air qui les accueille à l’aéroport, ou encore, elle compare le bout d’une babouche au bout du monde : « drôle de bout ce bout pointu de babouches, c’est le bout du monde, comme ici, le bout d’une babouche où le bout du monde où je me trouve ». Métaphores, comparaisons, personnalisations : « c’était une ville que l’on sent une guerre entre elle, dans son ventre elle-même à l’intérieur profond »… L’originalité de cette histoire tient donc à sa narration par cette grand-mère née à « l’année des oliviers », c’est-à-dire avant 1900, pour qui prendre le moindre transport est un supplice, qui ne peut compter que sur ses jambes et sur les ruses de sa fille pour quitter son pays ravagé par la guerre et les attentats, mais qu’elle aime pourtant tant et dont elle n’est jamais vraiment partie.

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Le voyage de mémé

« C’est la vie moderne, Mémé ! »



Un petit garçon, pas plus d’une dizaine d’années, accompagne sa grand-mère dans une longue marche à travers tout Paris. Il doivent se rendre à Champigny pour rejoindre leur famille, mais elle ne veut pas prendre le métro. Elle dit qu’ils ont tout leur temps. Elle veut marcher. D’abord rue Truffaut, puis La Fourche, Place de Clichy, La Chapelle, Stalingrad… Ils voient des gens, de tous types et de tous âges, de toutes classes sociales et occupés à diverses activités - certains sont garçons de café, ou vendeurs, ou mercier.ère.s, d’autres lisent en terrasse, habitent dans des péniches, etc. Ils passent et regardent. Et chacune de ces petites scénettes, de ces petites vignettes, est un prétexte à débat entre la Mémé, la grand-mère Étoile qui vient d’Algérie et son petit-fils, qui a adopté les coutumes et la mentalité française. Ce merveilleux duo cristallise la confrontation des « Deux Mondes » : elle vient d’un pays de l’autre côté de la mer, où la place est encore aux aînés, où le métro n’existe pas, mais où Dieu par contre existe pour tout le monde indubitablement. Lui est jeune, et ne connaît qu’une société occidentale contemporaine, où les choses vont vite et elles sont comme elles sont. Cette mémé Étoile, elle ne comprend pas ; elle ne fait rien comme il faut, elle est agaçante. Mais, paradoxalement, c’est parfois elle qui pose un regard d’enfant sur le monde, comme quand elle s’indigne que l’on puisse laisser un homme à la rue. Lui, déjà cynique, lui répond que les choses sont comme ça, et même qu’il boit ! Les rôles sont inversés.

Elle, elle croit encore un peu trop à l’illusion référentielle, elle se lève au cinéma pour bénir Moïse comme les enfants qui ne comprennent pas les subterfuges, mais aussi comme les vieux qui sont dépassés par la technologie (qu’est-ce qu’elle connaît au cinéma?). C’est bien connu, à partir d’un certain âge, les vieilles personnes deviennent de grands enfants… Elle est anachronique, Étoile, un vestige du passé qui ne parvient pas à s’adapter à cette société nouvelle : elle critique la minijupe d’une jeune fille, elle dit que c’est vulgaire. Chez elle, les femmes ne s’habillent pas comme ça. Elle est têtue, elle n’écoute pas ce que lui dit son petit-fils. Ses valeurs lui sont dictées par Dieu, et le plus important, c’est la famille. Elle ne peut pas comprendre une société laïque occidentale dans une capitale de plusieurs millions d’habitants.

Elle incarne néanmoins (mais pas toujours, l’auteur moque aussi beaucoup ses travers) une forme de sagesse. On peut ainsi penser au personnage de Jean de Lery par exemple, qui rapporte un dialogue qu’il avait eu avec un vieux sage local dans son livre L’histoire d’un Voyage fait en la Terre du Brésil. Ce dernier s’effraie de la folie des colons européens, qui veulent tout conquérir, tout posséder, qui ne pensent qu’à thésauriser. Que faites-vous de tout cet argent ? demande-t-il. Eux ne lèguent que la terre à leurs petits enfants, et cette terre-là peut tout leur donner et tout leur prodiguer. C’est un même dispositif : un personnage non européen, vieux et donc sage, critique des codes, des valeurs, des pratiques que nous ne questionnons pas, ou peu. Son appartenance à une autre culture lui donne un regard neuf, son âge, un droit de parole.

Mémé questionne l’absurdité et parfois, l’inhumanité de nos pratiques : laisser un homme seul à la rue, c’est mal, mettre de l’eau en bouteille et la vendre, cela semble erroné en effet, mais nous n’interrogeons pas ces choses qui font partie intégrante de nos vies, nous autres occidentaux.

La religion est une question centrale qui revient à plusieurs reprises : d’abord, où est Dieu ? Mémé est incapable d’apporter une réponse satisfaisante au petit garçon qui lui demande pourquoi le cousin Moïse ce n’est pas aussi Moïse le prophète. Puis ensuite, elle blâme les catholiques pour la guerre d’Algérie, parce qu’ils les ont forcé à fuir. C’est un beau passage, quand elle parle de la double mort métaphorique des ancêtres : la première, la vraie, et l’autre parce qu’ils ne peuvent plus venir se recueillir sur leurs tombes, comme ils le faisaient toujours avant…

Toutefois, elle-même est incapable de remettre en question les valeurs et les coutumes qui lui ont été inculquées : c’est là toute l’ambiguïté du personnage. Elle accepte ainsi entièrement la domination patriarcale qu’elle a connue, et remercie son père de lui avoir choisi un mari sans lui demander son avis, arguant qu’il a fait pour elle le meilleur choix. Elle dit que les femmes qui fument et boivent du vin (les françaises) sont l’engeance du Diable. Chez elle, les femmes n’avaient pas le droit d’aller à l’école ou d’étudier ; mais cela lui semble normal, naturel.



Cette nouvelle très théâtrale raconte donc ce choc des cultures et des générations, au travers de personnages que l’on pourrait qualifier de diamétralement opposés, et d’une épopée parisienne pleine de rebondissements. Cependant, l’auteur parvient à éviter les manichéismes : les deux personnages sont clichés, mais tout à fait vraisemblables ( puisqu’il s’agit de lui même et de sa grand-mère, comme il l’écrit dans sa postface) et ni l’un ni l’autre ne dit toujours entièrement le vrai ou le faux. Chacun saisit des parts de (sa) vérité dans sa Weltanschauung - sa vision du monde. Il est peut-être à déplorer qu’ils ne se soient pas plus écoutés.

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Le voyage de mémé

Dans un texte classé par son auteur dans un cadre de littérature jeunesse, ce dernier vient agiter les marionnettes d’un enfant et de sa grand-mère marchant, avançant en confrontant leurs visions radicalement différentes dans des dialogues teintés d’humour.

Si le texte est d’une simplicité certaine, certains pourront certainement dénicher, dans les certitudes de l’ancienne et dans le paternalisme enfantin du jeune, matière à penser.

Dans une déambulation et un dialogue pouvant rappeler d’autres marches en d’autres lieux (troquer Paris à Athènes plaira à certains), soyez invité à explorer ce que vous offre le maïeuticien des mots, Gil Ben Aych.

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Le livre d'Etoile

À quel prix peut-on tout changer ? Cela vaut-il vraiment la peine d'essayer ? Parfois, il n'y a que les étoiles au-dessus de nos têtes pour nous dire qu'en cours de route, il faut garder le cap. La grand-mère du Livre d’Etoile préfigure ces bonnes personnes qui vont et viennent sans perdre leur essence, sans se laisser trop imprégner par la culture des autres. Elles conservent, malgré tout, leur vision du monde et leurs convictions les plus profondes. De l'Algérie à la France, il y a eu des maladresses - peut-être pour la bonne cause -, des rencontres tendres et de longues et chaleureuses étreintes. Pourtant, le parcours de Mémé et de ceux qui l'entourent n'est ni facile ni évident : "Mais comment on va y arriver ?”. La question posée n'est pas anodine. Elle renvoie à une multitude de questions que nous nous posons en permanence. L'inconnu nous rempli d'incertitudes. La peur est légitime. La grand-mère est une vieille dame que l'on "force" à partir. Elle doit émigrer dans un pays étranger, alors qu'elle souhaite simplement rester auprès de ses ancêtres. Le pays de naissance est bien plus qu'un territoire géographique, avec ses particularités linguistiques et culturelles. Chez nous, il y a une "âme nationale" qui nous unit tous. Grand-mère a peut-être peur de la perdre, de la défigurer. Les moyens de se rendre en France ne sont pour Mémé, comme pour beaucoup d'entre nous, qu'un détail. Mais un détail qui inspire tout de même la méfiance. Mais la vie n'est-elle pas faite de ces "détails" apparemment insignifiants aux yeux d’autrui ? D’un autre côté, la grand-mère subit la violence d'être enlevée sans qu'on lui dise la vérité. "Elle est trompée pour son bien", auraient pu dire ses proches. Le lecteur plus sensible reste un peu sans voix et avec une certaine colère contre ses "enfants". Mais la vieille dame doit rejoindre sa famille, partir et vivre avec ceux qui sont déjà partis pour la France. L'exil est donc là et Tlemcen reste derrière tout cela. Un nouvel horizon se dévoile et il n'est pas question de revenir en arrière. L'expatriée se consacrera à ses propres souvenirs comme un lieu de refuge et de paix. Ce sera la parole - presque un monologue - qui lui donnera en quelque sorte la possibilité de tenir bon. Elle ne se lassera pas de dire et redire les choses, comme les anciens, et de se répéter sans se lasser s'il le faut. Donc, sa parole et ses histoires seront désormais ce monde où elle est maîtresse d'elle-même. Les étoiles en sont ses témoins.

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Le voyage de mémé

Mémé vient d'Algérie. Mémé a une autre culture. Quand elle arrive en France, son monde change complètement. Mémé est très bornée et têtue, donc quand son petit fils, Simon, vient la chercher à Paris pour aller à Champigny, elle refuse de prendre les transports et préfère marcher. Simon se voit alors traverser tout Paris en sa compagnie.



« Mais non Mémé !… tu comprends pas ! »



Pourquoi, je comprends pas ? Toi tu comprends mieux peut-être !... Toi tu comprends et ta grand-mère elle comprend pas !... »



Mémé n’a pas l’habitude du changement. Malgré les explications de son petit-fils, elle reste têtue et ne veut pas croire sa version. Elle est perdue durant cette longue balade, mais grâce à Simon, elle va apprendre de nouvelles choses.



Le voyage de Mémé est un récit de jeunesse écrit par Gil Ben Aych. Il nous projette directement avec ces deux personnages durant leur balade de vingt kilomètres. En tant que lecteur, on peut voir les lieux mentionnés et imaginer toutes ces scènes comme si nous marchions avec eux. On voit au fur et à mesure l’évolution de Mémé et le choc des cultures qui est représenté. Au début, elle préfère prendre le train et ne pas écouter son petit-fils, puis au fil du temps, elle accepte de se déplacer en métro tout en comprenant les paroles de Simon.



Son côté attachant et l’aspect comique du récit reflètent une très belle image d’une relation entre une grand-mère et son petit-fils.

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Le livre d'Etoile

Le livre d’Etoile est la continuité du Voyage de Mémé écrit par Gil-Ben Aych. Ce livre de jeunesse narre le voyage d’Etoile à travers son point de vue. Elle raconte son voyage à sa famille en un long monologue. Avant qu’elle n’arrive à Champigny avec son petit-fils, cette grand-mère algérienne a dû quitter sa ville natale, Tlemcem et tous les souvenirs qu’elle a eu en vivant en Algérie.



Malheureusement pour elle, elle doit prendre l'avion à partir d’Alger pour quitter L’Algérie à cause du mensonge de sa fille, Esther. Etoile va alors à Marseille avant d’aller à Paris. Pendant ce long voyage, ses souvenirs avec ses proches, son mari, ou bien même sa ville natale ne font qu'apparaître dans son esprit. Elle fait, en même temps, le deuil. Pas un deuil pour la perte d’un proche, mais le deuil d’une maison, Sa maison, là où tous ses souvenirs résident vu que ses enfants l’ont vendue. Mais, malgré les difficultés qu’elle éprouve en arrivant en France, Etoile réussit à s'intégrer.



Gil-Ben Aych nous fait rentrer directement dans le roman, comme si nous étions en train d’écouter le monologue de la grand-mère avec sa famille. Quand nous lisions le roman, nous pouvions entendre la douleur qu’elle éprouve en racontant son récit. Ce récit est riche en émotions et est surtout très émouvant.

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Le livre d'Etoile

Le Livre d'Étoile est l’histoire de mémé, cette même ​femme qu’on retrouve dans Le voyage de mémé, cette grand-mère qui a une vision bien différente et qui ne se fait pas prier pour le dire à haute voix. Mémé est une femme complexe, avec un caractère fort et une vision empirique de la vie.

Gil Ben Aych a voulu donner de la voix, un écrit, une trace à une mémé analphabète qui ne raconte son histoire qu'à la condition qu’on ne la coupe pas !

Dans ce récit, la tragédie et l’humour sont au rendez-vous et surtout l’évolution d’une femme qui a été bernée, qu’on a manipulée par peur de son refus, qu’on a finalement arrachée à son pays. Une femme qui ne cesse de penser à son Algérie chérie, ses traditions, sa culture, ses habitudes comme celles de saluer tout le monde au village. Mais Paris est tout sauf le village de mémé. Une mémé perdue dans un pays où elle ne sait rien, un pays qui a un lourd passé envers l’Algérie. Gil Ben Aych, décide de mettre en avant sa famille, oncle communiste, tante, parents et grands-parents dans ce qu’on peut appeler le récit de mémé.

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Le livre d'Etoile

Dans son roman Le livre d'Étoile, Gil Ben Aych nous dépeint l'image d'une grande famille, composée de tantes, d'oncles, de parents, de plusieurs petits enfants, et au centre de cette famille se trouve la grand-mère, qui représente les racines et la tradition.



Le livre d'Étoile est raconté du point de vue de la grand-mère de Simon, que nous avons déjà rencontrée dans Le voyage de mémé. Dans cette œuvre, Étoile, le prénom vrai nom de Mémé, narre à sa famille et aux lecteurs comment elle est arrivée en France et les sentiments qu'elle a ressentis avant son départ.



À travers la voix de sa grand-mère, Gil Ben Aych exprime la douleur des immigrés et la difficulté de s'acclimater dans un nouveau pays. Cette douleur est d'autant plus forte chez Étoile, car elle ne parvient pas à comprendre les raisons qui ont poussé sa famille à faire leurs bagages et à quitter leur pays natal. Mais une fois arrivée en France, nous découvrons comment Étoile a su mêler ses valeurs et traditions avec celles des Français.

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Le voyage de mémé

Exceptionnel, poignant, haletant et émouvant, Le voyage de Mémé est un ouvrage qui nous emmène dans un voyage humain unique, en dénonçant les difficultés des migrants en matière d’insertion sociale. C’est en ce point que l’œuvre est criante de vérité, elle nous conte des faits réels avec humour et émotion, dans une célébration réelle de la grand-mère de l’auteur, Gil Ben Aych. Le voyage de Mémé nous embarque à travers une longue découverte pour la grand-mère, Mémé, accompagnée de Simon, son petit-fils. Une découverte de la langue française, des transports en commun qu’elle craint d’emprunter, des produits qui diffèrent de ceux qu’elle consommait autrefois en Algérie, des clochards… Arriver dans un pays dans lequel l’on n’a aucun repère, où tout diffère de ce que l’on avait l’habitude d’observer ou de consommer ne doit pas être simple. Le choc des cultures est très bien représenté ici, Mémé est attachée à ses souvenirs et ses valeurs algériennes, sa culture est différente, c’est en ce point que l’œuvre est poignante, puisqu’elle nous guide dans un périple aussi familial que culturel à travers l’exploration des rues de Paris et tout ce que l’on peut y observer d’un oeil curieux.

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Le voyage de mémé

Si vous recherchez un livre qui vous fera voyager dans le temps et mentalement, vous êtes au bon endroit.



Le voyage de Mémé est un récit qui nous invite à nous promener spirituellement: nous lecteurs, pouvons facilement nous trouver une petite place aux côtés de Simon et sa grand-mère paternelle. Le texte est agréable à lire, des dialogues authentiques qui ne s’arrêtent pas aux mots et rapportent la totalité des interactions entre les personnages. Les mots français, arabe, hébreu ou même les mots écorchés. Ce qui permet de lire, sans jamais cesser de visualiser les scènes décrites par Gil Ben Aych.



Le livre a été une passerelle pour moi, il a ravivé des souvenirs à la fois heureux et douloureux. Il m’a donné l’opportunité de revoir ma grand-mère. Les réflexions pleines de rationalité et très terre à terre, leurs amours et leur gentillesse sans limite lorsqu’il s’agit de leurs petits enfants et leurs côtés fébriles que seuls les enfants remarquent et chérissent. Gil Ben Aych nous les livre dans un petit livre qui contient toutes les grandeurs d’une relation entre une grand-mère et ses petits enfants.
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Le voyage de mémé

Le voyage de Mémé nous transporte dans un périple qui part de la rue Truffaut dans le 18ème à Paris jusqu’à Champigny. C’est sur Simon que va reposer la lourde tâche d’accompagner sa grand-mère jusqu'à leur nouvelle maison. Toutefois, Mémé n’est pas une grand-mère comme les autres, elle a des règles : elle refuse catégoriquement de prendre tout transport, elle ne veut que marcher et elle est très bornée. Mais Mémé aime aussi prendre son temps, c'est-à-dire qu’elle aime s'arrêter pour observer les étals et vitrines qui l'entourent ou encore demander à son petit-fils pourquoi la station de métro la Chapelle s’appelle comme cela.

Au fil de la journée, le retard s'accumule pour les deux vagabonds de façon considérable. Entre les arrêts constants devant les magasins et les vitrines, les explications et les commandes de “citronné” ils ne pourront jamais être à la fête de la famille le soir. C’est alors que Mémé cède, après les demandes à répétition de Simon, elle accepte enfin de prendre les transports: des métros et un bus. Une chose en apporte une autre, la grand-mère devient malade et vomit dans le bus.

Ce roman de jeunesse nous expose de nombreuses qualités de vie: la détermination, la famille mais aussi les racines qui changent de pays en pays.

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Le voyage de mémé

Le voyage de Mémé est un roman qui retrace le chemin périlleux de Simon et de sa grand-mère pour rejoindre leur nouveau logement situé à Champigny. C'était sans compter sur l'aide de sa mamie qui ne veut prendre aucun transport. Il est donc contraint de faire le trajet avec elle à pied. Mémé est une femme éblouie par tout ce qu'elle voit. N'ayant jamais voyagé, elle donne l’impression d’être une enfant qui découvre le monde. Les rôles s'inversent et l'enfant devient l'adulte.



" jamais de la vie je change un mot qui sort de ma bouche parce que les Français ils disent pas comme ça!… moi je refuse!… tout de suite je refuse!… tu peux leur dire!… signé sur papier timbré: Mémé elle refuse de dire « poivron » et de parler comme les français ils veulent eux! »



Une mamie bornée et un petit-fils dépassé par les événements. Ce voyage, semé d'embûches, implique le choc interculturel notamment avec les différences de langage, mais aussi les accoutrements qui étonnent Mémé.

« Et ici ils comprennent pas si tu dis « citronnée ». Alors la prochaine fois tu demandes « citron pressé ».

Sans oublier l'écart d'âge qui engendre des questionnements sur la religion, sur l'éducation, les coutumes des Parisiens…



Un roman que j'ai beaucoup apprécié. Par son aspect visuel, j'ai pu imaginer tous les lieux qu'ils ont vus. Connaissant la plupart des endroits, j'ai redécouvert Paris et ses alentours avec un regard neuf.

« On est arrivés en haut de la rue des Dames mais on est passés par La Fourche. C’était un petit carrefour avec une bouche de métro et de nombreuses voitures. »



Son aspect comique, avec une Mémé très têtue et tête en l'air et la facilité de lecture qui m'a permis de lire ce livre rapidement.

« Mais non Mémé! Pas Halité! Hallyday! »

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Le voyage de mémé

Le voyage de Mémé est un court roman écrit par Gil Ben Aych et publié pour la première fois en 1982. Il raconte un épisode de sa vie d’enfant, le voyage avec sa grand-mère Mémé du nord-ouest de Paris jusqu’à Champigny-sur-Marne.



Ce qui aurait pu être un trajet anodin devient une véritable épopée, voire une traversée du désert. Mémé, récemment arrivée de Tlemcen après l’indépendance de l'Algérie, éprouve un choc culturel immense à la découverte du mode de vie parisien.



Dans les yeux de Mémé, tout ce qui se présente sur son trajet devient source d’incompréhension : un SDF, le métro ou la mini-jupe d’une passante. Son petit-fils Simon peine à lui donner des explications. Il fait face à une grand-mère affectueuse mais au tempérament bien trempé qui dessine une caricature de la mamie séfarade. Le ton et l’unité de temps et d’action du roman pourraient faire penser à un sketch.



Drôle, touchant et juste, Le voyage de Mémé raconte un témoignage du déracinement des rapatriés d’Algérie, sentiment renforcé par l’âge de Mémé, mais transmet surtout in fine la tendresse que peuvent mutuellement partager une grand-mère et son petit-fils.
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Le voyage de mémé

De Paris à Champigny sur Marne. Ou bien d’Algérie en France. Il y a Mémé, il y a Simon. Iels marchent. Iels ne prennent pas beaucoup le métro, iels marchent.

C’est le voyage de Mémé avec son petit-fils à travers un Paris qui lui est encore inconnu, elle qui vient de Tlemcen en Algérie. C’est sa peur de prendre le métro, son mal de cœur en bus. C’est l’étrangeté des mœurs, des comportements, des mots aussi, comme le citron pressé qui n’en est pas un, ou comme les poivrons. Iels longent le métro, passant à Barbès, à Nation, à Château de Vincennes. Elle s’étonne des clochards qui dorment au sol, s’offusque de ne pas aller dire bonjour à la famille, rit des vendeurs de boutons et se désole de la perte de son mouchoir.

Tous deux échangent, discutent, confrontent leur vision du monde. C’est un choc des cultures mais aussi un choc des générations. Toute l’expérience empirique de la vieille dame se heurte à ce qu’elle ne sait pas de ce monde qui va trop vite et dans lequel grandit l’enfant. Tout le savoir théorique de l’enfant se heurte à son jeune âge, ce qu’il n’a pas encore vécu.

Si iels semblent d’abord têtu.es, peu à l’écoute, sûr.es de leurs opinions, on les voit peu à peu évoluer, glisser l’un vers l’autre. Mémé accepte de prendre le métro et Simon de faire les courses.

J’ai aimé la tendresse et la simplicité de l’échange qui se déroule tout le long du récit. C’est avec subtilité que se tissent les liens mais aussi les différences. Une lecture très agréable.

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Le voyage de mémé

Mémé est presque un totem. Pas interdit, mais "sacré". Peut-être comme toutes les grands-mères. La relation avec son petit-fils, Simon, est une relation complexe, comme beaucoup d'autres. En effet, nos ancêtres ont leur caractère sacré et nous le transmettent au fil du temps comme par le lait maternel. La proximité de nos ancêtres nous a en quelque sorte rendus plus sages et plus expérimentés dans la vie. C'est une relation, donc, de proximité, de confiance et de soutien mutuel. L'auteur prend le lecteur par la main pour un voyage urbain, mais qui n'est pas sans rebondissements. De Vincennes à Champigny, on se promène avec les personnages au long des rues et on entre avec eux dans les commerces. La grand-mère a peur de ce qu’elle considère trop moderne, notamment les moyens de transports. Elle préfère se promener à pied. Pour arriver à leur destin, ils doivent marcher au moins 20km. C’en est rien, d’après elle : « Viens, mon fils, on marche ». Au fil de leur promenade, la vieille dame découvre la ville, les métros, les noms de rues, les magasins et les noms français de choses simples comme les poivrons, par exemple. De son Algérie reste la nostalgie et la sensation que les choses étaient mieux et plus simples là-bas. En France tout est saugrenu voire même incompatible avec sa façon de vivre. Qu’est-ce que c’est un clochard, une chapelle, une écluse ? "Comment est-il possible que quelqu'un n'ait pas un endroit pour vivre, un toit au-dessus de sa tête ? ». Le monde hors de sa terre natale lui semble inhumain et dangereux.

Le voyage proposé par l'auteur apparaît ainsi comme une grande métaphore. Vers quel endroit les personnages se dirigent-ils ? Est-ce la découverte ou la révélation d'un monde extérieur qui implique d'abord la découverte de soi ? Avec Mémé et Simon, le lecteur marche lui aussi vers l’inconnu. Le voyage est long, exténuant et improbable. On entend tout au long du récit parler d’une fête à leur arrivée. Les mots sont tous là et même l’auteur, dans la postface, essaie de donner ses explications. Écrit-il par tendresse pour lui-même, envers son adolescence, ou pour tenter de comprendre ce chemin invisible qui traverse toutes les générations ? Voilà le chemin devant nous, les lecteurs ; il suffit de le suivre.

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Le voyage de mémé

Mémé est têtue, bornée, elle a un fort caractère. Pourquoi un poivron ne pourrait-il pas être un piment ? Pourquoi une citronnade, et pas un citron pressé ? Où est passé le cordonnet de Tlemcen ? Durant son périple dans le nord de Paris avec son petit-fils, Simon, elle découvre avec fatalité les coutumes françaises. Ce qui semble être une évidence pour son petit-fils ne l’est pas pour elle.

Mémé est empathique, croyante, de bon cœur. Quel cynisme que de laisser ce pauvre homme à la rue, allongé par terre, sans aucun regard pour lui. Pourquoi est-ce qu’on ne l’aide pas ? En Algérie, on s’entraide, personne ne dort au coin d’une rue.

Mémé s’en tient à des généralités lorsqu’il s’agit de la religion. Les chrétiens sont les méchants vilains petits canards, tandis que les Arabes, comme elle aime le dire, eux, ils sont gentils. Mais c’est parce qu’elle a vécu avec ces idées toute sa vie, et qu’il lui est impossible de s’en détacher. C’est si doux, les bonnes vieilles habitudes.

Mémé, c’est ma mamie et celle de bien d’autres. Ce qui ne lui plaît pas, elle le rejette, elle refuse de l’accepter. Elle a vécu assez d’année pour savoir ce qu’elle désire et ce qui n’est pas bon de croire. Elle est attachante, on s’identifie à ce personnage truculent.

J’ai aimé Le Voyage de Mémé pour cette construction méticuleuse des personnages, mais aussi pour les descriptions minutieuses des rues parisiennes : c’est comme visiter Paris pour la première fois et découvrir à nouveau tous ces détails qu’on n’a plus l’habitude de voir.
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Le voyage de mémé

j'ai aimé ce livre parce que il était drôle et il y avait de l’humour.

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Le voyage de mémé

je n'ai pas aimé car je croyais que l'histoire allait être marrante mais non. Ce n'était pas ennuyeux mais je n'ai pas trop aimé.
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Pessah 5711

Titre : Pessah 5711

Auteur : Gil Ben Aych

Editeur : L’Ecole des Loisirs

Collection : Neuf

ISBN : 978-2-211-20852-9

Prix : 8.50 €



Ah, le premier Pessah de Simon, tout le monde s’en souvient, sauf lui. C’était en 1951 à Tlemcen en Algérie et il avait 3 ans. Simon a refusé de manger tant qu’on ne lui donnerait pas de pain levé. Son refus a duré presque 3 jours jusqu’à ce qu’un adulte cède provoquant un scandale dans la communauté juive.

Cette fameuse histoire se raconte chaque année d’abord dans la bouche de Jeannette, la mère, puis grâce à Joseph le père. Simon doit réentendre le récit qui sera raconté à ses compagnes et à ses enfants.



J’avoue que je suis passée de l’intérêt à la lassitude à la lecture de ce roman. Ce récit qui se répète sans fin reflète bien entendu une tradition familiale, il fait partie de l’Histoire de la famille. Mais pour nous lecteurs cela n’a absolument pas la même saveur.

Dommage que cela ne puisse intéresser que la famille de Gil Ben Aych !

A éviter.

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L'anniversaire du 28 octobre 1962

L’auteur, qui s’invite dans un joli et proustien chapitre final pour l’anniversaire de ses… soixante-trois ans, brosse ici un tendre et chaleureux portrait de famille comme il en a l’habitude.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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