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Critiques de Grégoire de Tours (11)
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Histoire des Francs

En 476 , le roi des lombards en Italie , Théodoric, renvoi les insignes impériaux d’occident à Constantinople et plus tard le roi Dagobert , mettra sa culotte à l’envers !

C’est la fin de l’empire romain d’occident comme réalité territoriale , sans être la fin occidentale de l’idée politique qu’il incarne.

L’empire avec la nouveauté du sacre , renaitra en occident de par la volonté papale ainsi que , surtout , de par celle de Charlemagne qui fonde la dynastie carolingienne.

Entre les deux : il y a les merovingiens disons , avec leur vision patrimoniale et dynastique de la royauté. Les royaumes inspirés des coutumes germaniques, se divisent en parties ,dont le nombre est le reflet du nombre de successeurs au trône . Cet état de fait durera jusque la naissance des états qui succèderont au monde des carolingiens , lui-même successeur du monde merovingien.

C’est une période de grande instabilité politique avec une situation qui n’est pas très pacifiée ni stable. Grégoire de tour est la source historique cruciale sur le monde et l’univers mérovingien . Sur la fin du monde gallo-romain également et en profondeur.

Dans ces pages on voit aussi la mise en place progressive de sa société médiévale avec le moment de la césure exacte avec l’Antiquité romaine. L’auteur de l’histoire des francs , permet de saisir l’élaboration de l’idée médiévale du pouvoir .

L’évolution des structures familiales (évolution et fin progressive de la société gentilice) , des rapports entre l’occident chrétien et l’orient chrétien au niveau commercial par exemple ou encore le fonctionnement des institutions ecclésiastiques locales ou autres . Egalement on perçoit le régime étonnant de la personnalité des lois , avec des lois qui diffèrent selon l’appartenance ethnique des justiciables (droit romain et droits germaniques variés) , avec l’étalonnage de ces lois qui se télescopent quand les justiciables sont de telle ou telle origine ethnique. On voit aussi se mettre en place des concepts juridiques qui auront la peau dure en Occident, tel que l’ordalie et la question,par exemple . C’est la naissance entre autres lois , de la loi salique en Gaule ( les francs saliens) ,si importante pour l’histoire de la France , très loin de naitre encore cependant. Des anecdotes permettent aussi de cerner ponctuellement la survivance tardive de la langue gauloise dans certains territoires.

On voit dans le détails , qu’au Vie siècle le monde gallo-romain n’est pas mort et qu’il est bien là , ancré dans la réalité. On mesure dans ces pages l’étendue mais aussi les limites de la christianisation de l’occident latin aux VIème et VIIème siècles.

Grégoire de tour écrit un texte agréable à lire qui est presque sur le ton de la confidence et qui se trouve farci de détails et d’anecdotes mais qui n’est pas dénué d’une vision plus large néanmoins.

Cette histoire concerne en particulier les territoires de la Gaule romaine , des territoires qui par la suite feront la France . Ce qui est un intérêt supplémentaire de lire ce texte indispensable pour connaitre cette époque transitionnelle et fondatrice du second moyen-âge .

Le pouvoir se tient alors dans les Palais , qui avec les cours , se promènent au grés de l’épuisement local et saisonnier des ressources en compagnies des trésors royaux et des insignes du pouvoir.

C’est une époque fascinante et c’est un moyen-âge étonnant , un autre moyen-âge qui est moins connu que celui , ultérieur , des communes, des flèches gothiques, des essartages et de la féodalité . C’est le Haut Moyen-âge tout simplement ,et c’est ici , dans ces pages rédigées par Grégoire de tour que l’on peut l’appréhender le plus intimement. En bref , pour la culotte du roi Dagobert mise à l’envers et pour les rois fainéants sur leurs chars , c’est ici ! Mais sont-ils si fainéants ? C’est une bonne question ! et je vous la pose alors que je sais d’avance que vous ne les reconnaitrez pas .

Ce texte se voulait être une histoire et il en est une ,complètement et sans doute.

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Histoire des Francs

Au VIème siècle, toute sacralité a disparu. Les mots ne désignent plus d'institutions, de fonctions, d'organisations, de traditions même – et donc pas non plus d'autorité. L'évêque de Tours tente bien de rappeler de temps à autres que ses aïeux lui ont transmis la dignité de « sénateur », on comprend bien que c'est laborieux, qu'on n'y croit plus, que le sens d'une telle dignité s'est perdu. Il en est de même des termes de « rois », « duc », « comte ». Peut-être celui d' « empereur » résiste-t-il mieux parce que la fonction est toujours occupée – mais, bien loin, à Constantinople. Pas question de trembler devant une quelconque justice ou tribunal, de vénérer un chef, souverain ou administrateur, de magnifier une idée, un principe, un concept, de partager un texte, une légende fondatrice. Pas question non plus de se référer à des traditions pour organiser la cité, le « pagus ». Tout cela a disparu. La réalité s'est disloquée et ne tient plus que dans l'expérience immédiate, dans la confrontation directe, momentanée et locale. On comprend alors que les mots soient devenus si inquiétants : ils sont proférés sans contexte, sans référence – et si l'on vous menace de vous voler ou de vous tuer, en somme, puisque rien d'intellectuel ou de spirituel ne retient plus, c'est comme si on vous avait déjà volé ou tué. Les mots se font performatifs parce que la discussion a perdu son cadre : ils ne servent qu'à menacer ou à promettre puisque rien ne vient plus organiser leur construction, leur imbrication, leur agencement les uns dans les autres dans le but de constituer ce dont on ne fait pas l'expérience quand on en reste à une confrontation avec la matière : le sens.



En conséquence, on a la dégaine facile. Un mot de trop, une menace mal placée ou mal assurée, un jugement humiliant, une ambiguïté qui déplaît, est c'est le meurtre assuré. Personne n'y échappe. On égorge, on fracasse les crânes, on coupe les extrémités, on perce les poitrines, les coeurs et les flancs, on écrase sous des pierres, on étrangle, tous les moyens sont bons pour calmer la terreur que fait surgir la parole malvenue et neutraliser qui l'anime. Aux plus patients, qui sont peut-être aussi les moins bien équipés en lames tranchantes, le poison, le guet-apens et les assassinats programmés sont des recours fréquents. Pour punir, ce qui revient peut-être souvent aussi à prévenir, puisque la jurisprudence et le tribunal font fortement défaut, on prive : des mains, des pieds, de la vue, de la vie.



La promesse n'est pas plus rassurante que la parole méchante : elle n'est jamais respectée. Si vous aviez prévu d'évoluer prochainement dans ces lieux et à ces époques, on ne saurait que trop vous conseiller d'éviter d'accepter les invitations de qui se dit votre allié à célébrer votre union par le partage de nourriture, de porter vos lèvres à la coupe offerte par qui vous parle d'amitié, de dormir sous le même toit que votre hôte dans le but de vous rendre disponible pour poursuivre des négociations que vous sentiriez en bonne voie : vous vous ne vous en relèveriez pas. On vous recouvrirait d'une saie et vous sortiriez de la forteresse les pieds devant.



C'est que les plus chaleureuses promesses de bonheur, de gloire, de richesses, de réparation des torts, d'amitiés et d'alliance sont systématiquement trahies. Pire, les promesses qui n'ont pas besoin d'être énoncées, comme celle de bienveillance que portent normalement les liens de filiation, le sont aussi : les maris transpercent leurs femmes et les femmes empoisonnent ou font empoisonner leur maris ; les fils tuent leur père ; les filles leur mère ; tandis que les pères et les mères assassinent leurs enfants. Il s'agit de se tenir à carreau pour éviter le trépas malencontreux. Si vous êtes mécontent d'une ambassade fanfaronne, vous n'hésiterez pas à recouvrir en revanche vos interlocuteurs d'immondices – histoire de bien faire comprendre qui a le dernier mot. Grégoire n'évoquant que les relations des familles aristocratiques (rois, comtes, ducs, mais aussi évêques, abbés et abbesses, prêtres), on ignore ce qu'il en est des « petites gens ».



On comprend alors l'intérêt des efforts de quelques motivés à vouloir réinstaurer une référence morale commune, comme Grégoire, dont il trouve des relais au sein des mystères de la religion. Mais là aussi, les discussions qui établissent par leurs conclusions à des vérités partagées, manquent dans les annales. Il faut les tenir soi-même. Les quelques échanges théologiques que rapporte l'évêque de Tours sur l'incarnation ou la trinité font office de témoignage sur la manière dont la controverse permet d'obtenir l'établissement de vérités partagées. Les échanges sont oraux, privés, tenus en face à face, et se font auprès d'un public éclairé, puisque capable de soutenir la controverse, c'est-à-dire rare. On suppose que Grégoire ne rapporte pas les situations où ses connaissances et son sens de la répartie ont failli. Et comme il rapporte par ses anecdotes nombre de farfelus, menteurs, thaumaturges, escrocs, mais aussi de prélats qui par leurs méfaits et leurs crimes se noient dans la masse de ceux des princes séculiers, on se dit qu'il va en falloir du temps pour que l'ensemble de la société retrouve les fondements de ce qui légitime une société structurée qui oeuvre par la conscience de la collectivité à sa propre reproduction et à son engagement dans l'avenir : la culture.



Et ce n'est donc ni à la tradition séculaire ni aux emprunts d'une puissance étrangère impressionnante que se trouveront les sources de sa génération, mais dans celles de la religion. Il est amusant de constater que c'est, tel que le présente Grégoire, par la logique et l'argumentation (et un peu l'invective tout de même… qui prévient sans doute par avance à quoi s'expose l'éventuel contradicteur…), que s'obtient la persuasion de son interlocuteur : où la foi et la conviction se répondent l'un l'autre sans que l'on puisse à la lecture de ces histoires déterminer laquelle engendre l'autre. C'est surtout le goût de l'ordre et du succès qui engagent l'adoption de la croyance en les dogmes – comme le rapporte la relation de la conversion de Clovis.



De fait à cette époque, outre les dogmes, la religion et la magie ne se différencient pas très bien. Il s'agit surtout d'amasser des vérités qui puissent renforcer la nécessité d'adopter des références partagées. Idéalement, ces vérités, pour être indubitables et convaincre plus rapidement que les échanges oraux, seront des faits constatés – et si besoin des témoignages de faits dont on ne doutera par qu'ils ont été constatés.



Ainsi les méfaits, les médisances et les blasphèmes sont toujours vengés, si besoin par des voies indirectes, telles que la maladie ou la défaite au combat ; les provocations de populations ou de villages s'ensuivent de tempêtes et d'inondations qui saccagent les récoltes ; et les détenteurs de la diffusion de la nouvelle spiritualité sont réputés protégés : les bras armés qui se lèvent contre eux se figent, les incendies s'éteignent devant leurs paumes ouvertes, les murs des villes sont rebâtis, des orbes lumineux apparaissent au-dessus de leur tête pour neutraliser les impudents. Ils sont protégés des malfaisances et des maladies et, en somme, il n'y a que le diable qui puisse, de temps à autre, avoir raison de leur immunité en mettant prématurément, au moyen d'un scramasaxe, un terme à leur vie. Il est encore rapporté qu'ils sont capables, à l'occasion, de soigner les maladies et de ressusciter les morts. Ici la vérité s'édifie en posant par avance sa valeur – on convaincra ensuite.



Mais qu'on ne croie pas que le crime et l'iniquité doivent être préalablement commis pour que se manifeste leur autorité. Celle-ci est par avance signifiée dans les eulogies dont on fait suivre leur nom et leur capacité à donner du sens aux signes annonciateurs, qui sonnent comme autant d'arguments en faveur de la supériorité de leur intellect, ce moteur caché que l'on ne saurait neutraliser par le biais d'une falarique comme on le fait régulièrement et avec efficacité contre un corps de chair : les incendies qui se déclenchent sans cause, les traits de lumières dans le ciel qui se rejoignent en un point élevé au milieu de la nuit, les boules de feu qui traversent le ciel, les fruits qui mûrissent en janvier, les arbres qui en donnent deux fois dans l'année, les gelées en été, sont autant de marques de la puissance de la spiritualité que l'on invoque pour que soient adoptés les dogmes.



On comprend que l'établissement d'une autorité commune auprès d'une société humaine passe, même s'il s'agit d'une religion, par la constatation matérielle des avantages que l'on a à en adopter les principes. Et à ceux qui douteraient du sens que l'on donne à la réalité, il reste l'argumentation pratique à propos des Écritures canoniques, comme le fait l'auteur de l'histoire des Francs.



La parole performative ne semble donc plus tout à fait après cette lecture pouvoir être définie comme une fantaisie, une affabulation, une supercherie produite par des esprits imaginatifs : mais plutôt désigner le statut d'énoncés qui, par manque de cadre, ne trouvent d'applications que dans la pratique, dans la matérialité des relations physiques. le retard de l'instauration de la liberté d'expression s'expliquerait alors par la nécessité préalable de la mise en place de ce cadre, par l'atteinte par l'organisation sociale d'un niveau de culture suffisant : lorsque, seulement, la parole n'est plus prioritairement et spontanément une marque d'action, mais qu'elle est au contraire devenue en premier lieu une contribution à la construction d'un sens – lequel doit lui-même être autorisé par les principes même de l'organisation sociale – et donc ne pas dépendre exclusivement d'un dogme.



La liberté d'expression ne pourrait en ce sens ne se mettre en place qu'après que la culture a dépassé la religion, laquelle est parvenu d'abord à imposer l'abstraction du sens. Dans cette construction, l'action du temps alors n'est pas une option. Où le principe de la guerre, quotidien dans les royaumes francs, révèle sa double inanité : à construire un sens par la faveur de l'action contre la réflexion, à autoriser la possibilité même du développement du sens, la culture, par le mépris des conclusions partagées, anéanties dans le meurtre et la destruction matérielle. On saisit encore que le travail de Grégoire vise à engager cette possibilité en actant les faits de son époque, mais en allant plus loin même : les relations des controverses religieuses et de la conversion de Clovis, les quelques reproductions de traités et de lettres, les jugements portés sur les personnes et les actes semblent déjà prétendre à enseigner aux contemporains et aux générations futures. Il ne s'agit cependant pas encore de culture, mais de convaincre. Les propos sont donc secs et intransigeants. le temps de la culture viendra après, mais l'évêque en ouvre la possibilité.



Et où, en passant, les tensions de la société de la communication contemporaine qui se se braque sur des bouts de phrases, des demi-mots et des déclarations ineptes nous fait observer un retour à la parole performative qui condamne à la vindicte publique le mot de travers. Peut-être que l'écrasement de la réalité par les écrans finit par faire croire que la réalité n'est plus que langagière : à l'inverse du temps de Grégoire de Tours, ou la parole était un acte, la nôtre révélerait que l'acte de la société de la communication n'est plus que langagier. L'effet est le même : la liberté de parole s'évapore... Et l'effet est une destitution de la théorie, laquelle déchoit de son statut idéal par incapacité à révéler ses principes dans la réalité matérielle : ici le retour aux religions ? et au matérialisme ? Les chaînes d'information et le marketing qui utilise la parole pour obtenir un acte d'achat ou la société déculturalisée, comme un retour à une société sans culture, comme au Moyen âge ?...



On doute cependant, en découvrant les nombreuses occurrences de phénomènes astronomiques, qu'ils aient été tous inventés ou soient l'objet d'hallucinations collectives. On sait que le ciel de nuit ne nous est masqué par la pollution lumineuse que depuis quelques décennies, et que durant des millions d'années, y compris du temps de Grégoire, la voie lactée paraissait, écrasante, tous les soirs aux sociétés humaines… de là à penser que nous aurions la joie excitante d'observer, peut-être pas tous les soirs, ni toutes les semaines, mais au moins tous les mois, des phénomènes de type « comètes », « halos lumineux », « éclipses » partielles, de ceci ou de cela, si seulement la sécurité nocturne des villes et le chiffre d'affaires diurnes des commerces pouvaient être considérés comme suffisants pour que s'éteignent les perturbations qui nous les occultent…



Et si l'on ajoute que la diffusion des techniques et des moyens industriels d'aujourd'hui nous permettraient en plus en comparaison du Vie siècle, d'aller observer tous les soirs les anneaux de saturne ou le détail des cratères de la lune, on se dit que l'on pourrait bien trouver dans ces observations des étoiles et des astres des motivations à concilier et apaiser, collectivement, des malentendus millénaires qui continuent de faire frémir sur la terre…



On peut en attendant lire les aventures amusantes et dynamiques (au moins un meurtre par page et il y en a cinq cents) de l'Histoire des Francs… le premier livre recense les années du monde en recopiant ce qu'il a lu dans la Bible, les livres suivants sont des anecdotes brèves et disparates car Grégoire rassemble des faits qui lui ont été rapportés d'époques anciennes, mais la conversion de Clovis et quelques autres surprises narratives valent la lecture, et on en vient rapidement à ce que Grégoire dise « je » : il rapporte alors les événements dont il a été lui-même témoin. Les anecdotes sont plus longues, plus fournies et l'on vit pour ainsi dire les événements à ses côtés.



L'Histoire des Francs, c'est l'impression de découvrir mille fois à l'improviste des manigances et des « coups par en-dessous », des tournures de phrases, des anecdotes et des formulation narratives surprenantes et séduisantes…



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À noter aussi que le livre regorge d'idées originales pour de futurs parents en manque d'inspiration.



Par exemple, pour une fille : Radegonde (la Poitevine), Ingitrude (la Tourangelle), Chrodielde, Beretrude, Ingeburge, Goisrinthe, Ingonde, Clodosinde, Faileube, Euphémie, et, pour l'entente familiale entre deux soeurs : Brunehaut et Frénégonde.



Pour un garçon : Bladaste ; Ansoald, Gondovald, Ragnovald, Anstrovald, Bucciovald, Magnovald, Reoval ; Herménégild, Athanagilde, Liuvigild ; Austrogisile, Ebregysile, Godégisile, Badégisile, Sunnegysile, Droctigisile ; Eberulf, Sigulf, Magnulf, Agriulf, Romulf, Chariulf, Droctulf, Sigulf, Wiliuf, Trudulf ; Faraulf ; Beppolène ; Melaine ; Crépin, Burgolin, Chrédin, Chrodin, Audin ; Pépinien, Florentien ; Gararic, Ageric, Andovic, Chilpéric, Childéric ; Théodebert, Childebert, Charibert, Sigebert ; Ballomer ; Leubovère, Déothère ; Sichaire, Willahaire, Nectaire, Theutaire, Aptachaire, Arenachaire, Ebrachaire ; Leudégisèle, Austragisèle ; Berthefred, Reccared ; Nousachius, Promotius, Eunomius, Urbicus, Hesychius, Injuriosus, Soffarius, Eufronius, Athalocus, Vidimachus, Namatius, Antestius, Licerius, Nicetius, Fronimius, Saffarius ; Chramnesinde ; Ursion, Gaison, Ollon, Aunon, Eufron, Amalon ; Ragnemod, Faramod ; Mummole ; Habacuc ; Eustase ; Charimet ; Véran ; Rauching ; Médard ; Siacre ; Narsès ; Cloud, Maclou ; Prétextat ; Weroc ; et, le plus beau : Gallomagne.
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Histoire des Francs, tome 1

En 573, Grégoire, avec l'accord du roi Sigebert, devint évêque de Tours. Il fut consacré, comme de coutume, à Reims. Il participa très activement à la vie politique et religieuse de sa société.



En 575, il commence une oeuvre qui allait lui valoir sa renommée: Les dix Livres d'histoires, que nous appelons, de façon impropre, Histoire des Francs.



Le premier livre est constitué d'un résumé du monde Antique. le deuxième est consacré à la période qui le précède immédiatement. A partir du livre suivant, Grégoire va livrer sa vision de l'histoire immédiate: mort de Sigebert, événements politiques, moraux et religieux des royaumes. Cette oeuvre sera achevée en 594.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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L'histoire des rois francs

Grégoire de Tours était issu d’une puissante famille gallo-romaine d’Auvergne qui comptait déjà quelques saints avant lui. On peut dire qu’il fait une description assez apocalyptique du monde dans lequel il vivait. Il donne vraiment l’impression qu’il se sent à deux doigts de la fin du monde. Et pourtant, on pourrait s’attendre à pire de sa part : qu’il traite les Francs comme des envahisseurs, des barbares. Mais il reconnaissait sans peine la légitimité de la royauté franque : « beaucoup de gens des Gaules désiraient ardemment vivre sous la domination des Francs ».

Le fait est que Clovis en se baptisant est devenu, après avoir battu le dernier grand général romain d’occident, le seul protecteur des catholiques romains face aux différents barbares païens ou ariens. Car l’hérésie arienne véhiculée par les Goths inquiétait beaucoup Grégoire et il se sentait redevable à Clovis de l’avoir chassée. Toutefois, cette conquête, qui remontait à une petite centaine d’année quand Grégoire a entrepris de la coucher sur le papyrus, n’est le sujet que d’un ou deux livres sur les dix que contient cette Histoire des Francs ; l’essentiel a été écrit sur ce qu’il a connu de son vivant, pendant son épiscopat dans les années 570 et 580, ce qui a lui permit de fréquenter quelques-uns des acteurs, des rois et des reines.

Sigebert, Chilpéric et Gontran étaient les petits-fils de Clovis et ce sont d’eux dont il est surtout question, ainsi que de leurs femmes, en particulier Frédégonde, la « douce et tendre » de Chilpéric. Il leur reproche beaucoup leurs guerres fratricides et il faut bien avouer que cette famille mérovingienne est digne des Atrides, il y aurait eu matière à en tirer quelques bonnes tragédies : meurtres, trahisons, vengeances, tout y est.

Outre l’histoire des Francs, la religion de Grégoire est un élément très développé et intéressant à découvrir. Comme je le disais, l’hérésie arienne le préoccupait en premier lieu mais son deuxième ennemi étaient les juifs (il s'attarde plus sur eux que sur les païens, il me semble) et je note qu’il y avait déjà des problèmes avec les juifs usuriers (chapitre 23 du septième livre). La pauvreté, et disons-le carrément, le désir de pauvreté est l’aspect principal de la foi de Grégoire. Il loue énormément les saints qui se mortifient, jeûnent et font de grandes abstinences. Et il a beau se moquer des païens, on peut constater qu’il est lui-même très superstitieux ; on n’échappe pas si facilement à son temps... Sans même parler des nombreux miracles qu’il attribue aux reliques, il n’arrête pas d’interpréter les phénomènes naturels comme des signes de Dieu (incroyable, le nombre d’éclipses, de comètes, de séismes et de lumières bizarres dans le ciel qu’il y a eu à cette époque).

En tout cas, il est certain que la religion a joué un grand rôle dans la constitution du royaume franc. Grégoire laisse aussi entrevoir une autre question, celle des impôts. Il évoque les recensements de population et les collectes d’impôts qu’on imagine basées sur celles des Romains. J’ai parcouru (en parallèle, pour me faire une idée plus vaste de la mentalité de l’époque), la Vie de Saint Eloi par saint Ouen, et, comme c’est une hagiographie, il est évidemment encore beaucoup question de religion. Elle est plus basée sur la charité et le respect des lois, moins sur la contrition, que celle de Grégoire. On peut quand même regretter que des personnages comme saint Ouen ou saint Eloi n’aient pas écrit une Histoire des Francs un peu plus « administrative », ç’aurait été tout aussi passionnant.
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Histoire des Francs

Chronique confuse difficile à suivre, plongée dans ce temps pleins de bruit de fureur de violence immédiate de cruauté infinie tant des hommes que des femmes d'où ne surnagent que quelques rares individus.

Témoignage effarant de l'effondrement du monde antique

dont seule l 'Eglise essaie de préserver un peu de l'esprit.

Plongée aussi dans ces prénoms tous plus exotiques les uns que les autres







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L'histoire des rois francs

Grégoire de Tours est né en 538. Après avoir étudié la Bible à Clermont-Ferrand, il est élu évêque de Tours à l'âge de trente-quatre ans. Pendant vingt ans, Grégoire gouverne ce diocèse. Une vie souvent troublée par les luttes fratricides des rois Mérovingiens. Il trouve pourtant le temps d'écrire l'histoire contemporaine dont il est partie prenante. Quand il meurt en 594, il laisse donc un témoignage hors pair sur le VIe siècle (si peu connu et si important).



Cette source historique de premier plan sur le règne de Clovis et de ses fils est une véritable mine d'or, remplie de détails. Ce livre, lu et relu depuis plus de dix ans, a contribué à me faire approfondir mes connaissances sur les Mérovingiens et même à me faire apprécier cette période. Au XIXe siècle, Augustin Thierry s'en est largement inspiré pour écrire les Récits des temps mérovingiens.



Si c'est un livre passionnant, il convient d'être bien traduit pour être agréable et fidèle au texte d'origine (ce que ne je ne peux juger personnellement). Cette version-ci ne ressemble toutefois guère à la version traduite par Latouche pour les Belles-Lettres il y a déjà quarante ans.



Dès lors, il peut être intéressant de compléter la lecture de cette source par des synthèses qui donnent des éléments de contexte. À ce titre, le livre de Patrick Geary, Naissance de la France : le monde mérovingien, est assez intéressant. Sinon, plus universitaire, est le livre de Stéphane Lebecq, Les origines franques Ve - IXe siècle. Plus récemment encore, La France avant la France (481-888) de Geneviève Bührer-Thierry.
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L'histoire des rois francs

L'ouvrage que j'ai eu l'occasion de lire est une vision abrégée de la grande oeuvre de Grégoire, elle a été amputée de sa première partie, censée raconter l'histoire du monde depuis la création du monde jusqu'à la mort de Saint Martin (premier livre) et du dixième livre, contenant la liste des évêques de Tours, ainsi qu'un message de l'auteur aux générations futures. J'ai donc uniquement lu les 8 livres centraux, qui racontent l'histoire des Francs, depuis leurs origines un tant soit peu mythiques, jusqu'à l'époque de Grégoire.



Nous suivons donc les Francs, plus ou moins véridiques, jusqu'à l'entrée en scène de Childéric et de son fils Clovis, et leur conquête de la Gaule ainsi que de quelques territoires voisins. Puis les guerres de succession entre ses fils, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un seul en lice Clotaire. Mais suite à sa mort, le royaume est de nouveau partagé entre ses fils à lui. C'est l'époque à laquelle vécu Grégoire, et c'est celle qui est la plus détaillée. Nous suivons donc entre autres, Gontran, Sigebert, Chilpéric 1er. Sans oublier les femmes, Frédégonde et Brunehaut en tête, ainsi que bien sûr les enfants.



Pour résumer quelque chose d'irrésumable, les Borgia et les personnages du Trône de fer, sont des enfants de choeur comparés aux Mérovingiens. L'occupation préférée des Francs, dès que vient la belle saison est d'aller faire la guerre chez leurs parents ou voisins. le loisir royal par excellence est de faire assassiner les membres de sa famille, avant qu'ils ne vous assassinent. Entre temps dévaster quelque peu le pays, brûler quelques églises. Les serments ne sont faits que pour ne pas être respectés. Les membres de l'entourage royal, n'ont qu'un seul objectif, profiter d'une faiblesse du roi, par exemple du à son jeune âge, pour essayer de s'approprier le pouvoir.



Il est parfois un peu difficile de ne pas se perdre dans cette histoire pleine de bruit et de fureur, dont les personnages sont nombreux, et disparaissent parfois très rapidement, victimes la plupart du temps de leurs proches. Cela donne une vision de l'époque guère flatteuse, et je ne crois pas que vivre à cette époque puisse faire envie à quelqu'un après cette lecture. Une époque pendant laquelle la guerre était une sorte d'état permanent et normal.



Grégoire est un témoin privilégié de son temps, aux premières loges pour savoir et décrire ce qui se passe. Evidemment que cette façon de dire l'histoire a un côté anecdotique, l'évêque s'intéresse à des événements, donne dans le spectaculaire, le pittoresque (le vase de Soissons, la promesse de la conversion de Clovis à la bataille de Tolbiac…). Et il est de parti pris probablement, en chargeant Chilpéric et Frédégonde.



Mais tel quel c'est un témoignage incomparable d'une époque, une façon de comprendre, d'appréhender la sensibilité de l'époque. Et il n'écrit pas mal du tout Grégoire. Cela se suit donc avec un certain intérêt. Même bien sûr si c'est à compléter avec d'autres textes, des approches de l'histoire plus contemporaines.

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Histoire des Francs

Alaric (370-410) répondit à Theodoric (455-526) qui lui demandait si alacrité venait de chez lui, : "J'en sais que pouic, Genséric (389-477) et j'en ai rien à battre". On notera au passage une impossibilité chronologique. Alaric meurt en 410 ; Théodoric naît en 455. On peut donc penser qu'il s'agit d'Alaric II (484-507) qui fût tué à Vouillé découpé en fines lamelles par Clovis himself et en personne. Ce dernier aurait hurlé : "le coup du vase, une fois pas deux". Cette anecdote, cocasse au demeurant, est selon Grégoire de Tours (539-594), qui la cite dans une version peu connue de son Histoire des Francs retrouvée à l'abbaye de St Gallen en 843 une gigantesque fausse nouvelle ( comme quoi "nihil novo sub sole")
Lien : https://www.babelio.co
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L'histoire des rois francs

J'ai étudié ce livre dans le cadre de mon mémoire d'histoire du haut Moyen âge et je peux dire que ce livre a été une grande découverte.



C'est une lecture passionnante, l'un des récits les plus complets sur les débuts de la Gaule en tant que nation franque avec l’avènement et la pérennisation des rois mérovingiens.



C'est également un récit assez drôle par certains aspects notamment dans la manière dont Grégoire de Tours décrit les païens et leurs pratiques, il semble plus relater ce qu'on lui a rapporté que des faits qu'il aurait vu lui-même.



Néanmoins, pour bien apprécier cette lecture, il faut connaitre un minimum les événements majeurs de l'Antiquité et du début du Moyen age car Grégoire de Tours écrit pour un public qui est censé les connaître.
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L'histoire des rois francs

Livre sur l'histoire des rois francs, écrit au VIe siècle par un aristocrate gallo-romain, Georgius Florentius Gregorius, évèque de Tours.

Écrit en "langage inculte" (selon ses propres termes), le livre se lit facilement comme une série d'anecdotes concernant les différents rois. On apprend ainsi comment Clovis s'est converti au cours d'une bataille, l'histoire de l'urne de Soisson, ses alliances suivies de ses trahisons... En fait, Grégoire raconte la cruauté et la perfidie des rois francs depuis Clovis jusqu'à ses petits-fils, car il juge " à propos de conserver la mémoire des choses passées, afin qu'elles arrivent à la connaissance des hommes à venir. "

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L'histoire des rois francs

Les conflits succèdent aux supplices et aux assassinats en une sombre légende que Grégoire de Tours conte d'une façon remarquablement vivante.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Cache-cache d'auteurs (dédicace à La Faro)

Depuis quelques temps, il y avait débat sur le nombre de salades dans le potager. Cela compte ! Est-ce deux ? Ces gurus ne savaient se mettre d’accord. De mémoire d’âne, on n’avait jamais vu ça !

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