Gregorio Muro Harriet

J'avoue avoir eu du mal à terminer cette bande dessinée, curieuse impression en effet, pourtant le sujet est intéressant et m'était inconnu (le conflit armé entre les Etats-Unis et l'Espagne aux philippines à la toute fin du XIXème siècle.)



Il s'agit d'un projet ambitieux (peut-être trop pour être traité en seulement deux tomes). Les auteurs sont visiblement bien documentés, l'action y est parfaitement retranscrite mais c'est un peu fouillis, trop de dialogues, les phylactères débordent des dessins et on a du mal à s'y retrouver.

Second volet de cette BD consacrée à une guerre oubliée (en tous les cas par moi, j'avoue mon ignorance concernant cette guerre).



Nous sommes à la fin du XIX ème siècle, une guerre d'indépendance fait rage aux Philippines (1 million de morts civils en trois ans), L'Espagne et les USA s'affrontent pour la possession des philippines et les «résistants, terroristes c'est selon le pont de vue» Philippins luttent pour leur liberté.



Comme tous les conflits où la France n'est pas de la partie, celui-ci n'a jamais défrayé la chronique dans notre Pays, d'où l'intérêt d'une telle BD.



Malheureusement, bien qu'intéressante, les phylactères sont trop présents, les personnages trop nombreux et trop ressemblants ne permettent pas une lecture claire de cette BD.

Le graphisme est réaliste, dans la ligné de William Vance, mais ce style dont je ne suis pas un grand fan évite ici la raideur qui lui est si souvent inhérente, le trait est dynamique, les effets de couleurs renforcent cette dureté, secs, froid, brutal, en accord avec le récit, violent et rude, dans un climat glacial et implacable. On est dans l’extrême Est Russe, proche de la frontière chinoise. Un compagnie d’exploitation reçoit la visite d’une mission écologiste. Il faut cacher le trafic de bois avec la Chine. Entre militants écolos, journaliste, personnel forestier corrompu et mafia chinoise, les tensions sont dures, tout ça dans ce froid sibérien avec des et des problématiques actuelles qui lui donnent force de réalisme. Pour couronner le tout, un invité surprise vient se mêler à cette cacophonie, un tigre de Sibérie qui va encore aggraver ce chaos.

Ce premier tome nous met tout de suite dans le bain, c’est un thriller remarquable par son intensité, haletant, avec des tensions qui viennent de tous côtés. À suivre donc…

Voilà un western comme j’en ai peu vu dans ma vie de lectrice ! Nou sommes en 1774, alors, exit les cow-boys, vive les Lanciers Espagnols des Dragons.



Enfin, on se comprend… Cela reste des colonisateurs et ils auront déjà bien massacré les Amérindiens avant l’arrivée des suivants qui poursuivront les tueries commencées.



Attention, les Apaches Mescaleros ne sont pas des moutons que l’on envoie à l’abattoir sans qu’ils restent sans rien faire. Ce sont de terribles guerriers et les Comanches sont encore pires.



Les Apaches ont enlevé une jeune nonne, à la mission et Miguel, un jeune lancier, se lance à leur poursuite pour tenter de récupérer la jeune épouse du Christ (qu’on se demande s’il ne voudrait pas qu’elle divorce pour l’épouser lui).



Miguel, c’est une tête brûlée, il fonce sans réfléchir, il a des soucis avec les ordres, n’écoute pas la hiérarchie, mais c’est aussi un homme intelligent, sorte de MacGyver sans couteau suisse.



L’album est rythmé, composé aussi de cases sans paroles, notamment dans une attaque du camp des Apaches et dans la course-poursuite. Les dessins sont bien exécutés, les couleurs sont chaudes, agréables, elles reflètent bien les tons des plaines arides où règne la sécheresse.



Les Apaches sont décrits comme impitoyables et pourtant, le chef sera assez gentil avec Madeleine, la jeune nonne (bon, tout est relatif, il l’a enlevé pour en faire sa femme, sans lui demander son avis).



Les Dragons Espagnols ne sont pas des anges non plus, bien que, dans ce premier album, ils semblent être plus "gentils" que les Apaches. À voir l’évolution dans le deuxième tome.



Difficile de juger après un seul album, mais je garde en tête que les dessins sont bien exécutés, que le scénario ne manque pas de dynamisme, d’aventures, de rebondissements, mais, pour le moment, il manque un peu de profondeur.



En tout cas, cela change des westerns classiques se déroulant post 1850 puisque nous sommes en plein dans conquête espagnole du XVIe siècle et que c’est un sujet peu souvent traité dans les romans du genre.



Une bédé qui explore une autre époque de l’Ouest Mythique, qui se place à la frontière avec les États-Unis, côté Mexique et qui nous montre la dure vie des colons dans ces contrées hostiles, sous un soleil implacable.



Il me faudra lire la suite pour me faire une opinion tranchée, mais si je ne suis pas super conquise par ma lecture, j’ai tout de même passé un bon moment de détente et elle avait du bon.


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Extrême-Orient russe, près des frontières de la Chine et de la Corée du Nord… Autrement dit, dans le trou du cul du Monde, version glacée ! Là-bas, on coupe des arbres qu’on ne peut pas couper, pour l’exportation.



D’ailleurs, il paraît que l’on déforeste plus en Sibérie qu’en Amazonie et pourtant, on ne parle que l’Amérique du Sud… Les petites branches laissées au sol, après l’abattage (pas une machine) deviendront tellement secs en été que c’est l'incendie garantit !



Et quand un connard ne trouve rien de mieux que de tirer sur un tigre, les emmerdes commencent, car quand tigre fâché, lui toujours manger Homme.



La première chose que j’ai appréciée, c’est le visuel : la couverture frappe bien fort et les dessins sont magnifiques. Très dynamiques aussi.



Le scénario part dans plusieurs directions à la fois et bien avant la fin de ce premier album, on a bien compris les différentes ramifications entre les personnages et ce qui est en train de se produire depuis le tir sur le tigre.



Nous sommes dans un excellent scénario, avec de la profondeur et sans dichotomie entre les bons reporters qui font un reportage sur les tigres de l’Amour et les vilains bûcherons qui coupent à tort à travers. Pas de ça, Lisette, madame la journaliste peut avoir l’écologie à géométrie variable et le jeune bûcheron des états d’âmes.



Le final, petit salopard, laisse le lecteur devant un suspense frustrant, puisqu’il faut attendre pour lire le second tome. Une chose est certaine, je serai au rendez-vous pour la suite !!



Une bédé à découvrir en restant bien au chaud chez soi, car les paysages enneigés, s’ils sont magnifiques, donnent tout de même l’impression de froid extrême.


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On imagine assez mal les indiens combattants des gardes frontières espagnols dans l'Ouest sauvage. Pour autant, ce sont bien les conquistadors espagnols qui ont commis leurs massacres sur le continent américain avant de passer le triste flambeau à d'autres nations européennes.



Curieusement, le camp des gentils se situera dans ces braves soldats protégeant des convois de civils dans ces plaines semi-désertiques reliant Mexico à Santa Fe à la fin du XVIII ème siècle. Le récit commence véritablement quand une pauvre religieuse est enlevée par des apaches et qu'un jeune soldat se lance à sa recherche en bravant tous les dangers.



Il y aura pas mal de clichés et pas vraiment d'inventivité dans le déroulement de l'action. Certes, le cadre est un peu nouveau sur une période de l'histoire pas vraiment encore exploité. Généralement, on préfère se situe 100 ans après pour situer le western.



Cela se laisse lire agréablement avec un verre de mezcal à la main d'autant que c'est servi par un graphisme et un dessin de qualité.



A noter également que le titre peut être assez trompeur car quand on pense au dragon, on se voit dans un monde de fantasy. Les dragons en question sont simplement des cavaliers espagnols sur le territoire mexicain.

C'est un titre assez original car cela se passe dans la région du Primoré dans l'extrême-Orient russe près des frontières de la Chine et de la Corée du Nord où il y a de grandes entreprises forestières.



On apprendra qu'il y a un fort déboisement plus important encore qu'en Amazonie alors que les yeux du monde entier se concentre actuellement sur le Brésil. La Russie n'ira pas de main morte avec ses forêts sibériennes comme on le verra dans cette oeuvre.



Dans un contexte de lutte entre mafia locale, brigade forestière et écologistes militants, un tigre de Sibérie sème la pagaille après avoir été victime d'un chasseur. C'est inspiré d'une histoire vraie qui fait froid dans le dos.



J'ai bien aimé le ton résolument moderne sur les enjeux écologistes actuelles pour la protection de la nature. Le dessin s'inscrit à merveille pour nous faire ressentir le froid et les émotions de ces habitants vivant dans des conditions climatiques extrêmes.



On a hâte de découvrir la suite et fin dans le second tome en espérant le même niveau.

Suite et fin du premier tome… Il y aura peut-être une suite, mais en attendant, avec ces deux albums, on a une histoire qui est clôturée.



Le western, qui n’en est pas un, continue d’être agréable à lire, sans pour autant arriver à devenir exceptionnel. Il ne manquait pas grand-chose à cette bédé pour arriver à me conquérir tout à fait, hélas, elle n’y est pas arrivée vraiment.



Malgré tout, j’ai apprécié de découvrir ce pan méconnu de la colonisation de l’Amérique par les Espagnols et de voir que leurs actes, leurs pensées, n’étaient pas si différentes de celles des Européens qui sont venus ensuite.



Les Indiens avaient déjà dû subir bien des avanies avec les Espagnols, mais ce fut pire ensuite.



Dans ce second tome, le gouverneur Anza a réussi à intégrer les pacifiques Hopis dans ses troupes afin qu’ils l’aident à combattre les terribles guerriers Comanches dirigés par Cuerno Verde.



On ne s’ennuie pas durant sa lecture, le scénariste s’est documenté sur le sujet, on sent qu’il le maîtrise et que nous lisons une page d’Histoire, même si elle est romancée. Plusieurs personnages se détachent du lot, on en apprend un peu plus sur leur histoire, ce qui les rend plus attachants.



Maintenant, j’en sais un peu plus sur cette période de colonisation espagnole dans ce qui deviendra le Mexique et une partie des États-Unis.



Finalement, si ce diptyque ne m’a pas entièrement conquise, j’en ressors tout de même contente de l’avoir découvert, car il m’a éclairé sur une période méconnue de l’Histoire.


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Houaou.... ça dépote... les pages se tournent très vite, aucun temps mort. Scénario très efficace dans la mise en place des différents protagonistes et de leur motivation, et l'histoire est lancée. Il reste à attendre le tome 2 pour savoir qui gagne. J'espère que la suite sera à la hauteur de cette entrée en matière.

C'est l'occasion de découvrir une région peu connue, et un problématique écologique locale tout aussi discrète.

Donc plaisir complet !

Manille, 1897



La bataille des Philippines a tourné court, les américains ont balayé les troupes espagnoles.



Mais le peuple philippin se réveille de ce conflit avec la gueule de bois, les Yankees, leurs alliés se retournent contre eux et se livrent aux plus basses exactions envers leur peuple.



Pis encore, l'archipel aurait été tout simplement "acheté" par les américains à l'espagne, réduisant les espoirs des philippins de retrouver leur indépendance à néant.



L'armée de libération américaine s'est bien vite transformée en une armée d'invasion et d'occupation.



Mais sur l'archipel, les nouvelles ont bien du mal à passer, et du côté de Baler, une garnison espagnole d'une cinquantaine de soldats s'est retranchée dans une église.

Face à elle, 800 guerriers philippins en font le siège.



Les espagnols tiendront la place... 337 jours !!

Colonie lointaine et exotique, les Philippines subissent le joug de l'Espagne en cette fin du XIXème siècle. Exploité, humilié, en quête d'une identité, le peuple philippin veut se rebeller. C'est dans ce contexte particulier que se déroulent les aventures de Simon Brasbang qui véhicule la mémoire du peuple basque entre la force et le dynamisme. Bonjour le choc des cultures et le mélange des genres et des combats dans lequel va se perdre ce récit !



Bien sûr, notre sympathique héros va être entraîné dans un tourbillon d'évènements violents et prévisibles en participant bien malgré lui à cette quête d'indépendance et de justice. Néanmoins, l'homme manque incontestablement de charisme et l'intrigue qui avait pourtant bien commencé dans le premier tome va perdre de son intensité pour se terminer en banale histoire de secret de famille. Nous ne connaîtrons jamais la résolution du mystère principal qui entourait le héros et c'est bien dommage.



Cette bd est très bien dessinée sur un sujet historique que l’on n’a guère l'habitude de rencontrer. C'est intéressant à plus d'un titre. Cependant, on devine que l'abandon de cette série méconnue de la collection "Vécu" était prévisible au vu de la direction prise par un scénario qui a trahit ses objectifs.

1779



La frontière défendue par les dragons espagnols du gouverneur et lieutenant-colonel Juan Bautista de Anza est une poudrière.



Les Comanches sont sur le sentier de la guerre et s'en prennent à toutes les autres tribus qu'ils rencontrent, quand ce n'est pas directement aux colons espagnols de la Sierra.



Lancé à leur poursuite, Anza va mener deux quêtes en même temps, anéantir le chef Tavibo Narigant, surnommé "Cuerno Verde" et ses guerriers d'une part, et ensuite, rallier toutes les autres tribus à la cause espagnole et leur permettre de se venger également des Comanches.



Mais entre les chasseurs et le gibier, les rôles s'inversent parfois,et les Comanches sont sur leurs terres et menacent directement la petite bourgade fortifiée de Taos. Anza arrivera-t'il à temps pour éviter le pire ?



Une très belle série historique qui couvre la période de la colonisation espagnole de ce qui va devenir le Mexique et une partie des États-Unis.

Une période qui ne m'avait jamais vraiment attiré, mais que je découvre avec beaucoup de plaisir grâce à cette série en particulier.

Rebattre les cartes à Manille.

Auteurs basques sensibles à l'engagement politique et aux interactions sociales, le scénariste Gregorio Muro Harriet et le dessinateur Alex Macho réalisent un diptyque romancé sur fonds historique avec la mise en lumière de la guerre hispano-américaine de 1898. Le « désastre de 98 » relate les batailles aux Philippines, possessions espagnoles convoitées par les Américains expansionnistes, ainsi que celles de Cuba et de Porto Rico.

Félix ne ménage pas sa peine dans la mine de Biscaye, province du Pays Basque espagnol. Alors que son frère José fait son service militaire aux Philippines depuis un an, leur père Avelino, mineur aussi, est victime d'un grave accident. Afin de permettre à sa famille de subsister, Félix accepte d'effectuer son service aux Philippines à la place d'une tierce personne contre l'assurance que sa famille sera dédommagée financièrement. Simple soldat, Félix va découvrir la réalité d'un pays violenté sous un climat tropical humide. Entre les appétits affichés ou masqués des grandes puissances, les Philippines apparaissent comme une pièce maîtresse dans la géopolitique qui se met en place. Dans un conflit qui les dépassent, Félix à Manille, José à Baler, au nord de l'archipel, pétris de valeurs humanistes, luttent pour survivre mais les ennemis sont autant parmi les autochtones indépendantistes qu'au sein de la soldatesque, les Américains n'apparaissant que dans les lointains, sur la mer, indécis, cachés derrière les canons de leurs cuirassés.

Conçue en deux tomes, la saga philippine est une bande dessinée remarquable du fait d'une narration dense, jouant sur plusieurs lieux et mettant en scène une multitude de personnages et par une mise en image riche et soignée. Le trait ferme et vigoureux, précis et sensuel d'Alex Macho est superbement mis en couleur par Garluk Aguirre.

Une très belle bande dessinée, avec un message fort, tiré d'une histoire vraie.

On a d'une part une exploitation illégale des forêts de Sibérie pour le compte de mafieux Russe et Chinois, qui est un désastre pour la nature, ainsi que les risques d'incendies qui en découlent. Et d'autre part, la chasse du Tigre de Sibérie, sauf que l'idiot qui à blessé le tigre et loin d'imaginer que celui-ci va vouloir se venger...

Les graphismes sont très réussis et nous mettent dans l'ambiance glaciale de la Taïga, sans parler de la sublime couverture.

Il me tarde de lire le tome 2.

Novembre 1778, Nouveau-Mexique



La région subit une lourde sécheresse depuis plusieurs mois, et les diverses tribus Apaches et commanches se livrent aux pires exactions pour survivre.



Pour les convois tentant de joindre l'une ou l'autre ville ou mission, il n'y a pas d'alternative, ils doivent être protégés, et ce sont en général des escadrons de dragons qui ont cette charge.



Mais pour le sergent Beita, chargé de la protection d'un convoi en route vers la mission de Socorro, une seconde charge lui a été confiée, la formation du cadet Miguel de Sasoeta, Hidalgo de la villa Hernani et accessoirement, neveu du lieutenant-colonel Anza, gouverneur de Villa Real de Santa Fé de San Francisco de Asis en personne.



Mais comme si le soleil accablant ne suffisait pas, le cadet Miguel est une petite tête brûlée, qui s'est amouraché de Sœur Madeleine, une ursuline de la Nouvelle-Orléans.



Suivi par quelques Apaches, le convoi rejoint la mission de Socorro sans problème.

Mais les Apaches qui avaient été jugés inoffensifs de par leur addiction à l'alcool ont bien joué le jeu, et profitant d'une nuit bien sombre, tuent un garde, et volent de la nourriture, des chevaux et.... enlèvent sœur Madeleine au grand dam du cadet Miguel qui s'élance seul, tête baissée, à la poursuite de ses ravisseurs.



Le sergent Beita organise une petite troupe afin d'également donner la chasse à ces Apaches, mais espère surtout retrouver le gamin, dont il a la charge, en vie.

La sueur du soleil c'est à dire l'or est une série honnête dans la plus pure tradition de la collection "Vécu".



Un jeune soldat espagnol perdu avec sa compagnie en pleine forêt amazonienne va tomber amoureux d'une jeune indienne. Cet amour sera mis à mal à travers les conquêtes ou plutôt les destructions des conquistadors espagnols qui venaient de découvrir ce fabuleux continent. Soif de l'or et goût du sang...



Ces aventures se suivent très bien. La mise en place de l’histoire est très agréable et on se pique rapidement au suspens. Les dessins notamment des richesses de la jungle sont assez réussis également.



Nous avons là un récit d'aventure historique fort plaisant à découvrir. Il n'en demeure pas mois que l'originalité de la série est quelquefois un peu éventée. Ce voyage au coeur des civilisations amérindiennes assure un dépaysement certain aux lecteurs nostalgiques des merveilleuses cités d'or.

Une page de l'Histoire que je ne connaissais pas très bien...



Les Philippines, 1897.

Théâtre d'opérations et d'enjeux politico-militaires.

L'Espagne a la main-mise sur Manille et tout l'archipel.



Mais pour combien de temps encore...

Les Etats--Unis ont armé leur flotte à Hong Kong, et suite au refus de l'Espagne de leur vendre Cuba, les Philippines seraient un bien beau lot de consolation.



Mais quelle sera l'attitude des Japonais ? des Allemands ? des Français ? des Anglais ? ... sans oublier les "locaux"... à qui se rallieront-t'ils ?



Ne serions-nous pas tout simplement à l'aube d'une guerre mondiale ?

Au fin fond de la Sibérie, une journaliste et son équipe s'installent pour réaliser un documentaire sur les tigres de l'Amour. Mais la jeune femme est déjà connue de la maffia locale pour avoir fait un reportage détonant. Sa venue donne des envies de vengeance au potentat local. Tandis que sa partenaire chinoise décide de venir aguerir sa fille, trop molle à son gré pour lui succéder. Mais voilà un des forestiers corrompus ne peut s'empêcher de tirer sur un tigre, le blessant et le rendant fou, au point qu'il devient un amba prêt à tuer l'homme qu'il va traquer. Un groupe de gardes forestiers, une équipe de bucherons, les journalistes et la chinoise vont devoir faire face à la férocité de l'animal...Un dessin dynamique, une intrigue pleine de surprise et de retournement de situation, une fin en suspens...vivement la suite!

Encore une bd historique très intéressante qui nous fait découvrir un pan de l'Histoire que nous ne connaissons pas vraiment à moins d'être Espagnol. Les Philippines tout comme Cuba étaient encore en leur possession à la fin du XIX ème siècle.



Cependant, cette nation jadis conquérante avait loupé le coche de la révolution industrielle, se laissant distancer par d'autres nations comme l'Angleterre, la France, l'Allemagne ou encore la jeune nation américaine.



Ce sont bien les États-Unis qui veulent lui déclarer la guerre car l'Espagne a refusé de vendre l'île de Cuba. On a tout de suite une pensée pour nos amis danois qui ont refusé de vendre le Groenland à Donald Trump. Eh oui, tout ne s'achète pas. Cependant, les puissantes nations utilisent alors la force comme moyen de prendre possession. C'est bien cela la guerre.



Il y aura un double théâtre des opérations à savoir Cuba mais surtout les Philippines. C'est l'objet de cette bd où un jeune Espagnol va rejoindre son frère dans les combats. Il est vrai que la situation est un peu plus compliquée, car les indépendantistes locaux mènent également une guérilla.



Cette bd garde le contrôle du souci historique où les dates seront respectées. J'ai eu un peu plus de mal avec le graphisme pour par exemple distinguer les deux frères.



C'est une aventure en deux tomes tout à fait honnête.

Go North !

Dénicher sous une pierre un crotale, le leurrer et s’en saisir sans être mordu est bien plus qu’un jeu d’enfant, tout un art rituel pour un jeune Hopi des terres arides d’Arizona. Walpi, le village hopi construit au bout de la mesa (butte tabulaire aux versants abrupts), reçoit une ambassade espagnole. Le lieutenant-colonel Anza, gouverneur de la province, mène en personne l’expédition pacifique visant à établir des liens respectueux avec les tribus indiennes. Malgré la clairvoyance politique et la bonté naturelle du gouverneur Anza, la tâche d’intégration sociale est d’autant plus rude que les Espagnols sont en nombre et en force pour occuper des terres indiennes ancestrales. Malgré un jeu biaisé, les Hopis acceptent les présents et invitent les Espagnols à leur danse sacrée de la pluie. Les crotales collectés dans les environs, tenus en bouche par les danseurs, seront ensuite dispersés dans le désert afin de porter aux divinités la demande de pluie. Anza sait ce qu’il fait, amical avec les pacifiques Hopis, combattant avec les guerriers Comanches dirigés par Cuerno Verde. Le gouverneur Anza met en place une stratégie militaire afin de provoquer une confrontation avec le chef comanche dans une bataille âpre et incertaine.

Documenté, le scénario d’Harriet propose un déroulement cohérent et circonstancié d’une expédition diplomatique et conquérante des Espagnols en terres des confins, elles-mêmes disputées entre Apaches et Comanches, presque un siècle avant les guerres indiennes de la conquête de l’Ouest dans ces contrées désertiques. Le récit historique n’entre pas dans le genre du western bien que l’expansionnisme espagnol soit similaire au colonialisme américain, la force de frappe en moins. Le scénariste humanise son épopée en exposant les destins individuels à l’exemple du sergent Beitia, surnommé « Nez aplati » ou encore Yl-Site, l’Indien blanc. Ivan Gil s’attache à dessiner l’odyssée avec un sens indéniable du mouvement et du paysage c’est-à-dire des grandes masses mais le rendu des personnages, physionomie et expression, est parfois approximatif voire malhabile. Si le souffle de l’épopée y est, celui des hommes un peu moins, limitant la teneur du scénario mais ne le bâillonnant pas pour autant. Le diptyque forme un bel ensemble qui éclaire sous un angle différent l’implantation européenne en Amérique et le choc des cultures.