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Critiques de Guido Knopp (5)
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Les femmes d'Hitler

Quoi ? Hitler a eu « des » femmes ?

Eh oui, il faut reconnaitre, malheureusement, que ce fou hystérique attirait beaucoup de femmes !



Parlons d’abord des « groupies » :

- « La disciple » : Magda Goebbels, la femme du ministre de la Propagande,

- « L’amie » : Eva Braun, devenue sa femme le jour où ils se sont donné la mort,

- « La muse » : Winifred Wagner, la belle-fille de Wagner et créatrice du festival de Bayreuth

Charme magnétique, yeux incroyables, voix puissante, politesse exemplaire…voilà ce qu’elles lui trouvent. Toutes les 3 l’admirent par-dessus tout. Elles nient avoir eu connaissance du sort des Juifs dans les camps de concentration, elles nient s’être intéressées à la politique.

Elles ont été classées dans la catégorie des « suivistes », « reproche qui vaut sans doute, à différents degrés, pour une grande partie de cette génération d’Allemands ».



Ensuite, il y a les artistes qui n’ont pas dédaigné les faveurs du régime et qui - malgré elles ? – l’ont servi et défendu :

- « La grande maîtresse de la propagande » : Leni Riefenstahl, la réalisatrice des films qui ont glorifié le Reich (elle s’en est toujours défendue, disant qu’elle a fait son métier du mieux qu’elle a pu, n’empêche qu’à travers ses montages géniaux, le Reich en est sorti grandiose et majestueux)

- Zarah Leander, l’actrice suédoise à la voix extraordinaire, profiteuse de l’argent allemand, qui n’aimait pas Hitler (« Pour moi, Hitler était avant tout une voix qui hurlait dans le poste de radio, que je coupais immédiatement, car je suis sensible aux sorties agressives, et une personne incompréhensible, avec une moustache et un toupet ») mais qui est venue en Allemagne pour se faire une carrière et donc une fortune. Sa voix surnaturelle dans ses nombreux films a participé à rehausser le cinéma allemand, du moins celui présent pendant le 3e Reich.



Une sixième femme, elle, une Allemande qui adorait son pays, sa culture, lui a tourné le dos dès qu’Hitler a pris le pouvoir : Marlene Dietrich, « l’adversaire ». Au début, parce que l’Amérique lui offrait de l’argent et le succès, et après, par rejet d’un pays où la culture était muselée.



Guido Knopp nous promène à travers la vie de ces 6 femmes, et par là nous informe de manière très documentée, cohérente et vivante sur la montée d’Hitler, depuis les années 20 jusqu’à son accession au titre de Chancelier du Reich en 1933, et puis son irrésistible et maléfique ascension jusqu’à la 2e guerre, qui déclinera après la bataille de Stalingrad pour finir en suicide, terré dans son bunker à Berlin.

Il ne nous parle pas uniquement des faits politiques, mais aussi de la culture et de la vie quotidienne.

Il fait part aussi des différents points de vue concernant les 6 femmes, points de vue souvent contradictoires, comme l’est finalement une vie humaine.

Jamais il n’oublie de mentionner les horreurs perpétrées par les nazis, et les confronte à la vie de ces femmes et à leur morale.

Tout ceci fait que ce livre est extrêmement agréable à lire et très intéressant, que je recommande.

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Les SS : Un avertissement de l'histoire

Ce livre decrit l'ordre noir de facon assez complete;Les themes abordes sont:

-l'historique de la ss

-la rivalite et l'evincement de la sa

-les einsatzgruppen avec les exactions commises a l'Est sur les populations

-les camps de concentration et la solution finale

-la waffen ss

-odessa

-une biographie inedite de himmler et Heydrich

-le role du Vatican,des Usa,dans le devenir des anciens criminels nazis

L'ouvrage est instructif,car independamment du recit historique,on retrouve plusieurs temoignages,et pour tout avouer,on ressent parfois un certain malaise.On ne reste pas indifferent a autant de cruaute

L'ouvrage est enrichi par des photographies

A lire absolument pour tous ceux qui veulent savoir plus sur cette arme politique fanatisee
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Les SS : Un avertissement de l'histoire

On ne peut pas refermer ce livre sans ressentir un grand malaise. Cet ouvrage consacré à l'histoire de ce corps noir se penche en particulier sur la psychologie des auteurs de ce drame, et on en ressort avec un constat effrayant : si les chefs, notamment Hitler, Himmler et autres Heydrich étaient des psychopathes, les exécutants de grand carnage étaient des gens normaux comme vous et moi. Celui qui tuait des enfants, en les soulevant du sol et en leur tirant une balle dans la tête, aurait pu être votre voisin de palier, votre coiffeur ou même l'instituteur avec qui vous échangiez des amabilités.
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Les femmes d'Hitler

Hitlers Frauen und Marlene


Traduction : Olivier Mannoni





Le titre allemand : "Hitlers Frauen und Marlene" est moins réducteur et je précise tout de suite que ce livre n'est en rien une hagiographie d'Adolf Hitler et de ceux qui l'encensèrent et l'aidèrent à devenir ce qu'il fut.


En l'occurrence, ici, on parle surtout des femmes qui, à un titre ou à un autre, tinrent une place dans sa vie.


Magda Behrend tout d'abord, mieux connue sous le nom de son second et dernier époux comme Magda Goebbels. Des six femmes évoquées dans ce livre, c'est elle qui, probablement avec Marlene Dietrich, ennemie jurée du régime nazie et aussi, dans de moindres proportions, Winifred Wagner, la belle-fille du célèbre compositeur, produit la plus forte impression.


Née pauvre et enfant naturelle, entretenue cependant par son père biologique qui la fit éduquer dans un pensionnat en Suisse, fortement attachée par la suite à Richard Friedländer, juif non pratiquant qui épousa sa mère, elle eut, jeune fille, des amitiés sionistes dépourvues de toute ambiguïté. Attirée par le luxe et la sécurité, elle épousa en premières noces un riche industriel plus âgé qu'elle, Quandt, dont elle eut un fils, Harald, le seul de ses enfants qui était appelé à lui survivre. Après son divorce, se sentant "inutile", s'ennuyant sans doute, elle assista par curiosité à l'un des fameux discours d'Adolf Hitler et là, ce fut le coup de foudre.


Coup de foudre réciproque que seule la sexualité extrêmement complexe du Führer l'empêcha de conclure. Hitler trouvait Magda Quandt belle, cultivée et intelligente - ce qu'elle était. Mais, pour diverses raisons - nous en reparlerons quand nous évoquerons "Hitler avant Hitler" de Jacques Brosse" - il était pour lui impossible de prendre Magda pour maîtresse. Pour la conserver le plus près de lui, il lui fit épouser son âme damnée, Joseph Goebbels, futur ministre de la Propagande du Reich - celui que Marlene Dietrich surnommait "ce nain grotesque."


Lucide, Magda déclara elle-même :


"J'aime mon époux, mais mon amour pour Hitler est plus fort. Pour lui, je serais prête à offrir ma vie. J'ai compris qu'Hitler, hormis Geli, sa nièce, ne pouvait plus aimer une femme, que son seul amour, comme il dit toujours, était l'Allemagne. Alors, alors seulement, j'ai accepté d'épouser le docteur Goebbels : désormais, je pourrais être auprès du Führer."


Première dame du Reich comme ne le fut jamais Eva Braun, laquelle resta toujours dans l'ombre, Magda donna à Goebbels un garçon et cinq filles. Puis, le 1er mai 1945, au lendemain du double suicide d'Hitler et d'Eva, elle qui était "prête à donner sa vie" pour son Führer offrit aux mânes de celui-ci le sacrifice de ses six enfants.*


Elle les avait habillés de blanc, avait demandé à un médecin de leur injecter un somnifère mais ce fut elle qui leur injecta le poison. Après quoi, cette femme qui avait déclaré, en 1941 que la femme ne trouvait son bonheur que dans la maternité, se donna la mort.


Elle qui avait eu tant de pouvoir ne leva jamais un seul doigt pour sauver celui qui lui servit si longtemps de modèle paternel, Richard Friedländer. Celui-ci fut déporté dans un camp sur ordre même de Goebbels.


Passons sur Eva Braun qui, selon un historien, fut "une déception de l'Histoire." Knopp la décrit comme pratiquement tout le monde l'a fait : superficielle, narcissique, ne vivant que pour une seule obsession, Hitler, et refusant systématiquement de s'intéresser à tout ce que celui-ci ordonna. Sa seule "gloire", si l'on peut dire, est d'avoir rejoint Hitler à Berlin alors que tous ceux qui lui devaient tout (Himmler, Goëring, Bormann par exemple) quittaient le navire.


Winifred Wagner, elle, était d'origine anglaise puisque son nom de jeune fille était Williams et qu'elle était née en Grande-Bretagne. Mariée à Siegfried Wagner, l'héritier homosexuel de Richard et de Cosima, on ne peut pas dire qu'elle eut une vie de couple très heureuse. Mais dès avant son mariage, elle était déjà une "wagnérienne" convaincue. Knopp laisse avec bon sens de côté tout ce qui a été dit sur l'anti-judaïsme qui existerait dans les opéras de Richard Wagner et se borne à rappeler que, tout comme l'oeuvre de Nietzsche fut "réécrite" par sa soeur, le contexte des opéras de Wagner fut interprété par son beau-fils, Huston Stuart Chamberlain.


En ce qui concerne Winifred elle-même, nul ne peut nier que, toutes les fois qu'elle le put, elle intervint directement auprès d'Hitler en faveur d'artistes juifs et/ou homosexuels. Ils témoignèrent d'ailleurs en sa faveur lors de son procès en dénazification, en 1946.


Ce qui ne l'empêcha pas de déclarer cinq ans avant sa mort, en 1975 :


"Je regrette très profondément [les crimes monstrueux] que l'on fait porter à Hitler. Mais pour moi, dans ma relation personnelle, cela ne fait aucune différence."


Morte à plus de 100 ans, la cinéaste Leni Riefenstahl, dont les films documentaires qu'elle réalisa pour les Nazis - dont "Les Dieux du Stade" - brillent encore aujourd'hui par leur perfection technique avait bien plus de personnalité que la petite Eva Braun. Après la défaite, elle s'acharna à prétendre qu'elle ignorait tout et qu'elle n'avait jamais travaillé pour le Reich que pendant 7 mois. Son procès de dénazification la définit, elle aussi, comme une "suiviste" et rien de plus. Je l'avoue, le personnage ne m'a jamais beaucoup intéressée et les pages que j'ai lues sur elle me laissent toujours aussi perplexe même si j'apprécie sa combativité naturelle.


De la Suédoise Zarah Leander, qui fut la grande star du cinéma nazi avec des films comme "Paramatta, bagne de femmes" par exemple, on peut dire en tous cas qu'elle ne pensa jamais qu'à l'argent. Si les USA avaient été plus proches de la Suède que l'Allemagne, sans doute y serait-elle allé travailler. Son départ pour l'Allemagne nazie et son engagement à la UFA furent avant tout inspirés par la proximité des deux pays. De plus, la Suède resta longtemps neutre par rapport aux gouvernants nazis.


En tous cas, dès 1943, après Stalingrad, quand l'argent commença à manquer dans les caisses de la UFA, la Leander repartit pour son pays natal dont les habitants lui tinrent d'ailleurs rigueur de sa prise de position pro-nazie même si, toute sa vie, elle se présenta comme une "idiote politique." En 1948 par contre, elle fit un come-back intéressant en Allemagne où sa voix superbe charmait toujours autant.


Pas plus que Riefenstahl, Leander n'intervint pour les artistes juifs avec lesquels elle avait travaillé. Il faut dire que son credo, ô combien altier, fut très tôt celui-ci : "Je suis la Leander, et cela doit suffire."


Face à ces adoratrices d'Hitler, Knopp oppose Maria-Magdalena Von Losh, mieux connue sous le nom de Marlene Dietrich. Pour elle, la République de Weimar, si corrompue qu'elle eût été, demeura toujours l'époque où elle avait goûté à la liberté et aussi à ses premiers succès comme chanteuse et danseuse. Puis, il y eut "L'Ange Bleu", qui scandalisa les conservateurs mais enthousiasma les pontes de la Paramount, et le départ, dès 1930, pour les USA, avec Joseph Von Sternberg, "ce juif dégénéré" (Julius Streicher dixit).


Dietrich, qui demanda à être incinérée auprès de sa mère, à Berlin, resta toujours profondément allemande - elle le disait elle-même. Mais, mieux que personne, elle sut prouver que, en ces années d'horreur, allemand n'était pas forcément synonyme de nazi. Qu'on aime ou pas les personnages qu'elle joua (cf. "Marlene Dietrich par sa fille" - Maria Riva) ausi bien sur l'écran que dans la vie, qu'on la tienne pour un ange de maternité ou un démon d'indifférence, on ne peut pas, on ne doit jamais l'oublier.


* : il faut préciser qu'Hitler lui-même tenta jusqu'au bout de la convaincre de confier ses enfants à la pilote Hannah Reitsch afin qu'ils puissent quitter Berlin en sécurité. Sur ce plan, Magda refusa d'obéir à "son" Führer. ;o)
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Les SS : Un avertissement de l'histoire

Une somme sur ce sujet difficile. Intéressant et passionnant.
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