Guillaume Singelin

p.68.
Tu crois quoi, connard ? Que quelqu'un se préoccupe de moi ? J'ai tout perdu au front. Je me suis fait traiter comme de la merde à mon retour. J'ai crevé de faim. J'ai dormi dans la rue. Tu ne vois que les vétérans clamsent tous ? L'armée nous a détruits puis abandonnés.

p.65.
Tout ce qu'elle fait, c'est pour la patrouille. On se protège et on partage nos compétences entre nous. Tu comprends ?

p.41.
Le père de Bao est parti après sa naissance. Ce jour-là, j'ai perdu foi en l'humanité. Mais le restaurant et les clients m'aident à reprendre confiance. Je préfère servir les gens que de dépendre d'eux. C'est plus simple et sain.

p.22.
Dans notre situation, il faut s'entraider. C'est bon d'appartenir à un groupe. Tu es la bienvenue parmi nous. Tu vas devenir folle, si tu restes seule comme ça. Qu'est-ce que tu en dis ? Il y a d'autres vétérans dans le groupe. Tu trouveras peut-être un ami... avec qui partager tes souvenirs.  Attends ! Réfléchis-y. Tu n'es pas seule.

P.T.S.D.
Selon la CIM-10 (classification internationale des maladies, 10e révision) publiée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'état de stress post-traumatique (ESPT ou PTSD en anglais pour POST-TRAUMATIC STRESS DISORDER) répond à un événement traumatique "hors du commun" impliquant que le sujet "est ou a été menacé de mort ou de blessure grave ". L'événement est constamment revécu dans des souvenirs envahissants,  des rêves répétitifs ou lors de "flashbacks", qui sont des retours brutaux avec intense charge émotionnelle. S'y ajoutent un évitement des stimuli associés au traumatisme, un émoussement de la réactivité générale et des symptômes de vigilance accrue.

Selon l'économiste Shmitt-Bombers, agir sur la motivation substantielle est une variable qui connait ses limites, notamment en fonction d'un libre arbitre économique et personnel, et je ne crois pas que cette valeur doit être prise en compte dans la présente organisation.

p.121.
- Décidément, ça devient un tic chez toi...
- De quoi ?
- Le doigt en l’air.
- C’est le geste obligatoire, dans ce pays de cons.

p.94.
- J’avoue, t’as un truc. T’as bien maitrisé le type au minimarket. Mais t’es partie en couille avec tes histoires de tensions dans le dos. Tu voulais pas lui faire un massage, non plus ?
- Les gens ne sont pas agressifs sans raison. Je pense qu’en vrai, la plupart sont malheureux. Ou ils ont un problème à régler. J’avoue, c’est super tentant de leur exploser la gueule, mais... ça rime à rien, ça fait pas avancer les choses. Y a des grosses frustrations partout... les gens devraient se branler plus, je crois que le monde irait beaucoup mieux...
- Hein ?!
- Ouais, ce type, là, j’ai senti que dans le fond, il était pas méchant. Il avait juste mal au dos, quoi... et ça l’a mis en mode connard.
- Trouve pas d’excuses aux gens. Les connards sont des connards, parce qu’ils ont décidé d’être des connards. C’est pas plus compliqué.

p.28.
Elle me disait que le traitement c’était juste comme une béquille... une béquille chimique qui allait m’aider à avancer. Tu parles. J’étais clouée au lit, envie de rien, et la tête pleine de vapeurs toxiques. Alors, j’ai arrêté de prendre cette séroxétine à la con. Le toubib avait insisté sur le fait qu’il ne fallait pas stopper le traitement en cours, mais franchement, le but, c’était que j’aille mieux, non ? Pas que j’ai envie de crever. Alors, STOP.

J'ai pas besoin de ta pitié ! C'est ça ton plan ? Me faire la charité pour te sentir mieux ?

J'ai toujours détesté les immolés. Des mecs qui se tuent et à qui on peut pas faire les poches, c'est déprimant !!

Comment ils peuvent se battre comme ça ?
Ils sont fous ou quoi ?

T'as fini ton petit discours ? J'ai pas besoin de ta pitié !
Pour qui tu te prends à me parler comme ça ?

[Rabbi Rommertopf] : Maintenant va tuer celui qui t'a envoyé me tuer... sinon ton petit Elliott risquer de subir une seconde circoncision... disons plus définitive pour sa descendance...

[Friedman] : Mais pourquoi vous me racontez tout ça ? Je suis épicier, pas historien.
[Rabbi Rommertopf] : C'est pour que tu te fasses des relations Friedman !!
[Friedman] : Des relations ? Ça m'a mené deux fois au QHS, mes relations ! Et puis laissez-moi tranquille : vous ne voyez pas que je suis aux toilettes !!

Regardez là-haut dans le ciel !! Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Mais non c’est…
Ben c’est l’aut’con là, avec son déguisement de super-héros ! On l’voit tous les jours traîner dans l’coin ! J’me d’mande bien c’qu’y fait ? En tout cas, y doit pas souvent s’laver pasqu’y pue le cochon ! On la qu’est-c’qu’y pue ! Ça doit être ça son super pouvoir ! Super ! Schlingos ! Refoule man ! Fouette boy ! Ah ! C’quy cogne, ce salaud-là !!

— Euh… excusez-moi ? Vous avez « Massacre au marteau piqueur » ?
— Ouais entre « Massacre au pied de biche » et « Massacre à la débroussailleuse »…

Eliott, je t'ai dit cent fois d'arrêter de jouer avec cette télécommande! Remets le canal de surveillance.
_ Mais Papa, y'a jamais personne à cette heure là!!
_ Y'a pas de mais, cette télé est un outil de travail, pas de distraction!
_ J'vois pas l'utilité d'un truc qui nous montre ce qu'on voit déjà!