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Critiques de Guy Davis (17)
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Aliens Omnibus Volume 5

Recueil de dix histoires en bandes dessinées parues dans le "comic" américain pas tout-à-fait éponyme puisqu'il s'agit d' Aliens tout court chez Dark Horse. Des variantes autour du thème de la machine à tuer organique imaginée et créée par l'artiste suisse H.G. Giger pour Ridley Scott et Dan O'Bannon à la fin des années 1970. Des narrations et des dessins de qualités très variables. J'ai plutôt bien aimé la première, celle qui a attiré mon attention sur ce livre à l'origine, dessinée par Richard Corben . En revanche, je suis moins enthousiaste sur les autres même celle de Bernie Writhson dont j'apprécie habituellement le graphisme mais qui semble là en très petite forme sur un décalque à peine masqué du scénario du premier film de la série avec une chute en clin d'oeil au schéma narratif des contes de la crypte - c'est un peu son fond de commerce. J'ai été agréablement surpris, en revanche, par le coté expérimental de la narration "chorale" de l'avant avant dernière histoire dessinée par 43 graphistes différents. Mais passé le stade de la surprise du saut de style d'une page à l'autre, rien de spécialement passionnant dans le reste du contenu.
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Les Zombies qui ont mangé le monde, tome 1

Ma poursuite de l'aventure zombie continue alors que je n'arrive toujours pas à mettre la main sur le fameux Walking Dead qui serait un chef d'oeuvre du genre et donc la référence suprême.



En l'espèce, j'ai été attiré par la couverture qui ressemble à ces vieux films des années 50. Cependant, la matière m'a un peu déçu car le concept de coexistence des morts-vivants avec les vivants ne m'a pas trop emballé. Par ailleurs, c'est hautement satirique. La dérision n'a jamais été mon point fort.



Au final, même si je reconnais qu'il y a ici et là des choses amusantes, ce traitement de l'univers zombie ne m'a guère plu.
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Mouse Guard - Legends of the Guard, tome 1

Treize artistes réunis sous la houlette de David Petersen pour une soirée à la taverne de June. La souris tenancière invite ces comparses à l’ardoise conséquente. Le temps d’une soirée, ces clients et clientes doivent raconter une histoire avec trois règles : l’histoire ne doit être ni complètement vraie, ni complètement fausse et June ne doit l’avoir jamais entendue. Celui ou celle qui remportera le concours verra son ardoise effacée, les perdant(e)s auront sept jours pour s’acquitter de leur dette.



Cette liberté offerte à tous ces artistes de participer à l’univers de David Petersen est propice à un melting pot des plus surprenants. Les récits se suivent mais ne se ressemblent pas, surtout visuellement. La liaison entre chaque histoire est maîtrisée par Petersen alors que June fait le tour des tables de son auberge.



Une anthologie réussie où il est difficile de ne pas trouver son bonheur, quelles que soient nos affinités artistiques.
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Aliens Omnibus Volume 5

Ce tome contient 10 histoires indépendantes, parues entre 1986 et 1998.



Alchemy (1997, 66 pages, scénario de John Arcudi, dessins et encrage de Richard Corben) - Dans une petite communauté, sur une planète peu peuplée, un Alien égorge quelques habitants, alors que les religieux exhortent à un retour à une vie fermière, constant les dégâts causés par l'industrialisation.



John Arcudi compose un scénario ambitieux qui installe un contexte étoffé pour l'évolution de la communauté. Mais ces intrigues secondaires ne débouchent sur rien. Seule la troisième partie réserve plusieurs surprises. La lutte contre l'Alien reste basique et réserve 10 pages de présence graphique au xénomorphe. Richard Corben réalise de belles cases lorsque l'Alien est en action (magnifiquement mouvement de l'appendice caudal), pour le reste, il semble moins inspiré que d'habitude (agréable si vous découvrez cet artiste hors norme, quelconque si vous le connaissez déjà). 3 étoiles.



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Kidnapped (1997, 60 pages, scénario de Jim Woodring & Justin Green, dessins et encrage de Chris Chalenor) - 2 gros bras pas très futés gagnent leur vie en faisant du trafic d'oeufs d'Aliens. Dans leur dernière cargaison, ils en ont récupéré un de couleur rose, qu'ils n'ont pas réussi à fourguer. Par une succession de hasard, cet oeuf va donner naissance à un xénomorphe sur un satellite artificiel dédié à satisfaire les plaisirs des plus riches, une sorte de paradis pour nantis.



Woodring et Green ont imaginé une histoire inventive offrant l'occasion de brocarder les médias et la vie des riches. Malheureusement le niveau de critique et de caricature reste assez basique. Si le scénario se promène de manière un peu superficielle, il réserve une fin plus dramatique, et très prenante. Les dessins décrivent de manière satisfaisante les actions et les personnages. Mais le nouveau né alien souffre de servir de ressort comique, ce qui neutralise complètement sa dimension horrifique. 3 étoiles.



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Survival (1998, 66 pages, scénario de James Vance, dessins de Guy Davis, encrage de Perry McNamee) - Sur une planète inhabitée, un groupe d'Aliens attaque une équipe de scientifiques et de gardes armés venus évaluer les ressources minières. Quelques temps après, l'un des survivants barricadé dans une partie du vaisseau semble la proie d'un délire dans lequel il se remémore son fils et sa femme, sans certitude que ces moments aient réellement eu lieu.



James Vance construit son récit sur une structure alambiquée mélangeant instants présents et passés, avec des souvenirs incertains. À condition de supporter ce mode de narration un peu touffue, le lecteur plonge dans un récit bien noir qui propose une extension respectueuse du principe original des films, en conservant la dimension horrifique originelle.



Guy Davis utilise son style habituel à coup de traits fins qui semblent griffer la page. Il perd la texture de la peau des xénomorphes, mais il restitue toute l'horreur de ces bestioles très douées pour la survie. 5 étoiles.



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Cargo (16 pages, scénario de Dan Jolley, dessins de John Nadeau, encrage de Terry Pallot) - Un trafiquant livre un Alien sur un immense navire marchand déserté. Son commanditaire a appris qu'il l'avait dénoncé aux autorités, et il lui a laissé un petit cadeau sur le navire : un xénomorphe en pleine forme. La course-poursuite peut commencer en sachant qu'il n'y a aucune arme sur le navire.



Jolley a conçu un thriller classique et très bien construit carburant à l'adrénaline, avec des dessins clairs et réaliste qui servent bien l'histoire. 4 étoiles.



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Alien (1994, 24 pages, scénario de John Arcudi, dessins et encrage de Paul Mendoza) - Sur une planète reculée, un membre du village de type âge du cuivre a aperçu l'Alien qui vient périodiquement s'approvisionner en chair fraîche. Malgré son jeune âge, il parvient à convaincre les adultes de le laisser les accompagner dans leur chasse au prédateur (puisque lui saura le reconnaître).



Arcudi propose un récit étrange dans lequel l'Alien joue un rôle secondaire. Il met en avant l'apprentissage de ce jeune primitif qui souhaite ardemment réussir son rite de passage. Les dessins de Mendoza donnent une allure étrange à ce jeune extraterrestre qui ajoute au caractère imprévisible du récit. Arcudi et Mendoza maintiennent un suspense psychologique jusqu'au bout du récit. 4 étoiles.



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Earth angel (1994, 23 pages, scénario, dessins et encrage de John Byrne) - Dans les années 1950, dans une petite ville des États-Unis, 2 jeunes adultes découvrent la carcasse d'un vaisseau. Avant son explosion, ils ont juste le temps de sortir le pilote et l'amener au médecin du coin. Celui-ci le dépouille de sa combinaison spatiale, et retire de son visage une bestiole inerte à 8 pattes (facehugger). Byrne s'amuse à lâcher un alien au milieu d'un gang de loubards des années 1950, avec un couple et leur fille tentant de fuir au milieu. Même si Byrne a opté pour un encrage un peu rugueux, son style n'arrive pas à transcrire l'horreur de l'Alien (un peu mieux la soudaineté de ses attaques), et le scénario est vraiment très mince. 2 étoiles.



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Incubation (1995, 10 pages, scénario de Ron Marz, dessins et encrage de Bernie Wrightson) - Marz et Wrightson reprennent le schéma basique de l'infestation dans un vaisseau spatial, avec comme seule particularité le fait que l'équipage est composé d'une race extraterrestre. Le scénario de Marz est basique et stéréotypé, mais Wrightson s'applique pour dessiner l'Alien dans cette courte histoire. 2 étoiles. Pour l'anecdote, cette histoire constitue une sorte de prologue officieux à Batman/Aliens de Marz et Wrightson.



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Havoc (1997, 44 pages, scénario de Mark Schultz, dessins et encrage d'Art Adams, Peter Bagge, Guy Davis, Duncan Fegredo, Gary Gianni, Leif Jones, Kevin Nowlan, George Pratt, Jay Stephens, John Totleben, Michael Allred, Sergio Aragonés, Travis Charest, Dave Cooper, Moebius (Jean Giraud), Rebecca Guay, Gene Ha, Leif Jones, John Paul Leon, David Lloyd, Tony Millionaire, Jon J. Muth, Joel Naprstek, Sean Phillips, Kilian Plunkett, Ron Randall, P. Craig Russell, Frank Teran, Derek Thompson) - La routine habituelle : un vaisseau infesté d'Aliens, et une équipe tentant de survivre.



Dark Horse a commandé une histoire à Mark Schutz, en l'informant que chaque page ou presque serait dessiné par un artiste différent. Schutz a trouvé un principe de base qui justifie le changement de style (il faut dire que c'est le grand écart entre Gene Ha et Sergio Aragonès, en passant par David Lloyd) pour une histoire classique d'infestation de vaisseau spatial par un xénomorphe, et de survie de l'équipage. Toutefois, il a ajouté plusieurs surprises dont le dénouement. 4 étoiles, si vous supportez les incessants changements de dessinateurs, et si vous êtes intéressés par le travail de certains d'entre eux.



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Lovesick (1996, 26 pages, scénario de Thierry Gagnon et Richard Forgues, dessins et encrage de Richard Forgues) -Un savant fou accompagnée de sa garde du corps, et du neveu de celle-ci arrivent sur une planète isolée. Le savant fou a décidé de se venger de sa garde du corps qui a repoussé ses avances, en projetant sa conscience dans un xénomorphe et en détruisant tout. Les auteurs se font plaisir en écrivant un récit sur le ton de l'humour, avec une jeune femme se battant en petite culotte et marcel, avec des dessins un peu juvénile. 1 étoile.



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Lucky (1996, 9 pages, scénario de Mark Verheiden, dessins et encrage de Mark A. Nelson) - Un individu spécialisé dans la récupération dans des vaisseaux épaves ramène sans le savoir un Alien dans une station orbitale. Est-ce que ce pourri réussira à sauver sa peau aux dépends des autres ? Verheiden et Nelson reviennent aux bases de la franchise et délivrent un récit efficace et bien noir. 4 étoiles.
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B.P.R.D., tome 4 : Les Morts

Ce tome est le quatrième de la série (après B.P.R.D. : Plague Of Frogs) et il regroupe les 5 épisodes de la minisérie du même nom, ainsi que l'histoire courte "BPRD born again".



Au début du récit l'équipe de terrain du BPRD est composée de Liz Sherman, Abe Sapien, Roger l'homoncule, Johann Kraus et Kate Korrigan. Abe Sapien décide d'enquêter sur Langdon Everett Caul. Il remonte sa trace jusqu'à sa dernière demeure sur terre et il est accompagné par Kate Corrigan. Cette démarche fait suite aux révélations du tome précédent. De leur coté, les 3 autres agents sont convoqués par Thomas Manning qui a plusieurs informations à leur communiquer. La première est constituée par l'annonce de la relocalisation de leur base dans le Colorado. La deuxième est qu'ils se voient dotés d'un nouveau membre dans l'équipe qui prend les fonctions de chef : Ben Daimio.



Aussitôt dit, aussitôt fait : le BPRD emménage dans une nouvelle base gigantesque. Leur première mission est de trouver un moyen de stopper l'expansion des grenouilles démoniaques. Mais avant qu'ils ne puissent commencer à réfléchir à la question, leur nouveau QG est le lieu de manifestations paranormales plus ou moins inquiétantes. En particulier le quatrième sous-sol recèle un savant allemand transfuge de la seconde guerre mondiale, emmuré dans un laboratoire depuis plus de quarante ans et toujours vivant.



Avec ce tome, l'équipe créatrice est au complet. Mike Mignola supervise les scénarios, la cohérence de l'univers d'Hellboy et écrit quelques scènes. John Arcudi écrit tout le reste et Guy Davis est installé comme le dessinateur permanent de cette série de miniséries.



Comme toujours, le fan craint le pire quand un créateur prend de la distance avec ses créatures pour les confier pour tout ou partie à une tierce personne. Ce tome tord le cou à ces craintes. Tout est en place, tout est en parfait équilibre : cette lecture est un régal. Le lecteur retrouve avec plaisir le style si particulier de Guy Davis qui sait être précis et méticuleux pour décrire un décor, un site, mais aussi plus esquissé, plus lâche quand il s'agit de retranscrire une atmosphère ou des sensations d'étrangeté ou même de grotesque ou d'horreur. La savoir faire de Guy Davis semble ne pas connaître de limite. Il sait rendre crédible aussi bien une vieille baraque en ruine en bord de falaise que les entrailles de cette base militaire longtemps désaffectée. Chaque personnage a des traits du visage marqués qui le rendent unique, sans pour autant qu'il soit grotesque. La cicatrice qui défigure Ben Daimio est hideuse tout en étant crédible. Liz Sherman a un visage séduisant même s'il ne correspond pas aux canons usuels de la beauté. Roger n'a jamais été aussi expressif tant dans son visage que dans son langage corporel. Et les monstres sont toujours aussi réussis.



Dans la postface, Mike Mignola explique que John Arcudi était son seul et unique choix pour co-écrire avec lui. S'il avait décliné l'offre, Mignola aurait probablement mis fin à cette série. Ils ont échangé copieusement leurs idées quant au sens général à donner à la série avant de commencer à écrire. L'implication de Mignola se ressent fortement dans la cohérence et la continuité rigoureuse des événements avec ceux qui se déroulent dans les histoires d'Hellboy. Mignola précise également qu'il a écrit toutes les séquences d'Abe Sapien : elles prolongent la découverte de ses origines. Par contre, il est évident que l'approfondissement de la personnalité des autres héros est attribuable à John Arcudi. Il a pris le parti de faire de Roger un esprit simple, sans pour autant qu'il en devienne risible. Et ce choix s'avère aussi judicieux que nuancé face en particulier à l'esprit carré et rigide de Ben Daimio. Liz Sherman apparaît plus que jamais comme un personnage complexe et très humain avec ses qualités, ses défauts et ses doutes. Même Johann l'ectoplasme acquière de l'épaisseur psychologique.



Alors que je pensais plonger dans une bonne série B divertissante, je ressors de cette lecture avec la plaisir d'avoir rencontré des personnes touchantes pour lesquelles je ressens une profonde empathie grâce à une équipe de créateurs habiles et intelligents. Les péripéties du BPRD dépassent largement le simple cadre des chasseurs de monstres pour révéler un niveau de sophistication envoutant. Leurs aventures se poursuivent dans B.P.R.D.: The Black Flame, le cinquième tome.
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Hellblazer - John Constantine, Tome 3 : Fre..

Ce tome fait suite à Good intentions (épisodes 151 à 156) et il contient les épisodes 157 à 163 ; il se décompose en 3 histoires.



Épisode 157 (dessins de Steve Dillon) - "... and buried" - Hellblazer retrouve l'agent Turo dans un bar et ils échangent des points de vue jusqu'à temps que Turo réussisse à convaincre Constantine qu'il n'a pas d'autre choix que de se rendre Highwater pour une dernière mission. Dans ce même bar, se trouvent 3 individus qui ont des choses à se reprocher et qui craignent qu'un de leurs anciens associés ne soit pas aussi mort qu'ils l'avaient espéré. Azzarello s'essaye à une structure narrative un peu différente, et honnêtement je n'ai pas tout compris. Les dessins de Steve Dillon sont agréables, même si le tenancier du bar ressemble étrangement à un autre tenancier aperçu dans la série "Preacher". 2 étoiles.



Épisodes 158 à 161 (dessins de Marcelo Frusin) - "Freezes over" - Constantine continue son périple à travers les États-Unis et il arrive dans un bar paumé au milieu d'une tempête de neige. Cet établissement accueille déjà quelques autochtones, un couple avec 2 enfants dont la voiture n'est pas capable d'affronter les conditions climatiques et 3 individus armés et dangereux dont un blessé. Et il y a un cadavre à l'extérieur dont le meurtrier se trouve sûrement parmi les clients. Azzarello reprend la recette utilisée dans le tome précédent en mettant Constantine au milieu d'une situation dangereuse et tendue et en le laissant manipuler cyniquement tout le monde. Les dessins de Marcelo Frusin sont magnifiques avec des à-plats de noir tout en rondeur et le sourire angoissant de Constantine. Le récit décompressé laisse le temps à l'ambiance de s'installer dans ce huis-clos étouffant où la violence s'étale au grand jour, mais où l'angoisse nait de la présence masquée du tueur inconnu. Azzarello installe le personnage de Constantine comme un véritable prédateur psychique au milieu d'êtres humains qui ne sont pas à la hauteur quelle que soit leur fibre morale. Le surnaturel est réduit à la portion congrue (une simple légende ténue) et Constantine manipule son monde comme jamais. Le lecteur doit essayer de deviner le jeu auquel il joue, sans jamais réussir à devancer ce stratège machiavélique. Frusin a trouvé un équilibre parfait entre ce qu'il montre des horreurs perpétrées et ce qu'il laisse imaginer par le lecteur. Les visages mangés par l'ombre traduisent la détermination des personnages et le niveau élevé d'activité de leurs méninges, tout en préservant leurs pensées les plus secrètes. Enfin il dose avec habilité les détails qui rendent chaque lieu et chaque élément de décor uniques et très présents, avec les zones moins fouillées. 5 étoiles.



Épisodes 162 & 163 (dessins de Guy Davis) - "Lapdogs and Englishmen" - Constantine arrive dans une gare routière du Montana et il tombe devant une affiche pour un groupe de punk qui lui rappelle sa jeunesse et Mucous Membrane, son propre groupe. John Constantine n'a pas encore 20 ans. Il écluse des bières dans un bar avec un pote, en se faisant rincer par une copine qui prétend avoir acheté un livre dans lequel l'avenir de chaque individu est écrit. Laissant de coté ces fariboles, il répond à l'appel de Chas qui a été contacté par une connaissance pour demander l'aide de Constantine. Ce dernier se retrouve face à Stanley, un jeune américain richissime, surentraîné à la boxe qui est à la recherche de la pendule de Raspoutine. Constantine qui sait où se trouve l'objet accepte d'aller le dérober contre rémunération. Azzarello s'amuse comme un petit fou avec une dose de surnaturel plus importante que dans les autres récits. En particulier, il est difficile de ne pas voir dans ce Stanley, un ersatz de Bruce Wayne pendant ses années de formation. Et quel plaisir de retrouver les dessins de Guy Davis, dessinateur attitré de la série BPRD. Comme à son habitude, il croque des personnages immédiatement reconnaissables et attachants, impossible de résister à la bonne bouille de Chas, ou à l'effroi grandissant d'Angie. Il apporte un soin particulier à donner à chaque décor des spécificités qui le rendent unique. Et sa mise en scène donne une fluidité incomparable au récit. Pour couronner le tout, Azzarello a inclus une bonne dose d'humour qui contrebalance l'angoisse des actes commis par Constantine. 5 étoiles.



En conclusion, il s'agit d'un tome agréable qui peut se lire indépendamment des autres si l'on accepte de ne pas savoir ce que Constantine fait à traverser les États-Unis en passant par des petites villes. À part la première histoire qui ne fait pas sens pour moi, les 2 autres se lisent d'une traite. Ce qui me retient de mettre une cinquième étoile, c'est que le lecteur sent bien que 3 épisodes sur 4 servent de remplissage (de bon niveau) en attendant que Frusin prenne assez d'avance pour terminer l'histoire principale.
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B.P.R.D., tome 3 : Le Fléau des grenouilles

Ce tome fait suite à L'esprit de Venise & autres histoires et il regroupe les 5 épisodes de la minisérie du même nom, parus en 2004.



Le BPRD (Bureau of Paranormal Research and Defense) n'est pas qu'une équipe d'individus dotés de pouvoirs paranormaux, c'est également une véritable organisation avec des bureaux, une administration et plusieurs sites de recherches. Dans celui implanté dans le New Jersey, il s'est produit plusieurs phénomènes de mauvais augure qui se sont soldés par des meurtres de sang froid. Les agents de terrain du BPRD sont missionnés sur place pour enquêter. Il y a Liz Sherman (pyromancienne), Roger (homoncule de nature), Abe Sapien (créature marine), Johann Kraus (ectoplasme) et Kate Corrigan (humaine normale). Comme le titre l'indique, ils vont se retrouver face à ces grenouilles assez énervantes et très inquiétantes qu'Hellboy avait déjà rencontrées dans Les germes de la destruction. Ils découvrent rapidement que l'ombre de Grigori Rasputin plane sur leur apparition, ainsi que Sadu-Hem. Et tout semble converger vers les événements s'étant déroulés à Cavendish Hall le 11 mai 1994.



Ce troisième tome est le dernier dans lequel la série BPRD achève sa mutation. Les 2 premiers tomes rassemblaient des histoires courtes qui ont permis à Mike Mignola de se convaincre qu'une série consacrée au BPRD était viable. Ce tome-ci lui permet de prouver que le BPRD peut être le centre d'une aventure de plus grand envergure et dès le tome suivant John Arcudi vient prêter main forte à Mignola pour développer et finaliser l'écriture des scénarios. Guy Davis devient dès le présent tome le principal dessinateur de la série.



"Le fléau des grenouilles" est une histoire de monstres sans prétention, mais avec un fort pouvoir de divertissement. Les personnages principaux ne sont pas tous à l'aise dans leurs baskets, mais ils n'en sont pas dépressifs au dernier degré pour autant et ils font preuve d'autodérision et de second degré assez régulièrement. Mike Mignola sait qu'il tient avec les grenouilles un symbole original et efficace de l'inquiétante étrangeté du monde des esprits qui s'insinuent sournoisement dans notre monde. Et il a également trouvé en Guy Davis un illustrateur de talent qui fait honneur au monde d'Hellboy.



Guy Davis n'est pas un débutant ce qui lui évite de singer platement le style de Mignola pour s'appuyer sur le sien propre qui est déjà bien développé. Ces dessins sont parfois étranges à contempler car ils forment un croisement improbable entre des esquisses frustes et expressives pour les visages et des décors élaborés. En fait il ne faut pas longtemps pour se faire à ce style particulier, et passé un épisode le lecteur a du mal à imaginer qu'un autre dessinateur puisse rendre aussi bien justice que Guy Davis à l'étrangeté des aventures du BPRD. Guy Davis est aussi à l'aise pour décrire l'intérieur d'un laboratoire de recherche (ustensiles divers et variés, ainsi qu'équipement informatique) de manière crédible sans être ostentatoire, que pour présenter l'aménagement d'une cuisine spacieuse, sans tomber dans le plagiat des revues de décorations d'intérieurs. Ses monstres présentent des difformités repoussantes, sans pour autant devenir un festival gore à eux tous seuls. Chaque personnage est aisément identifiable. Et il dessine très bien les grenouilles.



L'osmose entre Mignola et Davis saute aux yeux du lecteur dans le cinquième épisode qui comporte 12 pages dépourvues de texte. Il s'agit de l'origine d'Abe Sapien (ou du moins d'une partie). Et les images sont au service d'un scénario intéressant, dans une narration fluide et captivante, une belle leçon d'art séquentiel silencieux (enfin dépourvu de texte). Il faut aussi signaler que les illustrations de Guy Davis sont parfaitement complétées et mises en valeur par une mise en couleur intelligente, nuancée et originale. Dave Stewart impressionne par sa capacité à trouver pour chaque scène les tons justes pour donner une unité visuelle liée au décor, sans tomber dans la débauche de couleurs à n'en plus finir.



Cette série dérivée d'Hellboy prend de plus en plus d'épaisseur et elle acquière petit à petit une tonalité qui lui est propre pour emmener le lecteur dans des régions infestés de monstres dont l'existence est très liée à celle d'Hellboy. Il ne me reste plus qu'à découvrir la suite des hauts faits des agents de terrain du BPRD dans Les Morts. J'avoue que je n'attendais pas beaucoup de cette série et que je me suis vite attaché à ces personnages originaux et très humains.
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Le Marquis : Danse macabre

Un comics soigné et original, mais j'attends de lire la suite pour être pleinement convaincu. Tout ce tome finalement ne fait que mettre en place un lieu et des personnages, dont celui du marquis, même s'il est intéressant de suivre la déchéance de celui-ci.
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B.P.R.D., tome 5 : La Flamme Noire

Ce tome fait suite à B.P.R.D. : The Dead et il contient les 6 épisodes de la minisérie du même nom.



Le mode opératoire est bien rodé : Benjamin Daimio, Liz Sherman, Johann Kraus et Roger l'homoncule effectuent des opérations de nettoyage avec l'aide des soldats du Bureau of Paranormal Research and Defense (BPRD). Des habitants locaux ou leurs correspondants leur signalent une manifestation de grenouilles surnaturelles, ils interviennent pour exterminer le nid, Kate Corrigan et Abe Sapien assurent la coordination technique depuis leur base dans les montagnes du Colorado. Daimio assure un commandement tout ce qu'il y a de plus militaire pour une efficacité maximale. Roger copie son attitude car il voit en lui un modèle à la hauteur de ses aspirations. Kraus vérifie la présence d'éventuels esprits. Et Liz réduit tout en cendres pour purifier les lieux. Arrivent les missions de trop : un membre du BPRD est dans les brumes d'une fleur hallucinogène et un autre meurt dans une explosion (son corps est ramené à la base). Pendant ce temps là, monsieur Pope (un riche industriel à la tête de Zinco) a décidé d'achever la vision de l'équipe de nazis de Conqueror Worm. Il revêt l'armure de Black Flame après avoir établi un contact de maître à animal domestique avec un monstre grenouille. Ce zozo a décidé d'invoquer Katha-Hem (l'un des Ogdru-Hem) sur terre.



Plus je lis les aventures du BPRD, plus je m'enfonce avec délice dans les méandres de cet univers pleinement réalisé. Chacun des membres du BPRD a sa propre motivation pour participer à cette organisation paramilitaire. Chacun a ses petits secrets et ses humeurs qui font de chaque personnage un individu à part entière. Le début fait craindre pendant 2 épisodes que les monstres grenouilles vont servir de chair à pâté sans âme pour occuper les héros et leur permettre d'exercer leurs talents meurtriers contre des ennemis qui peuvent être massacrés sans remords ou crise de conscience. Et puis l'intervention de Black Flame change la donne et ramène le conflit sur un terrain beaucoup plus personnel et qui a plus de sens. Mike Mignola et John Arcudi savent comme personne écrire des scènes de films de monstres dans lesquelles le lecteur se vautre avec délice dans les horreurs de ces créatures immondes et dans leurs ravages et destructions matériels.



Et Guy Davis a également gagné en efficacité. Il est toujours aussi doué pour dessiner les monstres et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne rechigne pas à l'ouvrage. Je ne sais pas combien de monstres grenouilles il a dessiné, mais il y en a des centaines. De la même manière, Katha-Hel a une forme originale, tout en rendant hommage aux monstres en caoutchouc des films de monstres japonais (Mothra contre Godzilla). Chacun des membres du BPRD dispose d'une personnalité visuelle très affirmée et d'une expressivité aussi parlante que nuancée. Comme dans les tomes précédents, cet illustrateur fait preuve d'une incroyable capacité à concevoir et dessiner des décors crédibles et détaillés de toute nature : intérieur d'égouts, salle de réunion spacieuse dans un immeuble high-tech, pièce feutrée dédiée à une collection de souvenirs nazis, salle médicalisée d'hôpital, usine désaffectée, milieu naturel désolé dans lequel se regroupent des centaines de monstres grenouilles, chambre de mandarin, etc. Mignola et Arcudi lui offrent plusieurs scènes d'action dépourvues de dialogues et ces pages prouvent sa maîtrise de l'art séquentiel.



Depuis la mise en place de ce trio de créateurs Mignola + Arcudi + Davis dans le tome précédent, la série BPRD est passée du statut de produit dérivé sympathique à concurrent de la série mère Hellboy. Arcudi et Mignola mettent en scène des individus à part entière avec des motivations complexes qui affrontent les conséquences de leurs actes avec courage, mais aussi qui accusent le coup (la mort de l'un d'entre eux). Guy Davis a développé un style aussi maîtrisé qu'original qui rivalise en intensité et en efficacité avec celui de Mignola, dans un style graphique très différent. Vite la suite dans B.P.R.D. : The Universal Machine.
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B.P.R.D., tome 9 : L'avertissement

Cette histoire se déroule juste après Champ de bataille et ce tome comprend les 5 épisodes de la minisérie du même nom, ainsi que 8 pages du prologue paru à l'occasion du Free Comic Book Day. Il s'agit du premier tome d'une trilogie intitulée "Scorched Earth" en VO, complétée par La Déesse Noire et "War on Frogs".



Dans le prologue, Abe Sapien fait le point sur la situation avec les troupes (un membre du BPRD perdu dans les neiges autour de leur base du Colorado) ; Johann Kraus contemple ce qui lui a servi de corps ; Kate Corrigan s'inquiète de la disparition d'un couteau aux propriétés magiques.



Abe Sapien prend la tête du groupe fouillant les pentes enneigées alentour pour retrouver le disparu. Johann Kraus s'est lancé dans des recherches personnelles sur les documents retrouvés dans la base. Liz Sherman organise une séance de spiritisme avec Kraus, Panya et Kate Corrigan pour invoquer l'esprit de Lobster Johnson qui semble en savoir long sur Memnan Saa (le personnage asiatique qui s'invite régulièrement dans l'esprit de Liz). Par un autre biais, l'équipe du BPRD localise enfin la base de Memnan Saa, mais l'expédition est un désastre. Seul point positif : Saa leur donne les moyens de savoir où se produira la prochaine apparition des grenouilles : Munich (la ville natale de Kraus).



Dans la page de texte final, John Arcudi explique qu'avec ce tome, les aventures du BPRD prennent une dimension plus globale. Arcudi et Mignola relient entre eux plusieurs éléments présents depuis longtemps dans cette série : les grenouilles bien sûr, mais aussi La Flamme Noire, une race souterraine (Au creux de la terre et autres histoires), Lobster Johnson (avec des éléments repris de "Prométhée de fer"), et même un individu croisé dans Witchfinder. La première partie est magnifique comme d'habitude : le dosage entre les moments consacrés aux individus, ceux consacrés aux manigances, ceux consacrés aux monstres et aux combats est parfait. Johann Kraus est indéchiffrable, Liz est résolue mais toujours fragile, Kate n'a rien perdu de son caractère, Abe a pris la dimension de sa fonction de chef de terrain. Et puis Panya ne reste pas un simple cliché : elle a une vraie personnalité charmante et des souvenirs liés aux phénomènes paranormaux du dix-neuvième siècle. À mon goût, la deuxième partie souffre un peu de sa nature : le BPRD est au milieu d'un affrontement provoquant des destructions massives. Du coup le grand spectacle prend le pas sur la dimension humaine et les personnages ont un peu moins de place pour exister.



Pour ce tome, le style de Guy Davis a encore un peu évolué en ce qui concerne le rendu des visages. Son parti pris graphique s'est encore radicalisé pour les expressions faciales, et je trouve qu'il a un peu perdu en finesse. La contrepartie est que les monstres deviennent de plus en plus étrangers à l'humanité. Pour le reste, le lecteur retrouve tout ce qui rend les pages de Guy Davis si captivantes. Les scènes d'intérieur bénéficient de décors uniques, intelligents et parlants. Par exemple, l'équipe du BPRD est amenée à se rendre sur le site d'un gros chantier. Guy Davis ne se contente pas de mettre plein de boue partout avec de vagues engins de chantier pour faire genre. Il a également inclus les treillis métalliques pour armer le béton, ainsi que les étais pour les excavations. Lors de la visite d'un modeste pavillon allemand, il suffit au lecteur d'examiner l'ameublement pour savoir quel genre de personne habitait là. Le passage dans la jungle évoque avec conviction les temples d'Angkor Vat. Et les monstres ont encore gagné en horreur. Il suffit d'un cadavre d'animal égorgé dans la neige pour que l'horreur et l'angoisse s'invite dans le récit. Et comme d'habitude, il sait tout dessiner : les scènes de destruction massive en milieu urbain, les monstres préhistoriques, les créatures dégénérées et abâtardies, les robots géants, etc. Parmi les personnages, il faut aussi mentionner le travail impressionnant effectué sur l'apparence d'Abe Sapien dont le simple langage corporel suffit à rappeler son histoire compliquée. L'apparence de Memnan Saa permet de faire comprendre visuellement au lecteur que sa véritable nature dément ses propos rassurants. Et puis Davis s'autorise quelques touches humoristiques telles que la tenue de Johann Kraus, avec son rabat sur le postérieur qui évoque des sous-vêtements masculins d'un autre âge (avec un rabat pour aller au toilettes). Et comme d'habitude, la mise en couleurs de Dave Stewart est un ravissement enchanteur.



Avec ce tome, Arcudi, Mignola et Davis ont choisi d'emmener le BPRD dans une aventure aux conséquences planétaires. Le savoir faire de ces 3 créateurs aboutit à un récit haletant dans lequel le grand spectacle phagocyte une partie du récit. D'un autre coté, le lecteur assiste à l'agrégation de plusieurs composantes narratives au sein d'une continuité déjà très riche, avec de nombreux clins d'oeil aux tomes précédents dont certains irrésistibles (Andrew Devon hésitant à entrer dans une cabine téléphonique après ce qui lui est arrivé dans La machine universelle).
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B.P.R.D., tome 8 : Champ de bataille

Le lecteur retrouve les membres du BPRD qu'il a appris à connaître et à apprécier : Benjamin Daimio, Liz Sherman, Kate Corrigan, Johann Kraus et Abe Sapien. Le capitaine Daimio n'est pas très content que les autres lui reprochent d'avoir caché (au moins par omission) que sa grand-mère faisait partie d'un groupe de recherche en sorcellerie sous l'égide du troisième Reich. Johann Kraus a profité des restes de l'aventure en Indonésie pour améliorer sa condition de façon significative et pour le moins spectaculaire ; il en profite au maximum en se désintéressant du travail de routine du BPRD (Bureau for Paranormal Research and Defense). Liz Sherman est minée par ses rêves habités par un étrange individu lui intimant le secret et lui révélant l'apocalypse à venir. Kate Corrigan constate que sous sa direction l'équipe de terrain du BPRD est inefficace au possible, que les catastrophes s'enchaînent et que le coup en vie humaine ne connaît pas de limite. Abe Sapien est apaisé par ses découvertes en Indonésie et a décidé de reprendre du service à plein temps.



Au début de cette histoire, le BPRD doit récupérer Feral Daryl, le wendigo capturé dans La machine universelle. Les autorités canadiennes ont décidé de confier ce prisonnier encombrant à ceux qui l'ont capturé pour réduire leur budget. En parallèle un étranger muet agresse un administratif du BPRD à Fairfield dans le Connecticut pour s'emparer de documents lui permettant de rejoindre leur nouvelle base. Benjamin Daimio a recontacté l'étrange chiropracteur asiatique aux méthodes aussi déconcertantes que tranchante. Et Liz continue d'avoir ces rêves perturbateurs. Au milieu de tout ça, le BPRD recrute un nouveau membre.



Je n'ai pas pu lâcher ce tome : il n'y a pas une seule baisse de rythme du début jusqu'à la fin. Mike Mignola et John Arcudi ont tissé un récit d'une grande richesse pour les personnages, avec un suspense magistral, une ambiance de plus en plus tendue au fur et à mesure de la progression narrative et une montée dans l'horreur qui fonctionne bien. Mignola et Arcudi ont développé une équipe de personnages très attachants et très humains. Aucun d'eux n'est parfait, chacun souffre de la pression de ses secrets ou de ses responsabilités. Ils ont des accès d'humeur, des moments de plaisir et même de joie, et surtout ils sont écrits comme des personnes adultes. Évidemment l'aspect feuilletonesque participe pour beaucoup à l'attachement du lecteur pour les personnages, mais Mignola et Arcudi ne se reposent jamais sur cet acquis. Ils disposent d'un savoir faire qui leur permet d'évoquer des scènes se déroulant un ou plusieurs tomes avant et qui reviennent immédiatement à la mémoire du lecteur. Chaque scène est savamment dosée pour être aisément lisible et facilement mémorisable. Et chaque tome repose sur des spécificités différentes qui évitent les répétitions ou l'impression de déjà vu. Non seulement ce tome comprend un lot significatif de révélation sur les uns et sur les autres, mais aussi la composante horrifique est fortement accentuée et parfaitement maîtrisée. Chaque égorgement et chaque éventration impriment sa marque sur le lecteur ; il est impossible de rester indifférent aux sorts de ces individus.



Cette empathie doit beaucoup à Guy Davis, l'illustrateur. J'ai déjà dit tout le bien que je pense de cet artiste dans les précédents tomes, mais il a réussi à encore me surprendre. La lisibilité de chaque séquence constitue une preuve manifeste de son talent. Et il continue d'innover en dessinant des expressions faciales exprimant le contentement, le plaisir d'exister, la douceur de vivre pour des personnages aussi variés qu'un grand costaud, des filles de joie, une vieille dame usée par les ans. Il saisit les nuances de chaque émotion aussi ténue soit elle, une subtilité exceptionnelle. Il nous avait déjà prouvé qu'il avait un talent sûr pour transcrire l'anormalité des monstres, et là il a gagné en horreur pour les carnages et les victimes. Les éviscérations et les égorgements provoquent le malaise et la répulsion comme rarement dans les comics. Guy Davis a trouvé le juste milieu entre ce qu'il montre et ce qu'il suggère pour une efficacité optimale. Et comme toujours chaque scène dispose de son schéma de couleurs subtiles créé par Dave Stewart. Cet artiste renforce chaque ambiance, sans ne jamais perdre aucun détail.



Pour moi, ce tome représente le franchissement d'un palier supplémentaire dans la qualité de cette série qui marie des personnages sympathiques sans être parfaits à des intrigues diablement efficaces, avec des illustrations et des couleurs subtiles et aussi précises qu'évocatrices.
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Le Marquis : Danse macabre

L’œuvre de Guy Davis est d’une consistance étonnante, puisant avec ingéniosité et respect au cœur des mythes modernes et classiques, aux lisières du steampunk et du récit de dark fantasy. L’artiste a su créer un monde cohérent et fascinant, dévoilé progressivement au long de la confession que fait Vol de Galle à la statue de la sainte De Massard à laquelle il a voué son existence.

Venisalle est l’autre protagoniste du récit très dense de la traque permanente du Marquis. Une ville baroque dont les façades bariolées des édifices renvoient aux tourments intérieurs que les hommes vont confesser à tire-larigot histoire de purger leur psyché : Venisalle est rongée par le vice, le stupre et la luxure que les hommes dissimulent sous des masques de Carnaval. Et la Croisade de Vol de Galle n’est autre qu’un pacte démoniaque.



L’austérité apparente des dessins n’est là que pour mieux enfermer le lecteur dans les affres du personnage central, qui commence sa lancinante confession dès le premier chapitre, nous narrant ses rencontres et ses combats, mais aussi nous éclairant sur les dessous de cette cité qui s’endort chaque soir malgré le poids de ses péchés patents. Davis utilise un langage très cinématographique dans ses découpes de cases et ses inserts et plante le décor avec une science de l’ambiance graphique étonnante. Mieux : il sait dépeindre les corps à corps avec habileté. Le Marquis fait feu avec maestria de ses improbables pistolets à canons rotatifs et transperce les chairs de son épée.





En revanche, on pourra légitimement reprocher aux visages de tous se ressembler (il faut souvent rechercher dans un détail d’habillement pour distinguer deux hommes).
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B.P.R.D. - Intégrale, tome 4

Mignola et Arcudi vont aussi semer des petites graines pour nous annoncer ce qui risque d'arriver par la suite : l'apocalypse ! Ce sont vraiment d'excellents conteurs.
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Les Zombies qui ont mangé le monde, tome 1

Loin de respecter le genre du récit de zombie, Frissen nous offre des histoires par épisodes dans l'exercice de style qu'il préfère : le dérapage contrôlé. Multipliant les personnages barges et allumés, il n'hésite pas à repousser, chapitre après chapitre, les limites du mauvais goût qu'il a lui-mêmes fixées
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Les Zombies qui ont mangé le monde, tome 1

Le scénariste s'applique à mélanger l'humour noir et l'horreur à ses récits. C'est vrai que c'est drôle, malgré quelques passages assez difficiles. [...] Il a su créer des personnages totalement loufoques auxquels on s'accroche. Il se moque aussi de notre civilisation et du système de consommation.
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Les Zombies qui ont mangé le monde, tome 1

Une bonne tranche de rigolade par l’auteur de Lucha Libre, qui redonne un peu de légèreté à ces zombies qui, dans l’histoire, sont relativement moins cons que les vivants (ce qui n’est pas l’exploit du siècle, j’en conviens volontiers). En clair, ça vaut grave le détour.
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B.P.R.D., tome 9 : L'avertissement

Ce nouveau tome est un grand moment de plaisir qui nous permet de retrouver les membres du B.P.R.D. : Abe Sapien, Johann Kraus, Liz sherman, Kate Corrigan et d'autres qui commencent à avoir des doutes, d'être fragilisés par la mort de Roger, par le départ d'Hellboy et par la disparition de Daimio.
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