L'ARGUMENT
Guy Perpère est né en 1930 à Bordeaux. Les enfantillages est son deuxième recueil après Oui, ouvre-moi.
Dans son âge mûr la vie du poète est traversée par un météore : l’élu, l’enfant du rêve, celui qui était at¬tendu sans le savoir ou qui croyait l’ignorer et qu’on n’espérait plus ; le seul devant lequel on ne pouvait que se montrer nu de corps, d’âme et d’esprit car il était la cime et les abîmes. Bien plus tard lui qui écrit de la main gauche est revenu pour effacer symboliquement les traces de son passage. Il ne veut pas savoir que nous avons toujours rendez-vous pour nous parler d’amour...
Ailleurs.
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La poésie de Guy Perpère ne se fait pas sans le lecteur à qui il s'adresse directement et à plusieurs reprises :
« Si tu veux me lire, ouvre-moi n'importe où.
Le livre est blanc, le temps que tu ne l'ouvres. »
« Il (le poète) demande la participation active et bienveillante de celui qui le lit, dès lors qu'en vérité tout poème, à l'instar de l'amour, se fait à deux : celui qui par privilège d'inspiration en transcrit l'arcane souverain et son lecteur qui a pouvoir de le déchiffrer parce qu'il lui parle de ce mystère humain qui nous convie à partager la traque des profondeurs qui nous habitent et qui nous hantent. »
La poésie de Guy Perpere touche à l'universalité en mettant au coeur de ses mots l'amour, la mort. Sans jamais les mettre en opposition mais plutôt en les liant l'un à l'autre. C'est dans la nature que le poète trouve et élabore le contrepoint de ses mots.
« En cette attente, chaque jour, celui que je crois être, va s'asseoir au bord de la rivière où le ciel inversé, frissonnant, s'abîme en des reflets de mousse verte par instant troublés d'ondes concentriques qui viennent mourir à mes pieds. »
La poésie de Perpere se lit pas à pas, les mots sans enjolivements excessifs, touche directement, sans ambages et sans détours, le coeur du lecteur auquel il accorde tant de considération.
Je fus lectrice comblée par les mots de Guy Perpere, me suis penchée « sur la margelle de son épaule » et ai accueilli avec joie et grâce le privilège de sentir, respirer, m'enfoncer jusqu'à disparaître engloutie dans ses rets poétiques. Une poésie saisissante, proche de la méditation philosophique sur la puissance de l'amour et du temps qui passe.
Merci Babelio et merci à l'édition L'Echappée Belle pour le beau livre tout en sobriété et en délicatesse.
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Ce livre est un recueil de poésies. Tout d’abord, j’aime quand la poésie a un bel écrin, comme c’est le cas ici : un papier de qualité, une belle couverture sobre. Mais on ne juge pas un livre à sa couverture.
Une courte biographie sur la couverture nous en apprend un peu plus sur l’identité du poète : Guy Perpère est né en 1930 à Bordeaux. Je trouve qu’il est souvent intéressant de connaître un peu l’auteur pour mieux comprendre les poèmes. D’après cette bio, Perpère est modeste. En effet, ses poèmes ne sont extravagants, ils ne contiennent pas des mots alambiqués pour en remontrer au lecteur comme chez d’autres. Bien au contraire, sa poésie est dans l’ensemble accessible à tous, car il écrit sur ce que connaît et a déjà ressenti quiconque a côtoyé l’amour, aussi bien l’amour donné que l’amour reçu.
Le préambule de l’auteur rappelle les places respectives de l’auteur et du lecteur de poésie. « Lire [le poète], c’est comme se pencher sur la margelle de son épaule car […] il demande la participation active et bienveillante de celui qui le lit, dès lors qu’en vérité tout poème, à l’instar de l’amour, se fait à deux ».
Les thèmes (amour, temps qui passe, vieillesse, nature, campagne) ne sont pas originaux, mais sont traités avec une grande sincérité et une honnêteté émouvante sur le temps qui passe, les regrets de ne pas avoir fait mieux, de ne pas avoir été meilleur.
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