American Ghost by Hannah Nordhaus.
Je crois que cette histoire a quelque chose à nous apprendre. Les fantômes nous connectent à la mémoire[…] Ce sont les vérités glissées dans les interstices des faits qui nous disent ce que nous sommes.
Les morts ont des secrets que nous ne pouvons pas connaître. A cet égard, la chasse aux fantômes et la chasse aux ancêtres ne sont pas si éloignées. Toutes deux exigent de faire le tri dans une foule de suppositions, d'extrapolations, d'indices en tout sens.
Si Abraham avait été dominateur, obsédé par son travail, s’il avait joué, fréquenté les bordels, s’il avait crié sur sa femme ou l’avait ignorée, était-il pour autant un scélérat, ou simplement un homme de son époque ? Julia voyait-elle en lui un monstre, ou son attitude n’était-elle ni plus ni moins celle que tout mari pouvait avoir ? Est-il juste de considérer un homme du passé comme une crapule, alors qu’il se contentait d’appliquer des codes que nous n’honorons plus ?
Julia m’a touchée en me délivrant un message sur la manière dont nous vivons, sur ce que nous chérissons et ce que nous laissons derrière nous. Ce n’est pas son fantôme qui me l’a transmis, c’est sa vie. En voyant à quel point la tâche de vivre lui pesait, j’ai vu comment le passé peut nous engloutir. Nous pouvons étouffer et causer notre propre perte, ou nous pouvons l’accepter et tenter d’avancer.
A la fin du XIXe siècle, la santé féminine était tout entière vue comme gynécologique ; toute affection – y compris psychique – était classée dans la catégorie générale « problèmes féminins ». Le mot « hystérie » […] vient du grec "hysteria", utérus. L’utérus, dans l’esprit médical, était inexorablement relié aux maladies mentales.
Theresienstadt, dans les films nazis, apparaissait comme une station thermale idyllique, une ville idéale pour attendre un génocide.