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Critiques de Hans Henny Jahnn (9)
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Les Cahiers de Gustav Anias Horn, tome 1 : ..

Sa poésie, avec une immédiateté audacieuse, même terrifiante, a pourfendu la façade d’exaltation affectée pour la nature ; il n’existe rien qu’on puisse comparer à son œuvre Jahnn a ici atteint des strates qui n’avaient jamais auparavant trouvé leur expression imaginée, verbale, dans la littérature allemande. Et il faut remonter aux anciens Égyptiens et Grecs pour trouver une telle conception mythique de la nature
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Pauvreté, richesse, homme et bête





Publiée chez José Corti dans une traduction de l'allemand par Huguette Duvoisin et René Radrizzani, cette pièce écrite en 1933 revisite le conte de Grimm La Gardienne d'oies mais l'auteur fait ici du prince et non de la princesse le personnage principal. En effet, Manao VInje riche fermier et encore plus riche en devenant éleveur de rennes s'éprend de la plus pauvre des villageoises la frêle Sofia mais la cruauté monstrueuse d'Anna et de son comparse Gunvald rendent impossible leur union. Il faut arriver presque à la fin pour que Manao et Sofia, tous deux bien écorchés par la vie puissent se retrouver avant que Sofia s'étiole puis décède en confiant Manao à la jeune Jytte. Jytte comme Sofia est une femme fragile proche de la nature et du monde animal : " J'ai fait semblant de venir de nulle part, de surgir du sol, et d'avoir dû suivre les traces dentelées des rennes pour dire devant cette porte : Me voilà, je m'appelle Falada."confie-elle à Sofia. Mais Falada n'était-il pas le nom de la jument de Manao, cruellement mutilée et tuée par Gunvald à la demande d'Anna ? Tout comme le furent Sofia et son enfant !



C'est que Manao vit en harmonie avec la nature, les montagnes et les femmes qui en sont proches au contraire de la riche et plantureuse Anna, froide, cupide et sans cœur. Autour de lui d'ailleurs se déploie tout un monde magique qui lui sert de guide : Tunrider, le spectre d'un amoureux suicidé l'invite à le rejoindre alors que Brönnemann sorte de génie des eaux l'enjoint à vivre sa vie d'homme et que le Troll Yngve guide sa vie : "Il n'est pas nécessaire que tu trébuches. Tu dois simplement aller de l'avant. Tu es un peu écorché. Mais cela ne laissera pas de trace." prédit-il à Manao dans le dénouement. La pièce ne se laisse donc pas enfermer dans la tragédie même si elle côtoie souvent le tragique.



L'oeuvre se lit comme un roman. Que donnera la mise en scène de Pascal Kirsch que je verrai en mars ? La présentation donnée sur le site du théâtre, "Réflexion violente et crue sur l'amour, drame paysan entre éleveurs-cultivateurs riches et valets pauvres..." me semble à la fois à côté du sujet et pourtant objectivement pertinente.


Lien : http://www.lirelire.net/2017..
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Le fleuve sans rives, Tome 1 : Le Navire de..

J'ai lu un paquet de romans en dix ans.



Comme la plupart des gens qui ont beaucoup exploré telle ou telle branche de l'art, en isoler un représentant pour le désigner comme le "meilleur qu'on ait jamais vu" est une question délicate. Celui ou celle qui en sait long sait aussi que rien n'est parfait, et là où une oeuvre s'en approche, une autre y parvient aussi, chacune ayant une lacune qui lui est propre, et même plusieurs lacunes. (Ce n'est d'ailleurs pas sans raison qu'aucune production artistique ne pourra jamais prétendre à la perfection absolue, puisque ce qui est une lacune aux yeux d'une personne n'en est pas forcément une selon une autre...)



Mais voilà. Malgré toute l'admiration que j'ai pour Cervantes, Dostoïevski, Joseph Conrad, Goethe, Hermann Hesse, et autres pointures, et malgré les lumières qu'ils ont répandues sur mes pensées d'adulte, un auteur, et un bouquin, rayonnent par-dessus tout dans mon firmament.



Das Holzschiff

"Le Navire de bois", de Hans Henny Jahnn

1949

250 pages en format poche



On embarque pour un voyage en mer, de nuit, vers une destination inconnue. Sur un bateau de conception étrange - labyrinthique - portant au fond de ses entrailles une cargaison dont on ne sait rien, si ce n'est justement qu'il est interdit d'en rien savoir...



Pas de happy ending, pas de résolution, pas de lecteur pris par la main par un narrateur aux petits soins. Il ne s'agit pas d'une histoire "satisfaisante", comme un polar ou un drame, avec une fin bouclée, un grand gagnant, une morale, une réponse. Non plus un scénario à twist final. En fait, les éditeurs ont dû insister pour que l'auteur écrive une suite pour lever les mystères qui restaient, en dépit du fait que Jahnn estimait l'oeuvre se suffisant à elle-même. Cette suite a atteint les 1400 pages. C'est dire le concentré de mystère de ce Navire de bois. Mais les Voies du Seigneur n'ont-elles pas le charme d'être impénétrables ?



Typiquement un roman adulte, qui ne prend pas de gants, sinon ceux d'une prose évocatrice.

Le style est fluide et les intentions sont claires, les péripéties entendues. Seulement le but est moins de mettre des images dans notre tête que de planter les germes qui nous feront voir nos propres représentations. Ainsi, presque aucune description des protagonistes, et pourtant leurs personnalités nous les font voir très nettement.



C'est l'univers entier qui est contenu dans ces 250 pages.

Le mythe et le concret, dont on ne sait lequel prédomine.

La nature brute, la jalousie, l'amour (version pas nian nian).

Les illusions juvéniles autant que les séniles.

Les pulsions, le règne des probabilités.

La diplomatie, la fascination du cosmos.

Les mystères et les attraits : de la vie, de la mort.

Les influences, secrètes ou avouées, infligées, ou subies.

Le danger de l'ignorance, et celui des certitudes.

...

Ah si ! Il manque un truc !

L'humour.



Si jamais vous lisez Das Holzschiff, pensez à rigoler entre deux chapitres :)
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Perrudja

Un livre fleuve, interminable, ancien (1929) où l'on est plongé dans différents univers, solitudes norvégiennes, cités diverses, conflits personnels, utopies.

C'est extrêmement long et par moments indigeste. On en vient quand même à bout.

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Le fleuve sans rives, Tome 1 : Le Navire de..

Une mystérieuse cargaison, un huis clos en pleine mer. Doute, irréalité et drame.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/06/29/note-de-lecture-le-navire-de-bois-fleuve-sans-rives-1-hans-henny-jahnn/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Médée

Médée, le chef-d'oeuvre dramatique de Hans Henny Jahnn, a été écrit pendant une période de crise profonde : c’est à la fois l’aboutissement de la période de jeunesse et la première œuvre dont la forme est pleinement maîtrisée, ouvrant la voie aux grands romans de la maturité.
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Treize histoires peu rassurantes

Peut-être, Jahnn est-il le cas le plus typique d’un auteur dévoré par ses démons : tiraillé par une double vocation d’artisan et d’intellectuel, par une double identité d’homme et d’enfant, par une double perception de la vie, expressionniste et mystique ; un individu capable de tout, nihiliste et plein de vitalité, puéril et mythique...
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Les cahiers de Gustav Anias Horn, tome 2

Je lis ce livre terrifiant, je ne connais personne qui conduise son lecteur de telle façon à travers l’horreur des cerveaux, ni en allemand, ni en anglais. Aucun pays n’a de tel livre, jusqu’à présent.
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Perrudja

C’est un livre traversé par le désir de changer la vie. Oui, un livre qui semble issu de la paternité lointaine de Rimbaud.
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Peinture : Impressionnisme (4)

Considéré comme précurseur de la peinture moderne cet avant-gardiste admirateur de Velàzquez et Goya fit scandale avec deux tableaux mémorables, l'un exposé au Salon des refusés (1863) l'autre présenté au Salon officiel (1865). Très proche des impressionnistes qu'il soutient dans leur positionnement esthétique ainsi que matériellement mais soucieux de ne pas rompre avec le Salon officiel, il conserve une grande indépendance à leur égard et ne participe à aucune des expositions du groupe quand bien même il devient apparenté à l'une de ses membres en 1874, date de la première exposition impressionniste. Vous avez reconnu :

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