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4.28/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Hambourg-Stellingen , le 17/12/1894
Mort(e) à : Hambourg , le 29/11/1959
Biographie :

Hans Henny Jahnn était un romancier, dramaturge facteur d'orgue et éditeur de musique allemand (fondateur des éditions Ugrino-Verlag).

Fuyant l’Allemagne en 1933, il acheta et dirigea une ferme sur l’île de Bornholm, se livrant entre autres à des expériences dans le domaine de la biologie. C’est là qu’il rédigea les deux premiers volets de sa trilogie romanesque, Fleuve sans Rives (la première partie, Le Navire de bois, paraît en octobre 1993 ; Les Carnets de Gustav Anias Horn, la deuxième partie, et l’Epilogue ). Après la guerre, Jahnn retourna à Hambourg et s’engagea fermement dans la lutte contre la bombe atomique.

Antimilitariste et adversaire résolu du nazisme, figure exemplaire d’une lutte pour la défense de la vie sous toutes ses formes, Hans Henny Jahnn a laissé pour notre temps une œuvre baroque, noire, singulière, considérée par ses pairs comme l’une des plus originales de la littérature contemporaine.
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Source : www.jose-corti.fr
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Bibliographie de Hans Henny Jahnn   (11)Voir plus

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Avec Rainer J. Hanshe, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico, Pierre Senges, Martin Rueff & Claude Mouchard À l'occasion du dixième anniversaire de la maison d'édition new-yorkaise Contra Mundum Press, la revue Po&sie accueille Rainer Hanshe, directeur de Contra Mundum, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico & Pierre Senges. Rainer Hanshe et son équipe publient la revue Hyperion : on the Future of Aesthetics et, avec une imagination et une précision éditoriales exceptionnelles, des volumes écrits en anglais ou traduits en anglais (souvent en édition bilingue) de diverses langues, dont le français. Parmi les auteurs publiés : Ghérasim Luca, Miklos Szentkuthy, Fernando Pessoa, L. A. Blanqui, Robert Kelly, Pier Paolo Pasolini, Federico Fellini, Robert Musil, Lorand Gaspar, Jean-Jacques Rousseau, Ahmad Shamlu, Jean-Luc Godard, Otto Dix, Pierre Senges, Charles Baudelaire, Joseph Kessel, Adonis et Pierre Joris, Le Marquis de Sade, Paul Celan, Marguerite Duras, Hans Henny Jahnn. Sera en particulier abordée – par lectures et interrogations – l'oeuvre extraordinaire (et multilingue) de l'italien (poète, artiste visuel, critique, traducteur, « bibliste ») Emilio Villa (1914 – 2003). À lire – La revue Hyperion : on the Future of Aesthetics, Contra Mundum Press. La revue Po&sie, éditions Belin.

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
_ Meurtrier, dit Perrudja, comme si ses pensées faisaient des cercles au-delà des étoiles, j'ai appris a régir mon cerveau, Hijalmar. Comment l'homme peut-il vivre, si le souvenir fait de son malheur un présent impérissable ? Nous dormons. Et chaque soir est un autre soir. Et ce soir vient après vingt-quatre heures. Les uns oublient au bout d’une année, les autres au bout d’un mois, les troisièmes au bout de sept jours, les élus au bout de vingt-quatre heures. Et ce qui demeure sur le crible de la mémoire, c’est le mensonge fardé. La putain complaisante. La partialité de notre caractére. » Et les cercles partaient de lui comme des bulles. Et il ne savait plus rien d’eux.
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Ses repas étaient réglés d'après une loi temporelle inconsciente qu'il aurait déclarée absurde si elle s'était imposée.
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L’esprit de l'homme ne prend plaisir au paysage de l’existence qu’en dehors des sentiers battus. Dans la jungle se tapit l’angoisse. Une pensée sans but utilitaire ébranle l’édifice de la raison commune. [...] Et nous en pâtissons, parce que nous ne sommes préparés à rien d’autre qu’à ce que nous avons appris a l'école.
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Georg Lauffer étudiait un cas extrême de repentir, le sien. C’est ainsi qu’un homme voit le cadavre d’un ami cher, disséqué par les mains insensibles du prosecteur. Le masque blafard, les traits qui se défont, le torse rigide, un peu étroit, ridé par des aréoles jetant une ombre brune, ce mort restait toujours une demeure de l’amour (plus sacrée, plus invulnérable qu’aucun autel) découvert, le linceul rabattu plus profané qu'une pierre votive ne pourrait l’être par des excréments. Le ventre, une plaie béante. (Des entrailles, plus douces pour l’amant que fourrures et velours pour les enfants, conçues pour rester en paix, à leur place comme la mer vespérale, saturée de vent, sous des nuages bleu noir à présent arrachées du corps et plus laides qu'une charcuterie, exhibées dans une nudité exsangue.)
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Nils était un jeune pécheur. Il possédait un beau bateau franc de dettes. C'était un bateau solide, en bon bois de chêne. Il y avait à bord beaucoup de cuivre et de laiton. On pouvait en déduire que les pièces de monnaie qui tintaient dans sa poche n'étaient pas en fer blanc. Dans la cabine, au-dessus de sa couchette (c'était celle du haut, en bas dormait un garçon, un jeune timonier), était fixée une boucle de cheveux roux. Nils avait une fiancée. Ils étaient cinq. Cinq hommes à bord du bateau de Nils. Ils croisaient et pêchaient, lorsque c'était l'époque, dans les eaux autour de l'Islande. Il pouvait arriver que le maître du bateau interrompe soudain son travail, descende dans la cabine et regarde fixement les cheveux roux. C'était très insolite pour son entourage. Ils n'aimaient pas cela, les autres. Ils étaient superstitieux, bien que très courageux. Un jour, comme Nils venait à nouveau de mouiller l'ancre dans la baie de son village natal (c'était une baie calme et plate, avec une plage ensoleillée, seules quelques maisons se trouvaient au bord de la mer), et qu'il avait gagné la terre ferme, pour affaires et pour retrouver le sol où il était né, qui avait accueilli ses pas d'enfant, il ne prit pas immédiatement le chemin du nord, le long du rivage, vers la maison de sa fiancée qui l'attendait - puisque le bateau était arrivé, cette solide construction de chêne à deux mâts jaunes et aux voiles brunes ; - trompant ses habitudes, il suscita les craintes de celle qui espérait sa venue. Il alla voir son frère qui exploitait une ferme à la montagne. Il dit au frère : " Sur la plage habite une femme aux cheveux roux.
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Pas tous les désordres ne dégénèrent en crimes. Les heures diffèrent, et les âmes des hommes ne se ressemblent pas. L'insolite n'est qu'une apparence qui filtre à l'extérieur. A l'intérieur, il y a en toute créature la même chaude obscurité. Un spleen n'est pas pire que la raison. Et de bons discours sont aussi acceptables que de grossiers. Lorsque les nuages voilent le soleil, le temps change, le vent transforme une mer lisse en un monstre gris vert.
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Voilà le supplice que je n’ai pas pu ressentir, parce que tu étais mon bourreau. Pourtant des milliers l’ont subi. Pourquoi citons-nous toujours le même, toujours le même ? Pourquoi pas tous ? Peut-être Dieu ne nous resterait-il pas toujours inaccessible si l’on avait le courage de les nommer tous à voix haute.
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L'homme qui a subi une déception met à l'épreuve même les lois de la physique. Ainsi un enfant qui s'est brûlé avec un charbon ardent examine, craintivement, si un bâton de cire rouge pourrait également le blesser. Et si la providence veut lui procurer une connaissance approfondie, elle lui suggère de répéter cette action par intervalles. Peut-être en retirera-t-il l'observation que cette matière rouge, en apparence toujours identique, est parfois brûlante, parfois froide. Et un coin du voile des phénomènes se lèvera pour lui. Un coup d’œil dans les abîmes de la causalité. Son regard fixera le temps comme un reflet d'éternité. La certitude deviendra doute, le mystère plus puissant que la science. Il ne se fiera plus au hasard, auquel on peut se brûler.
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Un jour, le changement intervint. Comme lorsque une rue est prolongée de la ville à la campagne. Ou qu'une vieille maison est démolie. Un jeune couple emménage dans l'appartement abandonné d'une personne décédée. Un champ verdoyant se transforme en cimetière. Quelquechose de douloureux qui prétend avoir pour but la joie et le progrès. Mais cela met en marche des pensées qui tournent autour du caractère inexorable de l'éphémère. Le silence est une meilleure consolation que le mouvement. Et seule l'énergie juvénile s'accommode du vacarme des jours bruyants. Elle méprise la croissance lente et progressive, et les mystères du printemps lui sont inaccessibles, parce qu'elle appartient à cette saison. Elle ne voit que les éclatements, la jouissance superficielle, pas les coulées de lave émanant d'un dieu écorché par les tourments de la création. Et pas le but : l'automne doré. Elle ne se surprend pas à s'arrêter devant le ventre lourd d'une vache et percevoir, derrière une croûte de boue pénible, le mystère triste et suave qui fait tomber la chair des os et annonce la nuit aveugle d'une décomposition inéluctable. Dans sa passion elle n'a de pensée que pour ce qui est propre. Le ciel étoilé lui paraît une image suffisamment pure pour les éternités.
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Ils s'attaquèrent alors à la poignée, à la serrure, mais ne purent résoudre l'énigme. Un verrouillage double qui paraissait tout à fait sûr, tant qu'on le maniait de l'extérieur, à porte ouverte. Et cèdant à n'importe quel intrus dès que tout était mis en place. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Mais chaque expérience confirmait les précédentes. Une vague de souvenir remontant de la nuit des temps les envahit. L'origine de la pensée. Le processus magique émergeant de l'obscurité de l'espace. Des lois qui étaient encore floues et semblaient donc être abrogées. Des métaux modelables comme de la cire, fondus par le feu sans se solidifier. Du bois flexible comme un roseau. Des corps qui n'ont ni poids ni forme. Des pierres flottantes. Des montagnes magnétiques. Un ciel qui se voûte au dessus de la terre. Le renversement des sens. Le grand royaume de l'aléatoire.
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