Helen Cox

[Kitt] laissa échapper un petit rire forcé [...] pour tenter de détendre l'atmosphère. La policière plissa les yeux puis ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, mais au même instant, son regard déserta le visage de Kitt pour fixer un point derrière elle.

J'étais persuadée que tu allais résoudre l'affaire en un claquement de doigts grâce à un roman sur une histoire de chantage qui part en vrille. (...)
- Rien que dans l'oeuvre d'Agatha Christie, on a Le Secret de Chimmeys, Un, deux , trois..., La Fête du potiron, Drame en trois actes...

Elle était vêtue ce jour-là d'un legging et d'un sweet-shirt trop grand portant l'inscription : Ce qui se passe à la bibliothéque reste à la bibliothéque.

Elle ouvrit la porte du garage et sourit en voyant la voiture bleu ciel. Cependant, son sourire s'estompa quand elle remarqua qu'un peu de rouille s'était imiscée autour des phares.
- Oh, Jacob. Tu as un début de cataracte.

Quand elle s’était enfoncée dans la rivière, elle s’était imprégnée de chagrin comme une éponge. Et voilà que tout ressortait.

L'inspecteur Halloran était plutôt bien de sa personne, d'accord, mais Kitt n'était pas du genre à s'amouracher facilement. Et il fallait beaucoup plus qu'une paire d'yeux bleu saphir pour lui tourner la tête. En fait, c'étaient les âmes qui l'intéressaient, et de préférence celles des personnages de fiction qui, couchées sur la page, restaient à jamais parfaites et intouchables.

Elle lisait énormément, bien sûr, mais aucune strophe, aucun paragraphe n'avait jamais, à ses yeux, aussi parfaitement transcendé la mort qu'une journée d'automne dans la ville de York.

Ce n’est pas facile pour les librairies, de nos jours, avec Internet et tout ça. Sans parler du Brex…, commença Evie. -Ne prononce pas ce mot, s’il te plait, l’interrompit Kitt avec un geste englobant tous les livres de poche qui l’entouraient. Pas dans un de mes lieux de culte. Je ne peux pas l’entendre sans avoir la nausée.

C'était une tenue un peu trop élégante pour un séjour en prison mais ce n'était pas de sa faute, après tout. Si elle avait imaginé un seul instant qu'on l'arrêterait pour meurtre au beau milieu d'un dîner, elle aurait mis un pantalon en toile tout bête.

(...) Il n'y a rien de suspect à être célibataire. J'aimerais bien que cette déclaration figure quelque part dans les annales de la police.

- Je… je me suis dit que ça te ferait peut-être du bien de… tourner la page une bonne fois pour toutes.
- Grace, je te rappelle que je suis bibliothécaire.
- Je sais… Les bibliothécaires n’ont besoin de personne pour tourner les pages, c’est ça ?

Kitty Hartley sentit notre léger frémissement à la commissure gauche de ses lèvres. Elle ferma les yeux et formula une prière silencieuse : puisse-t-elle, lorsqu'elle les rouvrirait, découvrir Grâce, son assistante, avec la tasse de Lady Grey fumante qu'elle l'avait envoyée chercher depuis plus d'un quart d'heure. Quand elle se décida à soulever les paupières, hélas, l'homme à l'anorak vert sombre était toujours devant elle. Il continuait de répondre autour de lui des relents de chou bouilli et ses sourcils noirs broussailleux étaient toujours arqués en accent circonflexe, comme pour lui signifier qu'il attendait une réponse.

Ses connaissances des procédures judiciaires se limitaient à peu près aux romans policiers d’un autre temps qu’elle avait dévorés pendant son enfance et son adolescence, et elle pressentait déjà que les choses avaient quelque peu évolué depuis l’époque d’Hercule Poirot et d’Alice.

Dans son esprit de gamine de 12 ans, la folie était alors une sorte de lutin malveillant qui s’infiltrait à l’intérieur des cerveaux, s’en emparait sans crier gare puis les emportait dans sa cachette.

Sachez que ma proposition tiendra toujours si vous changez d'avis. J'étais sérieux quand je disais que tout a un prix, dans la vie. Y compris l'amour. Mais qui serait prêt à renoncer à vivre une belle histoire dans le seul but d'éviter de souffrir en cas de rupture ? Personne, si vous voulez mon avis.

- Je... je me suis dit que ça te ferait peut- être du bien de... tourner la page une bonne fois pour toutes.
- Grace, je te rappelle que je suis bibliothécaire.
- Je sais... Les bibliothécaires n'ont besoin personne pour tourner les pages, c'est ça ?

Un beau jour de juin, Ruby avait débarqué à la bibliothèque déguisée en lutin du Père Noël, sans juger bon d'expliquer à quiconque ce choix vestimentaire.

Dans la plupart des affaires de meurtre, les victimes sont tuées par des personnes de leur entourage, (...).

Nous sommes à la poursuite de deux suspets au volant d'une Ford rouge. Numéro d'immatriculation Alpha, Juliette, 5, 3, Lima, Victor, Sierra.

Ne t'en fais pas pour moi. La connaissance est le pouvoir et j'ai beaucoup lu, dans ma vie.