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Citations de Henri Guaino (19)


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QUESTION
Pourquoi avoir choisi d’intituler votre livre À la septième fois, les murailles tombèrent?


Henri GUAINO.
J’ai emprunté ce titre au poème que Victor Hugo consacre à l’épisode biblique des trompettes de Jéricho parce que j’y vois une allégorie de ce qui nous arrive et qui ne pouvait pas nous arriver. Quand, la première fois, Josué fait le tour des remparts avec l’Arche d’alliance en faisant sonner les trompettes, le roi de Jéricho se met à rire. Les remparts sont si solides. La sixième fois, le roi rit encore dans sa tour de granit. Et la septième fois les murailles tombèrent.



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« Plus il y a d’Internet, plus il faut de culture et non pas moins. C’est le seul remède pour apprendre que tout ne se vaut pas ».
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Quelqu'un m'a dit un jour : "Puisque nous sommes dans un pays laïc, pourquoi toutes les fêtes de toutes les religions ne sont-elles pas fériées ?" Je lui ai répondu : "Parce que les fêtes qui sont dans le calendrier n'y sont pas en tant que fêtes religieuses mais en tant que faits de civilisation" (page 265).
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La jeunesse qui a 20 ans aujourd'hui ne le sait pas encore, mais les désordres du monde n'ont jamais été aussi grands depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Elle n'a connu que ces désordres, on lui a dit que c'était le Monde Nouveau qui était en train de naître et elle l'a cru. On lui a dit que c'était la "destruction créatrice" et elle l'a cru. On lui a dit que dans ce monde il ne tenait qu'à elle d'accomplir tous ses rêves et elle l'a cru. Elle n'avait pas le choix : la jeunesse quand elle commence sa vie d'adulte est obligée de prendre le monde qu'on lui a préparé. Mais elle apprendra bientôt que le monde qu'on lui offre, sous les apparences du neuf, est un vieux monde ou les rêves n'ont pas leur place.
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« Dans l’Histoire, chaque fois que le gouvernement a voulu gouverner, les corps intermédiaires ont essayé de l’en empêcher »
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« Tout ce qui prend du temps ne compte plus, c’est dans ce calcul suicidaire pour l’humanité que se nouent toutes les crises. »
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Parlants des Instituteurs de sa génération : « …ces maîtres dévoués qui ne nous passaient rien mais qui nous aimaient ».
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Au-dessus de la loi, il y a les traités, au-dessus des traités, en principe, il y a la Constitution. Tout le monde a fini par trouver cela normal. Cela pose quand même un sérieux problème. Avant, on disait que la loi était souveraine, parce qu'elle exprimait la volonté générale. La Constitution était là pour en circonscrire le domaine. Pour la faire respecter, on a créé un Conseil Constitutionnel. Un jour, il a décidé, de sa propre autorité, qu'il lui appartenait de vérifier si la loi était conforme au préambule de la Constitution. Sauf que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est un texte philosophique et non pas juridique. Pendant presque deux siècles, sans avoir de force juridique, elle a produit des effets politiques considérables. Mais lorsque le juge s'en est emparé, il en a fait ce qu'il a voulu tant son pouvoir d'interprétation était grand. Petit à petit, le juge s'est mis à faire la loi à la place du législateur. Cela a fini quand même par devenir un problème. Je sais, c'est le droit positif d'aujourd'hui. Mais cela signifie que le référendum est désormais le seul refuge de la souveraineté populaire. Qui osera opposer un jour le référendum au gouvernement des juges? (pages 135-136).
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C'est l'un des grands paradoxes de notre époque : le monde politique se voit accusé d'avoir confisqué la souveraineté du peuple à son profit, alors, et c'est beaucoup plus lourd de conséquences, qu'il a renoncé à l'exercer au profit de pouvoirs anonymes tels que les marchés financiers, les autorités indépendantes, les juridictions, les experts, les bureaucrates de toutes sortes auxquels personne ne peut demander de comptes.
C'est un phénomène sans précédent qui touche toutes les démocraties occidentales quelles que soient leurs institutions, une entreprise de déconstruction inédite : la dépolitisation de la société et de l'économie par les nouvelles religions et les nouveaux catéchismes de l'humanité.
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Au croisement entre l'immanence du marché qui dissout l'humanité de l'Homme dans la marchandisation et du dévoiement d'un universalisme qui veut à tout prix faire rentrer le monde dans l'idée pure de la concurrence, la mondialisation s'impose à la fois comme le retour de la fatalité et comme une religion révélée.
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Ils veulent tuer l'Occident...
Ils veulent fabriquer un homme nouveau coupé de son histoire, de ses racines intellectuelles, morales, spirituelles, de sa civilisation.
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Je n'ai jamais oublié la petite maison à l'ombre des arènes, la vieille école aux planchers effondrés, le visage si doux de ma mère, cette femme dénuée de toute méchanceté dont la vie, si courte, n'avait pas connu un instant de repos et si peu de bonheur, hormis celui qu'elle avait éprouvé en regardant grandir ses enfants.
Je n'ai jamais oublié la nuit où elle est morte, où mon cœur d'enfant a cessé de battre en moi à jamais. J'avais vingt-trois ans. Elle en avait quarante-trois. De cette mère qui, avec ma grand-mère, nous a élevés seule ma sœur et moi, j'ai gardé le souvenir d'une tendresse infinie et d'une dignité exemplaire. L'enfant que j'étais trouvait parfois cette dignité trop rigide, parce qu'il ne mesurait pas encore ce que représentait pour ces deux femmes l'orgueil de ne rien devoir à personne, ce "devoir d'orgueil", comme disait Philippe Seguin, qui les faisait tenir debout quand la vie était trop dure.
Je pleurais quand ma mère et ma grand-mère refusaient l'invitation qui m'était faite d'aller goûter chez le fils d'un médecin ou d'un avocat, parce que c'était une invitation que nous ne pouvions pas rendre.
C'est peut-être pour cela que je n'ai jamais supporté d'entendre dire que la pauvreté était la cause de la délinquance. On ne devient pas un voyou parce que l'on est pauvre. Chez les pauvres, on éduque souvent mieux les enfants que chez les riches. On leur apprend les valeurs de l'effort, du travail et de l'honnêteté. Il y a du mépris de classe dans le lien qu'établit une certaine gauche entre la pauvreté et la délinquance. Comment n'y verrais-je pas une insulte à ces deux femmes qui m'avaient élevé avec cette rectitude que l'on trouvait si fréquemment chez ceux que l'on appelait "les travailleurs", qui croyaient à la République et à l'école qui permettait à leur enfant de devenir quelqu'un, comme on disait alors. Leur amour pour leurs enfants se voyait aux sacrifices qu'ils faisaient pour eux et à la sévérité d'une éducation qui ne concédait rien à "l'enfant roi" auquel on passe tous ses caprices pour avoir la paix.
Je ne dois mes faiblesses qu'à moi-même, mais je ne dois qu'à l'éducation que j'ai reçue tout ce qu'il peut y avoir de bon en moi (pages 47-48-49).
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L'intelligentsia occidentale semble céder une fois encore, mais avec une intensité peut-être jamais atteinte, à l'illusion que l'homme aurait changé au point que l'Histoire ne pourrait plus être tragique, et qu'il y n'y aurait plus lieu dès lors de s'imposer l'angoisse du choix, ni de se préoccuper d'autres choses que de rechercher sa propre satisfaction.
Le temps du tragique passé, voici celui de la jouissance sans entrave, de la jouissance comme seule et unique réponse à toute question existentielle. Mais jouissance égoïste qui n'est à la portée que du petit nombre qui a les moyens de s'extraire de la dureté de la vie. La frustration des autres, du plus grand nombre, montrera peut-être demain que le tragique n'appartient pas du tout à un passé révolu.
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Epilogue (pages 175-176)
Cette cérémonie n'a pas eu lieu.
Cet hommage n'a jamais été prononcé.
Camus n'est pas entré au Panthéon.
Il restera dormir sous la lavande et le ciel clair au pied du Luberon dans la terre charnelle qu'il avait élue pour lui servir de refuge et qui l'avait recueilli.
Fallait-il arracher Camus à cette terre offerte à la lumière pour l'enfermer dans ce mausolée ?
Fallait-il emprisonner cet esprit libre qui aimait tant la vie et le soleil, dans ce grand tombeau de pierre où la lumière du jour ne pénètre jamais, ni les mille et une odeurs, les mille et un bruits de la nature, les mille et une pulsations que la vie communique à la terre ?
Avait-on besoin d'un cercueil porté au Panthéon pour que le nom de Camus restât gravé dans la mémoire des hommes ?
Lirait-on moins L'Etranger, La Peste, jouerait-on moins Caligula, Les Justes, L'Etat de siège ?
Sisyphe au Panthéon serait-il plus heureux ?
Quand l'oeuvre est grande, à quoi bon le mausolée?...
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Vous savez pourquoi ils l'ont tant détesté ? Parce qu'il voulait gouverner ! Tous ceux qui avaient pris l'habitude de ne plus être gouvernés, de vivre entre eux avec leurs petits arrangements, leurs petits pouvoirs, leurs petits privilèges, qui ne voulaient plus être obligés de partager, tous ceux-là l'ont détesté. Les corporatismes, les communautés, les syndicats, les féodalités locales, les intérêts financiers, les bureaucraties, les corps, les juges, les médias, les mafias de toutes sortes qui s'étaient habitués à la faiblesse et au déclin de la politique se sont ligués contre lui.
Ils ont dit : "Nous défendons la démocratie." Mais personne ne menaçait la démocratie, sauf eux peut-être, parce que la démocratie, ce n'est pas la confiscation de la souveraineté du peuple par des groupes qui ne veulent pas avoir à rendre des comptes au peuple. Le retour de la politique et avec elle celui de la nation, de la République et de l'Etat, ils n'en voulaient à aucun prix. C'est toujours la même histoire... La nation, ils la détestent parce que c'est aussi un partage et ils ne veulent rien partager. La République, ils la détestent parce que c'est aussi un partage. L'Etat, ils le combattent parce que l'Etat est toujours contre les féodalités. Voilà pourquoi ils l'ont tant haï et pourquoi il y a eu autant de violence autour de la question des corps intermédiaires pendant la campagne de 2012. Voilà pourquoi ils préféraient un président "normal", c'est-à-dire un président qui ne gouverne pas (pages 85-86).
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Henri Guaino
Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. (12 mai 2022, Le Figaro)
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Dans la construction de l'identité, la langue joue un rôle essentiel car l'identité se forge dans le dialogue intérieur avec soi-même et dans le dialogue avec les autres et qu'il n'y aucun dialogue possible sans le langage.
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La mondialisation est une religion qui en abrite beaucoup d'autres : derrière celle du marché, celle du commerce, celle du libre-échange, celle de la division internationale du travail, celle de la flexibilité, il y a la religion de la mobilité qui met tant de gens si mal à l'aise dans les sociétés occidentales.
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Le scientisme est la religion de la science qui ne se met plus à l'épreuve. C'est la science qui devient une vérité révélée, c'est-à-dire le contraire de la science. Cette dérive s'étend aux sciences humaines et sociales.
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