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Citations de Henri Isselin (29)


On a critiqué le fait que Mummery ait laissé de côté certaines grandes parois encore inexplorées, alors qu'il retournait deux fois à un Grépon déjà conquis. Ainsi a-t-on reproché à Chopin de n'avoir attaché son nom qu'à des pièces pour piano et de ne pas avoir abordé les grandes symphonies, seules manifestations estimables de l'écriture musicale. On a confondu Mummery, grimpeur d'esprit libre et délié, avec le conquérant volontaire que fut Whymper.
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« Heureusement, pour la plupart de nous, les grandes dalles brunes suspendues par-delà l'espace incommensurable, les lignes et les courbes des corniches moulées par le vent, les délicates ondulations de la neige sur les fissures de la glace sont de vieilles et de bonnes amies ; elles nous amènent à la santé, à la gaieté et au rire, et nous rendent capables de lancer un vigoureux défi à toutes les misères que le temps et la vie nous opposent. »
Tel est le testament spirituel que Mummery a rédigé avant de disparaître, en 1895, dans les Neiges de la Nanga Parbat.
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C'était, en l'an 1935, chose rare qu'un sommet vierge : depuis quelques années tous les grimpeurs du G.H.M. recherchaient avec avidité les très rares pointes oubliées ou négligées par les Anciens.
Les Alpes occidentales étaient à ce point « épuisées » qu'on en venait, pour « passer à la postérité », à baptiser « sommet » un ressaut secondaire ou quelques amas de blocs rocheux d'une douteuse individualité.
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Ce qui est important reste moins ce que l'homme a fait en montagne, mais ce que la montagne a fait de lui ; qu'on n'entende point par là cet endurcissement, cette lutte contre soi-même trop souvent présentés comme l'essence même de l'alpinisme, mais bien plutôt cet épanouissement, cette joie allègre que Byron présentait quand il parlait de "cette suavité, cette source de vie", qu'on trouve sur les sommets.
La nature et l'intensité des sentiments éprouvés dépendent probablement plus de la sensibilité du grimpeur que du niveau technique de la course effectuée.
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Je ne suis guère en humeur d'apprécier une manifestation de feinte modestie venant d'un homme tout à fait conscient de sa valeur personnelle.

(lisant Mummery)
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Les naturels de la Grave, s'ils avaient alors observé la Meije, auraient à coup sûr été stupéfaits. Au sommet du Grand Pic se déploie, spectacle inusité, un grand parasol : c'est à l'abri de celui-ci que Paul Helbronner a installé son théodolite : "... pendant près de trois heures, tournant autour de l'appareil, j'ai la joie profonde de sentir le travail prévu s'exécuter régulièrement sur vingt des signaux de mon réseau primaire dont je peux réitérer quatre fois le tour d'horizon... Ensuite la prise de vingt-deux clichés m'assure le panorama complet en cette heure d'une pureté merveilleuse... Et tandis que j'opère, entre deux visées, ou entre deux lectures, Baroz me donne à manger à la cuiller pour m'éviter de distraire la moindre parcelle de temps... Ensuite tout est fini! Les précieux carnets sont rentrés dans leur dossier, le théodolite remis dans sa caisse
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le déséquilibre psychique qui aboutit aux Chants de Maldoror ou aux étoiles de Van Gogh présente un côté positif
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Divinité païenne, la Verte sortait des nuages comme Vénus sortait de l'onde en tordant sa blonde chevelure. Elle était bien la reine du massif. Là-bas le Mont-Blanc largement appuyé sur ses rotondités, ses dômes et ses satellites était un vieux monarque, majestueux et débonnaire. Mais la Verte, elle, montrait une grâce incomparable. Sa silhouette, d'un équilibre sans défaut, ses roches d'un gris léger, ses neiges étincelantes, rien de tout cela ne semblait peser, mais au contraire s'élevait dans l'azur comme une vapeur dorée par le soleil.
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Il faut s'y résigner. Rien n'est stable dans le monde. Ni les dogmes, ni les idéologies, ni les montagnes. Celles-ci vivent et meurent comme les humains qui les affrontent.
Ainsi que des rides venant altérer un visage aimé, des cicatrices sont venues modifier celui de La Meije tel que nous l'avons souvent contemplé, à l'aube, quand la lumière matinale s'étend sur la muraille des Etançons, ou le soir, quand la paroi entre dans l'ombre et qu'un dernier rayon de soleil, passant par la brèche du Grand Doigt, s'allonge comme une flèche d'or sur la surface assombrie du glacier Carré.
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Il aurait été assez beau que le sommet de l'Everest lui-même ne soit jamais atteint. C'était trop exiger de l'orgueil humain.
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Mummery avait le souci d'éviter toute dramatisation et [il] donnait une tournure humoristique à des faits qui, sous une autre plume, auraient été exprimés avec des accents tragiques.
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Plus bas, en un chaos indescriptible, le glacier descend vers les profondeurs et les séracs se découpent curieusement sur les paisibles pentes où s'accrochent, au milieu des champs, les petits villages de La Grave, Les Terrasses, Ventelon; terre des hommes si lointaine...
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Du sommet du Grand Pic, les points cardinaux définissent quatre secteurs d'horizon qui présentent entre eux de surprenants contrastes. La partie la plus étonnante du panorama, c'est la vue de l'arête orientale, avec le même motif quatre fois renouvelé des "dents", luisantes de glace sur leur versant nord et qui s'abîment sur les Etançons en une paroi aux reflets fauves que le soleil fait rutiler. Puis, les dominant toutes, la pointe prodigieuse du Doigt de Dieu, jaillie des profondeurs et s'élançant dans le ciel au mépris de toutes les lois de l'équilibre. Aux premières heures de la matinée, la flèche de roc détache son profil sur la brume lumineuse qui baigne les massifs du Briançonnais. Elle dissimule la Meije orientale, située exactement dans son prolongement.
Un peu à droite, le pic Gaspard se dresse très individualisé lui aussi, mais, malgré sa situation et ses 3882 mètres, l'extraordinaire allure du pic Central ne lui concède cette fois qu'un rôle de vassal.
Vers le sud, les grands sommets du massif présentent leurs escarpements septentrionaux; ceux du massif de Roche Méane, de la Grande Ruine, du pic Bourcet, couloirs vertigineux, dalles ourlées de neige que couronne une arête hérissée de pointes, creusée de brèches. Au-dessus monte, souveraine, éblouissante, la crête des Ecrins qu'encadrent les masses sombres du Pelvoux et de l'Ailefroide.
Ensuite, voici que se présentent, déployés sur l'horizon, plus humbles, marqués tout de même d'une personnalité accusée : les Bans, l'arête crénelée du Sirac, l'Olan tel un lion couché, les Arias surmontant le Plaret, la fière aiguille du Plat et, orgueilleusement isolé, le dernier grand sommet du massif vers le sud-ouest : la Roche de la Muzelle.
A la sierra déchiquetée de l'arête orientale s'oppose, à l'ouest, l'étendue glaciaire du Mont-de-Lans, véritable "inlandsis" dont la coupole blanche se détache sur la masse grise et lourde du Taillefer.
Après ce monde de neige et de rocs, il est reposant de promener ses regards sur les paisibles massifs qui bordent la rive droite de la Romanche et qui étalent au pied du versant nord leurs verdoyantes ondulations. La présence de l'homme s'y décèle en minuscules petits villages aux maisons curieusement groupées et par le carrelage coloré, géométrique, des emblavures. Sur le très mince ruban de la route du Lautaret se déplacent de petits insectes dont le bourdonnement rageur vient s'éteindre dans l'air léger de l'altitude. Depuis quelques années, on peut voir, au fond de la vallée, scintiller la nappe d'eau du Chambon.
Le paysage reprend un caractère héroïque avec les trois canines des aiguilles d'Arves, surgies des pentes caillouteuses qui mènent au col Lombard. Au-delà, une zone vaporeuse marque la vallée de la Maurienne, au-dessus de laquelle brillent les neiges de Péclet-Poset. Plus loin encore, la cime souveraine du Mont-Blanc, à laquelle succèdent les grands sommets valaisans.
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Dressés orgueilleusement sur le ciel qu'ils paraissent affronter, les grands édifices de granit semblent l'image même de l'immobilité et de la stabilité au-dessus d'une humanité agitée et en proie à des changements incessants.
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L'alpinisme reste encore l'un des rares domaines où l'on ose encore parler de courage, de solidarité et de désintéressement.
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Chaque instant du jour crée une Meije nouvelle. Il y a la Meije de l'aube, lorsque la lumière s'étale sur les glaciers, blonde comme une coulée de miel, la Meije de midi, quand les neiges ruisselantes de lumière rejettent dans l'ombre la paroi rocheuse du Grand Pic, la Meije du soir, quand, pour la première fois, la muraille nord apparaît en pleine lumière et que les rayons du soleil déclinant exaltent les dalles de granit.
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Si, comme le faisait remarquer autrefois Whymper, on apprécie mal la Meije depuis La Grave, la vue qui s'offre des terrasses du village peut cependant rivaliser avec les sites les plus renommés des Alpes. L'Oisans a réuni ici tous les éléments d'un paysage d'une rare somptuosité. Des pentes verdoyantes, des bois de mélèzes et, au-dessus, la nappe éblouissante des glaciers, puis la masse élégante du Grand Pic. Il n'est pas jusqu'aux affleurements de schistes noirs qui ne semblent disposés pour exalter, par contraste, la splendeur des hautes neiges.
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Décembre. Janvier. Dans les villes règnent le brouillard, la pluie, la boue. Pendant des jours entiers, la Meije disparaît dans la tourmente. La neige tombe encore, mais comme il fait très froid, elle se dépose sur les crêtes et sur les replats en cristaux légers, secs, pulvérulents. Qu'une éclaircie se produise, et le vent, soufflant sur les arêtes, disperse la neige qui se déploie dans le ciel en panaches argentés.
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L'escalade de la muraille sud sera la dernière grande escalade à la Meije avant que la Grande Guerre ne convie guides et alpinistes à ses sanglantes hécatombes.
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Les eaux bleues du Vénéon, les bouleaux aux troncs blancs, les pentes rocheuses aux couleurs de vieux bronze, et, très haut dans le ciel, des crêtes de roches rouges se découpant sur un ciel d'un bleu profond, tels sont les éléments d'un admrirable paysage auquel on a parfois reproché une excessive austérité.
Les regards s'attardent sur la double cime des Ecrins qui s'effacent insensiblement derrière les "oreilles de chat" des pointes de Pié Bérarde. Au pied de la rude pente qu'elles dominent, voici les pauvres maisons de La Bérarde.
Perdu au milieu des monts qui l'enserrent de toutes parts, l'humble hameau, si pauvre en biens de ce monde, veille sur des richesses sans pareilles, des glaciers étincelants, des torrents aux eaux vives et sur d'innombrables sommets.
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