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Citations de Henri Verneuil (17)


Dans cette nuit de fin de vie, éclairée par sa veilleuse, comme un fanal dans les ténèbres, ma vaillante Mayrig des années difficiles ne lutte plus. Sereine, elle attend ce moment où il lui faudra quitter son corps pour un Au-delà de ses certitudes.
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"Je réalise, avec le recul du temps, que durant toutes ces années où nous nous sommes tant aimés, jamais nous n'avons dit que nous nous aimions. Dans une commune pudeur, par crainte de souligner lourdement un état évident, permanent, irrévocable, le recours des mots paraissait dérisoire. On s'aimait de naissance."
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Nous étions en paix comme nos montagnes
Vous êtes venus comme des vents fous.

Nous avons fait front comme nos montagnes
Vous avez hurlé comme les vents fous.

Éternels nous sommes comme nos montagnes
Et vous passerez comme des vents fous.
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Notre dialogue était toujours le même et manquait d'originalité, mais dans la banalité de ces pauvres mots, il y avait tout notre bonheur d'être ensemble.
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Nous étions cinq dans la famille, et les savants docteurs n'ont jamais su qu'ils nous soignaient à bon marché, puisqu'en guérissant les petits malheurs de l'un d'entre nous, c'étaient cinq guérisons que nous emportions du même coup, pour le prix d'une seule.
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Pourvu qu'il frappe fort du pied ou de ses poings, l'homme de couleur, enrubanné dans le drapeau national du plus offrant, devient soudain notre frère humain...pour un but de plus. Dans des arènes modernes, archicombles, une foule fanfaronnante, hurlante, sifflante, trompettante et pétaradante, heureuse ou endeuillée selon la victoire ou la défaite de ses gladiateurs, est prête, par sotte vanité, à nationaliser, à "cocoricoter" ces dieux du stade venus d'ailleurs, pourvu qu'ils soient déguisés aux couleurs de leur équipe favorite.
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Ma mère vécut dans sa grande certitude d’un Jésus de Nazareth unique pour tous, qu’elle a honoré à travers sa petite Eglise apostolique, puisque les hommes avaient raté la grande Eglise universelle, chacun persuadé de l’universalité de la sienne.
L’immense espérance avait été gâchée à travers les siècles par les joutes intellectuelles et les stériles batailles de dogmes, qui avaient divisé puis multiplié les Eglises, éveillant des sectarismes sanglants qui groupaient les croyants en clans adverses.
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C'est dans cette apocalypse que l'on avait vu Nazareth enfant, tout barbouillé du sang de sa mère, se dégager de sous le corps éventré, ramper sous les cadavres de ses frères et s'enfuir au milieu des flammes.
La suite était transcrite dans un rapport de la Croix Rouge. Une famille de paysans kurdes avait trouvé l'enfant évanoui dans la montagne. pendant des mois, on avait soigné sa profonde blessure à la tête. Quand sa plaie fut cicatrisée, on l'avait habillé avec des vêtements kurdes et transporté d'un village à l'autre, caché sous le foin d'une charrette. Il était ainsi arrivé à la frontière perse où il n'y avait pas la guerre. Là, on avait remis l'enfant à un centre de la Croix Rouge et raconté son périple.
Sur le carnet médical que l'on avait attaché autour de son cou, il y avait un prénom: Nazareth, et le constat d'une très profonde cicatrice du front à la nuque.
En face de "signes particuliers", on avait noté: "intelligence sous-développée". Dans cette autopsie sommaire d'un corps qui marche, qui parle, qui rit, mais que la raison a déserté, on avait oublié de signaler un lien possible, de cause à effet, entre le quotient intellectuel de l'enfant et le sillon qu'avait laissé la lame tranchante d'une hache.
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Quand elle appris ma guérison, elle poussa des gloussements de joie, leva les bras au ciel, posa deux baisers sonores sur mes joues, serra mes mains dans les siennes puis elle les plaqua contre son coeur pour me faire sentir ses battements d'allégresse. Mais l'énorme masse gélatineuse de son abondante poitrine flasque dressait un barrage sur le chemin de ses jappements cardiaques.
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Une jeune femme vêtue de noir chanta "L'oiseau gris" dans sa version originale. Deux ou trois fois, le regard de mon père croisa furtivement le mien. Nous n'osions pas trop nous regarder. Il était gêné de sa version à l'eau de rose. Je n'étais pas fier de mes larmes enfantines.
Mais le temps des fées et des lutins venait d'achever son éphémère existence dans un corps à corps avec la réalité.
Je venais de perdre mon regard d'enfant.
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Transformé en mime, il communiquait aux gestes le relief des mots, et les produits de première nécessité s'empilaient dans notre sac en molesquine.
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Ma mère n'est pas atteinte de ce qu'on appelle "une longue et douloureuse maladie". Non, elle va s'éteindre tout doucement pour cause "d'usure", comme une bougie qui vient d'arriver au bout de sa course.
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Nous étions là tous les deux, avec nos peurs sans motifs : des peurs, "par peur" de gêner, de déranger ... des peurs, "de peur" de déplaire ou de se ridiculiser ... enfin toutes ces angoisses qui accélèrent les pouls et glacent les coeurs.
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J'aurais tant voulu, à cet âge où je croyais encore, passer d'une chapelle à l'autre en me sentant toujours dans la même, puisque l'on disait dans l'une, en arménien, ce que l'on disait dans l'autre en latin.
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Cet enchaînement de "non-événements" qui émergent de mes souvenirs, ce tram de l'espérance parce que je vais retrouver les miens, un morceau de jardin pourri qui devient Eden, un mot qui fait rire quand la tristesse n'est pas loin, un geste qui prévient la peine, tous ces trois fois rien, chargés de tendresse : c'était tout cela notre quotidien.
Et de cette enfance, dont on dit beaucoup plus tard : "Si c'était à recommencer", c'est par cette enfance-là ... que je recommencerais bien.
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Il était étrange ce sourire. Ses lèvres très minces semblaient s'écarter par un mécanisme à ressort, découvrant ses gencives et une rangée de courtes dents. Mais ses yeux de crustacé, comme percé par une vrille, restaient éteints sans participer à l'état d'âme gai ou heureux qu'il feignait d'exprimer.
Et sur ce visage où la bouche et les yeux se dissociaient, l'on pouvait se demander où cessait le sourire et où commençait la grimace.
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Grisé d'alphabet, mon journal sous le bras avec son titre tourné vers les passants, je me voyais admis dans le monde des adultes.
Ce soir-là, je feuilletai avec délice la publication sur papier glacé, truffée de photos et de croquis, mais je ne compris pas un traître mot de cette lecture anticipée des choses de la science et de la vie. Je n'avais pas l'âge du rôle pour jouer dans le théâtre des grands.
J'avais voulu avoir quinze ans, je n'en avais que six, et je n'étais pas Mozart.
Devant ce monde interdit, je regagnai tristement mon état d'enfance.
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